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NewsTranscription
00:00 -La campagne d'Israël est en train de se terminer.
00:04 Les troupes israéliennes
00:06 commencent à se retirer de la ville et du camp de Génine.
00:10 Depuis lundi, au moins 12 Palestiniens ont été tués.
00:15 Trois enfants font partie des victimes, selon l'ONU.
00:19 Nous sommes avec David Rigouleros,
00:21 chercheur spécialiste du Moyen-Orient,
00:23 associé à l'IRIS,
00:24 l'Institut de relations internationales et stratégiques,
00:28 et journaliste de la revue stratégique.
00:30 David Rigouleros, bonsoir.
00:31 Merci d'être avec nous.
00:33 Cette opération israélienne à Génine est massive.
00:37 Elle a mobilisé des centaines de soldats,
00:39 également des drones.
00:41 C'est la plus importante opération militaire israélienne
00:45 en Cisjordanie occupée depuis plusieurs années.
00:48 Ce n'est pas la première fois que Génine est visée.
00:51 Pourquoi cette opération intervient maintenant ?
00:54 -Elle s'inscrit dans une montée de la tension continue
00:59 depuis plusieurs semaines.
01:01 Ce qui est avéré, c'est que Génine est considérée
01:04 par le gouvernement israélien
01:07 comme l'épicentre des préparations des attentats terroristes.
01:11 Et ça a justifié, du point de vue de Tsaïl,
01:14 l'intervention de près de 2 000 soldats,
01:17 dont la brigade des forces spéciales Golani,
01:19 pour une opération qualifiée de maison et jardin,
01:23 mais qui, effectivement, était destinée
01:25 à briser l'infrastructure terroriste
01:29 qui commençait à s'enquister
01:32 dans le camp de Génine.
01:35 Il y a plus de 500 engins explosifs
01:37 qui ont été désamorcés.
01:39 Il y a, effectivement, une traque de cadres,
01:42 notamment du djihad islamique,
01:44 parce que le camp de Génine est, effectivement,
01:47 le lieu de formation de ce qu'on appelle les brigades de Génine,
01:51 qui sont apparus fin 2021,
01:52 et qui sont très largement téléguidées depuis Téhéran.
01:57 Là, il y a le problème de la collection,
01:59 avec Téhéran et l'Iran en arrière-plan.
02:03 -Nous agirons aussi longtemps que nécessaire
02:05 pour éradiquer le terrorisme.
02:07 C'est ce qu'a dit Netanyahou,
02:09 le Premier ministre israélien,
02:11 à la tête du gouvernement le plus droitier
02:13 de l'histoire d'Israël.
02:15 Il y a un risque de guerre ouverte
02:17 entre les Israéliens et les Palestiniens ?
02:19 -Il y a une militarisation nouvelle, effectivement,
02:22 des groupes palestiniens.
02:24 Ce qui est assez inédit, c'est pour ça qu'il y a le spectre
02:27 d'une troisième petite fata qui, effectivement, surgit.
02:31 Il y a, par rapport aux décennies précédentes,
02:34 une forme de porosité entre les groupes palestiniens,
02:37 notamment ce qui n'était pas le cas avant,
02:40 entre les brigades al-Qoss du Fata
02:42 et les bataillons al-Jinnah al-Qassim du Hamas,
02:44 et puis ces brigades, justement,
02:46 structurées par le djihad islamique pro-iranien,
02:49 puisqu'il faut rappeler qu'il y a eu une visite, récemment,
02:52 le 19 juin dernier,
02:55 du secrétaire général du djihad islamique,
02:57 Diyad Haram, à Téhéran.
03:01 Il a rencontré le guide suprême Ali Khamenei
03:05 et il a explicitement reconnu
03:07 qu'on passait d'une logique de calme
03:10 à un état de résistance déclarée
03:13 avec la multiplication d'opérations militaires.
03:17 Donc, il y a une logique de confrontation
03:19 qui est validée par Téhéran.
03:21 C'est ce qui a été souligné par le ministre Yoav Galand
03:24 en disant que l'Iran était la force motrice
03:27 des nouvelles activités anti-israéliennes.
03:30 -Et l'autorité palestinienne, face à ça,
03:33 elle semble aujourd'hui bien impuissante.
03:35 Ca explique pourquoi beaucoup de Palestiniens
03:38 décident de prendre les armes, de rejoindre ces groupes armés ?
03:41 -Oui, probablement.
03:43 Il y a effectivement une démonétisation
03:45 de l'ELP, enfin de l'autorité palestinienne,
03:49 avec la figure dévaluée de Mahmoud Abbas.
03:53 Et dans ce cadre-là, il y a une accélération
03:56 de cette militarisation,
03:58 qui est un phénomène relativement récent,
04:00 ça date de 2-3 ans,
04:02 qui renvoie à une logique de désespérance aussi,
04:05 du fait de l'impasse politique
04:07 du processus israélo-palestinien
04:11 qui, évidemment, est sanctionné
04:13 par l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement
04:16 qui est très marqué à droite et à l'extrême droite,
04:19 du point de vue israélien.
04:21 Ca justifie des deux côtés
04:23 une logique béligène croissante.
04:25 -Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir vendredi
04:29 pour discuter de cette situation au Proche-Orient.
04:32 Que peut faire la communauté internationale ?
04:35 -Peu de choses, parce que, de toute façon,
04:38 il y a la prise en compte d'impératifs sécuritaires.
04:41 Elie Cohen, le ministre des Affaires étrangères israélien,
04:44 a dit qu'il n'y avait rien contre les Palestiniens
04:47 et que le combat était contre les mandataires de l'Iran,
04:50 le Hamas et le djihad islamique.
04:52 L'ambassadeur américain, Mike Herzog,
04:55 a considéré que Génie n'était devenu une base extérieure
04:58 pour l'Iran et que ça justifiait
05:00 les opérations de Tsaïl, justement, en cours aujourd'hui.
05:04 Donc il y a une logique confrontationnelle
05:07 qui est avérée et qui, de toute façon,
05:10 même s'il y a un retrait partiel, effectivement,
05:13 des forces israéliennes après les opérations,
05:16 le problème de fond demeure
05:19 avec, effectivement, l'ombre portée de Téhéran
05:22 sur cette logique multifronts
05:25 qui a été stigmatisée
05:27 par le ministre de la Défense, Yoav Galante, en avril dernier.
05:31 -Merci, David Rigoulet-Rose, d'avoir été notre invité
05:34 ce soir sur France 24.