• il y a 7 mois
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Transcription
00:00 - 12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le directeur de l'Institut supérieur du travail.
00:04 - En ce 1er mai, jour de la fête du travail, bonjour Bernard Vivier.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Bienvenue sur Europe 1, question avec vous ce matin Bernard Vivier sur le climat social en France,
00:13 en ce jour traditionnel de mobilisation syndicale.
00:16 Alors on a eu une année 2023, on s'en souvient, particulièrement agitée avec la réforme des retraites,
00:21 notamment la première partie de l'année.
00:22 Comment vous qualifieriez 2024 à ce stade des opérations Bernard Vivier ?
00:27 On a une impression d'atonie sociale.
00:29 - Sur le 1er mai ou d'une façon plus générale ?
00:31 - D'une façon plus générale.
00:32 - On parlera du 1er mai juste après.
00:33 - Bon, c'est l'atonie sociale, en effet, les organisations syndicales sont un peu pliées, assommées,
00:42 il y a eu la réforme des retraites qui s'est faite sans les avoir écoutées,
00:45 et puis il y a aujourd'hui un vaste mouvement d'effacement progressif du paritarisme.
00:51 Le paritarisme, ce sont des instances, assurance chômage, retraite complémentaire,
00:55 qui depuis leur création sont gérées par le patronat et les syndicats.
01:00 Et depuis de longues années, mais ça s'accélère, on voit aujourd'hui l'État, la puissance publique,
01:05 prendre en main ces institutions en disant "c'est nous, État, qui allons organiser tout cela".
01:10 Et donc ça fait des milliards également, qui ne sont plus gérés par les partenaires sociaux,
01:15 ou par les patronats et syndicats, ils sont gérés par l'État.
01:17 - Mais c'est une OPA de l'État, parce qu'il y aurait une incapacité des partenaires sociaux à s'entendre,
01:23 ou bien c'est un projet de captation de justement cet argent pour les finances publiques selon vous ?
01:27 - La réponse est entre les deux.
01:29 Il y a une difficulté des organisations syndicales et patronales
01:32 à moderniser les dispositifs qu'ils ont contribué à faire naître.
01:36 Mais il y a aussi une vision très verticale d'effacement des corps intermédiaires,
01:42 d'une haute fonction publique qui dit "nous, nous savons ce qu'il faut pour le pays, et donc le risque".
01:48 - Et on adresse des lettres de cadrage extrêmement strictes que les partenaires sociaux doivent tenir,
01:52 et c'est généralement intenable.
01:54 - Intenable, parce qu'on dit "vous allez réformer l'assurance chômage",
01:56 mais François Hollande et Emmanuel Macron sont dans cette ligne-là.
01:59 "Nous allons réformer l'assurance chômage, vous allez négocier dans deux mois,
02:03 deux mois, c'est effrayamment court pour une réforme de cette ampleur,
02:06 vous devrez arriver à telle conclusion, et si vous n'y arrivez pas,
02:10 la phrase sacrée, l'État prendra ses responsabilités, c'est-à-dire je vous prends tout."
02:16 - Alors ça j'ai envie de dire, c'est au sommet de la pyramide sociale, Bernard Vivier,
02:20 dans les hautes instances du paritarisme, mais à la base, dans les entreprises,
02:25 dans la fonction publique, on voit plein de petites grèves, plein de petits mouvements.
02:29 Vous passez devant les ministères, vous avez souvent des gens qui viennent d'entreprises,
02:33 qui s'enchaînent pour une mobilisation très particulière.
02:36 Qu'est-ce qu'on peut dire du climat social aujourd'hui, Bernard ?
02:38 - Eh bien justement, les organisations syndicales ne tiennent plus les équipes,
02:42 les mouvements catégoriels corporatistes montent en puissance,
02:46 exemple aujourd'hui les contrôleurs du trafic aérien.
02:49 Et donc les égoïsmes catégoriels se développent,
02:53 et le risque c'est un jour d'avoir ce que nous avons vécu en 2018-2019,
02:57 un État coupé des organisations syndicales et patronales,
03:01 et avoir en face de lui, non pas le peuple, mais la foule,
03:04 les Gilets jaunes et les manifestations violentes.
03:06 - Oui, parce qu'on se rappelle, les Gilets jaunes, les syndicales,
03:08 ne l'avaient absolument pas vu venir, et avaient eu toutes les peines du monde à s'y raccrocher,
03:13 ils s'en étaient même fait écarter.
03:15 - Oui, décembre 2022, contrôleurs de la SNCF, même chose,
03:18 février 2024, il y a quelques semaines, rebelote,
03:21 et l'on voit aujourd'hui, le SNCTA, Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien,
03:26 menace de faire grève.
03:28 Moi je me souviens, au début des années 1970,
03:31 les contrôleurs du trafic aérien étaient adhérents d'une organisation
03:35 qui était encore modeste à l'époque, la CFTC,
03:37 la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens.
03:39 Et la CFTC avait besoin, pour grandir, de tout ce qui passait sous la main.
03:44 Eh bien la CFTC a évacué ce syndicat, parce que ce syndicat n'avait pas le sens de l'intérêt général,
03:50 et était trop catégoriel.

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