Fabien Vanhemelryck : «Les policiers étaient tous "Florian" parce que, malheureusement, ce qui est arrivé, aurait pu arriver à n'importe quel d'entre eux. [...] On ne peut pas dire qu'un policier est un meurtrier, c'est intolérable. On n'est pas des cow-boys.»
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00:00On peut franchement se poser la question si c'est pas une affaire politique, mais cette affaire a commencé dès le départ avec, rappelez-vous, les déclarations du président Macron.
00:07Il y avait même pas eu un concours, le jour même, il parlait d'impardonnable et inexcusable l'intervention.
00:13Donc oui, forcément, il y a quand même un souci, puis il y a un souci de surenchère, et le signal politique qui est donné derrière tout ça est catastrophique.
00:19C'est pour ça qu'on était forcément, dans tous les commissariats de France, en rassemblement très sobre, parce qu'en soutien évidemment à notre collègue Florian,
00:27mais là aujourd'hui, les policiers étaient tous Florian, parce que malheureusement, ce qui est arrivé aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre eux demain.
00:34– Ce que vous dites, c'est que vous n'êtes pas des meurtriers en puissance, que vous ne vous levez pas le matin en vous disant,
00:39tiens, aujourd'hui je vais tirer sur un jeune, c'est ça ? Mais en même temps, vous savez très bien que la justice va passer et doit passer.
00:45– Que la justice passe, qu'il y ait l'indépendance de la justice, c'est même pas le sujet, c'est d'ailleurs ce qu'on essaie de nous opposer.
00:49Il doit y avoir un procès, il y a eu une enquête, il y a un procès, il faut définir les responsabilités, il n'y a aucun problème là-dessus.
00:56C'est la réquisition qui ne va pas, c'est le terme meurtre, meurtre c'est quoi ?
00:59C'est donner volontairement la mort à un individu, en l'occurrence, dans cette affaire, à Naël, c'est ça qui est intolérable.
01:07On ne peut pas dire qu'un policier est un meurtrier, un policier est là pour protéger, sauver des vies,
01:11ils mettent leur vie en danger tous les jours, je vous rappelle que c'était lors d'un refus d'obtempérer,
01:15et malheureusement, ça s'est fini dramatiquement, mais de pouvoir penser ou essayer de faire penser que le collègue est un meurtrier
01:22et donc a commis un meurtre, ce n'est pas tolérable.
01:25Il y a eu plein d'affaires médiatiques qui ont été relayées par divers médias depuis des décennies.
01:30C'est la première fois qu'on parle de meurtre, c'est-à-dire qu'on aurait pu faire d'autres réquisitions,
01:36homicide involontaire, violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner, etc.
01:42Non, on a choisi le mot meurtre, ce n'est pas pour rien.
01:44Il a été mis en examen pour meurtre, précisément, et il a fait quatre mois et demi de détention, on le rappelle, votre collègue.
01:49Vous l'avez eu récemment au téléphone, il est dans quel état d'esprit ?
01:52On ne l'a pas eu au téléphone, on laisse son avocat gérer ça.
01:56Je crois que sur une autre chaîne, il a parlé de prisonnier politique.
01:59Il était chez nous hier.
02:01D'accord, il y a lui de s'exprimer à défendre le collègue, mais en dehors de ce cas, évidemment,
02:06on pense fort à lui et à sa famille, parce que là, il en a encore pour des années, malheureusement.
02:10Ce n'est pas près de se faire, la cour d'assises, on pense à tous les autres.
02:13Nos collègues, ils vont déjà à la peur au ventre, ils y vont avec une dangerosité de plus en plus accrue,
02:19et je crois que le citoyen doit comprendre que ce n'est jamais agréable de porter une arme.
02:23On n'a pas envie de sortir notre arme, on n'aime pas sortir notre arme.
02:26Si on la sort, c'est l'ultime recours, c'est forcément une obligation et on n'est pas des cow-boys.
02:31D'ailleurs, on dit toujours dans nos jargons, nous, que le policier,
02:34si durant toute sa carrière, s'il est sur le terrain et qu'il n'a jamais eu l'occasion de sortir son arme,
02:38c'est tant mieux et on se satisfait de tout ça.
02:41C'est pour ça que là, la réquisition, elle est vraiment, pour nous, intolérable.
02:45Les collègues, on a eu des centaines d'appels.