La lutte contre le narcobanditisme : mission impossible ?

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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:00La bataille est-elle déjà perdue contre le narco-banditisme ?
00:03Quatre véhicules de police ont été brûlés devant le commissariat de Cavaillon dans la nuit de mardi à mercredi, pas de blessés heureusement.
00:08Mais l'attaque est arrivée quelques jours après le début d'une opération antidrogue dans la ville, des intimidations, des représailles.
00:15La France est-elle en train de devenir le Mexique, en tout cas d'une forme de mexicanisation de la société ?
00:22Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Besson, parlait de 128 points de deal dans la cité phocéenne,
00:282000 personnes mises en examen pour narcotrafic ou narco-omicide.
00:32L'État ne se laissera pas intimider, a déclaré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
00:37mais que veut-il faire face à un système qui est gangréné par la corruption ?
00:41On va être avec Frédéric Ploquin dans une seconde, qui est journaliste, auteur du livre « Confessions d'un patriote corse » des services secrets au FNLNC, aux éditions Fayard.
00:51Mais je vous propose peut-être d'écouter Étienne Blanc, sénateur LR, rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale sur le narcotrafic.
00:57Il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
01:00Aujourd'hui, le chiffre d'affaires du narcotrafic en France est supérieur à 6 milliards d'euros.
01:05C'est-à-dire qu'on s'approche du montant du budget de la justice.
01:07Et c'est 240 000 personnes qui travaillent dans cette entreprise, avec toute sa diversité,
01:13et l'acquisition des produits, le transport, le blanchiment, et puis la violence.
01:17Et la violence, c'est le deuxième aspect très particulier de la dérive de ce dossier.
01:22C'est-à-dire que cette violence, elle est complètement débridée.
01:26On brûle vif un adolescent, on démembre un cadavre pour envoyer les membres à sa famille.
01:33Ce qui est terriblement inquiétant, c'est que l'État a laissé faire, par faiblesse, par complaisance.
01:39Peut-être aussi parce que culturellement, finalement, fumer un pétard ou faire une raille de cocaïne,
01:45c'est peut-être pas si grave que ça.
01:46Le résultat aujourd'hui, il est là, c'est qu'on a affaire à une entreprise qui est en train de submerger la France.
01:52C'est une entienne qu'on entend sur nombre de sujets.
01:56On a laissé faire, on ne s'est pas battu, etc.
02:00Bruno Bartossetti, représentant du syndicat de police unité, il était avec nous hier sur Europe 1.
02:06Il y a ce sentiment d'impunité à l'endroit de ces voyous.
02:09Mais si on ne réagit pas aujourd'hui, la France deviendra le Mexique d'une dizaine d'années encore, je suis sûr.
02:15Et puis vous avez appris à connaître son nom, c'est Nicolas Besson,
02:19c'est le procureur de la République de Marseille.
02:21Il était hier soir sur France 2.
02:23Il faut être clair, la bataille est perdue sans stigmatiser la profession.
02:27Avec l'administration pénitentiaire, on sait que drogue, téléphone mobile rentrent tout à fait facilement.
02:36On commence parce que les moyens de ces réseaux criminels sont infinis à avoir de plus en plus,
02:43et Mme Ford l'a indiqué, de problématiques de corruption de fonctionnaires de police.
02:49Alors je vous ai dit que c'était hier soir, ce n'était pas hier soir, c'est une déclaration assez célèbre d'ailleurs,
02:53qui avait été dite devant une commission d'enquête,
02:56et M. Besson s'était fait rattraper par la patrouille, si j'ose dire, par le garde des Sceaux de l'époque,
03:02qui était M. Dupond-Moretti.
03:03Mais ces phrases de Nicolas Besson qui explique que la bataille est perdue, étaient terribles.
03:08Didier Migaud, le nouveau ministre de la Justice, il était ce matin sur BFM.
03:13La justice des mineurs ne peut pas être la justice des majeurs.
03:17C'est un principe constitutionnel, c'est même un principe qui est reconnu dans des conventions internationales,
03:23dans des traités internationaux.
03:25Et puis Nicolas Besson qui avait déjà pris la parole, bien sûr, procureur de la République en mars dernier,
03:30la mexicanisation, la corruption, je vous propose de l'écouter à nouveau.
03:33Et là il y a une vraie mexicanisation, une vraie inquiétude.
03:36Nous avons eu un assassinat et une tentative d'assassinat il y a une dizaine de jours.
03:43Il faudrait qu'on ait des prisons de haute sécurité comme ça existe dans d'autres pays,
03:47parce que sinon à l'état on est un petit peu dépassé.
03:49Tout ça est évident.
03:51Il n'y a pas besoin d'ailleurs d'être grand clair pour savoir qu'il faut des prisons de haute sécurité,
03:56des prisons où les personnels pénitentiaires ne puissent pas d'une certaine manière être en contact.
04:02Et c'est possible aujourd'hui avec les prisonniers.
04:05Sans doute que ces prisonniers ne soient pas dans un endroit comme à Marseille,
04:08mais trouver d'autres territoires.
04:10Est-ce en France métropolitaine, est-ce ailleurs, je n'en sais rien.
04:13Mais en tout cas, il est certain qu'il faut changer sans doute beaucoup de choses.
04:16Alors que faut-il faire maintenant ?
04:18Je vous le disais, la question cette fois-ci est posée à Nicolas Besson et on l'écoute.
04:21C'est une cour d'assises spécialement composée pour juger les crimes commis par les narcotrafiquants.
04:28Et la triste actualité récente le démontre, c'est un régime pénitentiaire adapté.
04:34Ils sont inondés par le nombre de téléphones portables, par tout ce qui rentre en détention.
04:38Et donc il faut, à notre sens, un régime pénitentiaire particulier pour ce type de profil,
04:45pour qu'à minima, ils ne continuent pas à commanditer des assassinats
04:50ou à gérer leur point de deal depuis l'intérieur de la détention.
04:53Mais ça s'entend là encore, si c'est une guerre qu'il faut mener,
04:56il faut des moyens particuliers pour mener cette guerre.
05:00Et moi je fais plutôt confiance aux professionnels, et M. Nicolas Besson en est un.
05:04Alors c'est vrai que la parole de magistrats ces derniers temps,
05:08vous les avez sans doute entendus, avez surpris dans l'espace public.
05:12Souvenez-vous par exemple ce que disait Isabelle Couder,
05:15toujours devant cette fameuse commission d'enquête, c'était au mois de mars.
05:18Une nouvelle fois, elle est vice-présidente du tribunal judiciaire de Marseille.
05:22Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille.
05:27Et puis il y avait Laure Bécuot qui est les procureurs de Paris
05:31et ce qu'elle disait en décembre dernier sur la corruption.
05:34J'ai le souvenir d'un dossier où c'était un agent municipal qui avait été corrompu
05:38pour laisser les locaux municipaux à disposition des trafiquants
05:41pour y entreposer leurs produits, pensant qu'on n'ira jamais chercher là.
05:45Tout cela n'est pas un tableau très joyeux monsieur Frédéric Ploquin, bonjour.
05:49Bonjour, joyeux, non.
05:51Tout ce qu'on vient d'entendre, mais ce qui est joyeux,
05:53alors on se dit si vraiment on se donnait les moyens,
05:56mais comme on est tellement habitué à ce que la France ne se donne pas les moyens
05:59et qu'elle laisse faire, elle laisse faire, elle laisse faire,
06:01et que chaque année c'est de pire en pire.
06:03Je crois que les chiffres de la délinquance, chaque année depuis les sept ans de Macron,
06:07de Emmanuel Macron, ils sont de pire en pire.
06:10Les homicides ne font qu'augmenter.
06:13Alors on va en parler avec vous, parce qu'il est 11h26,
06:16après la pause et après le rappel des titres d'Émilie Dez, à tout de suite.
06:20Et vous aussi si vous voulez réagir avec Pascal Praud sur Europe 1,
06:23vous composez dès maintenant le 01.80.20.39.21.
06:2711h, 13h.
06:28Pascal Praud sur Europe 1.
06:30Nous parlons évidemment des narcotrafiquants,
06:35et c'est vrai qu'on a écouté notamment Nicolas Besson,
06:38le procureur de la République de Marseille,
06:40qui nous inquiète sur la situation,
06:43et qui réclamerait peut-être des moyens, des prisons nouvelles.
06:46Vous êtes journaliste Frédéric Ploquin,
06:48je rappelle votre livre Confessions d'un patriote corse
06:51des services secrets français au FLNC.
06:54Il y a quelque chose qui revient pour la première fois dans l'espace médiatique,
06:58c'est cette idée de corruption possible.
07:01Et je n'avais jamais entendu ces dernières années
07:04qu'on imaginait des hommes politiques, pourquoi pas des magistrats,
07:09pourquoi pas des membres de la pénitentiaire,
07:12pourquoi pas des policiers, qu'ils soient corrompus.
07:15Et je ne l'imagine pas toujours.
07:17En tout cas, je ne veux même pas imaginer cela.
07:20Je ne veux pas imaginer qu'un magistrat soit corrompu.
07:22Mais est-ce qu'il y a un risque pour la France d'aujourd'hui ?
07:25Écoutez, on n'est plus dans l'imagination, on est dans les faits.
07:28Ce sont des faits que je constate déjà sur les territoires français
07:32depuis une dizaine d'années.
07:34Je voudrais rappeler quand même que la drogue,
07:36c'est d'abord une masse financière énorme,
07:39que la drogue ne prospère que par le chaos,
07:42partout où elle passe,
07:44que ce soit dans les capitales africaines,
07:47l'Afrique de l'Ouest où elle transite,
07:49que ce soit dans les pays de production,
07:51que ce soit dans les zones de distribution.
07:53La drogue aime le chaos, la drogue se nourrit du chaos.
07:56La drogue prospère sur le chaos.
07:58Et les trafiquants de stupéfiants n'aiment rien moins que le désordre,
08:01justement, parce que c'est là-dessus qu'ils s'installent
08:03et qu'ils installent leur contre-société, leur contre-ordre.
08:07Donc la corruption, c'est une arme
08:09qui est utilisée par les trafiquants de stupéfiants
08:12depuis toujours en réalité.
08:14On n'aurait jamais eu la French Connection en France
08:16si les marins corses à Marseille
08:19n'avaient pas collaboré avec les exportateurs de l'héroïne
08:22qui partaient vers les Etats-Unis.
08:24Et aujourd'hui, c'est pareil.
08:26Et c'est à tous les niveaux.
08:28Ce qui est important à comprendre,
08:30c'est que la corruption,
08:32elle est d'abord de très basse intensité.
08:35C'est-à-dire que ça commence localement
08:38par un docker dans un port,
08:41parce qu'il faut bien faire entrer le produit.
08:43Ça se poursuit ensuite
08:45par un élu localement
08:47sur lequel on va essayer de s'appuyer,
08:49qui va préférer,
08:51peut-être, à un moment donné,
08:53travailler avec des trafiquants de stupéfiants
08:55plutôt que d'avoir une ville affeuillée à sang.
08:58Parce qu'en fait, c'est ça le deal.
09:00Et ça, ça ne date pas d'aujourd'hui.
09:02Moi, j'ai constaté, ça fait 40 ans,
09:04Pascal, que je travaille sur ces sujets.
09:06Et ce que je vous décris, je l'ai constaté
09:08il y a 30 ans, 20 ans,
09:10en Seine-Saint-Denis.
09:12Mais je n'ai pas souvenir d'un élu
09:14condamné pour corruption de ce type ?
09:16Alors, moi, oui.
09:18Moi, oui, il y a eu à Marseille
09:21des faits importants dans un arrondissement de Marseille
09:23de condamnation d'une élu de la République
09:25qui avait déversé
09:27des fonds sur des associations
09:29qui, en échange,
09:31évidemment, ce n'était pas mis sur la table comme ça,
09:33mais ces associations assuraient la paix
09:35et la sécurité dans le quartier,
09:37où le deal prospérait.
09:39Et j'ai travaillé sur l'histoire dont vous parliez tout à l'heure
09:41en Seine-Saint-Denis, dont on parlait de la procureure.
09:43C'était à Seine-Denis même.
09:45Et là, c'était, en gros,
09:47le garage de la municipalité
09:49par un puissant trafiquant de stupéfiants
09:51de cocaïne à l'époque
09:53qui était installé dans le 93
09:55et qui dissimulait ces produits
09:57dans ce garage. Mais des affaires comme ça,
09:59j'en ai connu plusieurs en Seine-Saint-Denis,
10:01en région parisienne.
10:03Il y a eu récemment encore
10:05en Seine-Maritime aussi
10:07une affaire intéressante de ce type-là.
10:09En fait,
10:11c'est très difficile pour les élus locaux
10:13qui sont très isolés et très loin, parfois,
10:15de résister aux coups de pression.
10:17Ils fonctionnent aux coups de pression.
10:19Vous savez, les trafiquants de stupéfiants, ce sont des voyous.
10:21Donc les coups de pression,
10:23c'est assez complexe quand vous êtes un petit élu
10:25local comme ça, de résister.
10:27Et parfois,
10:29simplement pour survivre,
10:31pour ne pas vivre trop dans la peur,
10:33vous allez faire une petite concession.
10:35Et si vous leur donnez un tout petit bout
10:37de quelque chose, je peux vous assurer qu'ils vont
10:39manger le bras.
10:41Frédéric, avant de
10:43changer de sujet, parce que l'actualité
10:45nous réclame à Grenoble,
10:47est-ce qu'il y a un pays
10:49au monde qui a été efficace
10:51pour lutter contre
10:53le narcotrafic
10:55et qui a éradiqué
10:57ce phénomène ?
10:59C'est ce que je me suis dit tout à l'heure
11:01quand je vous ai entendu dire, Emmanuel Macron,
11:03depuis tant d'années,
11:05j'avais envie de vous répondre,
11:07la criminalité organisée, c'est un phénomène mondial
11:09et non pas français.
11:11C'est un phénomène qu'aucun pays au monde
11:13pour l'instant n'arrive
11:15à contrôler totalement.
11:17Que ce soit l'Italie en proie
11:19aux mafias, la mafia italienne est combattue
11:21par tous les moyens, il y a des repentis,
11:23il y a tout ce que vous voulez, mais elle existe encore.
11:25La mafia russe, je ne vous en parle même pas,
11:27elle a des antennes partout
11:29en Europe, elle est extrêmement puissante.
11:31La mafia chinoise est puissante,
11:33la mafia albanaise, je ne vous en parle même pas.
11:35Tous ces phénomènes-là font qu'on a
11:37quand même des États de toutes sortes
11:39qui utilisent
11:41toutes sortes de méthodes,
11:43c'est pas seulement des pays démocratiques,
11:45même des pays non-démocratiques,
11:47qui n'arrivent pas,
11:49ils finissent même par collaborer
11:51avec ces mafias,
11:53parce que ça génère tellement de chiffres d'affaires
11:55qu'on ne peut pas s'en passer.
11:57Donc il n'y a pas d'un pays qui a...
11:59C'est très rassurant ce que vous nous dites.
12:01Non, c'est qu'en fait l'économie officielle...
12:03Qu'est-ce qu'il faut faire ?
12:05Qu'est-ce qu'il faut faire, Frédéric ?
12:07Qu'est-ce qu'il faut faire ?
12:09Qu'est-ce qu'il faut faire ?
12:11Il faudrait supprimer la drogue.
12:13Mais pour supprimer la drogue,
12:15j'ai l'impression que la drogue est consubstantielle
12:17de la vie
12:19du citoyen contemporain
12:21dans tous les pays du monde.
12:23C'est ça que vous pouvez vous interroger.
12:25Frédéric, je fais juste une parenthèse.
12:27Parce qu'on a parlé de Grenoble
12:29et il se trouve qu'à Grenoble...
12:31Et que nous avons un témoin
12:33qui a tout vu, qui s'appelle Stéphane,
12:35qui est dans une pizzeria
12:37qui est à quelques mètres,
12:39si j'ai bien compris, de ce fourgon
12:41blindé, attaqué,
12:43en plein centre de Grenoble.
12:45Il a été attaqué...
12:47C'est la préfecture de l'Isère qui le dit.
12:49L'attaque s'est déroulée après dix heures
12:51à un carrefour du centre-ville.
12:53Et nous sommes donc avec Stéphane. Bonjour Stéphane.
12:55Oui, bonjour.
12:57Et merci d'être avec nous.
12:59Est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous avez vu ?
13:01Oui, alors dans un premier temps,
13:03c'est plutôt j'ai entendu.
13:05Effectivement, une pizzeria basilikenko
13:07juste devant le carrefour.
13:09Carrefour où il y a souvent un peu des accidents
13:11qui arrivent. Donc c'est vrai que si vous voulez,
13:13au début, moi j'ai entendu des
13:15tirs comme des pétards,
13:17des rafales, plus du coup
13:19par coup, vraiment des rafales.
13:21Donc c'est vrai que je me suis approché de ma vitrine
13:23pour voir ce qu'il en était. Là je vois une camionnette,
13:25une voiture. Je ne m'en suis pas
13:27tout de suite rendu compte.
13:29Et c'est vrai, c'est quand j'ai vu le camion
13:31de la Brinks faire une grosse marche arrière
13:33et ensuite partir en trombe
13:35et prendre un virage. Là je me suis
13:37interpellé et ça tirait encore.
13:39Je pense qu'il y a eu carrément entre
13:4140 et 50 coups de fusil
13:43tirés. Et c'est là
13:45que je vois une Mercedes noire, un 4x4
13:47noir avec un homme qui a goulé à l'intérieur.
13:49Bon ben là,
13:51j'ai compris tout de suite qu'effectivement, là c'était un braquage.
13:53Et après,
13:55il y a eu course-poursuite. Le camion Brinks est parti.
13:57Il y a eu course-poursuite encore derrière.
13:59Je pense qu'ils étaient trois.
14:01Ils sont partis
14:03poursuivre le camion Brinks.
14:05Alors je ne sais pas comment ça a fini.
14:07Mais du coup, assez impressionnant. Beaucoup de tirs.
14:09Et du coup, aussi beaucoup de chance
14:11parce que du coup, il n'y a pas de
14:13blessés, il n'y a pas de morts.
14:15Et moi chez ma pizzeria, j'ai un impact de balle.
14:17Donc on se dit, on n'est pas passé
14:19loin effectivement du drame.
14:21Donc on peut imaginer que
14:23ces braqueurs-là étaient
14:25au courant de ce
14:27transfert de fonds, qu'ils ont
14:29suivi ce camion
14:31et qu'au moment où
14:33le camion était peut-être arrêté,
14:35c'était un carrefour.
14:37C'était un carrefour.
14:39Ils sont arrivés à contresens. Deux voitures
14:41à contresens, dont un trafic, celui qui a
14:43brûlé. Mais ils sont arrivés, effectivement,
14:45c'était organisé, parce qu'ils savaient exactement
14:47où la Brinks a passé.
14:49Donc deux voitures qui sont arrivées à contresens
14:51et une voiture, le 4x4 noir
14:53qui était à l'arrière, qui était
14:55juste derrière.
14:57Pourquoi une voiture a brûlé, dites-vous ?
14:59Je pense pour faire
15:01disparaître
15:03des preuves éventuelles du
15:05camion. C'est indéniable.
15:07C'est-à-dire qu'elle a brûlé, ceux qui conduisaient
15:09cette voiture sont descendus de la voiture
15:11et l'ont fait brûler, c'est ça que vous dites ?
15:13Tout à fait.
15:15Et ils sont montés
15:17dans le 4x4.
15:19Donc ils sont allés
15:21à contresens pour stopper,
15:23si je comprends bien, le camion du Brinks,
15:25de la Brinks, nous sommes d'accord.
15:27Donc le camion a été stoppé,
15:29à ce moment-là, il n'a
15:31pas eu d'autre solution
15:33que de faire marche arrière, c'est ce que
15:35vous avez dit. Donc derrière, il y avait
15:37de l'espace, il n'y avait pas de voiture derrière
15:39ce camion Brinks, et
15:41le camion est parti en trombe
15:43et ensuite,
15:45ce camion et ce 4x4
15:47n'étaient plus
15:49dans votre angle de vue.
15:51Ouais, exactement. Après, il y a eu
15:53encore des échanges de tir, plus loin,
15:55ça a continué encore
15:57bien sur 400-500 mètres,
15:59où du coup, il y avait encore des échanges de tir.
16:01Donc c'est vrai qu'il y a eu assez impressionnant.
16:03Mais ce qui est tout à fait étonnant,
16:05les gens descendent de cette voiture,
16:07montent dans le 4x4 et ils ont le temps de faire brûler
16:09la voiture.
16:11Ah ouais, ça s'est déclenché, écoutez, tout ça,
16:13ça a duré même pas une minute.
16:15Et c'est vrai qu'on est quand même sur une
16:17heure de pointe. Il y avait des gens, par exemple,
16:19dans ce carrefour, il y avait des enfants,
16:21il y avait des parents, il y avait des...
16:23Mais bien sûr, c'était plein,
16:25ce carrefour sur Grenoble à cette heure-là,
16:27c'est une heure de pointe.
16:29Donc tous les commerçants étaient évidemment...
16:31Tous, tous, tous, tous,
16:33tous. C'est ça
16:35qui est dramatique.
16:37Et vous, vous êtes effectivement,
16:39trop baptisé, peut-être que le mot est trop fort,
16:41mais en tout cas, il y a eu un impact
16:43de balle sur votre vitrine
16:45et effectivement, vous êtes peut-être
16:47passé à côté d'un drame.
16:49Exactement, tout à fait. Et je suis vraiment étonné
16:51avec le nombre de tirs qu'il y a eu, d'échanges
16:53qu'il y a eu de tirs, qu'il n'y ait pas
16:55des blessés. C'est ça qui est absolument
16:57sidérant, c'est-à-dire que
16:59tous les risques sont pris
17:01par ces braqueurs et
17:03effectivement, c'est un miracle peut-être qu'il n'y ait
17:05pas eu de blessés et même
17:07de morts. Pour le
17:09moment, le quartier est bouclé,
17:11sans doute. On ne sait pas ce qui s'est passé
17:13après, je le dis pour
17:15Laurent Tessier, on n'a
17:17pas d'informations sur
17:19où est ce camion, il a été poursuivi
17:21par un 4x4, on ne sait rien du tout pour le
17:23moment. Non, on est en train de chercher plus d'informations.
17:25C'est vrai que Grenoble,
17:27monsieur,
17:29fait souvent parler
17:31de la ville,
17:33parce qu'il semble que
17:35la violence soit assez
17:37exacerbée aujourd'hui
17:39à Grenoble. Est-ce que c'est une réalité
17:41pour vous ?
17:43Non, c'est une réalité aujourd'hui.
17:45Alors, ce n'est pas tout Grenoble, mais il y a
17:47effectivement certains quartiers de Grenoble qui
17:49commencent à devenir très compliqués,
17:51dont surtout un quartier
17:53qui n'est pas très loin, effectivement, de
17:55la Pizzeria, le quartier
17:57Saint-Bruno, où là, effectivement, ça commence à devenir
17:59compliqué. Il y a souvent des échanges de tirs
18:01un petit peu certains soirs, des règlements
18:03de comptes. Mais là, aujourd'hui,
18:05une action comme ça, à 10h du matin,
18:07plein centre-ville, c'est un des gros axes de
18:09Grenoble. C'est du jamais vu.
18:11C'est du jamais vu. Qu'est-ce que vous allez
18:13faire aujourd'hui, votre pizzeria,
18:15Basilic & Co, je peux la citer ?
18:17Vous allez peut-être prendre
18:19quelques minutes de
18:21repos, ou malgré tout,
18:23vous allez assurer le service ?
18:25De toute façon,
18:27c'est vite vu, on est complètement bouclé.
18:29Donc, je pense qu'on va faire zéro client.
18:31Tout est arrêté,
18:33tout est stand-up. On va nettoyer le restaurant
18:35tranquillement avec mes employés qui sont arrivés
18:37avant que tout soit bouclé.
18:39Et puis, du coup, maintenant,
18:41les policiers font l'enquête.
18:43L'essentiel, en tout cas, pour ceux qui étaient
18:45dans ce carrefour
18:47et qui étaient auprès de vous,
18:49c'est qu'il n'y a pas de blessés, il n'y a pas de morts.
18:51Et il faut évidemment espérer que pour
18:53ce camion qui subit des assauts
18:55ou qui a subi des assauts
18:57de ces braqueurs, on en saura
18:59davantage ces prochaines minutes. Mais il faut espérer
19:01aussi qu'il n'y ait pas
19:03de blessés, bien évidemment.
19:05Merci beaucoup Stéphane. Merci.
19:07Merci à notre
19:09ami Olivier Guenet
19:11qui a su trouver aussi
19:13rapidement ce
19:15témoignage à 11h45.
19:17Merci Olivier.
19:19La pause. De 11h à 13h,
19:21Pascal Praud est avec vous sur Europe 1.
19:23Europe 1, Pascal Praud.
19:25Jean-Baptiste Marty est avec nous.
19:27Il est du service police-justice
19:29d'Europe 1, un fourgon blindé
19:31attaqué en plein centre de Grenoble.
19:33Jean-Baptiste, est-ce que vous avez des infos ?
19:35Eh bien oui, on sait, Pascal, que cela
19:37s'est passé vers 10h ce matin
19:39en plein centre-ville de Grenoble
19:41entre le Courbéria et l'avenue
19:43Jean Jaurès, pour les connaisseurs.
19:45C'est un fourgon de la Banque de France
19:47qui sortait de ce
19:49bâtiment, qui a été attaqué par des hommes
19:51armés, véhiculés.
19:53Ils avaient plusieurs Kalachnikovs
19:55dans leurs mains. On sait pour le moment
19:57que deux blessés
19:59ont été transportés
20:01à l'hôpital, dont une
20:03de la circule
20:05par un accident
20:07de la circulation suite à cette fusillade
20:09et en autre par des débris
20:11de verre après cette fusillade.
20:13Les véhicules
20:15des malfrats ont été ensuite incendiés.
20:17Ils ont pris la fuite
20:19dont un à pied qui a failli
20:21être arrêté. Finalement, il a réussi
20:23à s'enfuir. Voilà, pour l'instant, c'est ce que l'on sait.
20:25C'est des informations toutes fraîches.
20:27A priori,
20:29ces braqueurs n'ont pas
20:31réussi ce pourquoi
20:33ils étaient venus ce matin.
20:35C'est-à-dire qu'ils n'ont pas
20:37pris ni en otage
20:39les convoyeurs de fonds, ni
20:41ce camion de la Brinks.
20:43Non, parce que le camion a réussi
20:45à prendre la fuite, à se réfugier
20:47dans une commune adjacente,
20:49juste à côté de Grenoble, où il a été mis en sécurité.
20:51La police est rapidement
20:53intervenue sur les faits.
20:55Ça s'est passé en plein cœur de Grenoble
20:57à 10h du matin, où il y a beaucoup de trafic,
20:59etc. Donc il y a beaucoup de gens qui...
21:01L'essai dont vous avez parlé, ce ne sont pas
21:03les convoyeurs de fonds, si j'ai bien compris.
21:05C'est un acte d'une personne...
21:07C'est des victimes collatérales.
21:09Voilà, une victime collatérale, dont une
21:11policière ou un policier
21:13qui faisait la circulation, c'est ce que j'ai compris.
21:15Ça, pour l'instant, on ne peut pas l'affirmer.
21:17Ce n'est pas encore confirmé.
21:19Il se trouve en plus que vous connaissez bien Grenoble,
21:21puisque lorsque vous êtes entré dans ce studio, vous avez dit
21:23moi j'ai fait sciences politiques à Grenoble,
21:25c'est pas un secret de le dire, et vous connaissiez...
21:27On est au cœur de la ville,
21:29c'est un endroit que vous connaissez particulièrement bien.
21:31Effectivement, on est à 200 mètres de la
21:33gare de Grenoble, on est en plein cœur de Grenoble,
21:35au niveau du tramway.
21:37C'est là où il y avait les locaux de l'ancienne
21:39école de commerce de Grenoble,
21:41GM, donc Grenoble École de Management,
21:43qui aujourd'hui est derrière la gare. Donc voilà, c'est vraiment
21:45un lieu où il y a beaucoup de trafic,
21:47beaucoup de passages.
21:48Merci beaucoup Jean-Baptiste Marty
21:50du service Police Justice d'Europe 1.
21:52Merci pour ces informations.
21:54Alors nous étions tout à l'heure avec Frédéric
21:56Ploquin, je le remercie d'ailleurs
21:58parce qu'on a écourté l'interview
22:00que nous faisions ensemble sur
22:02le narco-trafiquant,
22:04sur les narco-trafiquants,
22:06mais je pense que nous sommes avec une auditrice.
22:08Et quelle est cette auditrice ?
22:10C'est Karima Mézième, avocate et porte-parole
22:12du collectif des familles de victimes sur Marseille,
22:14Pascal. Eh bien, vous avez fait
22:16une présentation parfaite.
22:18Karima, bonjour. Bonjour.
22:20Et merci d'être avec nous.
22:22On est un peu
22:24inquiet, parce qu'on a le sentiment
22:26qu'on est démuni. Et on se dit, qu'est-ce qu'on
22:28doit faire avec
22:30ce narco-trafi qui commence,
22:32cette corruption possible, cette
22:34mexicanisation
22:36en marche ? Est-ce que vous êtes
22:38aussi inquiète que nous ?
22:40Ah bien évidemment, nous ça fait
22:42un petit moment qu'on s'inquiète, puisqu'on voit
22:44décliner la situation de manière
22:46dramatique sur Marseille.
22:48Et effectivement, les familles au sein du collectif
22:50sont toujours plus inquiètes
22:52de voir qu'il y a toujours plus de victimes,
22:54qu'elles se rajeunissent, puisqu'elles sont
22:56toujours plus jeunes, qu'il y a
22:58toujours plus de jeunes impliqués dans le trafic
23:00de stupéfiants. Et puis on voit que
23:02en fait, c'est
23:04une course contre la montre, et que cette course contre
23:06la montre, en fait, on entraîne la perte, tout simplement
23:08parce que les
23:10narco-bandits utilisent des méthodes
23:12et des technologies modernes, et que
23:14on a toujours un cran de retard
23:16sur eux, en fait.
23:18Alors, on a un cran, un temps de retard
23:20sur eux, parce que
23:22on manque de moyens, il faudrait
23:24investir lourdement dans la police, dans
23:26l'enseignement, peut-être dans la pénitentiaire
23:28également, c'est ce que disait monsieur Besson,
23:30avec des prisons adaptées, mais il n'y a plus d'argent.
23:32Karima, on le voit bien,
23:34il n'y a plus d'argent. Donc ça
23:36renforce encore l'inquiétude.
23:38Mais bien évidemment, puisqu'en fait
23:40eux amassent des sommes colossales
23:42et ils ont beaucoup plus de moyens
23:44qu'en a l'État. Il faut
23:46arrêter d'être spoky à ce niveau-là,
23:48et c'est pour ça que je me pose la question de savoir
23:50s'il ne fallait pas entrer sur un débat plus large
23:52qui est celui de la légalisation du cannabis
23:54ou pas, parce que ça peut-être permettre de
23:56rentrer des moyens
23:58financiers pour l'État, qui permettraient peut-être
24:00de compenser
24:02ce qu'il n'y a pas.
24:04Vous savez, si on légalise le cannabis,
24:06on trouvera une autre drogue.
24:08Ce trafic existera
24:10toujours, donc...
24:12Ça n'indiquera pas le trafic, mais en fait,
24:14comme on est face à un État où on a des
24:16restrictions budgétaires aujourd'hui, on va voter un budget
24:18alors qu'on est
24:20au niveau du ministère de la Justice,
24:22on est le moins bien doté que l'Europe
24:24au nombre de juges.
24:26Quand on avait un garde des Sceaux qui avait essayé
24:28de redresser la barre, ça restait encore
24:30insuffisant. Aujourd'hui, on sait que notre
24:32nouveau ministre de la Justice essaie de se battre pour avoir
24:34un budget adéquat, pour avoir un nombre
24:36de magistrats suffisant. C'est pareil au niveau
24:38de la police judiciaire. On a une réforme
24:40qui fait qu'on engage les policiers
24:42de la police judiciaire sur d'autres affaires
24:44alors qu'il y a une lutte contre le narco-banditisme
24:46qui doit se mettre en place.
24:48On manque de moyens, donc à un moment donné,
24:50on se pose la question, où va-t-on trouver l'argent pour
24:52lutter contre ce narco-banditisme ? Parce qu'eux,
24:54les narco-bandides, par contre, amoncent
24:56des sommes colossales
24:58et ils ont une logistique et une organisation
25:00qui fait peur.
25:01On parle de 6 milliards de chiffres d'affaires,
25:03c'est le budget de la Justice en France.
25:05Karima Medzian est avec nous,
25:07elle est avocate, elle est porte-parole
25:09des victimes
25:11de Marseille. En quoi consiste
25:13votre activité ?
25:16Au sein du collectif,
25:20on essaie de se rapprocher
25:22des familles de victimes
25:24au début de l'affaire
25:26lorsqu'elles sont informées qu'elles ont
25:28perdu un proche, pour leur apporter
25:30toute la logistique et le soutien psychologique
25:32dont elles ont besoin
25:34puisqu'elles sont confrontées au choc
25:36de ça, à la peur.
25:38Souvent, elles ne comprennent pas que ce sont des familles
25:40qui se retrouvent mêlées
25:42à des histoires de narco-bandit
25:44lorsqu'elles ne s'y attendaient pas forcément.
25:46On a des mères de famille
25:48qui n'étaient même pas
25:50informées que leur enfant était impliqué
25:52là-dedans. Parfois des enfants de 14 ans,
25:54je crois que vous connaissez des parents
25:56dont les enfants
25:58sont impliqués dans le trafic,
26:00ces enfants ont 14 ans et les parents ne sont pas au courant.
26:02En fait, soit les parents
26:04ne sont pas au courant parce qu'ils ont été recrutés via les réseaux
26:06et donc il y a des parents qui découvrent ça
26:08de manière assez stupéfiante, qu'ils essayent
26:10de les faire sortir, mais c'est déjà trop tard parce qu'ils
26:12sont eux-mêmes menacés
26:14en leur disant qu'ils
26:16ne doivent pas intervenir, que c'est eux
26:18les narco-bandits qui décident un peu
26:20de ce qu'ils veulent
26:22pour leurs propres enfants. Soit
26:24on a des familles aussi du Nord
26:26qui découvrent que leur enfant a fugué
26:28et qu'il est sur Marseille en train de vendre
26:30du produit stupéfiant, des jeunes mineurs qui ont été
26:32embrigadés, recrutés. Donc les parents
26:34les recherchent de partout et
26:36découvrent ça. Et on a
26:38même des mères de famille pour qui
26:40l'enfant était parti dans le Sud travailler
26:42dans un restaurant et puis elle découvre que
26:44elle est informée qu'il a été assassiné
26:46sur un point de deal.
26:48Donc vous voyez c'est pas forcément que...
26:50Souvent on jette la preuve sur les parents en leur disant que
26:52il y a un problème au niveau
26:54de l'éducation ou autre, je l'entends
26:56je pense qu'il y a peut-être parfois un problème
26:58au niveau de l'éducation de certains parents
27:00mais que je veux dire que c'est
27:02un problème de société, tous les parents ne sont pas
27:04des missionnaires à ce niveau-là, bien au contraire
27:06et qu'il y a aussi des
27:08parcours bandits qui utilisent des méthodes de recrutement
27:10ou autre via les réseaux sociaux dont les
27:12parents ne sont même pas informés. En fait ce qui manque
27:14aussi c'est de la pédagogie et
27:16je dirais qu'en fait
27:18au niveau de la prévention il n'y en a
27:20pas. On devrait avertir les parents
27:22des pièges des réseaux sociaux
27:24au niveau du recrutement, aussi bien
27:26aussi dans les écoles, on devrait
27:28en parler parce que
27:30on ne le fait pas non plus et ça devient un vrai féo.
27:32Je vous remercie grandement
27:34ce que vous nous dites, n'est pas
27:36rassurant bien sûr, Karima
27:38Mézienne qui est porte-parole du
27:40collectif des victimes de
27:42Marseille et qui est avocate. Merci,
27:44ce sera intéressant peut-être d'ailleurs d'écouter
27:46un jour une famille
27:48effectivement
27:50victime de
27:52ce narco-trafic
27:54sur Marseille.

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