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00:00 La première chose, c'est que je sollicite la relaxe totale de tous les chefs d'infraction
00:09 de M. le sénateur Jean-Louis Lagaure que tant cela me paraît une évidence.
00:13 Une évidence pour la prétendue complicité de détournement de fonds puisque Mme la procureure
00:19 elle-même a reconnu hier lors de son réquisitoire qu'elle ne disposait pas de preuves susceptibles
00:25 d'étayer cette accusation.
00:27 Évidemment c'est le tribunal qui décide, donc j'ai quand même pris soin de développer
00:32 les éléments qui militent en faveur de cette relaxe de M. Lagourgue, du chef de ce détournement
00:39 de fonds.
00:40 Mais les choses sont tellement évidentes, je pense que le tribunal n'aura pas à se
00:43 poser beaucoup de questions en la matière et à défaut il devra se poser celui de la
00:48 nudité de la citation de ce point de vue-là et les choses seraient juridiquement très
00:51 compliquées pour la juridiction.
00:53 La deuxième chose qui semblait plus évidente pour Mme la procureure de la République,
00:58 la prise illégale d'intérêt par signature du contrat, je pense avoir également amené
01:04 la démonstration de ce qu'elle ne pouvait pas être caractérisée.
01:07 Déjà elle ne peut pas être caractérisée en droit puisque M. Lagourgue n'avait qu'une
01:12 délégation de signature, qu'il était le stylo du président de la région qui reconnaît
01:18 que c'est lui qui était à l'origine du recrutement qui était incriminé.
01:22 A partir du moment où je ne suis que le stylo, je n'ai pas de pouvoir de décision et donc
01:27 quelle que soit la relation que j'ai avec le bénéficiaire du contrat, ça n'y change
01:30 rien et ça aussi c'est une évidence quant à l'intérêt nécessaire à incriminer
01:36 la prise illégale d'intérêt.
01:38 Je pense avoir démontré également que celui-ci ne pouvait pas dans notre cas être constitué,
01:44 ce qui nous mène tout droit à une relaxe, il me semble, immanquable pour M. Lagourgue.
01:49 C'est parfois ce que nous disent les policiers, si vous n'avez rien à cacher, vous pouvez
01:54 vous exprimer librement sans problème et c'est ce qu'il a fait.
01:57 Il aurait pu jouer un bétonnage et puis demander à ce que les enquêteurs sollicitent l'autorisation
02:04 du président du Sénat pour qu'il puisse être entendu parce qu'on n'entend pas comme
02:07 ça un sénateur de la République n'importe comment.
02:09 Et là, on l'a fait descendre dans les geôles de Malartic pour prendre des photos, des empreintes,
02:16 etc.
02:17 C'est proprement scandaleux alors qu'il se prêtait à l'audition sans aucune difficulté
02:23 et qu'il a même remis son téléphone volontairement alors que le téléphone d'un sénateur c'est
02:28 comme le téléphone d'un avocat.
02:29 C'est quelque chose qui est protégé par la loi et donc il s'est vraiment prêté
02:35 à cette enquête, donc venir aujourd'hui lui infliger cette audience pour des choses
02:41 dont on reconnaît qu'elles ne tiennent pas la route ou qu'elles seraient au plus
02:45 tout à fait formelles, c'est un grand sentiment d'injustice, d'humiliation pour ne pas
02:50 dire de colère.
02:51 Au cours de l'enquête, il a été entendu en audition libre, on l'a entendu sur 4
02:54 ou 5 personnes mais seulement 2 des prévenus qui étaient cette semaine à cette barre.
03:01 Pour le reste, on ne lui a pas posé de question, quel rapport il avait avec eux.
03:04 En fait, il n'y a rien dans l'enquête pour faire un lien entre lui et ces personnes.
03:09 C'est ça que reconnaît Mme la procureure de la République.
03:12 On n'a aucun élément, d'ailleurs on ne lui a pas posé de question et même sur
03:16 la prise illégale d'intérêt, autant vous dire que c'était extrêmement léger.
03:20 C'est pour ça que si on veut le poursuivre, il faut quand même faire une citation où
03:24 on précise ce qu'on lui reproche, ce qui n'était pas le cas ici.
03:26 J'apprécie beaucoup Mme la procureure de la République et je ne veux pas tirer sur
03:31 l'ambulance.
03:32 On a tous des situations où on n'est pas forcément très à l'aise avec le dossier,
03:36 qu'on soit à l'accusation, au tribunal ou en défense.
03:39 Mais là, vraiment, c'est vouloir aller jusqu'au bout parce qu'on a dépensé beaucoup
03:45 de sous, on a répondu au circulaire du ministre et donc on se sent obligé d'amener au tribunal.
03:50 Mais comme je l'ai plaidé, si vraiment on avait voulu que les choses soient justes,
03:54 on se serait arrêté après la demande et la soumission du dossier au contradictoire
03:59 en s'apercevant que cette histoire de CRC, ça ne tenait plus la route et qu'on ne pouvait
04:03 pas raccrocher le dossier de notre façon.
04:05 Malheureusement, on a fait autrement.
04:07 Ça nous a accaparés pendant cinq jours un petit peu inutilement à mon avis.
04:11 Vous savez, M.
04:12 Lagourg, il a 77 ans, il en a vécu, je l'ai dit, 40 ans d'expérience politique, sans
04:18 accrocs judiciaires en tout cas, mais évidemment avec des choses rapides, des trahisons.
04:23 Il est philosophe, il est en colère, mais il ne le montre pas trop.
04:27 Il est triste parce que l'issue d'une vie politique, se retrouver là avec des accusations
04:33 de détournement de fonds, ça fait mal.
04:35 Parce que pour les gens qui sont dehors et qui regardent le journal, ils pensent que
04:38 c'est encore des salauds de politique qui ont tapé dans la caisse alors que vraiment,
04:43 vraiment, il n'y a rien de tout ça dans ce dossier.
04:45 [Musique]