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Apolline de Malherbe reçoit Marine Le Pen, députée réélue Rassemblement National du Pas-de-Calais, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 4 juillet 2024.

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Transcription
00:00Il est 8h30 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Marine Le Pen.
00:04Bonjour.
00:04Merci d'être présente ce matin pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes députée, puisque vous avez été réélue dès le premier tour, députée du Pas-de-Calais.
00:12Est-ce que vous êtes en train de perdre ? Est-ce que le RN vainqueur du premier tour pourrait perdre au deuxième ?
00:18Moi je pense qu'il y a encore la capacité d'avoir une majorité absolue.
00:23Je pense pour peu que les électeurs, dans un ultime effort, viennent pour obtenir ce qu'ils souhaitent.
00:31Et que ceux qui ne se sont pas déplacés, car il y en a, il y a quelques millions d'électeurs du second tour de la présidentielle, par exemple,
00:38qui se sont abstenus et à qui je viens de dire, venez, parce que c'est vraiment le moment important pour opérer cette bascule,
00:47pour obtenir un changement de politique dans l'ensemble des domaines qui aujourd'hui vous font souffrir.
00:53Mais il est sûr, et je ne vais pas dire le contraire, que l'opération de désistement massif qui a été faite avec cette nouvelle alliance,
00:59ce nouveau, nouveau Front Populaire, avec la Macronie, les LR, LFI, les Verts, les socialistes, a pour but, et on le sait, ils le disent d'ailleurs,
01:10d'empêcher le RN d'avoir une majorité absolue.
01:14D'empêcher effectivement le RN d'avoir une majorité absolue et constituer peut-être ce qui commence à apparaître comme une coalition,
01:22certains disent arc-en-ciel, certains disent majorité de coalition, alliance de circonstances.
01:27L'idée, c'est une alliance anti-RN qui formerait une sorte de coalition qui pourrait aller du parti socialiste à LR.
01:37Le Figaro croit savoir qu'Emmanuel Macron travaille à cette hypothèse de travail.
01:44Et d'ailleurs, hier, lorsque Benjamin Duhamel demandait à Gabriel Attal s'il allait remettre sa démission dimanche soir,
01:51il ne répondait pas sous-entendu, ça peut encore durer un peu.
01:54Comment vous voyez cette alternative à votre proposition de majorité ?
01:58C'est le grand rêve d'Emmanuel Macron en fait, le parti unique qui va de la France insoumise au LR.
02:05Mais ce parti unique, c'est le parti de ceux qui veulent conserver leur place en réalité,
02:08qui veulent conserver le pouvoir contre la volonté du peuple.
02:10Et quel va être le projet ? Parce que moi, j'ai vu à l'Assemblée nationale, c'est LFI qui domine.
02:16Il ne faut pas rêver, parce qu'ils sont les plus violents, parce qu'ils sont les plus agressifs,
02:22en réalité, ils pèsent sur les autres et les autres se soumettent à leur volonté.
02:27Donc c'est le programme de M. Mélenchon qui va être mis en œuvre.
02:32Le programme d'ailleurs commun au PS, à LFI, c'est quoi ?
02:36C'est la suppression de la loi anti-squad, c'est-à-dire la disparition de la propriété privée.
02:41C'est le statut de réfugié climatique avec 38 millions de personnes potentiellement
02:45qui pourraient arriver en demandant l'asile.
02:47C'est la régularisation de l'ensemble des clandestins.
02:50C'est l'Union soviétique économique, parce que pardon, enfin, impôts confiscatoires,
02:55plus Exit Tax, qui est en fait une taxe où on vous prend tout si jamais vous voulez partir,
03:00plus le vol de l'épargne telle qu'il a été exprimée par Mme Rousseau,
03:04parce que Mme Rousseau, elle, elle dit on va régler le problème de la dette,
03:07on va voler l'épargne des Français. Voilà, il y a de l'épargne.
03:10Non seulement elle le dit évidemment, elle le dit évidemment pas comme ça.
03:13Et on ne peut pas imaginer que ce programme-là soit un programme d'alliance avec Emmanuel Macron.
03:18Elle dit il y a 6 000 milliards d'épargne des Français, la dette c'est 3 000 milliards.
03:24Voyez, on a la solution.
03:26Excusez-moi, je ne vois pas ce que c'est d'autre que le vol de l'épargne des Français.
03:29Et sur la question d'un gouvernement technique, là pour le coup,
03:32c'est mes confrères, toujours très bien informés du journal l'Opinion,
03:35qui croient savoir ce matin qu'Elysée envisage un nouveau Conseil des ministres lundi matin
03:39pour gérer les affaires courantes et peut-être une prolongation du gouvernement actuel
03:43en gouvernement technique qui gère.
03:47Je ne suis pas sûre que lundi matin, le Conseil des ministres soit pour gérer les affaires courantes.
03:50Parce qu'en général, c'est le mercredi.
03:51Voyez, il n'y a pas de raison que ce soit lundi matin, il y a peut-être d'autres raisons.
03:54C'est-à-dire qu'est-ce que vous voulez dire ?
03:56Vous redoutez ce que vous avez appelé un coup d'État administratif ?
04:00Mais nous le serons.
04:02Dites-nous, qu'est-ce que vous avez en tête ?
04:04Je pense que le fait d'avoir parlé d'un certain nombre de changements,
04:07encore une fois je m'exprime très clairement auprès de ceux qui nous écoutent,
04:10qu'il y ait des changements de préfets, qu'il y ait des gens même qu'on recase,
04:15bon, a priori, ça ne me choque pas outre mesure des directeurs de cabinet
04:19à qui il faut bien trouver une échappatoire
04:21quand potentiellement une alternance se dessine après les élections.
04:27Mais que l'on change des postes qui n'étaient pas prévus d'être changés
04:32dans le but d'empêcher ceux qui peuvent vous remplacer
04:38de mener la politique qu'ils veulent mener,
04:40parce que c'est la politique que les Français qui ont voté pour eux veulent mener,
04:45je trouve qu'on dépasse là, honnêtement, en termes d'ambition.
04:48Mais ça n'est pas le cas.
04:50Alors Dieu merci, ça n'est pas le cas, ça n'a pas été le cas
04:52parce que je pense que médiatiquement cette information est sortie.
04:57Le fait vous-même d'avoir dit il ne serait pas acceptable
05:00qu'avant le Conseil des ministres, vous pensez que c'est la raison pour laquelle
05:03Emmanuel Macron ne l'a pas fait mais il avait prévu de le faire ?
05:05Il ne l'a pas fait, n'y passons pas trois heures, c'est pas fondamental.
05:09Mais alors attendez, quand vous dites lundi matin
05:11Conseil des ministres pour gérer les affaires courantes
05:13et que vous me dites que ce n'est pas pour gérer les affaires courantes ?
05:15Je le trouve étonnant quand même, ça ne vous étonne pas
05:18qu'il y ait un Conseil des ministres un lundi matin ?
05:20Il y a quand même aussi une question qui est la question du maintien de l'ordre,
05:22c'est-à-dire que si on en croit Emmanuel Macron lui-même,
05:25il y a un risque de guerre civile potentielle dimanche soir,
05:28il faudra bien que quelqu'un gère l'ordre dans ce moment de transition.
05:31Oui, ce n'est pas un ministre de l'intérieur,
05:33je ne suis pas sûr que le ministre de la transition écologique
05:37ait quelques influences sur le maintien de l'ordre.
05:39Donc aucun besoin d'un Conseil des ministres lundi matin ?
05:41Honnêtement, ça n'a pas d'importance,
05:43ce n'est pas ça qui, je crois, va déterminer le vote de dimanche.
05:46Ce qui va déterminer le vote de dimanche,
05:48c'est le choix qui est celui des Français aujourd'hui,
05:52c'est-à-dire un choix du bourbier,
05:56c'est le bourbier en réalité,
05:58ou le choix d'une majorité absolue pour le Rassemblement national
06:03qui lui permette de mettre en œuvre une politique.
06:06C'est ça le choix que les Français ont aujourd'hui.
06:09Et encore une fois, avec une alliance qui est une alliance contre nature.
06:14Je veux dire, quand j'entends M. Édouard Philippe appeler à voter communiste,
06:17quand j'entends la France insoumise appeler à voter Darmanin,
06:21ou Mme Borne,
06:24oui, évidemment qu'il y a,
06:27ou même la Macronie appeler à voter pour Raphaël Arnault,
06:30Antifa, qui a été condamnée pour violences en Réunion,
06:35il y a un moment où les Français se disent,
06:38mais quel est leur objectif à part conserver encore une fois le pouvoir
06:42en tentant de manœuvrer cette élection ?
06:46Est-ce qu'Emmanuel Macron lui-même,
06:48en cas de difficile majorité qui se dégage,
06:51pourrait rester au pouvoir ?
06:54Mais s'il souhaite rester au pouvoir,
06:56et la Constitution lui permet de rester au pouvoir,
06:59de toute façon l'Assemblée ne pourra plus être dissoute pendant un an.
07:03Donc la question c'est,
07:06est-ce qu'on donne encore une fois un gouvernement à la France ?
07:09Donc vous n'envisagez pas le scénario où Emmanuel Macron démissionne,
07:12vous ne le demanderez pas ?
07:13Est-ce qu'on donne un gouvernement RN à la France ?
07:15Parce que c'est le seul qui est en capacité d'avoir une majorité absolue.
07:18Les autres ne peuvent pas avoir de majorité absolue,
07:20ni les uns ni les autres.
07:21Ou est-ce que c'est un bourbier,
07:23où le pays va être paralysé,
07:25et où donc tous les problèmes vont s'aggraver ?
07:27Parce que si vous n'apportez pas de solution au problème,
07:29si vous ne changez pas la manière dont ces problèmes sont gérés,
07:32alors par définition ils s'aggravent.
07:34L'immigration clandestine,
07:36l'insécurité qui devient absolument épouvantable,
07:40l'aggravation de la dette,
07:42les défaillances d'entreprise,
07:44et j'en passe et des meilleurs.
07:46Et moi, très honnêtement,
07:48perdre un an pour le pays encore,
07:50encore une fois j'en appelle aux Français.
07:52Ils ont la possibilité, dimanche,
07:55d'avoir un gouvernement
07:58qui sait où il va,
08:00et qui sait comment il doit y aller.
08:02Marine Le Pen, est-ce que vous avez compté
08:04le nombre des candidats
08:06que vous allez être obligés de virer pour des propos
08:08ou des attitudes racistes ?
08:09D'abord, virer,
08:11ça c'est la commission des conflits
08:14qui prend la décision.
08:15Je reprends le mot de Jordan Bardella hier,
08:17qui disait « il sort ».
08:18Oui, parce que celui-là, oui.
08:21Mais si vous voulez,
08:22la commission des conflits,
08:23elle va être saisie d'un certain nombre de cas.
08:25En général, honnêtement, elle tape dur.
08:27Elle n'est pas trop laxiste,
08:28la commission des conflits du Rassemblement National.
08:30Je m'imagine que vous avez regardé combien...
08:32Parce que nous, on n'arrive plus à compter, en vrai.
08:35Honnêtement, il y en a beaucoup.
08:36Oui, mais écoutez, non,
08:37parce qu'il y a des propos qui sont inadmissibles
08:39et qui, très certainement, entraîneront des sanctions.
08:42Il y a aussi des propos, pardon,
08:43mais qui sont des maladresses.
08:45Vous pensez à quoi, ça ?
08:46Qu'est-ce qui est une maladresse ?
08:47Je pense, par exemple, à la jeune femme
08:49à qui on met un micro ou une caméra.
08:51Ce sont des braves gens
08:53qui voient arriver, pardon,
08:55les grands inquisiteurs de la presse.
08:56Vous parlez de la candidate
08:58Mayennaise qui répond à un journaliste local.
09:01Ce ne sont pas les grands inquisiteurs de la presse.
09:03Et qui dit que son ophtalmo...
09:05C'est ça que vous pensez ?
09:06Vous ne croyez pas que c'est une maladresse ?
09:08On vous dit...
09:10Justifiez-nous que vous n'êtes pas...
09:11Non, mais pardon.
09:12Ça, c'est la jeune fille qui voit arriver
09:13le grand inquisiteur pendant la chasse aux sorcières.
09:15Expliquez-nous, dites-nous que vous n'êtes pas...
09:17Montrez-nous, prouvez-nous que vous n'êtes pas sorcière.
09:20Comment on fait la preuve d'un fait négatif ?
09:22Prouvez-nous que vous n'êtes pas raciste.
09:24C'est vrai que c'est maladroit,
09:26du moment qu'elle sort.
09:27Mais objectivement,
09:28ce n'est pas une preuve de racisme.
09:30On ne peut pas lui reprocher
09:32une maladresse, une méconnaissance...
09:36Au-delà de ça, d'ailleurs, le RN a dit
09:37qu'elle souffrait de problèmes neurologiques.
09:39Ce sont des braves gens.
09:41Ce sont des braves gens.
09:43Ce sont des braves gens qui se présentent
09:45parce que l'Assemblée nationale,
09:46elle doit être à l'image de la France.
09:48Pas à l'image de Sciences Po.
09:50Pas à l'image de l'ENA.
09:51Elle doit être à l'image de la France.
09:53Il faut qu'il y ait des infirmières,
09:54des ingénieurs,
09:55des employés, des salariés...
09:59Jordan Bardel a lui-même parlé
10:00d'une erreur de casting, quand même.
10:02D'accord, mais ça ne mérite pas d'être viré.
10:06Ça ne mérite pas d'être viré.
10:07Par exemple, Alibel,
10:08candidat également en Mayenne,
10:10qui a été condamné à de la prison pour...
10:12Vous ne parlez que de ça.
10:13Toute la France est au courant
10:15du moindre candidat
10:17qui a eu un propos
10:19qui était soit contestable,
10:21et encore une fois,
10:22le RN s'en saisira
10:24et s'en saisit déjà,
10:25soit maladroit.
10:27Tout le monde parle de ça.
10:28On ne parle même plus de politique.
10:30Quand vous le voyez hier soir,
10:31Marine Le Pen encore hier soir,
10:32l'un de vos candidats,
10:33le candidat RN dans Le Barin,
10:34qui parle à propos des propos
10:36de Jean-Marie Le Pen
10:37sur les chambres à gaz
10:38comme dans un détail de l'histoire,
10:39que ce n'était pas si grave,
10:40que ce n'était pas une remarque antisémite.
10:41Mais enfin, il sait très bien
10:42que ce n'est pas ce que pense le mouvement.
10:44Et il le sait pertinemment.
10:46Donc il le fait contre votre camp.
10:47Il le sait pertinemment.
10:48Puisque, vous savez très bien,
10:50les décisions que j'ai été appelées à prendre...
10:52Il le pense, peut-être, tout simplement.
10:53Eh bien, parfait.
10:54Parce que ce n'est pas un problème
10:55que vos candidats y pensent.
10:56Eh bien, s'il nous l'avait dit,
10:57s'il nous l'avait dit...
10:58Ce n'est pas pire.
10:59Mais s'il nous l'avait dit,
11:00nous ne l'aurions pas investi.
11:01Voilà.
11:02C'est aussi simple que ça.
11:03Mais vous voyez, madame,
11:04il a eu raison, Jordan Bardella,
11:06hier soir, de rappeler
11:07que ce qui est très important,
11:08c'est de voir comment un parti politique
11:10réagit quand il est face à ça.
11:13Encore une fois, il a raison,
11:15des moutons noirs, il y en a partout.
11:16Même dans la presse.
11:18Même dans la presse.
11:19Il y a des journalistes...
11:20On ne se présente pas aux élections.
11:23On ne prétend pas gouverner la France.
11:26Vous vous exprimez des positions, etc.
11:29Tout à fait.
11:30Donc, comment on réagit ?
11:31On réagit tout de suite.
11:33Et on réagit, encore une fois,
11:35sans laxisme et durement.
11:36Moi, en face, je suis navrée de vous dire
11:39que je vois des mouvances politiques,
11:43les filles, les verts,
11:45qui couvrent des comportements
11:48qui sont inadmissibles,
11:50qui devraient entraîner
11:51l'expulsion immédiate de ces candidats.
11:54Et des grands dirigeants,
11:55comme M. Coquerel,
11:56il vient vous dire que le clip de rap,
11:59qui est un concentré de violence,
12:03d'appel au meurtre,
12:04d'appel aux violences contre les femmes,
12:06d'antisémitisme,
12:08d'appel aux violences contre la police,
12:11tout y est.
12:12Il coche toutes les cases.
12:13Lui, il dit, ah non, mais c'est ça.
12:15Mme Tondioli, hier, nous explique,
12:18c'est le féminisme vert,
12:19c'est le nouveau truc.
12:20Oui, mais c'est du rap, c'est comme ça.
12:23Elle dit qu'elle condamnait les propos,
12:25c'est moi-même qui l'ai interrogée.
12:26Le rap, c'est dur avec les femmes,
12:27mais ce sont des artistes.
12:29Elle parle de culture ou de code du rap,
12:33mais elle dit aussi qu'elle condamne ces propos.
12:35Ce qu'il y a, c'est que ce ne sont pas des candidats.
12:37C'est-à-dire que là, c'est des rappeurs
12:38qui décident de les soutenir.
12:39Et Mme Rima Hassan,
12:40ce n'est pas une candidate
12:41qui explique que dans les prisons israéliennes
12:44les Palestiniens sont violés
12:46par les chiens de l'armée israélienne.
12:48Elle dit que l'armée israélienne
12:50a propagé une fake news
12:52sur le fait que l'armée israélienne
12:54aurait entraîné des chiens.
12:56D'accord, et personne n'a rien dit.
12:58M. Mélenchon, M. Mélenchon,
13:00je ne vous parle pas des journalistes,
13:02je vous parle de la direction du mouvement.
13:05La direction du mouvement n'a pas condamné
13:07les propos de Rima Hassan
13:08et a même mis Rima Hassan
13:09aux côtés de Jean-Luc Mélenchon.
13:10Mais elle ne risque pas,
13:11parce qu'en réalité, elle couvre ces propos-là.
13:13Et quand vous entendez M. Mélenchon,
13:15je veux dire, qui explique que c'est rigolo
13:18de dire qu'un policier mort,
13:21c'est un vote en moins pour le RN,
13:23c'est rigolo,
13:24qui nous dit que l'antisémitisme est résiduel.
13:29Je veux dire, là pour le coup,
13:30ce n'est pas un candidat lambda,
13:32un brave candidat
13:33qui ne connaît pas les codes de la politique,
13:35c'est le dirigeant,
13:36celui qui prend la parole le soir du premier tour
13:38avec Rima Hassan et son keffier autour du cou.
13:42Je vous repose juste une question là-dessus,
13:44parce que je voudrais quand même savoir
13:45où est-ce qu'ils vont siéger ?
13:46C'est-à-dire que j'ai bien compris
13:48que vous réagissiez immédiatement,
13:50mais ils vont siéger où ?
13:51Vous avez vocation, dites-vous,
13:52à être présidente du groupe RN.
13:54Est-ce qu'ils resteront dans votre groupe ?
13:56Madame, la commission de conflit
13:59va décider de ça.
14:00Je vais vous donner un exemple.
14:01Vous voulez qu'on aille au fond des choses ?
14:02Allons-y.
14:03M. Katniss a été condamné
14:04pour avoir commis des violences contre sa femme.
14:06Tout à fait.
14:07Il a été mis à l'écart pendant 4 mois
14:09et puis il est revenu.
14:10Voilà.
14:11Et il avait même été investi candidat.
14:13C'est sous la pression médiatique
14:15quand il a été retiré.
14:16Nous, nous avons un député européen
14:18qui a été condamné pour violences
14:20contre sa femme.
14:21On l'a viré du groupe.
14:22Immédiatement.
14:23Viré.
14:24Pas mis de côté pendant 4 mois
14:26pour qu'il puisse revenir après.
14:27Viré.
14:28Et il n'a pas été réinvesti.
14:29Vous voyez la différence de comportement ?
14:31Voilà.
14:32Et c'est cela que je demande aux Français
14:34de juger.
14:35Et j'ai bien compris
14:36qu'ils ne siègeraient donc pas
14:37si la commission décide
14:38effectivement de les exclure.
14:40Ils ne siégeront pas dans votre groupe
14:42le gouvernement que vous voudriez constituer.
14:44Première question.
14:46Est-ce que le ministre des Affaires étrangères
14:48et le ministre de la Défense,
14:50si le RN obtenait la majorité,
14:52seraient choisis en accord
14:54avec Emmanuel Macron ?
14:55Est-ce que vous pourriez en discuter
14:56et décider ensemble ?
14:57Je n'ai pas à répondre à ces questions
14:59parce que je ne suis pas candidate
15:01au poste de Premier ministre.
15:02C'est Jordan Bardella.
15:03Non.
15:04Je m'imagine quand même
15:05que vous auriez votre mot à dire.
15:06Non.
15:07Je suis désolée de vous dire
15:08que dans les relations
15:09qui existeront
15:10entre le Président de la République
15:12et le Premier ministre,
15:13ça relève du Président de la République
15:15et du Premier ministre.
15:16Est-ce que vous estimez en tout cas
15:18que ça doit être fait en harmonie
15:20ou en bonne intelligence avec le Président ?
15:21Jordan Bardella a dit très clairement
15:22qu'il entendait,
15:24et je n'en doute pas évidemment,
15:27respecter l'intégralité des institutions.
15:30Mais le Président de la République
15:31doit aussi respecter
15:33la volonté du peuple français.
15:35Il ne peut pas envisager
15:37d'entraver en quelque sorte
15:39institutionnellement
15:40la volonté du peuple français.
15:42Le peuple français, il est souverain.
15:44C'est lui qui décide.
15:46Et si Jordan Bardella,
15:48demain, est Premier ministre,
15:50c'est parce que le peuple français
15:52l'aura mis à cette place,
15:53pas parce qu'il aura été nommé
15:54par un Président de la République.
15:56Ça lui donne une légitimité
15:58qui est une légitimité
15:59incroyablement importante.
16:01Mais vous avez dit à deux reprises
16:02au début de l'interview,
16:03vous avez dit
16:04« j'ai peur qu'il soit en train
16:05de nous empêcher ».
16:07Est-ce que ça veut dire
16:08que vous avez des informations,
16:10des précisions,
16:11que vous avez constaté
16:13que certaines choses
16:14étaient mises en place
16:15pour vous empêcher d'exercer ?
16:17Madame de Malherbe,
16:18est-ce qu'on peut essayer
16:19de voir la cohérence
16:20du comportement de M. Macron ?
16:24Comme Président de la République,
16:25il opère la dissolution
16:26de l'Assemblée nationale.
16:27Il revient donc au peuple
16:28en expliquant que
16:29quand il y a une crise,
16:30il faut revenir au peuple.
16:31Et dans le même temps,
16:33au bout de 15 jours,
16:35il cherche à empêcher en réalité
16:39les Français d'envoyer
16:41une majorité absolue
16:43au Rassemblement national.
16:45C'est quand même étrange
16:46comme comportement.
16:47Je veux dire,
16:48soit on revient au peuple
16:49et on laisse le peuple décider
16:50parce qu'il est majeur, le peuple.
16:52Il n'a pas de consignes à recevoir.
16:54On ne peut pas lui tordre
16:55le bras dans le dos
16:56comme le font encore une fois
16:57l'ensemble des partis
16:58qui ont retiré leur candidat.
17:00Parce qu'il traite le peuple
17:02comme des enfants,
17:04comme des mineurs.
17:06On a peur que vous votiez mal.
17:08Alors on va vous forcer
17:10à voter pour tel et tel candidat,
17:12même si vous ne partagez pas
17:14les options politiques.
17:15Parce que notre seul objectif,
17:17ce n'est pas un mieux pour la France.
17:19Ce n'est pas améliorer
17:20le pouvoir d'achat.
17:21Ce n'est pas régler
17:22le problème de l'insécurité.
17:23Ce n'est pas vous trouver un emploi.
17:26Le seul objectif
17:27de tous ces gens-là,
17:28c'est faire barrage
17:29au Rassemblement national.
17:30C'est la seule ligne
17:31de leur projet.
17:33Mais c'est contradictoire
17:34avec cette dissolution.
17:35Dans ces cas-là,
17:36il ne fallait pas faire
17:37de dissolution.
17:38Le père d'Emmanuel Macron
17:40s'est exprimé
17:41dans le Télégramme de Brest
17:43et il laisse entendre,
17:45je crois que c'était
17:46dans La République,
17:48pour dire qu'Emmanuel Macron,
17:50son fils, lui avait dit
17:51deux mois avant
17:52qu'il allait dissoudre.
17:53Ça change quelque chose pour vous ?
17:55Ça crée une autre hypothèse.
17:56C'est-à-dire ?
17:57C'est quoi l'autre hypothèse ?
17:58Ça crée une autre hypothèse.
18:00Ça crée peut-être l'hypothèse
18:01que la situation budgétaire
18:02et financière de la France
18:03est tellement mauvaise,
18:05tellement dramatique
18:06du fait, précisément,
18:07de la gestion d'Emmanuel Macron
18:09qu'il souhaitait
18:11ne pas en être comptable, peut-être.
18:14C'est peut-être ça.
18:15C'est d'ailleurs ce qui avait
18:16présidé, en réalité,
18:18à la dissolution décidée
18:19par Jacques Chirac.
18:20C'était parce que la France,
18:22et il le savait,
18:23ne pourrait pas remplir
18:25les critères de Maastricht.
18:26Peut-être que, en réalité,
18:28la situation est encore
18:30plus catastrophique
18:31que les chiffres
18:32que nous connaissons.
18:33On a vu que M. Le Maire
18:35repousse quelques dépenses
18:38à l'année prochaine.
18:39Mais la réalité,
18:40c'est que la situation
18:41de notre pays
18:42est terriblement périlleuse.
18:43Vous soupçonnez
18:44une forme d'utilisation
18:46de la dissolution
18:48officiellement politique,
18:49mais en réalité,
18:50pour ne pas avoir
18:51à rendre des comptes ?
18:52Je connais mon histoire politique,
18:53si vous voulez.
18:54Donc, je sais que
18:55ça a déjà été le cas.
18:56Ça a été dit, écrit, raconté
18:58que la dissolution
19:00opérée par Jacques Chirac
19:02était en réalité liée
19:04à des problématiques
19:05financières et budgétaires
19:06du pays.
19:07Aujourd'hui, la situation
19:08est bien plus...
19:09En même temps, vous l'avez demandé,
19:10la dissolution.
19:11Moi, je la demande
19:12parce que, encore une fois,
19:13je pense que le peuple
19:15doit s'exprimer
19:16quand il y a une crise politique.
19:17Mais il peut très bien
19:18décider la même chose,
19:19mais pour d'autres raisons.
19:20Le RN, c'est la cinquième colonne
19:23du poutinisme.
19:24Voilà ce que vient de dire
19:25Raphaël Glucksmann.
19:26Je vais vous dire,
19:27on s'est fait insulter
19:28de tous les noms.
19:29Ils ont raconté
19:30absolument n'importe quoi sur nous.
19:32Vous avez quand même vu
19:33comment se passe ce second tour.
19:35Je veux dire,
19:36le système qui gère très mal...
19:38On voit aussi
19:39que le Kremlin
19:40semble se réjouir
19:41de votre éventuelle arrivée.
19:43Non, mais moi,
19:44ce type de provocation
19:45de la part des Russes,
19:46etc.,
19:47je n'en suis pas comptable.
19:50Mais, honnêtement,
19:52la manière dont sont traitées
19:53les électeurs du RN,
19:54je vous le dis vraiment,
19:55avec beaucoup de sincérité,
19:59je trouve que dans une démocratie,
20:01c'est honteux.
20:02Parce que vous voyez,
20:03dans une démocratie,
20:04une démocratie,
20:05elle se mesure
20:06à la manière
20:07dont on traite l'opposition.
20:08Et cette violence dans les mots,
20:11cette mise au banc,
20:14la manière dont ils traitent
20:16les électeurs du RN,
20:18accusés de tous les mots,
20:20je trouve que c'est honteux.
20:22Et ça démontre
20:23que notre démocratie est malade.
20:24Et je peux vous dire une chose,
20:25on ne traitera pas...
20:26Enfin, là, c'est sur vous,
20:27ce n'est pas sur les électeurs.
20:28On ne traitera pas.
20:29Non.
20:30S'il n'y avait que moi,
20:31à la limite,
20:32moi, j'ai l'habitude.
20:33Non, non.
20:34C'est l'ensemble des électeurs
20:35du RN
20:36qui sont traités vraiment
20:38comme des parias.
20:40Et encore une fois,
20:41je trouve ça honteux.
20:42Je veux vous dire quelque chose
20:43et j'espère qu'on aura l'occasion
20:45d'en reparler rapidement.
20:46Un gouvernement RN
20:48ne traitera pas comme ça
20:49l'opposition.
20:50Voilà.
20:51Mais on a des divergences.
20:52Bien sûr,
20:53c'est le principe de la démocratie.
20:54Mais on ne traitera pas
20:55comme ça l'opposition.
20:56On ne lui mettra pas
20:57une cible dans le dos.
20:59On ne couvrira pas
21:00les agressions
21:01dont ils peuvent être victimes
21:04oralement ou, d'ailleurs,
21:07physiquement.
21:08On ne fera pas ça.
21:09Parce que, encore une fois,
21:10je crois, moi, fondamentalement,
21:14que notre démocratie
21:15peut être meilleure
21:16qu'elle n'est aujourd'hui.
21:17Physiquement, disiez-vous.
21:18Et il y a une rare violence
21:20dans cette fin de campagne.
21:22Plusieurs de vos candidats
21:24ont, d'ailleurs, eux-mêmes
21:25été victimes.
21:26C'est le cas de Hervé Breuil,
21:28qui est donc candidat
21:29sur la seconde circonscription
21:30de la Loire,
21:31qui a été violenté et injurié
21:32lors d'un tractage.
21:33Il a eu deux jours d'ITT.
21:34C'est le cas de Marie Dauchy,
21:35députée européenne
21:36et candidate aux législatives
21:37en Savoie,
21:38qui a écopé de huit jours d'ITT.
21:40Elle suspend même sa campagne.
21:41C'est le cas, hier soir,
21:42de Priska Thévenot,
21:43qui, si elle n'a pas été
21:44personnellement touchée,
21:45s'est retrouvée attaquée
21:46lors d'un collage d'affiches.
21:47Et deux des personnes
21:48qui étaient avec elle
21:49ont dû aller à l'hôpital.
21:50Il y a, d'ailleurs,
21:51quatre personnes qui seraient
21:52en garde à vue.
21:53Qu'est-ce que vous dites
21:54de tout cela ?
21:55J'ai dit que c'est terrifiant.
21:56Voilà, j'ai dit que c'est terrifiant
21:57qu'il y ait une ambiance,
21:58encore une fois,
21:59qui a été créée
22:00par l'extrême gauche.
22:01Je le dis.
22:02Il ne s'agit pas de...
22:03Enfin, il y a eu aussi,
22:04vous l'avez vu,
22:05le premier soir.
22:06Le soir des européennes,
22:07ce sont des sympathisants
22:08RN qui se revendiquent
22:09comme tels,
22:10qui ont agressé
22:11des homosexuels.
22:12Non, non, non.
22:13Ils ne se revendiquent pas comme tels.
22:14Ils ne se revendiquent pas comme tels.
22:15C'est ce qu'ils ont dit
22:16en garde à vue.
22:17Non, mais écoutez,
22:18ces gens-là,
22:19c'est les gens que j'ai virés
22:20il y a quinze ans.
22:21D'accord.
22:22C'est ce qu'ils ont dit
22:23en garde à vue.
22:24Il y a quinze ans.
22:25Voilà.
22:26Parce qu'encore une fois,
22:27je voyais bien les profils
22:28et le ménage,
22:29pour le coup,
22:30a été fait.
22:31Et même ces groupuscules,
22:32je vais vous dire,
22:33on en a demandé la dissolution.
22:34Depuis trois ans,
22:35nous demandons la dissolution
22:36de l'ensemble des groupuscules
22:38Est-ce que le rassemblement national
22:42perturbe les réunions
22:44de nos adversaires ?
22:45Jamais.
22:46Est-ce qu'il violente
22:47nos adversaires ?
22:48Jamais.
22:49Est-ce qu'il empêche
22:50les conférences de presse
22:51de nos adversaires ?
22:52Jamais.
22:53Est-ce qu'il manifeste
22:54contre le résultat
22:55des élections ?
22:56Jamais.
22:57Il faut regarder
22:58les choses en face.
22:59Vous accepterez
23:00le verdict des urnes.
23:01Mais vous plaisantez.
23:02Ça fait 50 ans
23:03qu'on accepte
23:04le verdict des urnes.
23:05Bon, il n'y a aucune difficulté.
23:06La droite et la gauche,
23:07elles manifestent,
23:08elles brûlent,
23:09elles cassent,
23:10elles violentent,
23:11elles intimident
23:12ses adversaires.
23:13Et ça,
23:14il va falloir que ça cesse
23:15parce qu'encore une fois,
23:16ça atteint au cœur
23:17la démocratie.
23:18Merci Marine Le Pen
23:19d'avoir répondu
23:20à mes questions
23:21ce matin.

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