• il y a 7 mois
Découvrez « Face aux Territoires », émission diffusée sur TV5 Monde en partenariat avec Le Point. L'invitée du dernier numéro : Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux élections européennes. Il répond aux questions du journaliste Cyril Viguier et d'Armelle Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point.

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Transcription
00:00 Armel Le Goff, dirigeant de la rédaction adjointe du Point, est sur ce plateau.
00:04 [Musique]
00:07 – Bonjour Armel Le Goff. – Bonjour.
00:09 – Je voulais qu'on regarde ensemble, qu'on réfléchisse ensemble aux frontières européennes.
00:12 Vous avez travaillé en Géorgie auprès de l'ancien président qui est aujourd'hui emprisonné.
00:16 Comment analysez-vous ce qu'il se passe aujourd'hui dans le pays ?
00:19 – C'est le réveil de la société démocratique géorgienne.
00:23 Vous dites, c'est un ancien président qui a été emprisonné,
00:25 par un oligarque prorusse, par un gouvernement prorusse autoritaire,
00:31 contre lequel se réveille la société géorgienne.
00:35 Et ces jeunes qui manifestent dans les rues de Tbilisi aujourd'hui,
00:38 c'est, si vous voulez, le sens même de l'Europe.
00:41 Ils manifestent avec des drapeaux européens.
00:42 Pourquoi ? Parce qu'ils identifient l'Europe.
00:43 – Justement, l'Union Européenne devrait-elle faire plus pour ces anciennes républiques soviétiques
00:47 qui aspirent, enfin, dont les populations ont des valeurs qui sont celles de l'Union Européenne ?
00:51 – 85% des géorgiens veulent intégrer l'Union Européenne
00:56 et partagent les principes constitutifs de l'Union Européenne.
00:58 Mais l'Union Européenne, ses dirigeants font preuve d'une lâcheté sans nom
01:03 face à ces petits tyrans.
01:04 – D'une lâcheté ou alors de prudence aussi,
01:06 on voit que l'aspiration européenne de l'Ukraine a réveillé quand même
01:11 la colère de la Russie.
01:13 Est-ce que les frontières de l'Union Européenne, pour vous,
01:14 elles vont jusqu'au Donbass ?
01:15 Est-ce qu'il faudrait aller plus loin, au risque ?
01:18 – D'ailleurs, je vais vous reprendre, et on sera en désaccord.
01:19 – D'un affrontement, dirais-je ?
01:20 – Ce n'est pas l'aspiration européenne de l'Ukraine
01:22 ou l'intégration européenne de l'Ukraine qui a réveillé la colère de la Russie.
01:25 Vladimir Poutine, depuis sa prise de pouvoir,
01:28 a fait de nos démocraties ses ennemis.
01:32 Il a ciblé l'Europe, son architecture de sécurité depuis l'origine.
01:37 Il a envahi la Géorgie, il a attaqué l'Ukraine.
01:39 – Donc ce que vous voulez dire, c'est qu'il serait intervenu même pour tout,
01:42 d'une façon ou d'une autre ?
01:42 – Il n'y a pas de raison que nous lui avons offert pour qu'il intervienne.
01:47 Ça, c'est le discours des poutinots pacifistes qui expliquent
01:50 que c'est de la faute en fait à l'Occident et à l'Europe
01:52 si jamais il y a la guerre en Géorgie ou la guerre en Ukraine.
01:54 Non, c'est la faute de Vladimir Poutine,
01:56 de son agenda de révision des structures internationales,
02:00 de son agenda rétrograde et de son opposition,
02:03 mais ontologique à nos démocraties.
02:05 – Autre sujet qui accourt aux frontières de l'Union européenne,
02:10 c'est l'affrontement entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
02:13 L'Azerbaïdjan a repris le Haut-Karabakh.
02:15 Ses projets d'annexion territoriale ne sont pas terminés.
02:18 Que fait l'Union européenne ?
02:19 Pourquoi elle est si absente sur ce dossier ?
02:21 – Vous voulez une réponse ?
02:22 Et c'est d'ailleurs lié à ce qu'on a évoqué juste avant,
02:24 qui était la transition énergétique, le gaz.
02:27 On a un contrat gazier avec Bakou
02:28 et notre dépendance aux énergies fossiles nous rend faibles géopolitiquement.
02:32 Donc ce n'est pas juste pour le climat qu'il faut…
02:34 – Donc ce serait quoi la solution alors ?
02:35 – C'est de dénoncer ce contrat gazier,
02:37 c'est de s'émanciper de notre addiction aux énergies fossiles,
02:40 le gaz et le pétrole.
02:41 – Mais du coup d'aller chercher en Algérie le gaz ?
02:42 – Mais c'est de faire cette révolution énergétique
02:44 qui nous permettra d'être indépendants énergétiquement.
02:46 – Oui, ça va prendre du temps.
02:47 – Ça va prendre du temps et donc en attendant…
02:49 – Faire sans gaz c'est quand même compliqué.
02:50 – En attendant.
02:52 Écoutez, on nous avait expliqué que c'était impossible
02:53 de faire sans le gaz russe, on a réussi.
02:55 Donc, enfin, on est en passe de réussir.
02:56 – Enfin, pas l'Allemagne.
02:57 – On est en passe de réussir.
02:58 D'ailleurs, le principal problème n'est plus l'Allemagne là-dessus.
03:00 Sur le gaz russe, le principal problème,
03:02 c'est les importations de gaz naturel liquéfié françaises.
03:05 C'est la France le premier importateur.
03:07 Donc, il faut impérativement être beaucoup plus ferme avec Bakou
03:12 et il faut désormais sanctuariser le territoire arménien.
03:15 Nous, ce que nous proposons, c'est que l'accord franco-arménien de défense
03:20 soit étendu à l'Union européenne et qu'on investisse
03:23 dans la sécurité des Arméniens et qu'on offre une perspective à l'Arménie.
03:27 L'Arménie s'est dotée d'un gouvernement dirigé par M. Pachinian
03:30 qui a fait le choix de l'Europe.
03:32 Le choix de l'Europe, quitte à se prendre les foudres de Vladimir Poutine.
03:37 Eh bien, si nous trahissons ce choix de l'Europe,
03:40 le message que nous allons envoyer,
03:42 c'est que nous n'avons rien compris à ce qui s'est passé en Ukraine.
03:45 C'est ce que nous n'avons rien compris à ce qui se passe depuis 20 ans
03:48 où chacune de nos faiblesses encourage les tyrans à déclencher la guerre.
03:52 Vous voulez la paix sur le continent européen ?
03:54 Vous voulez la paix pour les Arméniens ou pour les Ukrainiens ?
03:56 Eh bien, il faut que l'Union européenne fasse preuve de fermeté face à Bakou,
03:59 face à Moscou ou face à Ankara.
04:02 C'est une nécessité vitale.
04:04 C'est le point 1 de notre projet.
04:06 Une défense européenne avec l'arme nucléaire ?
04:08 Une défense européenne, d'abord, c'est la constitution d'une base industrielle commune
04:12 que nous n'avons pas.
04:13 Nous ne sommes pas capables de produire les obus nécessaires pour le front ukrainien.
04:15 Mais ensuite, oui, il faut poser sur la table...
04:18 Des obus avec des têtes nucléaires ?
04:19 La question, non, pas des obus avec des têtes nucléaires.
04:22 La question, non pas de la mutualisation de la dissuasion française,
04:25 mais la question de l'extension de la dissuasion française au territoire européen.
04:29 C'est une question extrêmement importante qui ne sera pas réglée dans une dépêche AFP
04:33 qui doit être discutée avec l'ensemble des partenaires européens.
04:35 Mais ça doit être sur la table.
04:38 Petite dernière question.
04:39 La une du point revient sur l'accord passé à la SNCF qui détricote...
04:43 Le grand braquage.
04:44 ...la réforme des retraites.
04:47 Qu'est-ce que vous pensez de cet accord du coup privé par rapport à un accord...
04:52 Enfin, une loi...
04:53 C'est pas privé, c'est un accord interne.
04:55 Oui, un accord interne, voilà, c'est ça.
04:57 Par rapport à des règles collectives qui devaient s'appliquer à tous,
05:00 c'est-à-dire qu'on reculait de 2 ans l'âge de la retraite...
05:02 Mais est-ce qu'il faut aller vers une privatisation de la SNCF aussi ?
05:05 Non, il ne faut pas aller vers une privatisation de la SNCF.
05:08 Il ne faut pas aller vers une privatisation de la SNCF.
05:10 On a vu en Angleterre ce qu'a donné la privatisation du rail et des trains.
05:15 Alors comment la mettre aux normes dans une entreprise normale ?
05:18 Attendez, c'est extrêmement important.
05:20 Au cœur de notre projet, il y a l'Europe du train.
05:23 Et ce qu'on a constaté en étudiant les différents systèmes,
05:26 c'est que la SNCF, le fait qu'elle ne soit justement pas privatisée,
05:30 c'est un atout pour la France.
05:32 Et qu'il faut au contraire relancer une part qui a été minorée,
05:38 qui est celle du fret.
05:39 On ne fera pas la transition écologique
05:41 sans des investissements massifs dans le ferroviaire.
05:43 Donc ce n'est pas du tout le moment de déstructurer la SNCF.
05:46 Merci Armel Le Goff.
05:48 Mais de déstructurer les accords, oui.
05:49 Mais non, il y a toujours eu des accords au sein de la SNCF qui étaient spécifiques.
05:52 Après moi, franchement, je n'ai pas lu encore votre journal.
05:55 Je le lirai avec plaisir et je vous dirai ce que je pense.
05:57 Armel Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point.

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