Gabriel Attal était l’invité de “Face à BFMTV” pour faire face aux journalistes spécialisés de la chaîne et tenter de répondre aux préoccupations des Français sur plusieurs thèmes
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00:00 D'abord, vous savez que le harcèlement, c'est mon combat
00:03 que je portais en tant que ministre de l'Éducation nationale
00:06 et que je continue à porter en tant que Premier ministre.
00:09 C'est insupportable d'avoir des élèves qui sont harcelés à l'école
00:13 et qui voient le harcèlement se poursuivre via les réseaux sociaux,
00:16 le soir à la maison, le week-end, pendant les vacances.
00:18 C'est ça, la vraie bascule de notre société.
00:20 Il y a toujours eu une forme de harcèlement à l'école dans l'histoire,
00:23 des phénomènes de groupes, des phénomènes de meutes.
00:25 La vraie bascule, c'est qu'avec le numérique,
00:27 le harcèlement continue à la maison et qu'il n'y a plus de répit pour ces jeunes.
00:30 C'est comme ça que vous vous retrouvez avec des jeunes
00:32 qui sont enfermés dans une spirale et qui, malheureusement,
00:35 parfois, et on a connu des drames,
00:36 je pense notamment à Lindsay, à Nicolas et à d'autres,
00:39 finissent par commettre le pire,
00:41 à se suicider parce qu'ils se disent "il n'y a pas d'autre issue".
00:44 -Et comment on les protège ? -Comment on les protège ?
00:47 J'ai changé la règle l'été dernier,
00:48 maintenant, c'est plus au harcelé de quitter l'établissement,
00:50 c'est au harceleur. On a déjà eu plusieurs dizaines,
00:52 je pense même qu'on doit atteindre la centaine,
00:54 d'élèves qui ont été éloignés de leur établissement scolaire
00:56 parce qu'ils harcelaient un autre élève.
00:57 Avant ce changement de règles, ça aurait été la victime
01:00 qui aurait dû quitter l'établissement double peine.
01:02 Première chose. Deuxième chose,
01:04 j'ai mis en place des équipes dédiées maintenant
01:05 dans tous les rectorats pour quand il y a une situation
01:08 de harcèlement dans un établissement,
01:09 pour que ces équipes puissent venir aider à gérer cette situation.
01:13 Troisième chose, les temps de prévention du harcèlement à l'école.
01:17 Là, je me suis inspiré de la méthode danoise.
01:20 1500 écoles qui ont commencé en janvier,
01:22 avec chaque semaine un temps dédié à la prévention du harcèlement.
01:25 Ça sera généralisé dans les écoles primaires à la rentrée prochaine.
01:29 On doit toujours continuer, notamment sur le numérique.
01:31 Il faut qu'on arrive à un système de verrou numérique,
01:35 ou en tout cas à un système où on ne laisse pas
01:38 ce type de situation et de harcèlement se poursuivre.
01:41 Déjà, on a permis maintenant une mesure
01:44 qui s'appelle le bannissement numérique.
01:46 En gros, si vous avez une plainte qui est déposée pour harcèlement,
01:49 le juge des enfants peut prononcer une sanction
01:52 et bannir des réseaux sociaux un jeune harceleur.
01:57 Ensuite, vous avez la question de comment on le contrôle.
01:59 Le contrôle repose sur la personne qui est harcelée,
02:01 parce que si le harcèlement continue, elle a des preuves,
02:04 et donc ça peut alourdir la peine pour le harceleur.
02:07 On réfléchit à d'autres mesures.
02:09 Notamment, ma préoccupation, ce serait d'abord de garantir
02:12 qu'on n'a pas d'enfants de moins de 13 ans sur les réseaux sociaux.
02:16 Théoriquement, la règle... -C'est interdit.
02:18 -C'est interdit avant 13 ans, et entre 13 et 15 ans,
02:20 il faut l'accord des parents.
02:22 -Personne n'a respecté ça. -Exactement.
02:23 -Les plateformes nous disent "Vous avez votre règle,
02:26 "mais comment est-ce que nous on vérifie ?"
02:28 Et ce que je leur ai dit quand j'étais ministre de l'Éducation,
02:30 Nicole Belloubet leur a redit récemment,
02:32 c'est qu'on est prêt, Éducation nationale,
02:34 on a des systèmes de données,
02:35 on a un fichier avec les élèves rattachés à leurs parents,
02:38 on est prêt à travailler à une solution technique
02:39 avec les plateformes pour qu'à travers notre système informatique,
02:43 on puisse vérifier l'âge des enfants et l'accord de leurs parents.
02:47 Ça pourrait être un progrès, et donc on va tester cette solution-là.