Sabrina Medjebeur : «À partir du moment où ces quartiers n'étaient plus des bassins industriels, ça a laissé place à des économies parallèles. [...] Je suis pour le rétablissement du service militaire. Ça donne sens à une vision d'émancipation d'élève vers le citoyen.»
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 -Moi, ces quartiers, je les ai quittés il y a 20 ans.
00:02 Et je retrouve malheureusement qu'aujourd'hui,
00:04 ce sont les mêmes habitudes, ce sont les mêmes us et coutumes,
00:07 c'est le même normatif linguistique,
00:09 ce sont les mêmes codes anthropologiques.
00:10 Ca n'a pas changé parce que, vous avez tout à fait raison,
00:13 l'Etat a organisé ces quartiers, comment dire,
00:16 où la seule règle, c'est l'homogénéité culturelle.
00:20 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de possibilité
00:22 pour cette jeunesse, qui est des jeunesses,
00:23 mais pourtant descendantes,
00:25 de primo-arrivants issus de l'immigration.
00:27 Je pense, par exemple, à mes parents,
00:29 qui sont venus en France par la voie du regroupement familial,
00:31 mais à l'époque, la France était un pays industrialisé.
00:34 A partir du moment où il y a eu ce point de bascule
00:36 dans les années 90,
00:37 à partir du moment où ces quartiers
00:39 n'étaient plus des bastions ou des bassins industriels,
00:43 eh bien, la nature ayant rendu vide,
00:45 ça a laissé place à des sociabilités parallèles
00:48 et à des économies parallèles.
00:49 Donc, pour réparer ce problème d'assimilation,
00:52 d'intégration et de respect de la laïcité,
00:54 il va déjà falloir, je pense,
00:56 penser à un plan d'industrialisation du pays
00:58 pour que ces jeunes laissés à l'abandon,
01:00 qui font le chouffe à 12 ans,
01:02 puissent déjà étudier en toute liberté,
01:04 parce que la liberté de conscience est largement attaquée en France,
01:07 y compris même pour les jeunes issus de l'immigration,
01:11 mais également par le travail.
01:12 Alors, moi, je suis, par exemple,
01:14 pour le rétablissement du service militaire, madame le maire.
01:16 Je vous le dis honnêtement. Pourquoi ?
01:17 Parce que, comme rétablir l'uniforme à l'école,
01:20 ça confère un sentiment d'appartenance,
01:23 ça confère un sentiment de fierté nationale,
01:25 ça fait... Comment dire ?
01:27 Ça donne sens, ça fait corps, justement,
01:29 à une vision de l'émancipation de l'élève
01:31 vers le citoyen qui viendra un adulte.
01:33 Je suis là pour vous. Je suis là pour vous.
01:35 Je suis là pour vous. Je suis là pour vous.