Claude Cohen, maire de Mions démissionne et dénonce des attaques antisémites à son égard
Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00 *Générique*
00:04 Europe 1/13h
00:05 Très bon après-midi à l'écoute d'Europe 1 avec Céline Giraud.
00:07 Jusqu'à 14h, c'est Europe 1/13h avec vos deux chroniqueurs du jour.
00:11 Céline, l'ancien juge d'instruction Georges Fenech et le chroniqueur politique Olivier Dartigolle.
00:15 Et avec vous évidemment, 018203921, chers auditeurs d'Europe 1.
00:19 Je voulais revenir sur la détresse d'un maire qui interpelle, un maire qui jette l'éponge.
00:25 Hier, Claude Cohen, le maire de Lyon, c'est à côté de Lyon, a annoncé démissionner
00:29 en raison d'une accumulation d'événements, dont un en particulier, des attaques antisémites
00:34 et un élu communiste qui a porté l'écharpe du Hamas pendant son intervention, assure-t-il à Europe 1.
00:40 Il affirme d'ailleurs avoir fait vraiment la distinction entre une écharpe de la Palestine
00:44 et une écharpe du Hamas, Olivier Dartigolle.
00:46 - Bon, d'abord, on adresse un message de soutien à ce maire qui a été visé par ce poison de l'antisémitisme.
00:55 Ça s'inscrit aussi dans un contexte national où beaucoup d'élus locaux,
01:00 pour différentes raisons qui s'accumulent, disent que la charge devient très lourde.
01:06 Vous verrez qu'on aura aux prochaines élections municipales une crise de vocation,
01:09 qu'il y aura des communes sans candidats.
01:12 Je fais un rectificatif, ça a été fait par le Progrès de Lyon,
01:16 puisque l'élu qui est visé par ce maire démissionnaire
01:21 n'a en aucun cas porté un signe distinctif du Hamas, qui est un groupe terroriste,
01:28 mais le drapeau palestinien.
01:30 Il y a une capture d'écran aujourd'hui, c'est bien de le préciser,
01:33 pour la réalité des faits, c'est le Progrès de Lyon qui fait une capture d'écran.
01:37 - Oui, mais c'est la goutte d'eau finalement qui a fait déborder le vase.
01:40 - Oui, mais moi je suis pour que dans ce contexte-là,
01:42 on puisse dire qu'il est parfaitement possible de faire connaître une solidarité au peuple palestinien,
01:49 tout en ayant une condamnation très ferme du Hamas, qui est un groupe terroriste,
01:53 parce qu'il faut remettre les choses à leur place.
01:55 Après, cet élu qui a été visé par ces attaques-là,
02:01 mérite le soutien de la République, des représentants de l'État,
02:05 et je le crois, de ses collègues, toute sensibilité politique confondue.
02:10 - Georges Fenech, effectivement, il y a la détresse,
02:14 il y a un trop-plein pour ces élus qui ont énormément de pression,
02:18 et là c'est la pression de trop.
02:20 - Alors, Mion, c'est mon ancienne circonscription.
02:22 - Donc vous connaissez bien. - Claude Cohen, c'est mon ami.
02:25 C'est moi qui l'ai suggéré de se présenter.
02:28 - Vous avez été député du Rhône, je vous précise.
02:29 - J'étais au départ de son engagement politique,
02:32 on s'est appelé régulièrement depuis dix ans,
02:35 il me faisait part effectivement de ces attaques antisémites dont il faisait l'objet.
02:39 C'est un maire qui s'est incarné dans sa ville,
02:42 il l'a vraiment transformé en disant qu'il ne vivait que pour cela.
02:46 En réalité, il était retraité professionnellement,
02:49 amoureux de sa ville, engagé à fond dans sa ville, voyez-vous,
02:52 et il a essuyé beaucoup, beaucoup de difficultés
02:56 qui n'ont pas malheureusement entraîné de véritables soutiens
03:01 de la hiérarchie administrative et notamment de la préfecture,
03:03 et ça il en a beaucoup souffert.
03:05 - Voilà, vous parlez de lourdeur administrative.
03:06 - Il a été menacé de décapitation, etc. à Claude Cohen.
03:09 Donc oui, alors les lourdeurs administratives c'est encore autre chose,
03:12 c'est pour faire aboutir les projets auxquels il tenait dans sa ville.
03:16 Là aussi, il en est très amer.
03:18 Encore la semaine dernière, il a inauguré une très belle maison de retraite
03:21 dans le centre-ville de Mions.
03:23 Donc moi je lui ai dit "je ne le blâme pas".
03:27 - Et vous comprenez sa démission ?
03:28 - Je le comprends, au bout de dix ans, il a assuré sa succession.
03:32 Donc il y aura un conseil municipal bientôt,
03:35 Michael Paco prendra la relève, c'est un jeune pompier, etc., magnifique.
03:40 Et puis il reste quand même conseiller métropolitain,
03:43 donc il y a quand même son engagement qui va se poursuivre
03:45 dans d'autres cénacles de la démocratie locale,
03:49 parce qu'il y est très attaché.
03:50 Et je dis à Claude "bravo pour tout ce que tu as fait,
03:54 et bon vent pour l'avenir".
03:55 Et puis il aura un peu plus de temps pour s'occuper de ses petits-enfants aussi,
03:58 je crois qu'il a bien mérité de la République.
04:00 - Et il peut compter sur le soutien, effectivement,
04:03 notamment d'Éric Ciotti, le chef des LR,
04:05 qui lui a exprimé toute sa solidarité.
04:06 "Les attaques antisémites qu'il a endurées sont intolérables",
04:10 dit Éric Ciotti.
04:11 "La République doit protéger ses élus de ligne aux minis".
04:15 - Oui, l'antisémitisme est un poison, d'où qu'il vienne.
04:19 Et j'espère qu'on aura collectivement la possibilité
04:24 de ce sursaut indispensable qui fait partie de l'identité même de la France.
04:29 La lutte contre l'antisémitisme est au cœur de notre projet républicain.
04:33 Et que nous puissions, alors que tout fait polémique dans notre pays souvent,
04:37 qu'on puisse là créer une unité nationale contre ce fléau.
04:41 Il y a eu des moments très forts qui l'ont permis dernièrement.
04:46 Il y a des personnes politiques aujourd'hui qui se sont totalement décrédibilisées à jamais
04:50 sur cette question-là.
04:52 Bah les masques !
04:54 Et j'espère que des élus tels que...
04:58 - Claude Cohen.
04:58 - C'est Luc dont vient de parler très chaleureusement et très joliment Georges.
05:04 Pourront peut-être par à l'avenir ressentir un soutien plus ferme, plus immédiat,
05:10 plus solide des représentants de l'État dans leur département aspectif.
05:14 - Et de la justice j'ajoute parce que quand il a été menacé de décapitation antisémite,
05:19 c'est arrivé quand même devant la justice et ça s'est traduit par un rappel à la loi.
05:23 C'est pas possible, c'est pas tolérable.
05:24 - Ce maire a indiqué "je ne portais plus plainte" à la fin parce que je voyais que rien n'aboutissait.
05:28 - Ça ne sert à rien.
05:29 - Mais ça c'est pas possible.
05:30 13h50, on est ensemble jusqu'à 14h pour décrypter l'actualité.