Comme dans d'autres pays européens, l'économie française se porte mieux que prévu au premier trimestre 2024. L'Insee dévoile des chiffres de croissance et d'inflation plus optimistes que prévu. Pierre Kupferman, éditorialiste à BFM Business, explique les raisons de ces bonnes nouvelles.
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00:00 Bonjour Pierre. Bonjour Pauline. Alors vous avez plutôt des bonnes nouvelles pour nous aujourd'hui, en tous les cas l'INSEE vient de dévoiler deux chiffres qu'on peut qualifier de positifs.
00:07 Effectivement, deux chiffres on va dire rassurants. D'abord sur la croissance sur les trois premiers mois de cette année, +0,2%. Vous allez me dire, c'est pas grand chose.
00:16 Sauf que dans ces dernières prévisions, l'INSEE s'attendait à une croissance nulle au premier trimestre. Et comme les économistes estiment par ailleurs que les Jeux olympiques de Paris vont nous apporter une petite accélération à nouveau de la croissance cet été,
00:28 et bien il est plus totalement déraisonnable de penser que sur l'année le PIB puisse augmenter de 1% comme le prévoit aujourd'hui le gouvernement.
00:40 Au sein de l'Union européenne, vous notez par ailleurs qu'on observe le même phénomène, c'est-à-dire que les prévisions ont été toutes dépassées. C'est vrai en Espagne, c'est vrai en Allemagne et c'est vrai en Italie.
00:52 Alors comment on explique Pierre ce léger sursaut de la croissance en France ?
00:55 Il y a deux moteurs qui en ce moment tirent la croissance, en tout cas depuis le début de l'année. C'est un, la consommation des ménages qui repart clairement à la hausse, et puis les entreprises qui relancent leurs projets d'investissement.
01:08 Et ça c'est une surprise pour l'INSEE, pourquoi ? Parce que légitimement l'INSEE pensait qu'avec les taux d'intérêt élevés, les entreprises qui pouvaient auraient tendance à décaler leurs projets. Et puis non.
01:20 Enfin, en tout cas il y en a suffisamment pour qu'on ait ce bon chiffre du côté de l'investissement des entreprises.
01:26 Alors vous avez promis deux bonnes nouvelles, la deuxième c'est l'inflation qui continue à reculer ?
01:30 Oui, d'ailleurs ça explique pourquoi en partie on a cette consommation des ménages qui repart. On était encore, vous allez le voir, en janvier et en février, il faut le rappeler, au-dessus des 3%.
01:40 Et puis là on a ce chiffre d'avril, donc +2,2, qui confirme la tendance qui avait été observée le mois précédent par l'INSEE, à savoir que l'inflation s'approche vraiment des 2%.
01:51 Et le 2% c'est vraiment l'objectif à atteindre, puisque on considère, les économistes considèrent, la Banque de France aussi, que 2% c'est une inflation normale.
02:00 C'est le niveau qu'on doit observer quand l'état de santé économique d'un pays est correct.
02:06 Oui, 2% après 5% en 2022, autant en 2023, ça finit par faire beaucoup pour les Français.
02:13 Je ne vais pas vous dire le contraire, mais ce qui compte face à l'inflation c'est quoi ? C'est l'évolution des revenus.
02:19 Et cette année, cette évolution, elle devrait, pour une majorité de Français, être plus importante que cette hausse des prix qui s'approche des 2%.
02:27 Et puis il y a l'autre point important, pour ceux qui font leurs courses, c'est le prix des produits alimentaires.
02:35 Le recul de l'inflation, et on parle là de centaines de milliers de relevés de prix que réalise l'INSEE tous les mois, et bien le recul il n'est pas tant.
02:44 On est à +1,2%, ça c'est tous produits confondus, donc c'est l'évolution des prix entre avril de cette année et avril de l'année dernière.
02:51 Et si on regarde les produits frais, c'est très intéressant ça, on voit une baisse des prix, on va dire elle n'est pas spectaculaire, -0,7%.
02:58 Oui, mais ça montre bien qu'on a un retournement de tendance.
03:03 Merci beaucoup Pierre, merci enfin pour ces deux nouvelles rassurantes.
03:06 Dans tous les cas, c'était L'Echo. Merci à vous.