• il y a 7 mois
Singuila célèbre ses 20 ans de carrière et pour l'occasion il nous a raconté l'histoire derrière 5 chansons emblématiques de sa carrière !
C'est à retrouver en intégralité sur Youtube.
Singuila se produira à l'Olympia les 15 et 16 septembre prochain.

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Musique
Transcription
00:00 Salut c'est Singuilla et je vais revenir sur 500 qui selon moi ont marqué ma carrière.
00:03 Ma nature.
00:07 Ma nature c'est une autre de mes fables.
00:10 Parce qu'on me pose souvent la question,
00:16 est-ce que ce sont des histoires vraies que j'ai vécues ou pas ?
00:19 Certaines oui, d'autres non.
00:20 Et pour ma nature en fait, j'étais en couple,
00:23 j'ai quitté ma femme pour me mettre avec ma bosse,
00:26 puis ensuite je suis retourné avec ma femme et donc ça a fait un clash.
00:29 Au lieu de dire "j'ai déconné aussi ou ça",
00:32 je dis "c'est ma nature, qu'est-ce que vous voulez ?"
00:33 Je pense que le R&B toxique, en fait le terme n'est qu'un terme,
00:36 mais au contraire c'est un R&B bénéfique.
00:38 C'est comme les chaînes info.
00:39 Si il n'y avait que de bonnes nouvelles, ça ne nous intéresserait pas.
00:42 Il faut parler de ce qui va mal,
00:44 il faut que les gens entendent qu'ils ne sont pas les seuls à souffrir,
00:48 que d'autres personnes ont vécu telle ou telle situation qu'ils ont vécu aussi.
00:51 Donc d'une part c'est rassurant,
00:52 et d'autre part ça peut leur permettre de faire le deuil ou de trouver des solutions.
00:56 Il y a aussi ce truc-là,
00:57 les mecs n'assument pas forcément d'écouter des chansons d'amour,
01:01 comme si l'amour ne concernait que les femmes.
01:03 Les Américains étaient en mode "fuck R&B",
01:05 même s'il y avait le R&B qui était très gros,
01:08 c'était une phrase qu'on entendait souvent.
01:10 Donc les Français en faisaient plus ou moins de même au départ.
01:13 Quand ils ont commencé à tendre l'oreille,
01:15 ils ont vu que ce qu'ils racontent, ce n'est pas que du love d'une part.
01:18 Au fur et à mesure, les gens ont ouvert leur oreille.
01:20 Puis moi-même, j'ai raconté des histoires un petit peu farfelues,
01:23 donc ça plaisait aux gars.
01:24 Si tu veux, comme moi-même, j'habitais dans les quartiers,
01:27 mes premiers shows, je les ai faits dans des maisons de quartier.
01:29 Il fallait que je trouve des thématiques qui parlent aussi aux mecs.
01:32 Donc ça m'a permis justement de trouver mon style,
01:35 déguiser un petit peu ma plume et puis de trouver des sujets
01:39 qui parlent et aux hommes et aux femmes.
01:40 Il y a beaucoup de gens qui m'ont découvert vraiment sur "Ma Conscience".
01:50 C'est mon premier son qui est passé en radio,
01:52 c'est mon premier clip vidéo.
01:54 Donc les gens ont découvert aussi mon image à travers "Ma Conscience".
01:57 Il y avait des gros moyens, grosse voiture, grosse équipe.
02:02 C'était un clip qu'un riz.
02:04 Je ne trouve pas qu'il y ait moins de drama dans les clips d'aujourd'hui.
02:06 Je trouve qu'il y a juste moins de storytelling peut-être,
02:09 moins d'histoires racontées dans les clips.
02:11 J'aime vraiment ce rôle de conteur.
02:14 Quand je vais vers une chanson, moi qui suis cinéphile aussi,
02:16 j'aime pouvoir raconter une histoire,
02:18 j'aime pouvoir dire des choses pour que les gens se voient à travers mon histoire,
02:22 puissent interagir, en discuter avec leur entourage.
02:25 J'aime vraiment ça.
02:27 Dans mes projets, il y a souvent des petites histoires,
02:30 comme si j'étais La Fontaine.
02:32 "Les Misables", c'est une énigme.
02:40 C'est une chanson que je ne voulais pas garder sur l'album
02:43 parce que je ne la trouvais pas assez bien.
02:45 J'avais un problème avec la chanson.
02:46 Quand je l'ai faite écouter à Dave, il m'a dit "mais elle est très bien".
02:49 Je me suis dit "là, il raconte de la merde".
02:52 Donc, j'ai fait écouter à d'autres personnes.
02:53 Tout le monde m'a dit "non, franchement, elle tue la chanson".
02:56 Donc, finalement, Dave a insisté pour qu'elle soit sur l'album.
02:58 La chanson était sur l'album, mais je trouvais le refrain trop compliqué.
03:03 Il y avait trop de pieds, trop de mots pour qu'on le mette en single
03:05 parce qu'on était vachement sur ce genre de détail-là
03:08 pour pouvoir rentrer en radio et tout ça.
03:10 On sait que ça peut chipoter pour ci ou pour ça.
03:12 Et donc, c'est un morceau qu'on n'a jamais clippé,
03:14 mais quand l'album est sorti,
03:15 c'est l'un des morceaux sur lequel on a eu le plus de retours.
03:18 Même quand j'ai commencé à faire mes tournées dans d'autres pays,
03:21 c'est cette chanson-là qu'on me demandait souvent.
03:23 Et puis, c'est cette chanson-là que les gens se partageaient le plus,
03:25 même sur les réseaux, sur les téléphones et tout ça.
03:28 Et jusqu'à aujourd'hui encore, sans avoir de clip,
03:31 c'est l'une des chansons qui, quand je suis sur scène,
03:34 fait le plus crier le monde.
03:35 Je n'ai pas besoin de la chanter, en fait.
03:37 Je tends le micro.
03:38 Alors, pourquoi est-ce que j'ai créé ce mot "ghetto compositeur"?
03:41 C'est parce que quand on parle du ghetto, on en parle souvent de façon négative.
03:44 Alors que moi, qui ai vécu dans les cités,
03:47 avec un appartement au mur très fin,
03:49 mon voisin d'à côté, si c'était un rebeu,
03:52 j'avais de la musique rebeu chez moi.
03:54 Si c'était un indien, j'avais de la musique indienne chez moi.
03:56 Donc, ça fait que j'ai grandi dans un métissage artistique,
04:00 en fait culturel, qui a musclé mon artistique.
04:02 Donc, le côté ghetto a rajouté,
04:05 a donné quelque chose de supplémentaire à l'artiste que je suis.
04:08 Et c'est, voilà, "ghetto compositeur".
04:11 C'est la Rossignol, je viendrai chanter à ta fenêtre.
04:15 À un moment, on était sur un spectacle au Niger, je pense,
04:19 et Dev, avec tout ce qu'il entendait,
04:21 s'est lancé dans une prod. C'était la prod d'Aurocignol.
04:23 Il arrêtait pas de m'embêter avec ça.
04:25 Il faut absolument que tu écrives dessus.
04:26 Il faut absolument que tu écrives dessus,
04:27 parce que je sens que ça va être quelque chose de gros.
04:29 C'est une fois rentré sur Paris que j'ai essayé, mais j'arrivais pas.
04:32 Et ma mère, qui était à la maison, m'a envoyé faire des courses.
04:35 J'ai été un bon fils que je suis, bien évidemment.
04:37 Et j'ai vu un oiseau se poser sur une fenêtre.
04:39 Et puis ça, j'ai pensé à Luis Mariano.
04:42 "Rossignol, Rossignol de l'amour".
04:46 J'ai fait "ah, Rossignol".
04:47 En marchant comme ça, toute la mélodie est venue autour de Rossignol.
04:50 "De la Rossignol, je viendrai chanter à ta fenêtre".
04:54 Tu vois, elle avait Rossignol.
04:55 C'est-à-dire que j'ai tout écrit dans ma tête,
04:57 en me servant un petit peu de mon dictaphone, mon téléphone,
04:59 sur le chemin et en rentrant à la maison, j'avais tout.
05:02 Je suis d'origine centrafricaine et congolaise,
05:03 des deux Congos, parce qu'on me pose souvent la question.
05:06 Forcément, j'ai écouté beaucoup, beaucoup de musique africaine et de rumba.
05:11 Donc, mes parents n'écoutaient que ça.
05:13 Et ça m'a...
05:15 Ouais, j'ai ça dans les veines.
05:16 Donc, dès l'instant où je vais vers de la musique,
05:18 même si j'ai envie de faire du R&B,
05:20 on va quand même sentir, je pense, un côté congolisant.
05:23 "Mieux loin de moi".
05:30 Elle a fait beaucoup, beaucoup parler cette chanson.
05:32 Elle a fait beaucoup parler parce qu'une fois de plus,
05:35 j'endosse, je ne dis pas que j'en suis fier,
05:37 mais le rôle du connard de façon assez décomplexée dans la chanson.
05:42 On sent quand même que j'ai un cœur.
05:43 On sent que j'aime ma maîtresse parce que souvent,
05:46 quand on parle de tromperie ou de maîtresse,
05:48 on ne parle pas forcément de sentiments pour la maîtresse.
05:51 Là, je dis que j'aime cette femme.
05:53 Je sais très bien que je ne vais rien lui apporter de bon,
05:55 mais je l'aime tellement égoïstement que je ne veux pas qu'elle parte
05:59 et qu'elle aille se construire et qu'elle puisse évoluer.
06:01 Il y a beaucoup de femmes qui sont dans cette situation,
06:04 qui m'ont dit que ça les a éveillés et que grâce à cette chanson,
06:08 elles ont pu finalement se défaire de certaines situations.
06:11 Il y a beaucoup de mecs qui m'ont dit que par cette chanson,
06:14 ils ont réalisé aussi le mal qu'ils pouvaient faire à cette maîtresse qu'ils aimaient.
06:18 Donc, en tout cas, ça leur a permis de parler.
06:21 Quand on a composé "Aïcha",
06:29 j'ai écouté pas mal de morceaux un peu à tendance soul.
06:32 On écoutait beaucoup Indi Hari.
06:34 "Brown skin, you know I love your brown skin"
06:40 Et à un moment, on est tombé sur une boucle sur son album,
06:43 une basse qui me faisait vraiment vibrer, elle m'inspirait.
06:46 Et donc, on est parti le day, puis on a composé autour,
06:49 mais il fallait absolument avoir ce truc qu'on n'entend pas forcément
06:52 dans la musique française, qui est proposé en radio.
06:55 On s'est dit "Allez, de toute façon, on ne va pas faire que des morceaux pour les radios,
06:59 on y va".
07:00 Le plus important dans la chanson, c'était vraiment ce côté groovy,
07:04 justement, les mélodies et tout ça.
07:06 Et quand on a fini d'écrire la chanson, on a fait
07:09 "Eh, mais je crois qu'on a réussi à faire une chanson groovy,
07:12 façon soul, mais radiophonique".
07:13 Le pari maintenant, c'était de réussir à convaincre la maison de disques
07:16 pour qu'ils aillent la défendre en radio.
07:18 Finalement, c'est eux-mêmes qui nous l'ont proposé.
07:20 À l'époque, les radios avaient vraiment une importance capitale
07:23 dans la réussite d'un artiste, parce que le web n'était pas développé comme aujourd'hui.
07:26 Il n'y avait pas tous les réseaux sociaux et tout ça.
07:29 Aujourd'hui, tu as des gens qui cartonnent, qui font le tour du monde
07:31 sans passer en radio.
07:33 Avant, ce n'était pas du tout le cas.
07:34 Donc, il fallait réfléchir à certains titres, en tout cas,
07:38 qui peuvent plaire aux programmateurs radio.
07:40 Il fallait réussir à garder son identité en proposant quelque chose d'assez commercial.
07:46 Le mot, il dure quand même, mais il est vrai.
07:48 Comique !
07:50 [Musique]

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