L'avocat du policier mis en cause dans l'affaire Nahel, Laurent-Franck Liénard, parle de l'état psychologique du policier : «Il est très éprouvé psychologiquement parce qu'il a tué quelqu'un».
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00:00 - Alors ce policier, il ne faut pas oublier que c'est un homme qui a consacré sa vie à défendre les gens, à défendre la France et à défendre les gens.
00:07 Et du jour au lendemain, il s'est retrouvé devant un juge, d'abord en garde à vue, puis devant un juge, puis mis en détention.
00:14 - Ce qui nous avait choqué pour tout dire, et nous l'avions dit ici, que ce n'est pas la place d'un policier d'être en prison parce qu'a priori, il n'aurait pas quitté la France
00:24 et il aurait accepté d'être convoqué par tous les juges d'instruction. Mais ce n'est pas la question que je vous pose.
00:31 Moi, ce qui m'intéresse, c'est ce qu'il pense de ce qui s'est passé.
00:34 - Je vous donne son état d'esprit. D'abord, il a ce choc psychologique d'avoir été jeté en détention. Il en est sorti quatre mois et demi après, donc très éprouvé.
00:42 Il est très éprouvé psychologiquement parce qu'il a tué quelqu'un. Il n'avait jamais tiré sur quelqu'un. Il n'avait jamais lancé une grenade. Il n'avait jamais tiré au taser.
00:51 Ce policier n'avait jamais fait acte de violence. Il a tué quelqu'un. Et c'est extrêmement douloureux aussi. Mais il est combatif.
00:59 Il est combatif parce qu'il est persuadé qu'il n'avait pas d'autre choix. Il est droit dans ses bottes. Il sait ce qu'il a fait. Il sait pourquoi il l'a fait.
01:07 Et la reconstitution n'a pas permis du tout de mettre en exergue une quelconque faute, un quelconque défaut de perception de la réalité.
01:16 Mon client, il a perçu un danger. Il a perçu trois types de dangers différents et il a appliqué un tir parce qu'il n'avait pas d'autre choix.
01:22 Mais pourquoi il ne laisse pas, que dit-il ? Alors, ce qu'on lui posera une question très simple. Pourquoi vous ne laissez pas partir la voiture ?
01:30 Oui, c'est extrêmement simple. Effectivement, il aurait pu laisser partir la voiture. Cette voiture, elle manque d'écraser deux personnes quelques secondes avant.
01:37 Elle manque d'écraser une maman avec des enfants et elle manque d'écraser un cycliste. Mais vraiment, le cycliste, les deux motards disent tous les deux la même chose.
01:46 On a fermé les yeux parce qu'on a vu la percussion. On a vu qu'il allait le tuer. Et c'est passé. C'est passé par miracle.
01:52 Et ces cyclistes ont témoigné, j'imagine.
01:54 Ils vont témoigner si on les retrouve. En tout cas...
01:57 On ne les a pas retrouvés ?
01:58 Non, en tout cas, on a les vidéos. Donc, les vidéos, elles sont très nettes. On voit que ça passe à un cheveu, vraiment.
02:04 Donc ça, ce sont des éléments, effectivement, qui peuvent accréditer la défense de ce policier.
02:08 Les deux policiers avaient décidé que la voiture ne devait pas rentrer.
02:11 Mais lorsque la voiture, s'il laisse partir la voiture à ce moment-là, est-ce qu'il y a un danger immédiat à 5 mètres, à 10 mètres, à 20 mètres ?
02:18 Ou est-ce que c'est un danger potentiel de laisser la voiture filer dans les rues ?
02:23 C'est très simple. Cette voiture, vous avez vu où elle finit. Elle s'encastre dans un poteau. Ce poteau est sur la grande place de Nanterre, sur laquelle passe tout le monde.
02:33 Et est-ce qu'à ce moment-là, il y a quelqu'un ?
02:35 Il est 8 heures du matin, il y a tout le monde. Il y a énormément de gens.
02:38 Tout ça est avéré ?
02:39 Oui, tout cela est avéré.
02:40 C'est-à-dire que si la voiture part, nous sommes d'accord qu'elle est face 10 mètres ou 20 mètres plus loin à...
02:47 Une foule.
02:48 À une foule.
02:49 Mais c'est important de le dire, parce que moi, je ne connais pas le...
02:51 Une foule de gens.
02:52 Voilà, une foule de gens à vélo. Alors, c'est la très grande place de Nanterre, qui est devant la préfecture, qui donne accès au RER.
02:58 Il y a énormément de gens à 8 heures du matin. Il y a des gens qui emmènent leurs enfants à l'école.
03:02 Il y a des cyclistes, il y a des piétons. Et cette voiture vole si elle arrive sur cette place.
03:07 À aucun moment ce policier dit...
03:09 C'est très dur d'abord d'être policier, bien évidemment.
03:12 Je pense que personne ne peut imaginer la vie de ces policiers qui sont confrontés à une réalité,
03:20 qui tout simplement, parfois, peuvent, et on le comprend, ne pas avoir le bon geste, perdre leur sang-froid.
03:27 ♪ ♪ ♪
03:31 [SILENCE]