• il y a 7 mois
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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Philippe Charlier, pour "L'Histoire au Scalpel", diffusé jeudi sur France 5 à 21h10.

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Transcription
00:00 sur Europe 1 avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas.
00:03 Oui je reçois ce matin Philippe Charlier, vous êtes médecin légiste, archéologue, anthropologue
00:07 et vous menez des enquêtes historiques passionnantes pour France 5
00:10 où vous tentez de faire parler les morts, ça s'appelle l'histoire au scalpel.
00:14 Et alors là ce jeudi vous allez ouvrir un tout petit dossier,
00:17 vous vous intéressez à la mort de l'empereur Napoléon Bonaparte.
00:21 Vous pensez vraiment, avant de commencer, qu'il y avait encore des choses à découvrir ?
00:24 Oui il y a pas mal de choses parce qu'au-delà de la mort de l'empereur Napoléon sur l'île de Saint-Hélène,
00:28 il y a aussi toutes les conditions de sa vie, de son existence,
00:31 quasiment 6 ans là-bas sur cette île perdue dans l'Atlantique Sud.
00:35 Et puis également des masques mortuaires, des objets de sa vie quotidienne,
00:39 et puis son visage aussi, on ignorait jusqu'à ce documentaire et cette étude scientifique
00:45 quel était le véritable visage de l'empereur.
00:47 Quand on regarde des peintures, des sculptures, des dessins, des gravures,
00:49 il n'a quasiment pas le même visage.
00:51 On le reconnaît, il y a un truc, mais c'est pas le même visage exactement.
00:54 Et donc on a voulu retourner à la source et donner le premier portrait, la première photographie,
00:59 et en l'occurrence le premier film, du vrai visage de Napoléon.
01:02 Et c'est ce qu'on voit à la fin effectivement, et ce sont des images qui sont très impressionnantes.
01:06 Et alors le seul petit problème pour un médecin légiste comme vous, Philippe Charlier,
01:10 c'est que le corps de Napoléon qui repose aux Invalides, il est vraiment totalement inaccessible,
01:14 on ne pourra jamais y accéder a priori.
01:15 Oui, pour des raisons architecturales et patrimoniales, on ne peut pas y accéder,
01:18 c'est pas une omerta de la part du ministère de la Défense ou des armées,
01:21 c'est que le corps est au centre du monument des Invalides,
01:24 dans une sorte d'amoncellement de poupées gigognes de cercueil,
01:28 qui sont tous fusionnés les uns aux autres par du mortier et du béton.
01:31 Donc c'est un monument qui a été construit dès le départ pour ne pas pouvoir être profané.
01:35 Mais rassurez-vous, quand on est médecin, et honnêtement ma spécialité dépasse le simple cadre de la médecine légale,
01:40 quand on est médecin, on peut utiliser des cheveux, des morceaux de peau, des masques mortuaires,
01:45 des descriptions de procès-verbaux d'autopsie, d'exhumation, d'embaumement.
01:50 On a énormément de choses à se mettre sous la dent, si je peux dire, plus l'archéologie.
01:55 Fouiller les latrines sur l'île de Sainte-Hélène, de Napoléon, fouiller dans ses poubelles,
01:59 aller investiguer sur tout ce qu'on a pu trouver qui a été touché, mangé, approché par lui,
02:06 que ce soit des bonbons à l'arriglisse, les feuilles de thé qu'il buvait ou de café,
02:10 les bouteilles de vin de Constance qu'il faisait venir d'Afrique du Sud,
02:13 les petits pots de crème dont il se tartinait, et même on est allé jusqu'à gratter ses chaussures et sa baignoire sur l'île de Sainte-Hélène.
02:20 - Passionnant ! - Voilà, on l'a reconstitué, si on peut dire, sans avoir le cadavre stricto sensu.
02:24 - Parce que vous êtes vraiment donc allé à Sainte-Hélène, c'est pas un voyage très simple, il faut le dire.
02:28 - Ah oui, non, c'est pas au bout du river. Ah non, on est pas là.
02:30 - Voilà, c'est ça, il faut passer par l'Afrique du Sud, et puis bon, maintenant il y a un petit aéroport sur place.
02:34 - Il y a un petit aéroport, le voyage est moins long, mais c'est Paris-Johannesburg, une nuit à Johannesburg,
02:38 ensuite un vol jusqu'au Botswana, on fait une pause technique pour prendre de l'essence,
02:42 pour pouvoir tourner plusieurs fois, parce que si jamais on n'arrive pas à se poser sur Sainte-Hélène, il faut aller sur une autre île.
02:47 - Parce qu'il y a énormément de vent là-bas. - Il y a beaucoup de vent, on fait que deux tentatives d'atterrissage,
02:51 et au bout de deux, infructueuse, on va sur une autre île qui est Assuncion, et on attend une semaine pour repartir.
02:55 - C'est incroyable. Et donc vous avez fini par pouvoir vous poser là-bas, et visiter sa maison de Longwood,
03:00 enfin vraiment la visiter complètement, puisque vous avez fait des fouilles archéologiques sur place,
03:05 il n'y avait jamais eu de fouilles réalisées là-bas ? - Non, il n'y avait jamais eu de fouilles,
03:08 il y avait eu des restaurations ponctuelles, la maison est maintenant dans un très bon état,
03:12 et grâce à une convention qu'on a signée avec le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères,
03:16 on a pu faire des fouilles archéologiques, à la fois dans Longwood, réouvrir également le tombeau de l'Empereur dans la vallée des Géraniums,
03:22 et donc l'investiguer, voir des graffitis qui ont été laissés dedans, etc.
03:27 Et puis travailler également au Briar, ce qui est la première propriété dans laquelle il a séjourné,
03:31 quand il est descendu du bateau, avant que Longwood ne soit terminée.
03:36 - Et c'est vrai que c'est assez surprenant de vous voir frotter avec un simple coton-tige,
03:40 le fond de la baignoire de Napoléon, en espérant retrouver encore quelque chose 200 ans après,
03:46 mais le pire c'est que ça marche, les analyses donnent des choses intéressantes.
03:49 - Oui, les analyses donnent des choses intéressantes, alors on montre aussi dans ce documentaire quelques résultats négatifs,
03:54 on ne trouve pas tout le temps, bien évidemment, c'est un pas en avant, deux pas en arrière,
03:57 mais malgré tout on progresse, et oui, la baignoire nous a permis de mieux savoir quel était l'état de santé de cet individu,
04:03 mais également avec quel traitement il essayait de guérir la maladie de peau qu'il avait attrapée,
04:08 probablement quand il a fait l'expédition d'Egypte, ou pendant le siège de Toulon,
04:12 et qu'il a gardé malheureusement pendant une grande partie de sa vie.
04:15 A chaque fois, en fait, on utilise toutes les techniques de la médecine, c'est pour ça qu'au-delà de la médecine légale,
04:19 c'est vraiment une sorte de santé publique, si on peut dire, qu'on applique à ces restes-là,
04:24 pour déterminer l'état de santé de cet individu, mais aussi de la petite population,
04:27 la petite cour qui était autour de lui à Longwood, la famille Bertrand, le chèque, enfin pas le chèque Ali,
04:34 le mamelouk Ali, etc. - Donc il avait recréé vraiment une cour autour de lui ?
04:39 - Oui, il n'aimait pas être seul, alors il avait des moments où il aimait être seul,
04:43 mais il aimait en tout cas continuer à rayonner, à être le centre des attentions.
04:48 - Alors qu'il était dans des conditions très spartiates.
04:50 - Alors Longwood, honnêtement, maintenant ça se visite, c'est assez sympa,
04:53 mais à l'époque c'était humide comme c'est pas possible,
04:56 il y avait les rats qui couraient sous le palier, plus ou moins bouffés par les termites,
05:00 il y avait les draps au niveau du mur qui étaient infestés par la vermine et par l'humidité,
05:05 et puis surtout c'était le bout du monde.
05:07 Pendant un certain temps, il a cru qu'il pouvait revenir et organiser son retour,
05:11 la récupération de son trône, et une position stratégique au sein de l'Europe,
05:15 et puis très vite il a sombré dans une dépression, puis une mélancolie.
05:19 On ne vous donnera pas la fin et la chute de cette enquête scientifique et du documentaire,
05:25 mais tout conspirait malheureusement à ce qu'il ne revienne pas vivant de Sainte-Hélène.
05:30 - Et ce qui est très impressionnant, c'est comme vous arrivez avec les experts
05:33 à faire parler un micro micro fragment du papier peint de la chambre de Napoléon,
05:37 ou une tâche, une toute petite tâche sur une chemise de l'Empereur.
05:41 Après, vous le disiez, il y a parfois des déceptions,
05:43 comme les bandelettes de l'autopsie de Napoléon auxquelles vous arrivez à avoir accès,
05:47 mais qui ne donnent pas grand chose.
05:49 Mais c'est vraiment passionnant de suivre votre enquête,
05:51 c'est en fait une nouvelle manière surtout de raconter l'histoire,
05:54 en la croisant avec une enquête scientifique.
05:56 C'est ça ce que vous avez voulu faire, c'est rendre aussi l'histoire accessible à tous,
06:00 et puis s'inspirer un peu de cette mode autour des thrillers, des enquêtes,
06:05 qui foisonnent à la télévision aujourd'hui ?
06:07 - Oui totalement, c'est vraiment les sciences biomédicales au service de l'histoire.
06:11 Chacun de ces différents épisodes de l'histoire Oscar Alpel,
06:14 et chacune de ces études scientifiques, qui fait l'objet d'ailleurs de publications scientifiques,
06:18 c'est une façon de revisiter, main dans la main avec les historiens,
06:21 et avec les historiens de l'art toujours, ou les archéologues,
06:24 des colcaises, comme vous l'avez dit, ou des problèmes historiques.
06:27 Vérifier d'abord si l'histoire nous dit la vérité, ce qui n'est pas toujours le cas,
06:30 il y a des erreurs de transcription, il y a un récit mythologique qui s'installe au fur et à mesure,
06:34 et puis également approcher, si on peut dire, d'une façon extrêmement réaliste,
06:39 ces personnages historiques.
06:40 On a maintenant le véritable visage de Napoléon Ier,
06:43 on est en train de travailler en ce moment à la reconstitution de la voix de Henri IV,
06:47 à partir de sa tête momifiée, on arrive à lui faire dire les premiers phonèmes,
06:51 on modélise son larynx en trois dimensions,
06:54 et donc c'est pour ça d'ailleurs que cet ensemble de cas,
06:57 je porte le projet de création d'un musée dans l'Ouest parisien,
07:02 qui va synthétiser et mettre côte à côte chacun de ces personnages historiques,
07:07 dans une sorte de grande galerie,
07:09 qui sera une sorte d'institut des sciences au service de l'histoire.
07:13 - Regardez "L'Histoire" au Scalpel, Napoléon à Saint-Hélène,
07:18 le dernier acte diffusé jeudi sur France 5 à 21h10.
07:22 Restez avec nous Philippe Charlier pour suivre l'actualité des médias.
07:24 - Oui, puisque dans un instant arrive le journal des médias de Julien Pichenay,
07:27 alors vous savez que Jarry va quitter cet été,
07:30 la présentation de "Tout le monde veut prendre sa place",
07:32 on vous l'a annoncé ici sur Europe,
07:34 et bien on connaît depuis ce week-end le nom de son successeur,
07:36 on en parle dans un instant, à tout de suite sur Europe.
07:39 [Musique]

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