Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00 Que se passe-t-il quand José Garcia joue dans un film, que le film sort en salle et
00:04 qu'Antoine doit le retrouver pour l'interviewer ? Réponse dans un instant, le temps de dire
00:09 que dans "Noul et le Roi", José Garcia est marié à Charlotte Gainsbourg, elle
00:13 veut le quitter, il se lance dans une invraisemblable opération de la dernière chance.
00:17 "Tu veux me quitter c'est ça ? Je veux pas qu'on se déteste pour autant.
00:20 Non écoute, me sors pas toutes ces phrases à la con là, c'est pas toi c'est moi.
00:23 Bah non, c'est toi.
00:24 Hein ? Premier film de Florent Bernard, jeune auteur
00:28 à succès à qui l'on doit la flamme et le flambeau sur Canal+, et qui nous offre
00:32 donc l'occasion de retrouvailles comme on en voit nulle part ailleurs.
00:35 Bah José mais qu'est-ce que vous faites là ? Dans une cave ? On m'aurait dit, je
00:43 sais pas, un gymnase, une cacaillerie, une crèmerie, je veux rien mais une cave là.
00:46 Alors comme ça on se vouvoie ? Vous croyez vraiment que les gens vont croire qu'on se
00:51 vouvoie ? Ouais enfin il faut le faire parce que sinon
00:54 on va se faire accuser de l'entre-soi.
00:56 Qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Ouais c'est pas faux.
00:59 On la refait ? Allez on la refait.
01:02 Oh José mais qu'est-ce que tu fais là ? Dans une cave ? On m'aurait dit, je sais
01:08 pas, un gymnase, une cacaillerie, une crèmerie, je veux rien mais une cave là.
01:11 Ouais c'est dingue.
01:12 Qu'est-ce que tu fais là ? Bah je t'attendais pour ton émission, faut
01:14 boire.
01:15 Non non c'est pas faut boire, c'est faut voir.
01:17 Ouais mais je crois que t'as tout vu.
01:19 Bon d'accord, mais avec modération.
01:21 Bien sûr mais comme il est pas là.
01:22 Et t'as d'ailleurs cette idée de modération, et bah ça m'amène à ça parce qu'on parle
01:26 de Null et le Roi, et justement je trouve que ton personnage dans le film est très
01:31 modéré.
01:32 C'est vrai.
01:33 C'est une bonne manière de le définir ça.
01:34 Alors je tiens à préciser quand même que certes c'est une comédie, c'est une comédie
01:37 qui a eu le grand prix de l'Alpe d'Huez, au festival de comédie, mais c'est pas la
01:42 comédie avec poutre apparente.
01:43 Là on est tout en délicatesse et point de croix.
01:47 C'est tout ce que j'aime, moi comme je suis dingue de la comédie italienne, c'est exactement
01:51 ça.
01:52 Elle est géniale parce que les gens éclatent de rire et en même temps ils sont complètement
01:56 en larmes à la fin parce qu'ils adorent cette famille.
01:58 Je parlais de ce personnage de Christophe le Roi qui est un personnage très modéré.
02:03 C'est facile de trouver les appuis en comédie quand le personnage n'a pas justement d'outrance
02:08 ? C'est facile quand on a un très bon clown blanc.
02:12 Non mais c'est vrai que Charlotte, elle a des scud, elle a une efficacité redoutable,
02:18 elle est géniale dans les rôles de comédie parce qu'elle envoie des trucs qui sont très
02:21 directs et moi j'adore les recevoir en pleine tête.
02:24 Comme j'en prends plein la tronche pendant tout le film parce qu'évidemment j'ai que
02:27 des idées complètement foireuses, il n'y a rien de pire que de se dire que le mec en
02:30 trois jours va pouvoir réparer quelque chose qui s'est effrité pendant 20 ans et qu'en
02:35 plus de ça la très bonne idée c'est qu'il n'emmène pas sa famille en Italie pour essayer
02:38 de créer de nouveaux souvenirs mais il essaie de revenir sur tous les moments qu'ils ont
02:41 eu qui étaient géniaux.
02:42 Forcément dans tous ces endroits-là, il y en a plein, c'est des parkings, c'est des
02:46 lieux qui sont complètement pourris.
02:47 En fait c'est un road trip pourri et c'est quand même formidable parce que c'est un
02:52 film qui donne beaucoup d'espoir même sur la séparation.
02:55 Oui parce que généralement les divorces au cinéma c'est soit le mélodrama genre
02:59 Kramer contre Kramer ou la cruauté, la guerre des roses, c'est rarement traité comme ça
03:05 en demi-teinte avec de l'humour, de la distance, de la légèreté et en même temps de la
03:10 profondeur.
03:11 C'est du point de vue des ados.
03:12 Ce qu'il y a très bien aussi dans le film c'est que Florent parle très très bien de
03:15 l'adolescence.
03:16 Florent Bernard, il traite très bien l'adolescence et on voit à quel point ce sont des gamins
03:21 qui sont très bien construits.
03:22 Ils n'ont pas peur de l'avenir, ils n'ont pas peur de vivre leur vie mais ils ont besoin
03:26 surtout de vivre ce qu'ils sont eux.
03:27 Tu peux t'asseoir.
03:28 Ah oui, je suis assis.
03:29 Ah pardon.
03:30 Ta femme de cinéma c'est donc Charlotte Gainsbourg et vous formez un duo comique,
03:35 et je m'y connais un petit peu en duo comique, absolument parfait.
03:38 C'est gentil.
03:39 Le clown blanc et l'Auguste.
03:40 C'est facile de trouver les marques justement quand tu n'as jamais travaillé avec quelqu'un
03:43 et en particulier avec une Charlotte qui n'est pas réputée pour ses comédies.
03:45 Ce qui est marrant, et je veux dire on va revenir un petit peu à nous aussi, ce qui
03:50 est formidable c'est que ce soit Charlotte, que ce soit les enfants, que ce soit Florent
03:54 Bernard, ce qui nous cristallise c'est surtout la pudeur.
03:59 Toi et moi on est pareil.
04:01 Donc en fait c'est ça, je crois que je m'entends beaucoup plus avec les gens qui ont beaucoup
04:06 de pudeur, qui laissent les autres vivre, qui restent à leur place et tout ça, et
04:10 du coup c'est très facile.
04:11 C'est le premier film de Florent Bernard.
04:13 C'est haut ça.
04:14 C'est très haut.
04:15 C'est le premier film de Florent Bernard.
04:19 C'est marrant parce qu'il dit "je suis un fan" qu'il réalise, ce qui est très
04:23 flatteur mais ça change quoi dans la relation au réalisateur ?
04:27 Quand t'as un fan c'est qu'en fait il a vu tout ton travail, ce qui fait que tu
04:29 peux pas lui faire.
04:30 En fait dès que j'ai sorti un truc du polychinel, même des vieux trucs, il faisait "caca"
04:35 et il m'a fait "non ça c'était dans tel film, ciao".
04:38 Assieds-toi si tu veux.
04:39 C'est bon je suis déjà assis.
04:41 Dans un tout autre registre, on est dans un moment de tension politique assez forte
04:47 et je voudrais juste avoir ton point de vue à toi, acteur en vue sur la fameuse réévaluation
04:52 des montants compensatoires.
04:53 C'est dur, très dur.
04:57 Et toi t'en penses quoi ?
04:58 Non, moi je me prononce pas, je suis obligé de rester dans le…
05:01 Oui de rester dans le… Ouais, t'es pas du tout ni jugé parti.
05:04 Non mais c'est ton avis à toi qui m'intéresse.
05:05 Écoute, comme toi, je suis exactement comme toi.
05:08 Bon et pour finir, je voudrais quand même qu'on repasse un peu cette filmo qui commence
05:13 à être assez colossale.
05:14 Et t'offre.
05:15 Et t'offre oui, avec des films français, des films étrangers, franco-espagnol, franco-britannique,
05:22 américain.
05:23 Qu'est-ce que ça t'apporte ? Est-ce que ça te donne envie de bouger, d'aller tourner
05:27 plus ailleurs ?
05:28 Beaucoup, d'abord parce que j'adore travailler aussi avec des acteurs qui ne me connaissent
05:33 absolument pas et de me rendre compte qu'en fait, comme ils voient pas la majorette que
05:37 j'ai dans le placard, ils me confient des choses dix fois mieux que l'image que j'ai
05:43 ici en France.
05:44 Par exemple, souvent, on me donne des rôles de méchant dans les films étrangers.
05:48 Là, on m'a filé un rôle, je fais le chef maton de la prison, le mec qui tabasse les
05:52 mecs et il n'y a pas eu de problème.
05:54 On m'a appelé pour ça.
05:55 En France, à part les petits foireux… Non mais c'est vrai, on fait moins confiance
06:01 sur des trucs comme ça, c'est marrant.
06:03 La majorette dans le placard ?
06:04 Oui, la majorette dans le placard, tu sais très bien.
06:06 Toi aussi, t'as un gros placard avec plein de petits, un petit ouin-ouin, tout ça, ça
06:11 tape tout le temps à la porte.
06:12 On en fait quoi de ces majorettes ?
06:13 On les garde, on les garde et puis on les ressort de temps en temps et puis les algorithmes
06:16 s'en chargent, voilà, ils les ramènent en permanence.
06:18 On les regarde avec un peu d'affection ?
06:19 Beaucoup d'affection.
06:20 Un peu de tendresse ?
06:21 Énormément de tendresse.
06:22 Allons, voyons.
06:23 On se dit parfois que ça nous manque un peu ?
06:24 Ça nous manque un peu, personnellement, oui, mais ce que je veux dire, c'est que malheureusement,
06:30 le pathétique pourrait être là.
06:33 Mais c'est vrai que c'est des moments extraordinaires.
06:35 Enfin, je veux dire, il y a des millions d'images qui reviennent à ma mémoire et il y a des
06:41 moments de folie complète, quoi.
06:43 C'est des trucs de mal à la mentale, je ne sais pas du tout comment ça serait pris
06:45 aujourd'hui.
06:46 Peut-être moins bien.
06:47 En tout cas, pas bien, non.
06:48 Mais bon, ça existe, c'est posé, là.
06:52 On en reparlera.
06:53 On en reparlera.
06:54 Allez, assieds-toi si tu veux.
06:55 Ça y est, je suis bon.