Dans son édito du 03/05/2024, Paul Sugy revient sur les tensions entre les différents partis de gauche à l'approche des élections européennes.
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00:00Pardonnez-moi, j'ai presque des remords de vous faire ce fastidieux dénoncer
00:03les faits d'armes dignes d'une cour de récréation qui ont opposé les deux camps
00:06rivaux à gauche, celui de Raphaël Glucksmann et celui de Jean-Luc Mélenchon.
00:09Croyez-moi, je m'en passerais bien si, au fond, ce n'était pas à ce point
00:12révélateur de la médiocrité d'une partie de la vie politique,
00:16celle donc dans laquelle la gauche est enfermée, et puis d'autre part,
00:19des odieuses méthodes dont usent et abusent ces deux camps politiques.
00:22Raphaël Glucksmann, donc, a été exfiltré, on l'a vu, d'une manifestation du 1er mai
00:26qui se tenait à Saint-Etienne pour avoir été prise à partie et ciblée
00:29par des jets de peinture de la part de manifestants pro-Gaza.
00:32Le patron de la section PS de la Loire affirme avoir vu, de ses yeux vus,
00:37une députée insoumise, Andrée Tourignat, passer elle-même des consignes aux manifestants.
00:41Et donc, dans la foulée, Glucksmann a accusé la France insoumise
00:44d'avoir réglé dans la rue ses comptes politiques avec lui.
00:46Jean-Luc Mélenchon, de son côté, s'est indigné de telles accusations.
00:49Il semblait plus scandalisé par ces accusations que par les mésaventures de son rival.
00:53Et bref, on se croyait bienvenu en CE1, on se croyait revenu sur la cour de récréation.
00:57Mais ce n'est pas tout.
00:58À présent, les têtes de gondole de la France insoumise
01:00accusent les socialistes d'avoir participé, la veille du 1er mai, à une action,
01:05alors cette fois-ci menée par un groupe qui lutte contre l'antisémitisme,
01:10une action de protestation contre un meeting de l'insoumise Rima Hassan
01:13qui se tenait à besoin.
01:14Bref, on ne s'y retrouve plus vraiment.
01:16Bon, alors on se croirait dans une cour de récréation,
01:18ça en dit long sur les méthodes de la gauche.
01:20Oui, et Romain, au fond, les menaces, les intimidations, les perturbations,
01:23les entraves, les censures et autres blocages ou prises à partie
01:26sont des méthodes que l'on connaît hélas trop bien.
01:29À présent, elles font partie de l'arsenal classique de la lutte politique
01:32d'une gauche qui est de moins en moins politique,
01:34mais en réalité de plus en plus morale.
01:35Ce n'est pas seulement « j'ai raison, t'as tort »,
01:37c'est « je suis injuste » et l'autre est un être malfaisant.
01:41Il doit être empêché de parler, de manifester, de tenir un meeting,
01:44de se réunir, peut-être même d'exister.
01:46C'est la gauche de l'intifada symbolique permanente
01:49et depuis longtemps, ceux qui ont le malheur de ne pas penser comme ces gens
01:52en font les frais.
01:53Des amphithéâtres Sciences Po, on l'a vu à l'instant,
01:55bloqués aux conférences empêchées par ces brailleurs.
01:57Bref, la gauche fait souffler un vent de censure et de contrôle
01:59sur le débat d'idées, sur le débat politique depuis des années.
02:02Et comme dirait un grand homme, « this is not a method ».
02:06Sauf que cette fois, c'est Chirac évidemment.
02:08Sauf que cette fois, ils utilisent cette méthode entre eux.
02:12C'est l'arroseur arrosé.
02:14Bah oui, et du coup, on peine évidemment à s'en émouvoir.
02:16De même que l'on trouve des difficultés finalement à avoir la compassion
02:20lorsque le service public envisage de se séparer de l'humoriste Guillaume Meurice
02:23ou quand la police convoque Rima Hassan ou Mathilde Panot
02:25pour s'expliquer sur leur position au sujet du Hamas.
02:28Mais un peu de courage, il faut malgré tout se scandaliser
02:30de cette politique du chantage, de l'intimidation permanente.
02:34Nous sommes un pays où le débat politique est censé être adulte et civilisé.
02:38Pour que le débat soit libre et parfaitement libre,
02:40il faut mettre fin, une bonne fois pour toutes, à ce stalinisme politique.