Marine Le Pen est la première invitée ce lundi d’un nouveau rendez-vous sur BFMTV et RMC, le "Face à Face et vous". Durant près d’une heure, elle répond aux questions d’Apolline de Malherbe, mais aussi des auditeurs et téléspectateurs.
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00:00Un témoignage c'est celui de Grégoire. Grégoire il m'a appelé au 32 16 il y a dix jours sur RMC pour raconter son changement de prénom.
00:10Il se fait donc désormais appeler Grégoire mais il avait à l'origine un prénom à consonance maghrébide, il dit « Arabic ».
00:17Écoutez ce qui lui est arrivé lorsqu'il s'est présenté pour Desemplois.
00:21Au début de ma carrière, je passe un entretien quand j'ai une vingtaine d'années, ça se passe super bien, j'en rencontre un, j'en rencontre deux
00:27et finalement j'encontre le patron de la boîte. Avec le patron de la boîte ça se passe bien et une fois qu'on arrive à la fin,
00:33il me demande « mais votre nom, c'est de quelle origine ? » et je lui dis, et il lève les yeux, il me regarde et il me dit
00:39« ah mais on vous a pas dit, on est une boîte anti-jeunes nous, au revoir monsieur ».
00:44Et là ça vous détruit en fait. Comment vous voulez vous construire sans la haine de tout ce qui vous entoure ?
00:50Moi c'est les livres qui m'ont sauvé, c'est le fait d'avoir un père qui était super intelligent et qui m'a dit
00:55« t'arrête pas ça mon fils, continue et t'inquiète pas, la France elle est plus grande que ça, la France c'est pas que ces gens-là ».
01:03Qu'est-ce que vous dites à Grégoire Marine Le Pen ?
01:05Je trouve que son témoignage est triste, il y a aussi la conséquence je pense de l'irresponsabilité de nos gouvernants,
01:12c'est-à-dire qu'à un moment donné, on est dans un pays qui s'est laissé fracturer, qui s'est laissé diviser,
01:22qui subit les conséquences d'une forme de communautarisme en réalité dans notre pays,
01:25alors que justement la promesse de la France c'était précisément d'offrir les mêmes chances à tout le monde,
01:31quelle que soit l'origine, quel que soit le prénom, à partir du moment où on était français, on devait pouvoir être traités partout pareil.
01:41Mais pour vous Marine Le Pen, vous pensez d'abord et tout de suite à la question des gouvernants,
01:46c'est pas l'employeur de Grégoire qui à l'époque justement ne s'appelait pas Grégoire,
01:51que vous voulez vous adresser aussi ?
01:53Si, ça peut être son employeur, mais moi j'aspire à des responsabilités où je veux pouvoir influer sur le pays.
02:01Donc je pense qu'aujourd'hui on a mis en place une immigration massive, une immigration dérégulée,
02:09qui fait qu'on arrive à une forme d'amalgame, j'en suis consciente,
02:14je sais très bien d'ailleurs qu'il existe des Français d'origine étrangère qui souffrent de cela,
02:19qui souffrent de cette image-là, qui a donné, il faut bien le dire, cette nouvelle immigration massive
02:28et parfois, en son sein, irrespectueuse du pays.
02:33Je le regrette profondément, mais encore une fois je pense que c'est de la faute,
02:38bien sûr individuellement de ce chef d'entreprise, mais de nos gouvernants.
02:43Mais ce chef d'entreprise, il n'est pas non plus la majorité,
02:46parce que je vous rappelle quand même qu'à une époque, on a mis en place le CV anonyme.
02:53Là le problème ce n'est plus le CV, là le problème c'est qu'au bout de trois entretiens, il est face à l'employeur.
03:04Il n'est plus temps d'être anonyme.
03:07Et au fond d'ailleurs le fait de changer son prénom et de se faire appeler Grégoire, c'est une manière d'anonymiser son CV.
03:12Mais c'était toute la stupidité du CV anonyme, parce qu'il fallait aussi alors l'entretien d'embauche avec une cagoule.
03:18Donc c'était ridicule.
03:20Mais il n'en demeure pas moins qu'on s'est rendu compte qu'en mettant en place un CV anonyme,
03:25il y avait moins de gens, par exemple, de jeunes d'origine étrangère qui étaient pris par les employeurs.
03:33Comment ça peut être pire ?
03:34C'était pire parce qu'il y a pas mal d'employeurs qui ont envie de leur donner leur chance à des jeunes qui sont d'origine étrangère
03:40et qui manifestent l'envie de travailler, de faire des études.
03:45Et en réalité, ils se sont rendu compte que c'était pire.
03:48Est-ce que vous auriez du dire à Grégoire que si un jour vous revenez, vous accédez au pouvoir, il pourrait reprendre son prénom ?
03:56Est-ce que vous lui dites reprenez votre prénom, c'est votre origine ?
03:58Non mais moi je vais lui dire, je n'ai pas à choisir les prénoms des gens.
04:01Vous voyez, ça ne fait pas partie de mes attributions.
04:04Mais je vais lui dire qu'avec la politique que je vais mener, on va clairement dans l'esprit de tous séparer le bon grain de l'ivraie.
04:11C'est-à-dire que les gens qui seront sur le territoire national, les gens qui auront obtenu la nationalité française
04:17seront des gens qui méritent la nationalité française et tout le monde le sera.
04:21Et donc, on n'aura pas de personnes qui pourront nous douter des qualités et des mérites de ceux à qui on a accordé la nationalité française.
04:33Merci à vous.