• il y a 9 mois
Dans son édito du 25/03/2024, Paul Sugy revient sur le lancement de la campagne européenne des Républicains.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ce week-end, Paul Suzy, c'était au tour des Républicains de lancer leur campagne européenne.
00:06 François-Xavier Bellamy tenait un grand meeting à Aubertvilliers.
00:09 Il a appelé l'Europe à, je cite, "agir pour ne plus subir".
00:13 Oui, Romain, agir pour ne plus subir.
00:15 On se demande si le slogan ne vaut pas aussi pour la droite ou pour le Parti des Républicains,
00:18 dont François-Xavier Bellamy est la tête de liste.
00:20 En tout cas, au milieu des balbutiements d'autres candidats de tête de liste,
00:23 dont les qualités rhétoriques ne sont pas forcément les premières compétences.
00:27 Là, pour le coup, le meeting samedi de François-Xavier Bellamy est assez exceptionnel de ce point de vue-là.
00:31 Et la mue du candidat en cinq ans mérite d'être soulignée.
00:34 On avait quitté un philosophe qui parlait de politique.
00:37 On retrouve cette fois un fin politique qui donne à son engagement politique une portée philosophique.
00:42 On se demande d'ailleurs pourquoi est-ce que son parti a mis autant de temps
00:46 à faire le choix de François-Xavier Bellamy pour cette nouvelle candidature européenne.
00:50 Le député européen n'a pas seulement une vision claire pour l'Europe
00:53 et pour la juste place qu'elle doit occuper, surtout dans le gouvernement des peuples.
00:56 Il a aussi un bilan et une certaine idée des institutions européennes
00:59 qui doivent être au service des citoyens sans rajouter en permanence des normes ou des contraintes
01:04 comme celles que la FNSE a encore énoncées il y a quelques minutes.
01:08 Alors pour l'instant, dans les sondages, la liste des Républicains patine.
01:13 C'est compliqué. Ils sont donnés autour de 7%.
01:16 Oui, et il faut que d'ici au 9 juin, la bascule se fasse pour que la liste au moins dépasse le score d'il y a cinq ans.
01:21 Sauf que François-Xavier Bellamy semble seul contre tous.
01:24 Il est pris en étau entre le rouleau compresseur du Rassemblement national,
01:28 qui devient le vote utile à droite en quelque sorte,
01:30 et puis le chantage que fait le parti présidentiel,
01:33 qui a tout intérêt à maintenir ce face à face entre Jordan Bardella et Valérie Ayet.
01:37 Et puis, il semble finalement n'y avoir plus d'alternative.
01:41 Dans la majorité, on dit c'est nous ou le RN.
01:43 Le paradoxe est celui-ci.
01:45 La France est de droite.
01:46 François-Xavier Bellamy l'a martelé à la tribune à Aubervilliers samedi.
01:49 Mais le grand parti authentiquement de droite, historiquement,
01:52 peine à percer le mur du son.
01:54 Jusqu'à il y a peu d'ailleurs, le parti que préside Jordan Bardella
01:59 se disait encore "ni de gauche ni de droite".
02:00 C'était le slogan du Front National.
02:02 Et puis, François-Xavier Bellamy est cornaqué par Marion Maréchal,
02:05 qui est comme lui, une conservatrice assumée.
02:08 Alors, cette solitude du candidat tête de liste aux Républicains,
02:10 on l'observe aussi encore mieux dans son propre camp.
02:14 Ce week-end encore, il y a eu plusieurs revers.
02:16 Manika Sorel, qui sera dans quelques minutes sur cette antenne,
02:18 figure historique du sarcosisme, a rallié le RN.
02:21 C'est un nouveau coup de poignard pour la droite des Républicains.
02:24 Et puis, plus irritant, bien que certainement moins significatif,
02:27 cette tribune de Laurence Saillet dans le JDD,
02:30 pour dire qu'elle ne soutiendra pas le candidat
02:31 en raison de ses positions conservatrices.
02:34 Pourtant, samedi, François-Xavier Bellamy n'était pas seul.
02:37 Il était entouré par tout son parti.
02:39 Oui, mais Romain, vous savez qu'une photo de famille,
02:41 surtout en politique, ça n'a pas toujours valeur de vérité.
02:44 Et bien souvent, c'est parfois le contraire qui est vrai.
02:46 Certes, alors, samedi, il y avait du monde.
02:48 Éric Soti, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Gérard Lachet,
02:51 Olivier Marlex pour entourer la candidature de François-Xavier Bellamy.
02:55 Bruno Retaillou était excusé.
02:56 Mais où sont les autres ?
02:57 Valérie Pécresse, David Lysnard, par exemple.
02:59 Et puis, regardez aussi comme cette unité de façade se fissure bien vite.
03:02 Par exemple, Xavier Bertrand, qui avait déjà tiré à boulet rouge sur Laurent Wauquiez.
03:07 Laurent Wauquiez qui était celui qui avait choisi François-Xavier Bellamy
03:09 la première fois pour être tête de liste aux Européennes.
03:12 Xavier Bertrand a attendu patiemment la fin du discours d'Éric Soti
03:15 pour venir s'asseoir, pour ne surtout pas être filmé
03:17 en étant obligé d'applaudir Éric Soti.
03:19 On voit bien donc qu'au sein du Parti des Républicains,
03:22 les dissensions sont encore plus fortes que jamais.
03:24 Laurent Wauquiez ne dit rien et attend en silence son heure.
03:27 Éric Soti fait ce qu'il peut, mais il n'a pas seul les épaules
03:30 pour lancer cette candidature.
03:32 Et puis, il y a les planqués de cette campagne qui espèrent dans l'ombre
03:34 l'échec de François-Xavier Bellamy pour lancer ensuite leur offensive.
03:38 Alors, je vous demandais si François-Xavier Bellamy était seul contre tous.
03:43 Il n'est pas seul. Il a été rejoint par du sang neuf, Céline Himard.
03:45 Et maintenant, le général Gomart, qui sont venus le rejoindre dans cette aventure.
03:50 Il y a du sang neuf avec ce pari qu'on peut continuer à faire de la vieille politique,
03:54 au fond, restaurer la vieille idée de la droite.
03:56 C'est sur ça que François-Xavier Bellamy fait campagne.
03:58 Contre lui et au sein de son parti, certains font le pari inverse.
04:01 Gardez les mêmes, mais essayez de disrupter la politique.
04:04 On verra quel pari est le gagnant.
04:06 [Musique]
04:09 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

Recommandations