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Transcription
00:00 Le numéro 1 chinois qui appelle le vieux continent a demeuré.
00:04 Des partenaires, l'avenir de relations va en dépendre en partie des prochaines élections.
00:09 Ce sera le 9 juin ici en France et c'est un peu le grand flou pour les électeurs.
00:13 C'est en tout cas ce qui ressort du sondage Via Voice pour France 24, RFI, MCD, France Télévisions et Radio France.
00:20 Quelques exemples frappants.
00:21 45% des électeurs ne savent pas qui est Ursula von der Leyen.
00:25 82% des personnes interrogées sont incapables de citer le nom d'au moins un eurodéputé français.
00:31 Il y a du travail, travail d'explication, de pédagogie, d'information et on est là pour ça.
00:35 Bonjour Caroline de Cameron, vous êtes la chef du service Europe ici à France 24.
00:39 Et bonjour Christophe Préaut, directeur de la rédaction de toute l'Europe.
00:44 Caroline, commençons par les têtes d'affiches puisqu'on va voter en premier lieu pour des listes.
00:51 Les têtes de listes sont plutôt bien identifiées à l'extrême droite et à l'extrême gauche.
00:57 On va peut-être regarder le premier sondage qui nous intéresse.
01:00 On va d'ailleurs vous le donner.
01:01 C'est une incarnation.
01:03 62% des Français déclarent connaître la tête de liste du Rassemblement National, donc Jordan Bardella.
01:10 43% déclarent connaître celle de la France Insoumise, Manon Aubry.
01:15 41% celui du Parti Socialiste, donc M. Glucksmann.
01:20 40% celle de Renaissance, Valérie Ayé.
01:23 38% celle de Reconquête, Marion Maréchal.
01:27 36% les Républicains, donc François-Xavier Bellamy.
01:31 Et 32% les Verts, en l'occurrence les écologistes, c'est leur nom maintenant, de Marie Toussaint.
01:39 Alors ce qu'il y a de quand même très frappant, c'est que ce sont très bien identifiés les extrêmes.
01:45 En l'occurrence, évidemment, Jordan Bardella qui est loin devant en matière d'intention de vote,
01:52 et loin devant dans l'identification aussi, il a 30% d'intention de vote.
01:57 Donc il est 14 points devant les autres candidats.
02:00 Mais Marion Maréchal qui n'a que 6% d'intention de vote,
02:03 et bien elle est très bien reconnue, elle aussi pour Reconquête, 38%.
02:07 Donc les extrêmes, avec des propos et une campagne de slogans d'indignation, etc.
02:12 du coup, sont très identifiables.
02:16 C'est moins vrai effectivement pour les partis...
02:19 Peut-être parce qu'ils ont du poids aussi sur la scène politique française.
02:21 Oui, c'est vrai, et puis vous avez raison, les partis finalement mainstream, centristes,
02:25 se sont trouvés des têtes de liste peut-être moins reconnaissables.
02:28 Par exemple, François-Xavier Bellamy est connu au Parlement européen,
02:32 mais les Républicains, il est moins incarné.
02:35 Et puis Marie Toussaint est une nouvelle venue aussi.
02:37 On pense que Raphaël Glucksmann commence à percer en termes de notoriété.
02:42 Mais on voit bien que par exemple Valérie Heyer,
02:44 ayez la tête de liste pour la majorité présidentielle,
02:48 a une très très faible reconnaissance personnelle.
02:51 33% est capable de savoir qui c'est.
02:53 Ce qui est intéressant quand même au niveau européen, c'est que celle que...
02:56 Vous avez cité Ursula von der Leyen, je vous trouve parfaitement injuste, Julien,
03:00 parce que 45% la reconnaissent, et moi ça m'étonne.
03:03 C'est la numéro 1 de l'Europe.
03:05 Ils la reconnaissent quand même, et c'est donc la commission,
03:07 l'incarnation de l'exécutif européen qui est très haut,
03:11 alors que par exemple, la présidente du Parlement européen,
03:15 Roberta Mezzola, 8%, donc là par contre on ne la connaît pas du tout.
03:18 Christophe Préot sur cette incarnation alors.
03:21 Oui, ce qu'on peut dire effectivement, qu'on le dit Caroline,
03:23 il y a quand même une prime aux élus et aux têtes de liste
03:26 qui sont identifiés au niveau national.
03:31 C'est-à-dire que Jordan Barnea est président du parti, du Rassemblement national,
03:35 donc il intervient régulièrement, que ce soit dans les médias,
03:38 il est sur le terrain, sur la scène française, quels que soient les sujets.
03:41 Alors qu'évidemment Valérie Hayer, c'est moins le cas,
03:44 puisqu'elle travaille plus à Bruxelles au sein du Parlement européen.
03:47 - Et elle travaille beaucoup, même. - Et elle travaille beaucoup.
03:49 Et Raphaël Glucksmann est aussi bien connu et reconnu,
03:53 parce qu'il avait aussi une activité médiatique,
03:55 aussi avant de s'engager dans les élections européennes.
04:00 Et nous, moi, en tant que directeur du site "Toute l'Europe"
04:03 qui fait de la pédagogie sur les questions européennes,
04:05 on va aussi sur le terrain, on rencontre les citoyens,
04:08 et effectivement, ces deux personnes,
04:11 que ce soit Raphaël Glucksmann ou Jordan Barnea,
04:13 sont les plus connus et reconnus,
04:15 mais pas tant pour leur activité d'élu européen
04:18 que parce qu'ils ont déjà une activité médiatique.
04:20 - Alors Christophe, vous avez la parole, gardez-la.
04:22 Les Français avouent être un peu perdus à un mois du scrutin.
04:27 Ils réclament plus d'informations.
04:28 Alors ils se disent, vous allez le voir, mal informés à 66 %,
04:32 c'est une grande part,
04:34 alors que seuls 34 % se disent certains de la date de l'élection, par exemple.
04:39 Pourquoi ces résultats ?
04:40 La campagne, quand même, est bien lancée dans les médias.
04:43 - La campagne est lancée, mais je pense que,
04:46 enfin on en parlera peut-être tout à l'heure,
04:47 je pense qu'elle va vraiment se lancer maintenant.
04:50 On va vivre encore un week-end, enfin un week-end férié,
04:54 donc de repos, mais je pense qu'à partir du lundi prochain,
04:56 on sera à quatre semaines d'élection,
04:57 et là vraiment, on va rentrer dans le vif du sujet.
05:00 Mais évidemment, 66 % de personnes, de Français,
05:03 qui se disent mal informés, et sur les élections,
05:05 et aussi sur le fonctionnement des institutions, si je comprends bien,
05:08 c'est un chiffre important.
05:10 - Parce que 50 % des Français ont une incertitude sur le rôle du Parlement.
05:16 Ils savent qu'il est composé de députés européens.
05:18 - Alors, ça veut dire qu'on a encore du travail,
05:20 mais j'ai envie de dire, l'information sur les sujets européens,
05:23 elle relève de nous tous, des journalistes qui transmettons l'information,
05:28 mais elle relève aussi des élus auprès de leurs administrés,
05:30 elle relève aussi des enseignants qui peuvent informer les étudiants,
05:34 les apprentis, vous savez, certains élus ne savent pas faire la distinction,
05:41 même aujourd'hui encore, entre le Parlement européen
05:42 et la Commission européenne, quelles sont les missions des uns et des autres.
05:44 Donc, il y a aussi tout un travail à faire, vraiment, sur le terrain,
05:48 pour pouvoir informer aussi les citoyens.
05:51 De la date des élections, je pense que peu de monde passera avec le P.
05:54 - Le 9 juin en France.
05:56 - 8 et 9 juin en France, parce que c'est 8 juin en Outre-mer,
05:59 dans certaines régions d'Outre-mer, et puis le 9 juin ici en France.
06:02 - Mais un seul tour, ça aussi, peu de gens le savent,
06:05 parce que les Français ont l'habitude de deux tours,
06:07 là c'est un seul tour à la proportionnelle.
06:10 Je précise parce que, voilà, après on ne peut pas aller voter pour le deuxième tour,
06:13 il n'y en a pas.
06:13 - Mais c'est vrai qu'il y a un problème de lisibilité,
06:15 et on le redit à chaque fois, entre le Parlement, le Conseil, la Commission, Caroline,
06:19 c'est vrai que là, il y a un vrai travail.
06:21 - Oui, si on regarde les chiffres qui ressortent de ce sondage
06:23 sur le rôle du Parlement européen,
06:25 50% ne savent pas qu'il est composé de députés européens tout de même.
06:30 - Donc on ne sait pas pour qui on vote.
06:31 - Donc 32% des 18-24 ans et 63% des 65 ans et plus,
06:35 et puis 26% ne se prononcent pas, donc ne prennent pas de risques.
06:39 En fait, les jeunes ont peu de connaissances de ces institutions européennes,
06:43 ce qui est inquiétant, ça veut dire qu'on ne les a pas mis dans les programmes scolaires,
06:47 et que donc, à l'arrivée jusqu'au baccalauréat,
06:50 80% des élèves vont au baccalauréat,
06:52 il n'y a pas de connaissances véritablement suffisantes de ces institutions.
06:56 - Mais vous ne diriez pas, au contraire, que c'est l'Europe qui est trop complexe ?
07:00 - Alors l'Europe a certainement un travail de pédagogie à faire,
07:04 et c'est d'ailleurs ce que demande, à travers ce sondage,
07:07 les Français en particulier,
07:10 mais c'est quand même assez choquant que ce soient finalement les plus âgés d'entre eux
07:13 qui connaissent le mieux l'Europe.
07:15 Et puis, par exemple, on dit aussi sur la corruption,
07:20 vous allez voir, il y a la volonté de création d'un organisme de contrôle des députés, etc.
07:24 Ils demandent aussi plus de contrôle de l'Union européenne.
07:27 Donc tout ça, ce sont des choses, en fait,
07:30 qui vont dans le sens d'une information plus régulière,
07:34 et pas tous les cinq ans, à l'occasion des élections européennes, en effet.
07:39 Et surtout, inscrire dans les programmes scolaires,
07:41 ça paraît être, pour le ministre de l'Éducation, une bonne idée.
07:45 - Et nous aurons un journal de campagne, à partir du 26 mai, je crois,
07:48 - Du 27, tout à fait, du 27 mai, tous les jours,
07:51 vous pouvez avoir des informations.
07:54 - Les électeurs, Christophe, qui se disent partagés sur l'intérêt qu'ils portent à ces élections.
07:58 On va regarder encore le sondage.
07:59 49% des Français se disent intéressés, 48% pas intéressés.
08:05 Voilà, c'est presque moitié-moitié.
08:09 Ça va se traduire en abstention, ça ?
08:10 - On est dans une partition à 50-50.
08:13 Écoutez, alors moi, peut-être à contre-courant de tout le monde,
08:16 je trouve plutôt rassurant que 50% des Français sondés aujourd'hui,
08:22 à un mois et demi des élections, se retrouvent intéressés par les élections.
08:25 Il faut savoir que c'est le même pourcentage qu'il y a en 2019,
08:28 il y a cinq ans de l'eurobaromètre, que font les institutions au printemps en 2019.
08:35 Et cela avait donné dans les urnes 50,1% de participation ici en France.
08:41 C'était 8 points de plus qu'en 2014.
08:44 Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, 50% des gens qui sont intéressés,
08:47 je pense que plus la campagne va rentrer un peu dans le vif du sujet,
08:51 plus ceux-là vont s'intéresser, faire un peu un cercle vertueux d'informations.
08:55 Ce qu'il faut, c'est aller chercher ceux qui aujourd'hui disent qu'ils ne s'y intéressent pas.
08:59 - Les jeunes, en l'occurrence.
09:00 - Les jeunes, en l'occurrence, mais avec la campagne qui va commencer.
09:03 Moi, je ne suis vraiment pas...
09:05 Je trouve ce résultat plutôt positif, encourageant.
09:08 Et je pense vraiment que la participation sera à la hausse.
09:13 Je me mouille un peu par rapport aux élections de 2019.
09:16 Est-ce que vous savez, bien sûr, Julien,
09:20 au deuxième tour des législatives en France, la participation était de 46%,
09:27 alors qu'aux européennes, elle était de 50,1%.
09:30 Donc, on ne peut pas dire non plus que les européennes n'intéressent personne.
09:33 Ce n'est pas une élection oubliée.
09:34 - Vous, ça vous inquiète plutôt, ce pourcentage ?
09:36 - Oui, alors moi, je constate quand même que finalement,
09:42 ce sont les jeunes qui ne vont pas voter, surtout.
09:44 C'est ça qui est inquiétant en tant que tel,
09:46 puisque c'est quand même leur avenir qui se dessine à travers la mandature de 5 ans qui va suivre.
09:50 Et ce sont ceux qui, finalement, le sont les plus abstentionnistes,
09:54 ne se sont pas inscrits.
09:55 Malheureusement, les inscriptions sont terminées depuis la semaine dernière.
10:01 Les inscriptions sont terminées sur les listes électorales.
10:03 Mais en revanche, tous les électeurs de plus de 18 ans en France
10:08 et qu'ils soient français d'ailleurs et européens, peuvent voter à côté de chez eux.
10:12 - Autre enseignement, Caroline et Christophe.
10:15 Les Français sont plutôt pessimistes quant à l'avenir économique.
10:18 Regardez, 64% des interrogés estiment que l'économie européenne va se dégrader dans les prochains mois.
10:24 Mais en fait, c'est moins qu'en 2022.
10:27 Caroline, ça veut dire que les Français prennent conscience que l'Europe, en quelque sorte, les a aidés économiquement ?
10:31 - Oui, voilà, la situation économique, on est un peuple très inquiet.
10:35 De toute façon, c'est connu et jugé assez catastrophique et on passe de le devenir encore plus.
10:40 Mais il y a deux ans, c'était pire finalement, post-Covid.
10:43 Donc le Covid est passé par là.
10:45 Il est identifié comme quelque chose d'une action positive de l'Union européenne qui a aidé.
10:51 D'ailleurs, c'est aussi le cas dans le domaine de l'agriculture, de l'innovation.
10:55 Dans le domaine économique, généralement, l'Union européenne a une perception très positive.
10:59 Elle est considérée comme d'ailleurs performante et aidante.
11:02 Et par contre, si on regarde cet autre résultat du sondage dans les mois qui viennent,
11:09 la place de l'Union européenne sur la scène internationale se dégradera 55% et s'améliorera 18% seulement.
11:17 Là, on voit que c'est la guerre en Ukraine qui est passée.
11:19 Et cette guerre en Ukraine, elle a finalement ébranlé les certitudes des Français sur le rôle de cette Union européenne dans le monde.
11:28 Elle a véritablement fait qu'on se pose la question à nouveau, quel numéro de téléphone pour la diplomatie européenne,
11:37 avec les partis centristes, on va le dire encore, qui demandent une armée européenne
11:44 et qui d'ailleurs rencontrent la majorité des Français qui la veulent aussi, l'armée européenne,
11:49 alors que l'extrême droite est contre.
11:51 Et ça, effectivement, cette place de l'Europe dans le monde, elle a un sens particulier depuis la guerre en Ukraine.
11:57 – Oui, Christophe, sur cette question ukrainienne,
12:00 sujet central dans la campagne et sujet clivant, on vient de le voir.
12:03 – Oui, effectivement, alors l'Union européenne, j'en doute, jouait un rôle important dans son image aujourd'hui
12:10 à travers justement la capacité à pouvoir apporter une résolution, une suite plutôt positive, évidemment,
12:17 on le souhaite à la guerre en Ukraine.
12:19 C'est aussi un peu le rendez-vous aujourd'hui aussi de Xi Jinping à Paris, où Emmanuel Macron aussi
12:25 conviait Ursula von der Leyen pour essayer que le président chinois puisse jouer aussi les intermédiaires
12:31 avec Vladimir Poutine.
12:32 Mais c'est vrai qu'on le voit à travers le sondage, grande anxiété quand même des Français
12:37 par rapport à la sécurité internationale, grande anxiété au niveau de l'économie.
12:42 Et c'est vraiment l'item qui ressort, le pouvoir d'achat, la lutte contre la précarité.
12:49 Et là, peut-être qu'aussi, on ne met pas assez en avant ce que fait l'Union européenne
12:53 pour protéger les consommateurs, pour protéger aussi l'économie européenne à travers des mesures
12:58 que certains diront protectionnistes, mais d'autres de bon sens, vraiment de réciprocité justement.
13:03 C'est ce que sans doute Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen diront aujourd'hui à Xi Jinping,
13:07 où on sait un peu les interactions économiques qu'il y a en ce moment avec les produits chinois
13:14 qui veulent en tout cas s'introduire sur le marché européen.
13:18 Il faut savoir, le marché européen, c'est le premier marché commercial du monde.
13:21 Donc là, l'Union européenne a un levier et une force exceptionnelle.
13:24 Donc c'est à l'Europe de jouer un peu les gros bras, si je puis dire, de montrer aussi.
13:30 Savoir, c'est de montrer qu'elle peut protéger à la fois ses consommateurs et ses citoyens.
13:33 - Élection présidentielle, non, élection européenne, le 9 juin, pour le moment, un seul tour.
13:38 Caroline de Camaray, désolé, on en termine là.
13:41 Tout le sondage est décrypté aussi sur notre site france24.com et peut-être sur votre site Toute l'Europe.
13:48 Christophe Préau, merci en tout cas pour votre décryptage.
13:50 Merci aussi à Caroline de Camaret.

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