LE QUART D'HEURE TOULOUSAIN avec Nicole Belloubet

  • il y a 5 mois
La ministre de l'Education est en visite à Toulouse, chez elle, ce lundi 29 avril 2024. Elle participe aussi au meeting de Valerie Hayer, la tête de liste Renaissance aux élections européennes.
Transcript
00:00C'est le 6-9 France-Bleu-Occitanie.
00:02Nous sommes le lundi 29 avril 2024.
00:04Soyez les bienvenus sur France Bleu et France 3 Occitanie.
00:06Nicole Belloubet en déplacement à Toulouse
00:08est l'invité exceptionnel de votre quart d'heure
00:10toulousain. Donc vous pouvez poser directement
00:12vos questions à la ministre de l'Education
00:14nationale. 05 34
00:1643 31 31.
00:18Bonjour Nicole Belloubet. Bonjour. Je pense que vous
00:20serez ravie d'échanger avec les auditeurs
00:22toulousains. Bien sûr, très volontiers.
00:24Qu'on comprenne d'abord votre déplacement
00:26à Toulouse. Vous venez soutenir ce soir
00:28la candidate macroniste aux Européennes
00:30Valérie Hayet qui fait une réunion publique
00:32à la gare Matabiau. Et avant ça,
00:34vous visitez une école et un lycée. Est-ce que c'est
00:36d'abord et avant tout un déplacement
00:38politique ? Les deux, c'est-à-dire
00:40que me déplaçant pour
00:42soutenir la candidate Valérie Hayet
00:44et soutenir évidemment
00:46l'Europe et tout ce que ça signifie,
00:48je profite évidemment
00:50de ma venue à Toulouse pour aller
00:52dans une école qui a un
00:54projet pédagogique très innovant et au lycée
00:56Galieni qui est un lycée
00:58qui a été touché par AZF. Nous
01:00en souvenons tous et pour lequel
01:02j'ai vraiment une mémoire affective très
01:04forte. Mais là, je viens surtout sur la question des
01:06internats. Alors parlons d'abord donc éducation.
01:08Il y a une semaine exactement à
01:10Toulouse, vous en avez forcément entendu
01:12parler, un professeur de technologie du
01:14collège Bellevue a été giflé par
01:16un élève dans sa classe. Est-ce que vous avez rencontré
01:18cet enseignant ? Je ne l'ai pas rencontré
01:20mais en tout cas je compte avoir un contact
01:22avec lui et avec le principal du
01:24collège comme je le fais à chaque fois qu'il y a une
01:26agression particulièrement marquante.
01:28Je considère en effet que ce sont
01:30des événements qui sont totalement
01:32inacceptables, totalement intolérables
01:34et évidemment je me dois d'être
01:36aux côtés de nos professeurs parce que
01:38l'éducation nationale c'est une famille
01:40et quand l'un d'entre nous est touché
01:42c'est l'ensemble de la famille qui est touché
01:44je le dis très profondément et très sincèrement.
01:46Vous allez l'appeler aujourd'hui cet enseignant ?
01:48Oui je vais l'appeler, bien sûr, en profitant de ma
01:50venue à Toulouse, évidemment je vais les joindre aujourd'hui.
01:52Ce que je voudrais dire aussi
01:54c'est que pour enrayer
01:56cette violence
01:58que l'on voit apparaître
02:00ici et là dans certains de nos établissements
02:02on a mis en place toute une série
02:04de dispositifs à la fois de
02:06sécurisation des établissements,
02:08sécurisation physique et puis également
02:10des dispositifs de soutien juridique
02:12psychologique auprès de
02:14nos enseignants. L'élève doit suivre
02:16des mesures éducatives dans l'attente de son
02:18jugement, le rectorat a annoncé qu'il était
02:20suspendu à titre conservatoire. Est-ce que
02:22vous pouvez imaginer, Nicole Belloubet, qu'il
02:24réintègre un jour son collège ?
02:26Je ne veux pas
02:28préjuger la décision du conseil de discipline
02:30mais évidemment il fera l'objet
02:32d'une exclusion parce qu'on ne peut pas
02:34avoir accompli un tel acte
02:36sans avoir les conséquences.
02:38Au fond, je crois que ce qui est important
02:40dans le système éducatif
02:42comme dans tout système, c'est de bien comprendre qu'il y a
02:44des règles, qu'on doit respecter ces règles
02:46sinon on ne peut pas vivre et que si
02:48on ne les respecte pas, il y a des sanctions qui s'imposent.
02:50Que fait-on d'un élève qui a été violent envers un professeur ?
02:52On le déplace dans un autre établissement ?
02:54Alors, il est pris en charge.
02:56Là, la situation est un petit peu différente puisqu'il a été
02:58présenté à un juge des enfants
03:00et donc il va y avoir une sanction
03:02ou en tout cas une décision judiciaire
03:04et donc c'est une situation un petit peu
03:06particulière. Sinon, évidemment
03:08l'exclusion est l'une
03:10des solutions mais ce n'est pas la seule solution.
03:12Il y a tout un palier, évidemment
03:14de réponses suivant la gravité des faits.
03:16Ce que je veux dire ici, c'est qu'aucun fait
03:18ne peut rester sans être
03:20pris en compte et sans être
03:22le cas échéant sanctionné.
03:24Anne-Nicole Bellobé sur France Bleu Occitanie ce matin,
03:26je crois que vous avez écouté notre matinale, j'ai vu l'application France Bleu
03:28sur votre téléphone et on est très fiers
03:30parce que vous avez fouillé
03:32dans mon téléphone. Non, j'étais à côté de vous
03:34et j'ai vu que vous aviez fermé l'application. C'est exact.
03:36On parle des élèves de seconde
03:38qui ont beaucoup, beaucoup de mal à trouver un stage
03:40pour le mois de juin, c'est obligatoire
03:42pour la première fois cette année.
03:44Ecoutez Madame la Ministre, la réaction
03:46du président de la FCPE en Haute-Garonne
03:48qui s'appelle Éric Pinault,
03:50qui ne comprend pas cette mise en place
03:52si rapide.
03:54C'est l'enfer pavé de bons sentiments.
03:56C'est-à-dire qu'on veut que les élèves se confondent
03:58un peu au secteur professionnel
04:00et ça pourrait être une bonne idée, mais comme d'habitude
04:02c'est construit dans l'approximation totale.
04:04Face aux inégalités sociales de ce pays,
04:06il va y avoir une inégalité aussi sur la recherche
04:08et sur l'obtention de ces stages.
04:10En fonction du capital
04:12social et du réseau des parents
04:14que les stages font plus ou moins intéressants, une fois de plus
04:16on va stratifier les choses et les parcours des étudiants.
04:18Et une fois de plus, la réponse ultime du gouvernement
04:20qui est vraiment inadmissible, c'est que ceux qui n'auront pas
04:22de stage à ce moment-là vont se retrouver
04:24obligés à faire le SNU.
04:26Ça me rappelle un peu les années 60 quand aux Etats-Unis
04:28on envoyait les pauvres à l'armée.
04:30Le SNU c'est le Service National Universel.
04:32Nicole Belloubet, ça vous met en colère
04:34d'entendre ça ?
04:36En colère non, mais ce que dit le président de la FCPE n'est pas exact.
04:38Nous avons
04:40décidé de mettre en place des stages
04:42de secondes qui auront lieu du 17 au 28 juin.
04:44D'une part parce que nous pensons
04:46que cela aide dans le parcours d'orientation
04:48des élèves et d'autre part parce que
04:50ça leur permet de connaître le milieu
04:52de l'entreprise ou de l'administration.
04:54Il y a
04:56une plateforme nationale
04:58qui s'appelle Un jeune, une solution
05:00qui offre aujourd'hui près de 85 000
05:02stages.
05:04J'ai regardé effectivement,
05:06j'ai vu des offres de stages à Toulouse
05:08Combien d'élèves
05:10candidatent sur chaque stage ?
05:12Il y a la plateforme
05:14Un jeune, une solution et puis il y a
05:16aussi des réseaux d'entreprise qui
05:18offrent des stages qui ne
05:20sont pas nécessairement sur cette plateforme.
05:22Et il ne faut pas oublier les stages
05:24de l'administration. J'aurais moi-même d'ailleurs
05:26le plaisir d'accueillir
05:28Fantine et Nathan, Nathan qui sera
05:30je crois un jeune Toulousain,
05:32qui viendront chez moi au ministère
05:34accomplir un stage.
05:36Je ne les connais pas, ce n'est pas un réseau.
05:38Peu du tout, je ne les connais pas.
05:40Je suis ravie de les accueillir.
05:42Donc si vous voulez, je crois qu'il y a
05:44ces plateformes, il y a les réseaux d'entreprise
05:46et je pense que nous avons là la possibilité
05:48d'offrir vraiment des stages à tous les enfants.
05:50Par ailleurs, si
05:52ces jeunes par hasard ne trouvaient pas
05:54de stage, dans les établissements scolaires
05:56évidemment il y a des possibilités de les
05:58prendre en charge en leur faisant
06:00un travail sur l'orientation et d'autres éléments.
06:02Mais pourquoi les dates sont les mêmes pour
06:04tous les élèves ? Pourquoi ne pas avoir
06:06comme en troisième l'essai, un peu de marge de manœuvre aux élèves ?
06:08Parce qu'on a considéré qu'en classe
06:10de seconde, c'était la deuxième quinzaine de
06:12juin qui était la plus libre puisque les
06:14autres classes passent des examens
06:16c'est le bac, ce sont les examens
06:18et donc pour les élèves de seconde qui ne sont
06:20pas encore en vacances, c'est une manière
06:22à la fois de leur faire découvrir
06:24d'autres lieux et de travailler sur leur
06:26parcours d'orientation. Mais les patrons du Medef en Haute-Garonne disent
06:28ce matin sur France Bleu qu'à peine 30% de ces
06:30adhérents seront en mesure
06:32Nous sommes à deux mois
06:34du début de ces stages
06:36les offres se
06:38multiplient, nous le voyons et je suis persuadée
06:40que tout le monde trouvera une offre de stages
06:42en tout cas plus en nombre. Un mot quand même Madame la Ministre
06:44sur les groupes de niveau que vous préférez appeler
06:46groupe de besoin. Non je ne préfère pas, ce sont
06:48des groupes de besoin. Groupe de besoin à la rentrée
06:50prochaine en sixième et en cinquième
06:52si l'élève, un cas concret, n'arrive
06:54pas à progresser, et ça arrive parfois
06:56il restera toute l'année
06:58dans le groupe des plus faibles
07:00Madame, j'ai un objectif
07:02vraiment, c'est de faire progresser
07:04tous les élèves, je dis bien tous les
07:06élèves, de ne laisser personne au bord du chemin
07:08et c'est la raison pour laquelle nous avons
07:10privilégié ce qu'on appelle la pédagogie
07:12différenciée, donc le travail en groupe
07:14et ensuite le troisième point
07:16n'est-ce pas, faire progresser tous les élèves
07:18avoir une pédagogie différenciée
07:20et le troisième point c'est de refuser le tri social
07:22cela veut dire évidemment que nous donnons la
07:24possibilité aux établissements de faire bouger
07:26les élèves d'un groupe à l'autre en fonction
07:28des compétences qu'ils auront à acquérir
07:30et ça je crois que c'est capital
07:32d'autant que nous laissons de la souplesse aux établissements
07:34je le redis, c'est très important
07:36les établissements auront
07:38de la souplesse en fonction de leurs caractéristiques
07:40pour mettre en place ces groupes
07:42Mais il vous faut 2300 enseignants
07:44pour dédoubler ces classes et vous les avez pas encore
07:46Alors il nous faut des emplois
07:48des supports d'emploi
07:50nous en avons 2300
07:52et il nous faut des personnes, nous sommes en train
07:54de les recruter, sans compter bien entendu
07:56nos titulaires qui forgeront
07:58l'armature de ces groupes. Un mot bien sûr politique
08:00Nicole Bellobé ce soir, je le disais
08:02vous venez soutenir votre candidate Valérie Ayé
08:04qui tient une réunion publique à la Garmatabio de Toulouse
08:06candidate aux européennes, elle a encore
08:08chuté dans les sondages, loin derrière
08:10Jordan Bardella du RN
08:12et de plus en plus proche du candidat place publique
08:14Raphaël Glucksmann, pourquoi avoir choisi
08:16une candidate inconnue du grand public ?
08:18Parce que nous travaillons sur son
08:20expérience, sur son sérieux
08:22sur son engagement au service de l'Union Européenne
08:24elle est députée européenne
08:26présidente du groupe RN et elle a vraiment
08:28un rôle important
08:30dans tout le travail qui a été
08:32accompli au sein du Parlement Européen
08:34Mais une personnalité ça booste, vous auriez pu y aller
08:36aux élections européennes Nicole Bellobé ?
08:38Ce n'est pas le choix qui a été fait et je suis
08:40certaine que Valérie Ayé est une excellente
08:42candidate. Moi je le redis ici, il faut
08:44un, que nos concitoyens aillent
08:46voter le 9 juin, parce qu'au fond
08:48l'Europe c'est vraiment notre vie et notre
08:50vie quotidienne. Je crois que les gens ne se
08:52rendent pas suffisamment compte, regardez dans l'élection
08:54Erasmus,
08:56lequel de nos élèves n'est
08:58pas parti à l'étranger ? Il y en a bien sûr
09:00700 000 élèves sont partis à l'étranger
09:02depuis quelques années grâce à Erasmus
09:04C'est un formidable vecteur de connaissances
09:06de l'autre, de connaissances de notre histoire
09:08commune. C'est un exemple tout simple
09:10et je crois que c'est très très important
09:12que nous prenions conscience que l'Europe c'est
09:14notre quotidien et que c'est aussi une ambition
09:16pour la paix, pour notre conscience. Vous arrivez à croire
09:18que les jeunes vont y aller le 9 juin prochain ?
09:20Écoutez, moi je ne désespère pas que les jeunes y aillent
09:22parce que je pense que si on leur dit vraiment
09:24ce que signifie l'Europe,
09:26ils prendront conscience de cela, ils prennent
09:28conscience de cela. Une dernière question sur votre
09:30parcours, Nicole Belloubet, vous avez été érectrice de
09:32l'Académie de Toulouse, on vous présente souvent en
09:34disant la Toulousaine Nicole Belloubet
09:36ça vous fait tiquer ou pas ? Non ça ne me fait
09:38pas du tout tiquer, c'est un honneur que d'être
09:40présentée ainsi. On peut continuer à dire ça ?
09:42Vous pouvez continuer à dire ça, je suis avéronaise
09:44d'origine donc c'est pas si loin de Toulouse que ça
09:46mon père a fait ses études à Toulouse
09:48J'ai été élue à Toulouse, je suis infiniment
09:50liée à cette ville. Et ce week-end vous étiez
09:52chez vous en Aveyron ? J'étais chez moi dans l'Aveyron
09:54en train de réparer les dégâts de la tempête
09:56de samedi. Il y a eu quelques dégâts mais rien de trop grave ?
09:58Non, rien de grave. Me semble-t-il. Merci
10:00beaucoup Nicole Belloubet. Merci à vous. Vous êtes attendue
10:02à 19h à 9h30 ce matin
10:04à l'école élémentaire de Lanta
10:06dans l'Est de Toulouse. Absolument. Puis au lycée
10:08Gallieni de Toulouse. Bonne journée Madame Belloubet.
10:10Merci à vous.

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