C’est une spécialité française, on estime que l’Hexagone en compte plus de 450 000. Un nouvel arrêt de la cour administrative d’appel de Marseille reconnaît que tous les ralentisseurs, dos d’ânes, gendarmes couchés et autres coussins berlinois doivent respecter les mêmes règles. « Une première ! » juge maître Patrick Gaulmin qui défend l’association Pour une mobilité sereine et durable (PUMSD).
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00:00 Sur cette route départementale, les automobilistes ne peuvent pas le rater.
00:04 Ce dodan incite les conducteurs à lever le pied, mais ces ralentisseurs ne font pas l'unanimité.
00:10 -C'est souvent celui-là par exemple ou il y en a d'autres ailleurs qui sont trop haut, qui dépassent les 10 cm.
00:15 -Moi je mets au défi tous les gens à passer à 30 km/h sur le dodan là, avec leur voiture.
00:20 -Je pense qu'au bout de 15 jours, ils vont avoir beaucoup de problèmes sur les cardans et les amortisseurs.
00:24 Les ralentisseurs, une spécialité française, dans l'Hexagone, on en compte plus de 450 000.
00:30 Ils doivent être installés sur des routes limitées à 30 km/h, sont interdits sur des voiries empruntées par des transports publics
00:37 et ne doivent pas dépasser les 10 cm de hauteur.
00:40 Mais selon certaines associations, 75% de ces 450 000 ralentisseurs en France ne seraient pas au Nord.
00:47 -Il y a incontestablement du ménage à faire.
00:48 Je pense qu'il y a d'autres façons, si vous voulez, d'aménager la voirie pour faire en sorte que les automobilistes ralentissent.
00:59 Un nouvel arrêté a été pris par la Cour administrative d'appel de Marseille.
01:03 Créant une jurisprudence, dorénavant, les nouveaux ralentisseurs installés en France devront respecter à la lettre la réglementation.
01:11 -Alors justement, c'est quoi la réglementation ?
01:13 -Quelle est la réglementation ?
01:14 -La réglementation est prévue par un décret. Elle prévoit notamment que ces ralentisseurs, comme ça a été dit dans le reportage,
01:20 ne doivent pas dépasser 10 cm de hauteur, 4 mètres de longueur.
01:25 Et c'est après tout l'ensemble de la réglementation sur l'implantation même du ralentisseur,
01:31 notamment dans des zones 30 obligatoirement, pas de passage piéton sur le ralentisseur,
01:36 pas de transport collectif qui traverse le ralentisseur.
01:40 Il ne doit pas être un élément d'insécurité routière, donc pas de support glissant notamment, etc.
01:47 Et cette jurisprudence donc impose désormais aux maires de respecter ce décret
01:52 et de mettre fin à cette folie de tous les ralentisseurs que l'on voit malheureusement partout.
01:57 -Parce qu'ils ont été construits dans une relative anarchie, c'est ce que vous voulez dire ?
02:00 -Oui, complètement. En fait, les maires souvent ont été amenés à construire des éléments qui, au départ,
02:07 effectivement sont là pour protéger les piétons, les usagers vulnérables, pour faire ralentir les véhicules.
02:13 Mais ces ouvrages se transforment en éléments d'insécurité. Il y a des nuisances multiples.
02:18 On l'a vu, casse matérielle, préjudice corporel pour parfois, vous avez des cyclistes, des motards qui chutent
02:25 quand ils traversent ces ouvrages, des fissures sur les maisons, des problèmes de pollution et des problèmes de nuisance.
02:31 Lorsqu'ils sont mal construits, vous avez les maisons, les ouvrages qui sont à l'aplomb de ces ralentisseurs
02:38 qui vont présenter un certain nombre de fissures sur les murs, sur les façades, en raison notamment des vibrations.
02:44 -Mais pardon, c'est quand même bon pour la sécurité routière ou vous dites que c'est pas bon pour la sécurité routière ?
02:48 -C'est bon pour la sécurité routière lorsqu'ils sont aux normes. Lorsqu'ils ne le sont plus, ils deviennent des ouvrages d'insécurité routière.
02:55 -Donc la jurisprudence va obliger les maires à les détruire, ceux qui ne sont pas aux normes ?
02:59 -Alors cette jurisprudence, je suis l'un des avocats de cette association, elle n'est pas définitive au sens où on va porter devant le Conseil d'Etat
03:07 la problématique de tous les ralentisseurs qui sont aujourd'hui installés. Pour l'instant, la Cour administrative n'impose pas la destruction
03:16 de ces ralentisseurs pour des raisons certainement liées au coût, à l'intérêt que représentent ces ralentisseurs,
03:23 mais en tout état de cause, cela veut dire que dorénavant, un maire ne peut plus installer un ralentisseur hors normes.
03:30 A défaut, ce ralentisseur serait détruit par une décision judiciaire à venir.
03:36 -Parce que si il faut détruire ceux qui sont illégaux, c'est-à-dire les trois quarts, ça va coûter un bras ? 7 milliards ?
03:42 -Alors ça coûte aussi cher de le détruire que de le construire. Un ralentisseur, ça coûte entre 7 500 euros pour les plus simples,
03:48 jusqu'à 150 000 euros, parce qu'il y a des ouvrages, il y a des études d'impact, il y a un certain nombre de prestations avec des entreprises de BTP
03:58 qui interviennent, donc ça coûte très cher à construire et ça coûte très cher à détruire.
04:02 -Mais en respectant les règles que vous avez rappelées au début, on peut dire que ces ralentisseurs sont quand même efficaces pour la sécurité routière ?
04:10 -Sans aucun doute, évidemment. C'est une alternative à d'autres signalisations comme le feu stop, le feu rouge.
04:16 Mais la problématique, et on l'a démontré avec des études précises, notamment par exemple en termes de pollution, un ralentisseur,
04:23 ça a un impact en termes de pollution, c'est plus 25% de pollution. Parce que quand le véhicule freine, ralentit et réaccélère,
04:30 il pollue davantage que s'il ne s'arrêtait pas. Tout ça c'est documenté. Nous ne sommes pas totalement opposés à ces ouvrages,
04:38 mais nous luttons contre ces dispositifs qui sont illégaux. Lorsqu'ils respectent les règles, il n'y a pas de problème, bien évidemment,
04:47 mais les règles doivent être respectées, y compris par les collectivités territoriales.