L'université de Lille a annulé la conférence sur la Palestine de la France insoumise prévue ce jeudi, estimant que "les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats". L'université dit néanmoins regretter "la pression exercée sur l'autonomie pédagogique et scientifique des établissements d'enseignement supérieur"
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00:00 Est-ce qu'il y a eu une coalition avec le RN, avec Renaissance, pour que cette conférence n'ait pas lieu ?
00:05 Je n'ai pas dit que Jérôme Guedj était dans la coalition, j'ai dit qu'il avait parlé du logo de cette association en la pointant du doigt.
00:11 Vous avez pointé la responsabilité, la pression en tout cas de Jérôme Guedj. Jérôme Guedj, je vous laisse la parole.
00:15 Oui, merci. Antoine, ce n'est pas bien ce que vous faites là, parce que le communiqué que la France insoumise a publié cet après-midi,
00:22 c'est une sorte de chasse aux sorcières. Quand on écrit dans un communiqué que c'est sous l'impulsion de Jérôme Guedj que cette conférence a été annulée,
00:29 ça s'appelle tout simplement un mensonge, ça s'appelle une fake news. Et toi et moi, on est trop attachés à la qualité du débat démocratique
00:36 pour ne pas le polluer par des mensonges. Nous avons des désaccords, mais à aucun moment, ni moi, ni aucun socialiste n'a demandé
00:43 l'interdiction de cette conférence. Nous sommes trop attachés à la liberté d'expression, nous sommes trop attachés au débat démocratique.
00:50 Nous sommes toujours Charlie d'une certaine manière, nous. Et moi, dans l'université ou ailleurs, des débats, j'en fais moi aussi dans des universités,
00:58 je n'ai aucun problème. Et le problème aujourd'hui en matière de liberté d'expression, c'est l'espèce d'analyse que vous avez déclenchée,
01:05 qui consiste à dire que parce que je suis socialiste et que nous avons une dispute en ce moment électorale, il faut stigmatiser et il faut mentir pour cela.
01:15 Nous avons des désaccords sur le conflit israélo-palestinien. J'ai exprimé en effet, et c'est la seule chose que j'ai faite en mentionnant cette conférence,
01:22 le fait que j'étais interpellé, gêné, plus qu'embêté, heurté même par le fait que figure sur cette affiche pour cette réunion un logo avec comme nom,
01:36 j'ai compris le nom de l'association, Palestine Libre. Voilà, en disant ça, je dis juste qu'il y a une forme d'ambiguïté qui est en production.
01:43 Jérôme, je te dis...
01:44 Je suis un défenseur de la solution à deux États, je croyais que vous étiez aussi des défenseurs de la solution à deux États, mais à la limite,
01:50 ce n'est pas le débat essentiel. On a d'autres points de désaccord. Vous vous dites qu'il y a un génocide là-bas, moi je considère qu'il n'y a pas de génocide.
01:57 Et nous avons un point de désaccord.
01:59 Très bien, 3 000 personnes.
02:00 C'est une chasse aux sorcières.
02:02 Écoutez, si Jérôme... Jérôme, je t'ai laissé parler, j'aimerais bien pouvoir te répondre. J'aimerais bien pouvoir te répondre, Jérôme.
02:10 J'aimerais bien pouvoir te répondre, Jérôme.
02:12 Il ne faut pas avoir un débat, il mérite d'être digne, on n'a pas intérêt à importer son temps.
02:16 Le débat doit être digne, Jérôme, effectivement.
02:21 Non, non, mais ça commence quand même à bien faire. Parce que quand Jérôme signale la présence d'un logo qui, soi-disant, nierait l'existence de l'État d'Israël,
02:31 quelqu'un est allé demander à cette association ce qu'ils en pensent. Ils ont répondu.
02:34 Le voilà, mais alors, attendez, on va expliquer.
02:37 C'est pas une réponse un peu plus longue qu'une seconde, s'il vous plaît.
02:39 On va expliquer quand même le logo qui s'affiche sur l'écran.
02:42 Quand je vois que c'est un territoire qui englobe Israël, d'Assis en Dénier, la bande de Gaza.
02:47 Oui, vous savez quoi ? L'UEJF, l'Union des étudiants juifs de France, sur son site internet, a exactement la même carte, tout en bleu.
02:53 Est-ce que je dis que l'UEJF nie l'existence de l'État de Palestine ? Non. La réponse est non. Je ne dis pas ça.
02:58 Et Jérôme, si tu avais demandé à l'association, plutôt que de dire n'importe quoi chez Bourdin, voici ce qu'elle dit.
03:03 "Notre logo, objet de la polémique absurde du jour, ne nie en aucun cas l'existence d'Israël.
03:08 Nous avons simplement mobilisé une carte qui représente une région du monde traversée par un processus de colonisation indéniable
03:14 et dont la définition des frontières est un enjeu de lutte non stabilisé."
03:18 Vrai ou faux ? Y a-t-il, oui ou non, un processus de colonisation de la Palestine par Israël ? Vrai.
03:23 J'aimerais que, Jérôme, tu me dises si tu es d'accord ou pas avec ça, sur cette question.
03:27 Ensuite, pourquoi est-ce que tu dis que ce logo pose un problème, mais pas celui qui est utilisé par l'UEJF sur son site, à côté de la question du sionisme ?
03:35 Voilà, une deuxième question. Et puis enfin, troisièmement, moi, je suis un peu en colère contre toi, Jérôme,
03:41 parce qu'il y a quelque temps, dans ma circonscription, il y avait un hommage à Ilhan Alimi, hommage auquel j'étais présent.
03:48 Et comme député de la circonscription de la République française, je suis allé déposer une gerbe en hommage à Ilhan Alimi.
03:54 Et ce jour-là, le président de l'Union des étudiants juifs de France m'a tourné le dos.
04:00 Ce jour-là, ce n'est pas à Antoine Léaumant, député de la France insoumise, qu'il tournait le dos.
04:04 C'était au député de la République Antoine Léaumant, député de la circonscription de la République.
04:09 On ne tourne pas le dos au député qui vient rendre hommage à la personne qui, elle, a été assassinée en raison d'un crime antisémite.
04:16 Voilà, Jérôme, pourquoi je suis très en colère, parce que ça commence à faire beaucoup, et y compris en Essonne, ça commence à faire beaucoup, Jérôme.
04:22 Antoine, tu me rends responsable du choix souverain qu'a fait le président de l'Union des étudiants juifs de France ?
04:25 Tu n'as rien dit, tu n'as rien dit, tu lui as rien dit. Tu lui as rien dit, tu es allé te mettre à côté de lui, Jérôme.
04:30 À ce moment-là, chacun...
04:32 Je retiens, Jérôme, quand il y a quelqu'un qui fait ça, si tu es une personne de gauche, tu dois t'opposer.
04:40 Parce que la République française, ce n'est pas une petite chose avec laquelle on rigole.