Gabriel Attal : «La violence n'attend clairement pas le nombre des années»

  • il y a 5 mois
Le Premier ministre Gabriel Attal était en déplacement dans la commune de Viry-Châtillon (Essonne) ce jeudi 18 avril, afin de présenter le lancement d'une concertation autour des violences commises par les mineurs, 100 jours après son entrée à Matignon. Un choix de ville chargé de symbole, alors qu'un adolescent y a été tué il y a quinze jours : «La violence n'attend clairement pas le nombre des années»

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Transcript
00:00 Car dans un premier temps c'est de toute notre société, de tout notre pays, c'est des français que je voudrais parler.
00:05 Parce qu'il faut les comprendre, les français.
00:07 Lorsqu'ils observent que les règles qui sont faites pour être respectées sont trop souvent remises en cause.
00:13 Il faut les entendre les français.
00:16 Lorsqu'ils voient qu'à l'école l'autorité du professeur est contestée jusque par les parents.
00:20 Et ce alors que l'autorité est la condition de l'émancipation de nos jeunes.
00:25 Et il faut les entendre.
00:27 Même lorsqu'on a le sentiment qu'ils ne disent rien. Alors qu'au fond ils n'en pensent pas moins.
00:32 Car oui parfois le silence est un cri.
00:34 Je le sais,
00:36 on fait rarement grève contre l'incivilité.
00:39 On ne fait pas souvent de grandes manifs pour l'autorité à l'école.
00:42 On ne fait pas de mouvements sociales contre la violence. Et pourtant je le dis, les français ne supportent pas,
00:48 ou plutôt ne supportent plus, qu'on puisse s'affranchir de la règle commune, ils ne le comprennent pas.
00:55 Comment accepter qu'on puisse remettre en cause les règles les plus élémentaires de notre République ?
00:59 Comment accepter, comment comprendre, comment expliquer ce glissement d'une partie de notre jeunesse ?
01:05 Comment accepter qu'on s'en prenne à un proviseur, à un jeune garçon parce qu'il parle avec une fille,
01:10 à des professeurs, à des policiers, à des pompiers, à des fonctionnaires, à des écoles, à des équipements publics, à des lieux de culture ?
01:17 Comment accepter qu'on touche, qu'on salisse, qu'on s'en prenne à ce qu'il y a de plus sacré en République ?
01:23 Comment accepter cette spirale, ce déferlement, cette addiction d'une partie de nos adolescents à la violence ?
01:29 Oui, je parle de spirale.
01:32 Oui, je parle de déferlement. Oui, je parle d'addiction. Et non, on ne peut pas l'excuser.
01:39 Mais on peut tenter en revanche de comprendre comment on en est arrivé là.
01:43 Comment on en est arrivé à la remise en cause d'enseignement, au coup de boutoir contre la laïcité, au questionnement de la règle commune ?
01:50 Comment on en est arrivé à une situation où, alors qu'ils représentent un Français sur 20,
01:55 les adolescents de 13 à 17 ans représentent un mise en cause sur 10 pour coups et blessures,
02:00 un sur cinq dans les trafics de drogue, un sur trois dans les vols avec arme.
02:05 En synthèse,
02:07 il y a deux fois plus d'adolescents impliqués dans les coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue et sept fois plus
02:13 dans les vols avec arme que dans la population générale.
02:16 La violence
02:18 n'attend donc clairement pas le nombre des années. Il est là le vrai scandale.
02:22 Parce que la jeunesse de France, mesdames et messieurs, ce n'est pas ça. Ce n'est surtout pas ça.
02:28 Ce n'est pas la remise en cause de l'autorité, ce n'est pas la violence, ce n'est pas le manque de respect, ce n'est pas le déchaînement.
02:34 Jamais et sous aucun prétexte.
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