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Xi JinPing n’est ni Joe Biden, ni Emmanuel Macron. Les règles de l’Etat de droit ne s’appliquent pas en Chine. Pour que son pays puisse rivaliser avec les Etats-Unis en matière de numérique et d’internet, il a d’abord empêché que les GAFAM ne s’imposent en Chine comme ils l’ont fait ailleurs. Pour cela, Pékin a d’abord ralenti juridiquement leur installation. Ensuite, il leur a imposé des règles de censure qu’ils ne pouvaient pas accepter.  [...]

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00:00 [Générique]
00:08 Xi Jinping n'est ni Joe Biden ni Emmanuel Macron.
00:12 Les règles de l'état de droit ne s'appliquent pas en Chine.
00:15 Pour que son pays puisse rivaliser avec les États-Unis en matière de numérique et d'Internet,
00:19 il a d'abord empêché que les GAFAM ne s'imposent en Chine comme ils l'ont fait ailleurs.
00:24 Pour cela, Pékin a d'abord ralenti juridiquement leur installation.
00:28 Ensuite, il leur a imposé des règles de censure qu'ils ne pouvaient pas accepter.
00:33 Parallèlement, il a permis aux champions du numérique locaux,
00:37 les Alibaba, Baidu, Tencent, Xiaomi, de se développer et de devenir indétrônables.
00:43 L'État a fermé les yeux, sciemment, sur leur comportement anticoncurrentiel
00:47 tout à fait identique aux agissements des Google, Amazon ou Facebook en Occident.
00:52 Un, ils ont tué leurs concurrents dans l'œuf.
00:56 Comme les GAFAM qui ont racheté 900 entreprises depuis leur début.
01:00 Deux, ils ont profité de leur position dominante pour conclure des partenariats exclusifs.
01:05 Trois, ils ont restreint l'interopérabilité avec les services de leurs concurrents.
01:11 Quatre, ils ont eu recours au dumping pour gagner des parts de marché.
01:14 Cinq, ils ont collecté des milliards de données personnelles sans autorisation.
01:19 La seule différence avec nos géants était peut-être une moindre utilisation des paradis fiscaux.
01:25 Mais la suite de l'histoire ne ressemble pas à ce qui se passe chez nous.
01:29 Lorsque Xi Jinping a constaté que certains milliardaires devenaient systémiques,
01:34 c'est-à-dire plus puissants que l'État chinois,
01:36 ou qu'ils posaient un danger pour le système financier
01:38 ou que leurs réseaux sociaux menaçaient la santé mentale des petits Chinois,
01:42 il les a mis au pas.
01:44 Comment ?
01:45 Eh bien avec des méthodes qu'il serait difficile d'employer dans un État de droit.
01:49 Prenons l'exemple de Jack Ma, emblématique fondateur d'Alibaba.
01:53 Dans un premier temps, Xi Jinping l'a laissé prospérer.
01:57 Comme les autres titans de la tech, il n'a pas été concerné par la campagne anticorruption,
02:02 ce qui a sûrement contribué à son sentiment d'impunité.
02:05 Alibaba est devenu à la fois un équivalent d'Amazon dans le commerce,
02:09 mais aussi d'Apple Pay, de Mastercard pour les paiements, d'un courtier d'assurance et même d'un banquier.
02:15 Il faisait des crédits à la consommation du montant d'un salaire minimum, 300 dollars,
02:20 sans prendre de vraies garanties.
02:23 Fin 2020, Jack Ma a prononcé le discours de trop contre les autorités financières,
02:28 ce qui a servi de déclencheur à une opération de nettoyage qui aurait eu lieu de toute façon.
02:34 Les sanctions se sont mises à pleuvoir sur tout le secteur de la tech.
02:38 Jack Ma a disparu pendant trois mois et a subi un lavage de cerveau.
02:43 Toutes les plateformes ont dû s'engager à ne plus empêcher leurs clients de vendre sur des plateformes concurrentes,
02:49 à ne plus casser les prix pour gagner des parts de marché,
02:52 à respecter la propriété intellectuelle et les droits des consommateurs,
02:55 à signaler aux autorités les activités illégales qu'elles repèrent,
03:00 à ne pas collecter illégalement des données personnelles,
03:02 à ne pas abuser de leur position dominante, à ne pas nouer des ententes avec d'autres acteurs du marché.
03:09 Certains milliardaires sont en prison, d'autres ont quitté la Chine.
03:13 Le groupe de Jack Ma a perdu les trois quarts de sa valeur et il ne détient plus que 8% du capital.
03:21 La Chine aurait perdu de cette façon en un an une soixantaine de milliardaires sur 600.
03:28 [Musique]

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