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00:00 Le loup finira par s'installer en Dordogne. Le constat est clair et les éleveurs du département veulent s'y préparer.
00:06 La Chambre d'agriculture donne une réunion ce soir dans l'agglomération de Perigueux.
00:09 Deux éleveurs de la Drôme viendront témoigner. On en parle ce matin avec le vice-président de la Chambre d'agriculture, Louis de Bergevin.
00:16 Bonjour Yannick Francesse.
00:17 Bonjour.
00:17 Avant de parler du loup, je voudrais juste revenir sur le niveau de vigilance de la grippe aviaire qui redescend encore en France.
00:23 Il passe à négligeable aujourd'hui.
00:25 Ça veut dire qu'il n'y a quasiment plus de mesures de restriction pour les volailles. Vous vous dites quoi ?
00:30 Ouf, enfin c'est terminé, c'est dernier à nous.
00:32 C'est totalement ça. Non, c'est pas terminé. Nous sortons de la période critique.
00:37 Nous avons fait le pari de la vaccination, c'était le bon pari et nous n'avons pas eu d'abattage ni de cas dans le département.
00:43 Voilà, nous avons bien joué.
00:44 Vous dites que c'est pas terminé. Ça veut dire quoi ? On reste vigilant sur certaines choses ?
00:48 Notre inquiétude c'est que le virus peut circuler dans la faune sauvage, chez les oiseaux.
00:52 Et donc il peut revenir en Dordogne avec les migrateurs. Voilà, c'est pour ça que nous sommes toujours vigilants.
00:57 Le loup, donc, qui des éleveurs de la Drôme viennent parler ce soir de l'installation du loup, de la manière dont les éleveurs devront se protéger.
01:06 Il est déjà en Dordogne ?
01:07 Voilà, c'est bien le souci. En fait, un loup a été tué dans un poulailler à Saint-Léon-sur-Lille.
01:13 Un loup a été vu à Bouillac, près de Bellevès.
01:15 Il y a eu des attaques.
01:16 C'était quand ? C'est de...
01:18 Depuis 2015, le loup passe sur le département. Il y a eu des loups d'abattus dans le Lot, à proximité de la Dordogne.
01:25 Le loup est en Haute-Vienne, en Charente.
01:29 Et on nous ferait croire que les limites administratives du département empêcheraient le loup de venir dans le département.
01:33 Malheureusement, il est là et il va coloniser le département.
01:36 Donc l'intérêt de ces réunions, c'est des réunions faites par les éleveurs, pour les éleveurs, pour qu'ils s'habituent, qu'ils entendent ce qui va leur arriver plus tard.
01:45 Voilà, ça va changer toutes nos pratiques.
01:47 Les éleveurs de la Drôme vont leur raconter, eux, comment ils se sont adaptés face aux loups.
01:51 C'est quoi ce qu'il faut faire ? C'est quoi ce que devront faire les éleveurs ?
01:54 Alors, je ne sais pas si on s'adapte.
01:56 C'est un changement, ça remet en cause tous les élevages, toutes nos pratiques.
02:00 Aujourd'hui, en Dordogne, il y a un élevage qui est plutôt vertueux, avec des animaux qui sont dehors,
02:04 qui sont dehors même parfois toute l'année, ça s'appelle l'élevage de plein air.
02:07 Et avec le loup, tout ça est remis en cause.
02:09 Ce qui s'est passé dans les zones de montagne, c'est qu'on amène moins les animaux dans les alpages, etc.
02:15 Et on a tendance à les fermer en bâtiment, ou alors les éleveurs cessent leur activité.
02:19 En Dordogne, ce n'est pas possible.
02:21 On ne peut pas perdre plus d'éleveurs que nous en avons perdus.
02:24 Et nos animaux sont dehors toute l'année.
02:25 Donc, il va falloir trouver d'autres moyens de protection.
02:28 Il n'y a pas de solution ?
02:30 Ou il y en a, notamment les éleveurs de la Drôme, qu'est-ce qu'ils vont venir dire ce soir ?
02:36 Moi, ce que je veux que les éleveurs de Périgourdin entendent, c'est que le loup est là, le loup arrive.
02:43 Les éleveurs de la Drôme étaient dans cette situation il y a 7 ans.
02:47 Ils ont pris ça peut-être aussi un peu à la légère, ils ne se sont pas préparés à ça.
02:51 Et aujourd'hui, c'est des conditions terribles.
02:54 Et je veux qu'ils entendent les témoignages de ces éleveurs.
02:57 Et après, ils se feront un avis s'ils sont pour ou contre le loup.
03:00 Mais dans tous les cas, ça va changer nos pratiques.
03:02 Pour les éleveurs, un loup acceptable, ce serait juste un loup vegan.
03:06 Et malheureusement, ce n'est pas le cas.
03:08 France Bleu Périgord, il est 7h48.
03:10 Yannick Française, vice-président de la Chambre d'Agriculture est notre invité.
03:13 Il répond à vos questions, Louis de Bergevin.
03:15 On a souvent ce qui est utilisé, notamment dans les montagnes,
03:17 c'est les patous, ces gros chiens qui protègent les troupeaux.
03:20 On pourrait en voir de plus en plus en Ordonne ?
03:23 Oui, ce sont des chiens de protection.
03:25 Nous avons déjà commencé, parce qu'on sait que ça va être terrible.
03:28 Parce que c'est un chien qui n'est pas très sociable.
03:32 Dans le département, nous avons beaucoup de chemins de randonnée.
03:36 Et pour ces chiens-là, dès qu'un étranger approche du troupeau,
03:40 il devient agressif et va protéger son troupeau.
03:42 Et nous avons pléthore déjà de cas de morsure,
03:46 d'attaques sur des touristes ou des promeneurs.
03:49 Donc ça ne va pas être facile pour les éleveurs.
03:51 Ce que vous voulez, c'est que les éleveurs, avec la soie sensibilisée,
03:53 se mettent à réfléchir sur ce qu'ils doivent faire pour se préparer à l'arrivée du loup ?
03:59 Oui, moi je veux qu'ils entendent que tout va changer.
04:02 Et derrière, il va falloir peut-être avoir des chiens de protection,
04:05 il va falloir avoir peut-être des parcs de protection,
04:08 ou peut-être combattre plus fortement l'arrivée du loup.
04:11 Et j'aimerais bien être soutenu de ce côté-là.
04:13 Donc il faut qu'ils entendent que tout va changer.
04:15 Et c'est des éleveurs qui vont leur expliquer ce qu'ils vont subir.
04:18 Vous voulez aussi les mobiliser pour essayer de faire entendre au pouvoir public
04:22 qu'il faudrait des mesures selon vous pour que le loup ne s'installe pas en Dordogne ?
04:27 Oui, ce n'est pas compatible avec l'élevage.
04:29 Mais on a dépassé ce débat-là, puisque le loup est déjà présent sur le territoire.
04:34 Aujourd'hui, il fait peu d'attaques, et il va en faire de plus en plus
04:37 sur des petits agneaux, sur des vélages, sur les petits veaux, etc.
04:41 Donc il faut que les éleveurs anticipent tout ça.
04:43 Vous aimeriez qu'on l'empêche de s'installer, le loup ?
04:45 Nous ne pouvons pas pratiquer notre élevage tel que nous le pratiquons aujourd'hui avec un loup.
04:49 Moi je vous dis juste un loup vegan ou végétarien,
04:51 après le reste on ne peut pas accepter ça.
04:53 Oui, mais ce que vous dites, on a l'impression qu'on ne peut pas vraiment s'adapter.
04:58 Ce qu'il faudrait, la meilleure solution selon vous,
05:00 c'est qu'il n'y ait pas de loups en Dordogne, pas de loups qui viennent s'installer.
05:03 Donc que les pouvoirs publics mettent en place des choses.
05:06 Mais je vous disais que c'est très difficile de faire reconnaître à l'État
05:10 que le loup est déjà présent.
05:12 Ils ont constaté qu'il y avait des attaques,
05:15 mais officiellement le loup n'est pas en Dordogne,
05:17 parce que derrière, ça ne donne pas droit à des indemnisations
05:20 s'il y a des attaques sur nos animaux.
05:22 Donc tout ça va changer, il faut placer des brigades loups, etc.
05:27 Il faut faire des tirs, des farouchements.
05:29 Donc c'est très très complexe pour un éleveur d'entendre tout ceci.
05:32 - Il n'y a que des éleveurs ou il y a les pouvoirs publics, les autorités
05:35 qui seront présentes aussi à la réunion ce soir ?
05:37 - Non, là ce sont des réunions faites par les éleveurs, pour les éleveurs.
05:40 Je veux vraiment qu'ils entendent ce que ça engendre sur leur exploitation.
05:43 - Merci beaucoup Yannick Francesse, vice-président de la Chambre d'agriculture de Dordogne.
05:47 Et je rappelle, cette réunion pour les éleveurs sur la prédation du loup,
05:50 c'est ce soir à 20h au pôle interconsulaire de Coulonier-Chamier.
05:53 Merci d'être venu sur France Bleu Périgord ce matin.