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Le comédien André Dussollier est l'invité de Télématin, il présente son dernier film "N'avoue jamais" disponible en salle ce mercredi 24 avril, une comédie dans laquelle il interprète un homme prêt à tout pour sauver son couple. 

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Transcription
00:00 *Musique*
00:12 - Allez, on est bien contents, on va le dire, d'accueillir ce matin avec nous le grand comédien André Dussolier.
00:18 Bonjour, merci d'être avec nous. - Bonjour.
00:20 - Ça nous fait vraiment plaisir. Vous êtes à l'affiche du film "N'avoue jamais" qui sort aujourd'hui au cinéma.
00:26 Et dans cette comédie, vous allez tenter le tout pour le tout pour sauver votre couple, à votre manière bien sûr.
00:32 André Dussolier, c'est quoi le truc le plus fou que vous ayez fait par amour ?
00:36 - Oh l'amour ! - Oui.
00:37 - Oh, ça a commencé très tôt, très tôt, très jeune. J'étais, je sais pas, très amoureux, j'avais 14-15 ans.
00:42 J'ai pris ma mobilette, j'ai fait 30 kilomètres pour aller juste l'embrasser, lui dire "je t'aime" et repartir, etc.
00:47 - Qu'est-ce que c'est romantique ! - Ça a commencé très tôt.
00:49 - C'est très romantique, dis donc, à 14 ans. - Oui, oui, oui.
00:51 - C'est bien, c'est bien d'avoir des élans comme ça, juste pour une petite chose de 5 minutes.
00:56 Et puis après, bon, évidemment, quand ça part comme ça, ça continue bien sûr.
01:00 - Toute la vie. - Je ne vous raconterai pas tout, mais...
01:02 - Bon alors, dans ce film "N'avoue jamais", vous découvrez, enfin votre personnage,
01:05 après 50 ans de mariage que votre femme, jouée brillamment par Sabine Azéma, vous a trompé.
01:10 Mais vous a trompé il y a 40 ans. Et c'est là toute la nuance.
01:13 - Normalement, il y a prescription, comme elle le dit souvent dans le film.
01:16 - Là, il est rancunier. - C'est ça, il dirait de l'histoire vraie.
01:18 - Il est rancunier. - Il est rancunier.
01:20 - Il a découvert, en effet, qu'un Sicilien de 92 ans avait découvert que sa femme avait une vie parallèle,
01:26 enfin en tout cas avait une relation bien avant. Il a demandé le divorce, il l'a obtenu tardivement.
01:30 - Alors vous, dans votre film, il n'y a pas de divorce, mais alors il y a de la vengeance.
01:33 Regardez la bande-anne. - Ça remue.
01:35 - Tu viens déjeuner ?
01:37 - Je réaménage le grenier.
01:39 [Musique]
01:41 - Moi, Jérémie, c'est horrible de se voir dans les bras d'un autre.
01:45 - Tu n'arrêtes pas de penser à ta poitrine incandescente, à ton triangle de Vénus en irruption.
01:51 - C'est des teux soins dressés. - Alors ?
01:55 - Donc tu m'as trompé avec ce type.
01:57 - Par création, c'est Antiaz qui a été écrit.
01:59 - C'était il y a 40 ans. - Oui, mais c'est aujourd'hui que je le découvre.
02:01 - Je quitte l'île conjugale. - Et tu vas dormir où ?
02:05 - Dans le bureau. J'ai besoin de réfléchir.
02:07 [Cri]
02:09 - Je pars à Nice pour péter la gueule sur Boris.
02:11 - Tu as perdu la tête.
02:13 - J'ai perdu la face. - C'est un individu dangereux ?
02:15 - Un criminel en fuite ? - Je dois absolument localiser cet individu.
02:18 - C'est totalement hors protocole. - C'est un ordre.
02:20 - Alors je vous rappelle que vous n'êtes plus en fonction, mon général.
02:22 - Je vais l'éclater. - Direct !
02:25 [Musique]
02:28 [Rires]
02:30 - Je crois que t'es dans la merde.
02:32 - Et la mort ne peut pas tirer l'hermite, effectivement.
02:34 - C'est très drôle.
02:36 - Bon, dis donc, la fidélité où, après 50 ans de mariage, André Dussolier, vous y croyez ?
02:39 - Ah ! C'est une reserve. Un couple comme ça, sur la durée, il y a beaucoup d'obstacles,
02:45 beaucoup de choses imprévues qui peuvent arriver.
02:47 Donc, évidemment, moi, je pense qu'il faut avouer, quand même, à un moment donné ou à un autre,
02:51 la vérité finit toujours par surgir.
02:53 Et donc, voilà, on ne peut pas vivre forcément tout le temps parallèlement dans le mensonge.
02:58 C'est beau d'être dans une vie où chacun ne sait pas très bien ce qui peut devenir,
03:03 ce qu'il peut éprouver. - Et le pardon dans tout ça ?
03:05 - On peut pardonner ? - Bah oui, on peut pardonner, bien sûr.
03:08 On peut comprendre, essayer. Enfin, c'est en tout cas ça qui est promis à la vie de couple, je pense, oui.
03:14 - Donc, pour vous, ça fait partie de la vie, c'est ça, en fait ?
03:16 - Oui. Vous êtes un peu un vieux couple de cinéma avec Sabine Azéma.
03:19 Alors, est-ce qu'elle vous surprend encore ?
03:21 - Oui. Toujours. Parce qu'il y a toujours le plaisir, en tout cas, de jouer ensemble,
03:25 une sorte de complicité. Mais c'est vrai que les personnages sont différents.
03:27 Là, on était dans une situation tout à fait inattendue et nouvelle pour nous.
03:31 On était plutôt dans des relations passionnelles et amoureuses et assez tendres jusqu'à maintenant.
03:35 Et là, Yvon Calverax nous a mis dans une situation un peu extrême.
03:39 Mais oui, c'est toujours agréable. - Donc, il n'y a pas de routine ?
03:41 - Comment ? - Il n'y a aucune routine, alors, entre vous ?
03:43 - Non, il ne peut pas y avoir de routine. De toute façon, le plaisir de jouer fait que...
03:46 et le plaisir de trouver un autre personnage fait que, de toute façon, on est obligés de se réinventer.
03:50 - Vous avez fait quoi ? 12 films ensemble, je crois ? - Quelque chose comme ça, oui.
03:53 - Vous êtes un peu un couple au cinéma, quoi.
03:55 - On ne le sait pas, au départ. On est choisis par un metteur en scène.
03:58 Dans l'occurrence, là, c'était Alain Resnais. Et puis, après, des choses...
04:01 Et après, c'est assez agréable aussi de voir d'autres metteurs en scène,
04:05 comme, je pense, évidemment, Étienne Chateliers, qui, pourtant, nous ayant vu dans d'autres films,
04:09 nous réengage pour jouer une autre aventure.
04:12 Parce qu'un metteur en scène peut se dire, bon, ils ont existé là, on ne va pas les reprendre, il faut que je change.
04:18 - Et justement, Yvon Calverax, il avait des idées précises de vous avec Sabine Azéma
04:22 dans des films précis pour vous choisir tous les deux ?
04:25 - Je pense que oui. Enfin, il nous a vus dans ces films-là, et donc, il a vu que ça fonctionnait bien,
04:30 qu'on avait beaucoup la comédie, qu'on avait beaucoup...
04:33 Ça rebondit très vite et très facilement avec Sabine.
04:36 Donc, du coup, il y a quelque chose d'assez alerte, assez vif, qui convenait bien à la comédie qu'il avait écrite.
04:42 - Donc, Sabine Azéma, vous connaissez très bien au cinéma.
04:45 Et on a croisé, nous, une autre comédienne dans les couleurs de Télématin,
04:48 qui nous a avoué quelque chose à votre sujet. Je vous propose d'écouter.
04:51 Elle vous a laissé une petite vidéo.
04:53 - André, je t'embrasse très fort. On ne s'est pas vu depuis un petit moment, et je le regrette.
04:59 J'ai en tête tous ces moments passés avec toi.
05:02 Je n'ai aucune question à te poser, à part t'embrasser et te dire que je t'aime.
05:07 - Elle vous a voué quelque chose, Gérardine Pellas ?
05:10 - Grande comédienne, Gérardine Pellas, avec laquelle j'ai tourné, avec Sophie Marceau, dans le film de François Ozon.
05:15 Tout s'est bien passé, et tout s'est vraiment bien passé. En effet, on était dans un logiste plus grave.
05:18 - Donc, l'amour est partagé. - Comment ?
05:19 - L'amour est partagé, quand même. On dit "je t'aime", c'est partagé.
05:22 - Elle vous a voué quelque chose. C'est quoi, vous, la chose la plus folle que vous avez réussi à avouer, comme ça, un jour ?
05:27 - Avouer ? Professionnellement ou personnellement ?
05:30 - Je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne sais pas. Là, je cherche loin dans ma mémoire.
05:35 - C'est le moment de vous lancer. - C'est toujours agréable.
05:37 Il y a un très joli texte de Cocteau qui dit "je mens, je ne peux rien, j'adore la vérité",
05:43 mais elle se recroqueville, elle devient mensonge, et il finit par dire "je suis un mensonge qui dit la vérité".
05:48 Nous, comédiens, évidemment, c'est un autre métier de dire des mensonges,
05:52 en tout cas, de jouer des personnages différents, mais de le faire avec beaucoup de vérité.
05:55 - Vous ne savez plus où est la réalité ou le mensonge ? Mélangez un peu tout ça.
05:58 - Si, on sait quand même. On arrive à faire plein de choses, heureusement, on a notre vie à nous.
06:02 Et c'est beau, la vérité, évidemment. Il n'y a rien de plus beau que la vérité.

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