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L'invité de 7h45

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00:00D'ici matin 7h48, l'invité de Nicolas Croset, les sénateurs d'hiver gauche et ancien président du conseil départemental de la Loire-Atlantique.
00:07Bonjour Philippe Grovalet.
00:08Bonjour.
00:09Merci d'être en direct dans le studio d'ici matin à Nantes.
00:12Vendredi, vous étiez furax à tel point que vous avez refusé de participer à une réunion en préfecture
00:18pour évoquer l'avenir de la centrale EDF de Cordonnay.
00:20Le projet éco-combuste qui devait requalifier cette centrale à charbon en centrale à pelée de bois en biomasse est définitivement abandonné.
00:29On le savait, c'est confirmé. Est-ce que le week-end a suffi pour vous calmer ?
00:32Non, d'abord parce que j'ai déjà exprimé cette colère à deux reprises directement auprès de la ministre concernée,
00:39Mme Pannier-Runacher, qui, je le rappelle, était venue ici annoncer sans prévenir même les salariés ni même les élus locaux de la fermeture de cette usine.
00:49Je rappelle que l'État est actionnaire unique.
00:51Imaginez un patron qui vienne sur un territoire et qui annonce la fermeture d'une usine, des centaines d'emplois supprimés,
00:58ça se voit par ailleurs, on l'a vu chez Michelin par exemple.
01:02Donc c'est une méthode insupportable qui met en colère, qui est une forme de mépris du gouvernement, en tout cas de cette ministre, vis-à-vis des territoires et vis-à-vis des salariés.
01:12C'est un projet que nous conduisons depuis plus de huit ans à l'initiative des salariés.
01:17Un beau projet de transition énergétique sur un territoire, et je l'ai répété l'autre jour à la ministre, ce que je ne comprends pas, c'est que nous sommes exemplaires.
01:24Nous avons ici développé le premier parc éolien offshore, la première éolienne flottante en France, et on nous punit alors que ce projet était un projet de transition énergétique.
01:34Mais il n'est pas viable économiquement, c'est en tout cas ce que dit l'État, le gouvernement, la ministre, et EDF le dit aussi, pas près que l'entreprise partenaire, à partir d'études à l'appui.
01:44Ils disent équilibre financier inatteignable.
01:47D'abord, ça devait être expertisé, ça ne l'a pas été.
01:51Le précédent ministre s'était engagé à Saint-Nazaire quand il était venu à faire une expertise indépendante du gouvernement sur ce sujet.
01:59La ministre ne se fit que aux seules idées avancées par EDF, donc c'est insupportable, nous n'avons pas été nous-mêmes dépositaires de cela.
02:10L'ACGT a fait une contre-expertise sur l'enjeu, et l'enjeu qui est de l'ordre de 70 millions d'euros sur des enjeux qui se chiffrent pour la transition énergétique et pour l'énergie en France à plusieurs milliards d'euros, 3 milliards d'euros.
02:24Le jour où valait la chandelle.
02:25Évidemment que ça méritait un débat démocratique et qu'au moins nous puissions avoir la transparence sur cette décision.
02:32Aujourd'hui on nous annonce un projet alternatif de tuyauterie pour le nucléaire avec quand même quelques dizaines voire centaines d'emplois sauvés, ça ne suffira pas ?
02:39Là encore, je trouve que ça relève aussi du mépris.
02:43D'abord parce que tout emploi est bon à prendre sur un territoire, mais transférer des emplois d'énergéticien vers des emplois de métallurgie sur un territoire, je suis nazérien,
02:55où nous avons des difficultés à trouver de la main-d'oeuvre dans la métallurgie, qui fait que nous avons d'ailleurs une main-d'oeuvre étrangère importée,
03:03là encore, je trouve que c'est une méconnaissance, d'autant plus qu'on apprend que cette entreprise aurait pu se développer sur un autre territoire et que le dossier n'est pas abouti.
03:11Donc là encore, on nous fait des promesses, mais les promesses...
03:15Et on cache du savoir-faire, selon vous, de la main-d'oeuvre qualifiée qui est accordemée, qui aurait pu évidemment s'investir dans cette transition énergétique.
03:22Mais les énergéticiens ne sont pas des métallurgistes.
03:24Donc de toute façon, ces emplois qui sont annoncés ne correspondent pas à la main-d'oeuvre aujourd'hui qui est accordemée.
03:32Et là, de ce qu'apprécie Philippe Grovalet, on est quand même dans un contexte qui s'annonce rude sur l'emploi.
03:36On l'a vu Michelin à Cholet, Saunier du Val à Nantes, Général Électrique à Nantes et à Montor de Bretagne.
03:42On a des usines qui ferment cascades. Est-ce que c'est la fin des industries chez nous ?
03:46Après le Covid, on se souvient, Emmanuel Macron nous avait dit qu'on va réindustrialiser le pays. C'est un échec ?
03:50Fort heureusement, non, ce n'est pas la fin.
03:53Et d'autres industries en pointe dans la navale ou l'aéronautique montrent à l'évidence qu'il y a une place en France,
04:00notamment sur notre département, pour les industries et les industries du futur.
04:04Général Électrique, là encore, il faut s'interroger, c'est une responsabilité nationale et internationale.
04:10Je rappelle qu'Alstom, qui avait fait l'objet d'un procès aux Etats-Unis, 750 millions de dollars de pénalités pour Alstom.
04:20Et comme par le plus grand des hasards, Alstom racheté par Général Électrique,
04:24qui quelques années après, malgré ses engagements, ferme ses vignes en France.
04:30Donc là encore, ça correspond à une stratégie industrielle et le gouvernement, les gouvernements successifs,
04:36sont aussi responsables de ce qui arrive aujourd'hui.
04:40Vous citiez l'offshore, le fait que Saint-Nazaire soit le premier parc éolien en mer qui ait été créé.
04:45Général Électrique, ça fabrique des morceaux d'éoliennes.
04:47On n'est pas capable en France de fabriquer des morceaux d'éoliennes alors qu'on nous dit que les éoliennes, c'est l'avenir.
04:50Mais la preuve qu'on est capable.
04:52On est capable, mais on ne les garde pas économiquement.
04:54La preuve qu'on est capable, et les salariés, les cadres, les ingénieurs de Général Électrique
04:59ont fait la démonstration qu'on était capable de faire un parc éolien et même d'autres.
05:03Oui, il y avait un trou d'air, nous le savions, dans le carnet de commandes.
05:07Il fallait évidemment qu'à ce moment-là, on prenne des dispositions au plan national.
05:11Nous avons interrogé et réinterrogé les gouvernements successifs
05:15pour qu'ils trouvent des solutions pour passer ce trou d'air et garder en France
05:19un savoir-faire qu'on aura du mal à remplacer, s'agissant des générateurs électriques.
05:23Je trouve que c'est un gâchis énorme.
05:25Nous avons mis 10 années à créer cette filière avec les collectivités locales,
05:30avec les industriels, et là, tout se casse la figure en quelques mois.
05:35Dernière question, Philippe Grosvalet, parce que le temps nous presse.
05:37On a un climat social qui est quand même particulièrement tendu.
05:40Ce matin, on a les agriculteurs qui entrent dans la danse.
05:42On parle de la fonction publique début décembre.
05:44La SNCF peut-être aussi pour Noël.
05:47Comment vous sentez ce climat ?
05:49Il peut s'en sortir, le Premier ministre Michel Barnier,
05:51dans cette espèce de cacophonie, sans majorité, sans budget.
05:55On a l'impression qu'on fonce vers le précipice.
05:58D'abord, il faut rappeler pourquoi nous sommes dans cette situation.
06:01Il y a eu une dissolution, donc une déstabilisation à l'initiative du président de la République lui-même
06:07qui pose, par exemple sur la question de l'agriculture,
06:10les décisions n'ont pas été prises parce que nous avons perdu du temps.
06:13Et ces décisions auraient dû être prises,
06:15puisque nous devions discuter d'une loi d'orientation agricole au mois de juin dernier.
06:19Et nous en discuterons peut-être à la fin de l'année.
06:22Donc, il y a une responsabilité première du président de la République.
06:25Moi, je ne souhaite pas que ce gouvernement échoue,
06:27parce que ce serait pour la France une mauvaise nouvelle.
06:30Mais je souhaite évidemment que des décisions soient prises.
06:33Il faut qu'on réoriente un certain nombre de politiques.
06:35Il faut qu'on redonne d'abord la priorité de redonner du pouvoir d'achat aux Français.
06:39Et donc, ce gouvernement a une tâche devant lui.
06:42Mais il a une instabilité.
06:44On est dans une instabilité institutionnelle.
06:46Et je suis effectivement inquiet de tout ce qui se passe dans notre pays aujourd'hui
06:50et sur le plan international.
06:51Merci beaucoup d'être venu ce matin, Philippe Brovallais.
06:54Avant de retourner au Sénat, je rappelle que vous êtes sénateur d'Ivergoche de Loire-Atlantique.
06:57Merci d'être venu dans le studio d'ici matin.
06:59Bonne journée.
07:00Merci.

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