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00:00Voilà il semble donc y avoir des progrès dans les négociations et les chancelleries jettent leurs forces dans la bataille.
00:05Le secrétaire d'Etat américain se lance dans une énième tournée depuis le début de cette crise, il va se rendre en Israël
00:11et en Jordanie mercredi. Avant cela il participe à partir d'aujourd'hui à un sommet en Arabie Saoudite
00:16pour la résolution de ce conflit. Son homologue français est aussi dans la région, Stéphane Séjourné.
00:20Ce dimanche le ministre français des affaires étrangères était lui au Liban. Il a rencontré sur place
00:25la classe politique libanaise et appelé à la fin de l'escalade entre le Hezbollah et Israël pour éviter je cite le scénario du pire dans la
00:32région. Je propose de l'écouter.
00:35Nous refusons le scénario du pire. Au Liban du sud la guerre est déjà là même si elle ne dit pas son nom.
00:43C'est la population civile qui en paye le prix, personne n'a intérêt qu'Israël et que le Hezbollah d'ailleurs poursuivent cette escalade.
00:50J'ai apporté et j'ai porté ce message ici auprès du premier ministre Mikati, auprès du président du parlement
00:58et du chef d'état-major des armées et je porterai également ce même message en Israël dès mardi.
01:07Voilà pour un point complet sur la situation. Le journaliste Georges Malbruno est notre invité ce matin.
01:12Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
01:15Vous êtes grand reporter au Figaro. Vous avez notamment signé avec Christian Chennault le déclassement français Élysée Kédorcé des GSE, les secrets d'une guerre d'influence stratégique.
01:23D'abord, quelle est la proposition française pour tenter de régler les tensions entre le Hezbollah et Israël à la frontière ?
01:29C'est quoi ? C'est essayer de créer une espèce de zone tampon de no-man's land entre les deux ?
01:35Alors la proposition française vise à appliquer en fait la résolution
01:411701 des Nations Unies qui avait été adoptée à l'issue de la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006.
01:48La proposition française demande un retrait du Hezbollah sur une dizaine de kilomètres à partir de la frontière entre le Liban et Israël.
01:59Elle demande également à la place des combattants du Hezbollah un déploiement de l'armée libanaise.
02:05C'est pourquoi Stéphane Séjourmet a rencontré Joseph Aoun, le chef d'état-major de l'armée libanaise hier.
02:12Et elle demande aussi aux Israéliens l'arrêt des survols du Liban.
02:18Ça reprend en gros la résolution 1701 qui avait été adoptée mais jamais vraiment respectée ni par Israël ni par le Hezbollah.
02:28Vous savez que depuis le 8 octobre, vous l'avez signalé, le Hezbollah et Israël s'affrontent de manière de plus en plus dangereuse.
02:36Il s'agit effectivement de faire en sorte que cette bande frontalière entre Libanaises au sud de Liban ne soit plus tenue par les combattants du Hezbollah
02:50qui ont été lourdement frappés par Israël depuis le 8 octobre.
02:55C'est dans ce sens-là.
02:56Il y a une proposition américaine qui est un petit peu différente.
02:59Et il y a effectivement un balai diplomatique avec ces journées qui étaient hier à Beyrouth, qui sera mardi en Israël.
03:08Amos Einstein, qui est l'émissaire américain chargé justement de la relation entre Israël et le Liban, qui est également à Jérusalem.
03:20Le Hezbollah avait et a déclaré et répète qu'il ne pourra envisager d'examiner avec, je dirais, bienveillance la proposition française ou américaine
03:31que lorsqu'il y aura un cessez-le-feu à Gaza, ce qui nous renvoie justement à ce qui se passe ou ce qui se passera aujourd'hui, notamment au Caire.
03:40Vous en avez parlé, où le Hamas apportera sa réponse à une offre de trêve.
03:45On a le sentiment qu'il y a un certain optimisme, qu'un certain nombre de points de divergence ont été réglés.
03:52Donc les deux dossiers sont liés et il faut espérer qu'effectivement, il y ait d'abord une trêve à Gaza,
03:58que ça puisse permettre d'apaiser le front israélo-libanais qui était incandescent depuis longtemps, depuis le mois d'octobre,
04:07mais qui l'est encore plus récemment avec des attaques israéliennes en profondeur auxquelles répondent des attaques du Hezbollah.
04:15La politique lémanaise a beaucoup changé ces dernières années et c'est encore en mouvance, en permanence,
04:21qui sont aujourd'hui les interlocuteurs de la France au Liban.
04:24Paris parle avec le Hezbollah notamment.
04:27Bien sûr, et la France est l'un des derniers pays européens justement à faire le distinguo entre la branche militaire et la branche politique.
04:36Vous vous souvenez qu'Emmanuel Macron, en 2020, lorsqu'il avait essayé vainement de relancer,
04:41de redresser le Liban après l'explosion au port de Beyrouth le 4 août,
04:47avait rencontré notamment Mohamed Raad, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah,
04:52et donc oui, la France parle au Hezbollah et on voit qu'elle a raison de le faire
04:57parce que c'est lui qui détient au Liban les clés de la négociation, les clés du calme,
05:03et donc, mais simplement, la France n'est pas le seul interlocuteur
05:10et le Hezbollah a aussi d'autres pays auxquels il doit répondre, notamment l'Iran.
05:18Mais voilà, il faut bien voir que le Liban est le seul dossier sur lequel la France a encore une certaine influence au Moyen-Orient.
05:27Sur le dossier israélo-palestinien, la France, comme d'autres, est marginalisée.
05:31Au Liban, la France a encore une carte à jouer et on voit,
05:35ça me rappelle un petit peu l'initiative, le 1996, française qui avait été couronnée de succès
05:42du temps de Jacques Chirac, lorsque son ministre des Affaires étrangères,
05:45Hervé Charette, se trouvait en navette entre Tel Aviv et Beyrouth au moment
05:50où il y avait eu ces affrontements, cette guerre entre Israël et le Hezbollah
05:54et Chirac avait imposé finalement la France dans la création d'un mécanisme de sécurité
06:01régionale entre Israël et le Hezbollah.
06:03C'est un petit peu ce que voudrait faire aujourd'hui la diplomatie française.
06:08Alors à l'époque, la diplomatie française était bien différente qu'aujourd'hui,
06:13de celle d'aujourd'hui, mais en tout cas, la France essaie de jouer un rôle parce que,
06:18historiquement, vous savez les liens qu'on a avec le Liban et avec un partenariat aussi
06:22avec les Américains dans ce pays-là et donc la France pousse ses pions pour jouer un rôle,
06:29pour essayer d'instaurer le calme à l'issue de sept mois bientôt de violence
06:34entre Israël et le Hezbollah au Liban.
06:37– Mais pour ça, il faut parler d'une même voie.
06:39Est-ce qu'il y a une vraie homogénéité entre les positions d'Emmanuel Macron
06:43et de Stéphane Séjourné ?
06:44Est-ce qu'il n'y a pas de la friture sur la ligne entre l'Élysée et le Quai d'Orsay ?
06:48– Alors, vous savez, hélas, le Quai d'Orsay est devenu,
06:53je n'allais pas dire une chambre d'enregistrement,
06:55mais la diplomatie française est portée par Emmanuel Macron,
06:58portée par l'Élysée, portée par la cellule diplomatique
07:01et le Quai d'Orsay, la Direction Afrique du Nord-Moyen-Orient
07:06n'ont plus le rôle qu'ils avaient justement à l'époque de Jacques Chirac.
07:10Mais bon, peu importe, à la limite, il s'agit que ce soit la France qui parle
07:16et dans les négociations ou dans l'activisme qui a lieu depuis un certain temps
07:24parce que la France a proposé dès le mois de janvier au Liban et Israël
07:28justement un plan pour calmer la situation, c'est la voix de la France qui parle,
07:34que ce soit le Quai d'Orsay ou l'Élysée, peu importe,
07:38mais il ne faut pas se leurrer, la diplomatie française,
07:41encore plus sous Emmanuel Macron, est décidée à l'Élysée et non plus au Quai d'Orsay.
07:46– Jean-Germain Bruneau, une dernière question très rapidement,
07:48on a parlé de part et d'autre des influences sur la frontière,
07:51on a parlé du Liban, d'Israël, de la France,
07:54et puis au milieu de tout ça, on a vu des hommes et des femmes à l'image,
07:56ça fait 40 ans que la Finule est déployée sur place,
08:00elle sert encore à quelque chose cette force de l'ONU dont on le rappelle,
08:03il y a plusieurs centaines de soldats français qui participent ?
08:06– Oui, il y a 700 soldats français,
08:08elle sert justement en période d'échauffement de la situation
08:14de faire passer des messages et de rappeler à tout le monde
08:17qu'il faut éviter un embrasement,
08:21c'est vrai que la Finule est un petit peu, entre Israël et le Hezbollah,
08:26parfois piégée, parfois otage, mais son déploiement reste important
08:33parce que c'est une force qui peut justement…
08:36c'est vrai qu'il faut rappeler qu'en 1976, elle a été créée,
08:40elle devait être chargée d'accompagner le retrait militaire israélien
08:44qui n'a eu lieu finalement qu'en 2000,
08:47mais elle est importante, elle est précieuse justement
08:52lorsqu'il y a des situations comme celles d'aujourd'hui
08:57où les deux camps s'affrontent pour rappeler à chacun justement ses devoirs,
09:01l'application, la résolution des Nations Unies par exemple 17-01
09:06qui demande justement un retrait du Hezbollah,
09:08l'arrêt des survols militaires israéliens
09:11et le déploiement à la place de l'armée libanaise
09:16qui est justement garante d'une certaine sécurité à la place du Hezbollah.
09:21Donc c'est pas… la finule n'est pas la panacée, mais c'est mieux que rien.
09:27– Merci, merci beaucoup Georges Malbruneau de nous avoir éclairés ce matin.
09:30On continuera évidemment à suivre notamment le déplacement de Stéphane Séjourné
09:34dans la région.