Gabriel Attal était convié ce lundi au 38e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)
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00:00 Monsieur le Président du Sénat, Mesdames et Messieurs les Ministres,
00:07 Madame la Première Ministre, Messieurs les Premiers Ministres,
00:09 Monsieur le Président du Conseil économique, social et environnemental,
00:14 Mesdames et Messieurs les Préfets, Mesdames et Messieurs les Députés,
00:17 Sénateurs, Députés européens,
00:20 Madame et Messieurs les Présidents de Région, Madame la Mère de Paris,
00:23 Mesdames et Messieurs les Mères et les Élus,
00:26 Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
00:28 Monsieur le Président du Consistoire central,
00:31 Mesdames et Messieurs les représentants des cultes,
00:34 Monsieur le Président du Cribe, chère Elata Marfie,
00:37 Mesdames et Messieurs.
00:39 C'est un document qui ne me quitte jamais.
00:43 Il est encadré dans mon bureau.
00:46 C'est un document un peu geni par le temps,
00:49 à l'encre légèrement effacée,
00:52 mais dont le sens et l'horreur intact ont traversé les années.
00:58 Sur ce document, je lis un nom,
01:01 celui de ma grand-mère, Jaline Veil.
01:04 Je lis cette phrase.
01:06 Le commissaire de police donne acte qu'il a ce jour,
01:10 satisfait à la loi du 2 juin 1941 portant recensement des juges.
01:16 Car ce document, c'est le récépissé qui lui a été donné
01:20 après avoir retiré son étoile jaune au commissariat en juillet 1941.
01:26 Cette étoile, c'était une condamnation à mort.
01:30 Et ce récépissé en était le visage froid, technique, administratif.
01:36 Ce récépissé, je le garde toujours dans mon bureau,
01:40 comme un rappel.
01:42 Le rappel de l'infamie qu'a commis notre pays
01:45 en se rendant complices et coupables d'antisémitisme.
01:49 Car dans ces heures, notre pays a tourné le dos à son histoire.
01:54 Et c'est son dépris aux siens, aux français juifs,
01:58 ostracisés, humiliés, spoliés, déportés.
02:02 Le rappel que la haine est sans limite,
02:05 qu'elle est une machine infernale
02:08 qui emporte et broie avec elle toute trace d'humanité.
02:12 Le rappel de ce qu'est l'antisémitisme,
02:14 de ce qui a été accompli au grand jour en ce moment,
02:17 de ce qu'il se passe quand on ne le condamne pas,
02:19 quand on ne le combat pas.
02:21 Alors pour moi, pour moi qui suis né en 1989,
02:26 pour moi qui n'ai pas connu la guerre,
02:28 dont les parents n'ont pas connu la guerre,
02:30 pour moi, pour ma génération,
02:32 qui a peut-être cru trop vite que le progrès était éternel,
02:36 que la paix était durable par principe,
02:38 que la liberté et l'égalité étaient acquises,
02:41 pour moi, comme pour ma génération,
02:44 ce document est un rappel nécessaire, sanitaire.
02:48 C'est aussi un vertige.
02:50 Vertige de se dire qu'il y a 80 ans seulement,
02:53 on forçait en France des femmes, des hommes, des enfants
02:56 à porter les toiles jaunes dans la rue.
02:58 Vertige de comprendre que la mémoire est mortelle,
03:02 à mesure que les voix des derniers survivants s'éteignent.
03:05 Isabelle Chocot, Magda Hollander-Lafonte, Claude Bloch,
03:09 ces derniers mois ont encore été cruels,
03:11 et chacun d'eux portait une part de la vérité
03:14 qui nous appartient de perpétuer.
03:17 Mais le plus grand des vertiges,
03:19 c'est celui qui me saisit en regardant l'actualité.
03:23 C'était il y a huit décennies,
03:25 mais soyons lucides, cela pourrait être demain.
03:29 Souvent l'histoire trébuche,
03:32 elle n'en serait pas à son premier réglement.
03:35 Car oui, je le dis sans embâge,
03:37 nous faisons face à une vague d'antisémitisme.
03:40 Une vague d'une ampleur rare, plus forte, plus violente,
03:44 plus renéguée, plus établie qu'elle ne l'a été
03:47 au cours de ces dernières années.
03:49 Cette vague puissante, chacun connaît l'onde
03:52 qui l'a réveillée, c'est le 7 octobre.
03:55 Il faisait beau en Israël ce jour-là.
03:58 Dans des villages, des kibbouts, des fêtes,
04:02 des familles ne demandaient qu'à vivre ensemble,
04:04 des enfants à grandir, des jeunes à profiter
04:07 de l'insouciance de leur âge,
04:09 des personnes âgées à vieillir en paix.
04:12 Ils ne demandaient rien que de vivre,
04:15 mais la barbarie en a décidé autrement.
04:18 Mais la monstruosité du Hamas s'est interposée.
04:21 L'horreur du terrorisme, de l'islamisme
04:24 les a emportés.
04:26 Ce jour-là, plus de 1200 personnes ont perdu la vie.
04:30 Ils avaient tous les âges, toutes les opinions,
04:33 tous les avenirs.
04:35 Parmi eux, 42 Français.
04:38 42 de nos compatriotes,
04:40 emportés dans ce qui est l'attentat
04:42 le plus meurtrier pour la France depuis le bataillon.
04:45 Ce jour-là, 240 personnes ont été prises en otages.
04:48 Eux aussi.
04:50 Ils ont tous les destins et pour certains,
04:52 ils ne sont que de nouveau-nés.
04:54 Toute leur vie est à écrire.
04:56 Mais la barbarie islamiste ne s'arrête pas à cela.
04:59 Elle ne recule jamais devant rien.
05:01 Aujourd'hui, plus de 130 otages sont encore retenus à Gaza.
05:04 Parmi eux, 3 Français.
05:06 3 Français dont je tiens comme vous, M. le Président,
05:08 à vous dire les noms, car nous ne les rappelons pas assez.
05:11 3 Français dont je veux dire les noms,
05:13 car nous ne les oublions pas.
05:15 Depuis le premier jour,
05:17 autour du Président de la République
05:19 et en lien avec certains États de la région,
05:21 la France est à l'initiative
05:23 pour obtenir la libération des otages.
05:26 Devant vous, j'en prends à nouveau l'engagement
05:29 et je vous donne ma parole.
05:31 Je vous remercie.
05:33 Nous n'abandonnerons pas.
05:36 Nous n'abandonnerons jamais.
05:39 (Applaudissements)
05:47 Ce jour-là, ce 7 octobre,
05:49 toutes les ignominies ont été commises.
05:51 Les viols, les égorgements,
05:53 les BD sur lesquels on s'acharme,
05:55 les femmes éventrées,
05:57 les vieillards humiliés avant d'être massacrés.
06:00 Et le tout au son des cris de joie des terroristes du Harass.
06:05 Le tout au son des exclamations des terroristes
06:07 qui, ivres de bonheur,
06:09 criaient « mort aux Juifs »
06:11 et appelaient leurs proches pour annoncer fièrement leurs crimes.
06:15 Alors aujourd'hui, avec vous,
06:17 je veux rendre hommage aux victimes.
06:19 Avec vous, aujourd'hui, je veux dire
06:21 ma fierté de la décision du Président de la République
06:24 de rendre hommage à ceux du 7 octobre.
06:26 Nous sommes le seul pays au monde
06:28 à avoir rendu un tel hommage national aux victimes.
06:31 C'est injustice et c'est l'honneur de la France.
06:34 Mesdames et Messieurs,
06:43 lors de cet hommage,
06:45 j'ai eu l'honneur de rencontrer des familles des victimes.
06:48 Nos échanges, je ne les oublierai jamais.
06:51 Ils sont gravés dans ma mémoire
06:53 et ils ne me quitteront pas.
06:55 Je me rappelle de cette famille,
06:57 de ces parents.
06:59 Leur fille aimait la fête,
07:01 mais elle s'était cassée la jambe.
07:03 Elle avait la jambe dans le plâtre.
07:05 Elle a dit qu'elle voulait quand même aller au festival.
07:08 Ses parents m'ont raconté comment ils avaient ri ensemble
07:10 et comment ils lui avaient demandé
07:12 « Mais comment tu vas danser alors que tu as la jambe dans le plâtre ? »
07:15 Elle a dit « Je danserais assise sur une chaise avec mes amis. »
07:18 Et effectivement, la dernière vidéo de leur fille
07:21 qu'ils ont reçue et qu'ils m'ont montrée sur leur téléphone,
07:24 c'est leur fille assise sur une chaise, la jambe dans le plâtre,
07:27 qui dansait avec le sourire avec ses amis autour d'elle.
07:31 Et puis les terroristes sont arrivés.
07:33 Ses amis ont pu partir en courant.
07:35 Elle avait la jambe dans le plâtre.
07:37 Elle n'a pas pu partir.
07:39 Elle s'est réfugiée derrière un véhicule
07:42 que les terroristes du Hamas ont fait exploser.
07:45 Et ses parents m'ont dit que pour les obsèques de leur fille,
07:48 ils n'avaient pu enterrer en tout et pour tout que deux dents.
07:52 C'est tout ce qu'ils avaient retrouvé de leur fille.
07:55 Mesdames et Messieurs,
07:57 quand on entend de tels témoignages, je vous le dis,
08:00 on a du mal à entendre les leçons de morale de certains
08:03 dont on entend bien nos choses expliquées à la société israélienne
08:06 qui surréagissent.
08:09 (Applaudissements)
08:22 On a du mal à entendre les leçons de morale
08:24 à un peuple qui a souffert une telle atrocité jusque dans sa chaire.
08:28 Et je le dis devant la dignité de cette famille,
08:31 devant la dignité des victimes.
08:33 J'ai souvent eu honte ces derniers temps.
08:36 Honte en entendant certains, toujours les mêmes,
08:39 jusqu'à l'Assemblée nationale,
08:41 trouver des excuses et relativiser le drame.
08:44 Honte en écoutant certains élus de la France insoumise
08:47 parler de mouvements de résistance.
08:49 Honte en voyant le leader de la France insoumise agiter les haines,
08:52 commettre les sous-entendus les plus indignes.
08:55 Oui, oui, il devrait y avoir honte
08:58 de n'avoir jamais un mot pour les victimes du 7 octobre.
09:01 (Applaudissements)
09:09 Honte de toujours éluder ce drame.
09:11 Honte de souffler sur des braises
09:13 dont le passé nous a montré où elle menait.
09:16 Sous l'autorité du président de la République,
09:18 avec mon gouvernement,
09:19 nous nous battons pour la paix dans la région.
09:21 Nous nous battons sans relâche pour éviter l'escalade.
09:24 Mais je le dis aux représentants de la France insoumise,
09:27 jamais la paix n'est passée par la haine.
09:31 Bien sûr, les propos de la France insoumise, nous y sommes habitués.
09:36 Et je le dis aussi, j'aimerais que les condamnations
09:39 que l'on entend aujourd'hui dans ces propos
09:41 soient permanentes et perpétuelles,
09:43 parce que nous savons que ces propos
09:45 avaient déjà été tenus il y a quelques années
09:47 et seront malheureusement probablement encore tenus
09:49 dans les années à venir,
09:50 quand l'émotion peut-être sera retombée.
09:53 Mesdames et Messieurs, dans cette période,
09:56 ne nous laissons pas non plus berner par le cynisme absolu
09:59 de ceux qui disent soutenir les Français juifs
10:03 par réflexe anti-musulman,
10:05 de ceux qui pensent que les Français juifs sont nus par la haine
10:09 et qu'il y aurait donc un intérêt électoral
10:11 à attiser une forme de haine anti-musulman.
10:14 C'est profondément méprisant pour les Juifs.
10:17 Ne nous laissons pas avoir...
10:19 [Applaudissements]
10:25 Ne nous laissons pas avoir par leur posture, leur cynisme,
10:28 car il ne faut pas gratter beaucoup pour voir prendre la réalité.
10:32 Je pourrais rappeler le poids de l'histoire,
10:34 je ne le ferai pas parce que le présent se suffit encore à lui-même.
10:38 Parce que le présent, c'est un député du Rassemblement National
10:41 qui tenait jadis une librairie négationniste
10:44 baptisée en hommage à un livre de Charles Maurras,
10:46 ce député s'y aime aujourd'hui dans le groupe du Rassemblement National
10:50 à l'Assemblée Nationale.
10:52 Parce que le présent, c'est aussi l'état-major de ce parti
10:55 qui a besoin de plusieurs jours pour trancher la question
10:58 de savoir si Jean-Marie Le Pen était ou non antisémite.
11:01 La ficelle est un peu grosse, personne ne se laissera tromper.
11:05 [Applaudissements]
11:12 Le combat contre la haine est trop grave, trop important, trop puissant.
11:16 Car, Mesdames et Messieurs, depuis le 7 octobre,
11:19 nous avons eu une explosion de haine à laquelle nous assistons.
11:22 Monsieur le Président, cher Jonathan Arfi,
11:25 vous avez rappelé quelques faits édifiants.
11:27 Cette vague d'antisémitisme n'a pas attendu pas quelques jours, pas quelques heures.
11:31 La haine antisémite a commencé à se déchaîner immédiatement
11:35 le jour même du 7 octobre.
11:37 Et entre l'attaque du 7 octobre et la fin de l'année 2023,
11:40 plus de 1 200 actes antisémites ont été signalés.
11:44 En seulement trois mois, c'est trois fois plus que sur toute l'année 2022.
11:48 Aujourd'hui, cette vague ne s'arrête pas.
11:51 Elle continue à déferler.
11:53 Sur les trois premiers mois de l'année 2024, en janvier, février, mars,
11:57 on a déjà relevé 366 faits antisémites.
12:01 366, c'est plus de 4 actes antisémites par jour.
12:05 C'est une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.
12:10 Personne ne peut nier cette déferlante antisémite.
12:14 Personne ne peut nier le fait qu'on estime que les Français juifs représentent
12:18 1% de la population française, mais que plus de 60% des actes antireligieux
12:23 sont des actes antisémites.
12:25 Ces actes, c'est la parole antisémite qui se libère, qui se débride.
12:30 Ce sont des violences, ce sont des intimidations,
12:33 ce sont des lettres d'injures, d'insultes, de menaces.
12:36 Je sais le nombre de Français qui en sont victimes.
12:41 Je sais combien des élus en sont aussi victimes et je veux leur dire leur soutien.
12:46 Je le sais personnellement car mon nom de famille, lui aussi,
12:49 aiguise bien des mêmes.
12:51 Derrière ces faits, il y a des traumatismes.
12:54 Il y a des familles qui ont peur, des familles qui doutent
12:57 de leur place dans la République.
12:59 Chaque acte antisémite est une tâche sur le drapeau français.
13:03 Alors nous ne les tolérerons pas.
13:05 Nous ne les tolérerons jamais.
13:08 Charles Péguy écrivait qu'il n'y avait qu'une chose pire que les âmes perverses.
13:13 C'était les âmes habituées.
13:15 Nous ne nous habiterons jamais à la haine.
13:18 Nous ne cesserons jamais de la combattre.
13:21 Avec mon gouvernement, nous sommes en première ligne.
13:30 Nous sommes mobilisés, nous ne laisserons rien faire sans réagir.
13:34 Ma ligne, elle se résume en quatre mots.
13:37 Réaction immédiate, fermeté absolue.
13:41 Derrière l'horreur des chiffres de l'antisémitisme,
13:44 il y a peut-être pire encore, c'est ce qu'il signifie.
13:47 Un antisémitisme qui se répand et qui se banalise.
13:50 Un poison de la haine qui se déberse dans notre société.
13:53 Un poison surtout qui intervient de plus en plus jeunes.
13:57 Ministre de l'Éducation nationale, on m'a parfois parlé d'élèves de CE1
14:02 qui proféraient des insultes antisémites.
14:05 Alors nous mènerons la bataille de l'éducation.
14:08 J'en suis convaincu, nous la gagnerons.
14:10 On nous avait dit qu'il était impossible d'attaquer le mal à la racine,
14:13 que les risques étaient trop grands,
14:15 qu'il valait mieux que certains chapitres de l'histoire
14:17 ne soient plus enseignés dans les salles de classe,
14:19 qu'il fallait se taire et attendre.
14:21 Il n'en est pas question.
14:23 On nous avait dit qu'on ne pourrait rien faire
14:25 pour combattre l'antisémitisme chez les plus jeunes.
14:27 Je crois profondément le contraire.
14:29 Comme ministre de l'Éducation nationale,
14:31 j'ai affirmé que dès l'école primaire,
14:33 on doit apprendre la tolérance, la bienveillance,
14:36 le respect de la différence.
14:38 Je le crois fermement, c'est un des apprentissages fondamentaux de l'école.
14:42 Un apprentissage fondamental pour tout futur citoyen.
14:45 Certains ont appelé ça les cours d'empathie.
14:48 Cela me convient, je l'assume.
14:50 Je les ai instaurés comme ministre.
14:52 1500 écoles primaires les mènent déjà.
14:54 Et dès la rentrée prochaine,
14:56 ces cours d'apprentissage du respect de l'autre
14:58 et de la tolérance seront au programme
15:00 dans toutes les écoles primaires de France.
15:03 (Applaudissements)
15:05 On nous avait dit que le pas de vague était trop ancré,
15:11 qu'il valait mieux chercher un autre cheval de bataille.
15:14 Il n'en était pas question.
15:16 Dès 2017, nous avons affirmé les principes clairs
15:18 et nous les faisons respecter.
15:20 Nous avons mis en place des équipes dédiées
15:22 à la défense des valeurs de la République,
15:24 dans chaque académie,
15:26 pour pouvoir intervenir et aider les enseignants
15:28 et les équipes des établissements au moindre fait.
15:30 J'ai annoncé il y a quelques semaines
15:32 ma décision de les renforcer encore.
15:34 Nous sommes intransigeants
15:36 face à toutes les tentatives d'antrisme
15:38 de l'islamisme à l'école.
15:40 Ces tentatives et ces coups de coude-couard
15:42 qui en réalité cherchent à faire une démonstration
15:44 que la République recule,
15:46 pour derrière pouvoir justifier toutes les insultes,
15:48 toutes les injures et toutes les atrocités.
15:50 Comme ministre de l'Éducation nationale,
15:52 ma main n'a pas tremblé
15:54 pour faire respecter la loi de 2004
15:56 et interdire le port de la baïa et du camis
15:58 à l'école de la République.
16:00 (Applaudissements)
16:02 (...)
16:04 J'avais alors annoncé la tolérance zéro
16:06 pour tous ceux qui perturberaient les hommages
16:08 à Dominique Bernard et à Samuel Paty.
16:10 Nous avons été au rendez-vous.
16:12 Il y a eu autant de saisines de la justice
16:14 que de perturbations de ces temps
16:16 d'hommage et de commémoration.
16:18 Et je le dis, ce sera désormais la règle.
16:20 À chaque perturbation d'un temps d'hommage
16:22 et de commémoration, il y aura saisine
16:24 de la justice par l'école de la République.
16:26 (Applaudissements)
16:28 (...)
16:30 Que les choses soient claires,
16:32 en classe, seules les lois de la République
16:34 comptent. En classe,
16:36 toutes les pages de l'histoire
16:38 doivent pouvoir être enseignées.
16:40 Je veux le dire à tous les professeurs
16:42 qui se démènent, qui veulent faire
16:44 leur métier, qui incarnent notre République
16:46 au quotidien. Je veux leur dire
16:48 je sais que c'est difficile.
16:50 Nous sommes avec vous. Nous ne vous lâcherons
16:52 jamais et nous irons
16:54 toujours plus loin pour lutter contre
16:56 l'antisémitisme et la haine à l'école.
16:58 Mesdames et Messieurs,
17:00 on nous avait dit aussi que la mémoire
17:02 était condamnée à s'éteindre. Ça non plus,
17:04 nous ne l'acceptons pas. Alors nous continuons
17:06 à perpétuer, dès la jeunesse,
17:08 avec force, le devoir de mémoire.
17:10 Parce que l'ignorance est la cause
17:12 de beaucoup de nos maux.
17:14 Continuer à faire connaître, à faire savoir,
17:16 à prolonger l'œuvre essentielle de ceux qui sont revenus,
17:18 c'est notre combat commun.
17:20 Et c'est pourquoi nous avons décidé
17:22 que chaque élève français devra visiter
17:24 un lieu de mémoire au moins une fois
17:26 dans sa scolarité. C'était une décision
17:28 de ma prédécesseure Elisabeth Born
17:30 et je veux lui rendre hommage.
17:32 [Applaudissements]
17:34 [Applaudissements]
17:36 [Applaudissements]
17:38 On nous avait dit également qu'il ne servait
17:40 à rien de lutter contre certains mouvements
17:42 dans la jeunesse. Il fallait mieux
17:44 laisser faire à l'université.
17:46 Ça non plus, je n'en crois pas un mot.
17:48 Depuis quelques semaines,
17:50 aux États-Unis notamment,
17:52 les débordements graves ont lieu
17:54 sur des campus universitaires,
17:56 parfois à coups de slogans
17:58 ouvertement antisémites.
18:00 Ces mouvements,
18:02 certains en France revendiquent
18:04 de s'en inscrire.
18:06 Manipulés là aussi par la France intime,
18:08 qui tire du ficelle de ces manifestations,
18:10 ces mouvements se sont multipliés
18:12 dans nos universités, dans nos écoles
18:14 et avec eux les blocages qui empêchent
18:16 les étudiants qui le souhaitent de travailler.
18:18 Depuis le début,
18:20 j'ai demandé une fermeté exemplaire
18:22 et j'ai joint la parole aux actes.
18:24 Je suis allé à Sciences Po pour dénoncer
18:26 les actes d'une minorité agissante.
18:28 J'ai rappelé une phrase
18:30 que chacun connaît,
18:32 "Le poisson pourrit toujours par la tête."
18:34 Et je le redis ici,
18:36 une école comme Sciences Po a un devoir
18:38 d'exemplarité s'agissant du respect
18:40 des valeurs de la République
18:42 et de la tolérance.
18:44 (Applaudissements)
18:46 (...)
18:48 Avec le ministre de l'Intérieur,
18:50 j'ai systématiquement demandé
18:52 l'intervention des forces de l'ordre
18:54 pour libérer les abords de nos universités.
18:56 Je l'ai fait sans hésiter partout
18:58 dès que les mouvements prenaient place.
19:00 Et je le dis ici,
19:02 je suis fier qu'en France, contrairement
19:04 à l'étranger, aucune de ces manifestations
19:06 de haine ne soient devenues des points
19:08 de fixation pendant de longs jours,
19:10 de longues semaines et même de longs mois.
19:12 Ils sont évacués à chaque fois
19:14 qu'ils se sont installés. C'est le cas en France
19:16 et cela continuera à l'être.
19:18 (Applaudissements)
19:20 (...)
19:22 Il n'y aura jamais de droit
19:24 au blocage. Nous n'accepterons
19:26 jamais qu'une minorité manipulée
19:28 prétende faire la loi.
19:30 Personne ne doit empêcher les autres
19:32 de travailler, d'étudier, de réviser.
19:34 Et nous serons extrêmement attentifs
19:36 à ce que toutes les sanctions soient prises
19:38 dans le long terme.
19:40 Mesdames et Messieurs, il y a bien sûr
19:42 la bataille de l'éducation, c'est la mer des batailles.
19:44 Et vous le savez, elle nous tient à cœur.
19:46 Mais elle n'est pas la seule et nous agissons
19:48 sur tous les fronts.
19:50 Nous sommes mobilisés à tous les instants.
19:52 Les assises de l'antisémitisme
19:54 menées par la ministre Aurore Bergé
19:56 en sont encore la preuve. Nous agissons
19:58 sans compter
20:00 pour montrer que l'antisémitisme
20:02 n'est pas une fatalité
20:04 et que la peur n'est pas une fatalité.
20:06 Ma première volonté, c'est de protéger.
20:08 Protéger les Français juifs, les juifs
20:10 en France et permettre à chacun
20:12 d'exercer sa religion en toute liberté.
20:14 Alors avec le ministre de l'Intérieur,
20:16 nous mobilisons des patrouilles
20:18 de force de l'ordre devant 850
20:20 synagogues, lieux de culte et écoles.
20:22 Nous donnons les moyens de renforcer
20:24 la protection des synagogues avec
20:26 6 millions d'euros de financement l'année dernière
20:28 et financement en augmentation.
20:30 Et je m'étais personnellement investi
20:32 dès le lendemain du 7 octobre comme ministre
20:34 de l'Éducation nationale pour renforcer la protection
20:36 des écoles juives.
20:38 Ensuite, pour répondre au mal, il faut être
20:40 capable de le nommer.
20:42 On nous avait dit que les antisémites avaient toujours
20:44 un temps d'avance qu'ils jouaient avec le langage
20:46 pour rester du bon côté de la loi.
20:48 Cela ne pouvait pas durer.
20:50 Certains, et ils sont de plus en plus nombreux,
20:52 prennent l'antisionisme comme prétexte à toute leur dérive.
20:54 C'est vrai, les antisémites
20:56 ont toujours eu une imagination fertile
20:58 pour tenter de justifier leur haine.
21:00 Mais ils ne trompent personne.
21:02 Et on n'est plus dans la critique
21:04 d'un gouvernement et de sa politique
21:06 quand on nie l'existence d'un État tout entier.
21:08 Ce n'est plus un appel
21:10 au cessez-le-feu,
21:12 quand on nie l'existence d'Israël en tant qu'État,
21:14 quand on prétend que tous les Israéliens
21:16 penseraient la même chose et qu'aucun débat n'existe
21:18 en Israël. Ce n'est plus un appel
21:20 à la paix quand on tient nos concitoyens
21:22 juifs pour responsables de la situation
21:24 à Gaza.
21:26 [Applaudissements]
21:32 Alors, pour contrer tout ce qui tente
21:34 de jouer sur les mots, nous avons agi.
21:36 Et je suis fier
21:38 qu'à la demande du Président de la République,
21:40 nous ayons adopté en 2019
21:42 la définition de l'antisémitisme
21:44 de l'Alliance internationale pour la mémoire
21:46 de la Shoah.
21:48 [Applaudissements]
21:50 On nous avait dit que le problème, c'était l'impunité.
21:52 Il n'en était pas question.
21:54 Agir contre l'antisémitisme,
21:56 c'est également faire preuve d'une fermeté
21:58 exemplaire à chaque acte.
22:00 C'est le sens de l'engagement de nos policiers
22:02 et gendarmes, c'est le sens de la circulaire
22:04 très claire prise par le ministre
22:06 de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
22:08 trois jours seulement, après le 7 octobre,
22:10 pour demander une réponse pénale
22:12 ferme et rapide
22:14 face à l'antisémitisme et à l'apologie
22:16 du terrorisme. Pas un acte
22:18 ne doit rester impuni.
22:20 Pas un antisémite ne doit avoir l'âme
22:22 tranquille en République.
22:24 Alors les enquêtes sont menées
22:26 et les condamnations arrivent. Je prends
22:28 un exemple. En mars,
22:30 un homme d'une soixantaine d'années avait été
22:32 agressé à la sortie d'une synagogue
22:34 dans le 20e arrondissement de Paris.
22:36 Son agresseur a été interpellé
22:38 et jugé dès le mois dernier.
22:40 Il a été condamné à une peine
22:42 ferme, trois ans d'emprisonnement
22:44 et aujourd'hui, il dort
22:46 en prison.
22:48 (Applaudissements)
22:50 Lutter contre
22:52 l'impunité, c'est aussi donner des sanctions
22:54 immédiates. C'est une de vos revendications,
22:56 vous l'avez rappelé dans votre discours
22:58 et je la partage.
23:00 L'idée d'une amende civile a été évoquée
23:02 pour une réaction immédiate
23:04 aux actes antisémites.
23:06 Un groupe de travail a été lancé sur le sujet
23:08 et je suivrai ses conclusions
23:10 avec la plus grande attention.
23:12 Je sais également que vous demandez la transparence.
23:14 La transparence sur les actes
23:16 et sur les plaintes, bien sûr, mais aussi
23:18 la transparence pour les sanctions.
23:20 Et je vous rejoins dans cette aspiration.
23:22 Parce qu'il n'y a qu'en démontrant et qu'en rappelant
23:24 qu'il y a des sanctions claires
23:26 et des sanctions faibles,
23:28 que nous ferons reculer les auteurs
23:30 de ces actes antisémites.
23:32 Aujourd'hui, il n'est pas possible
23:34 de connaître précisément, en termes statistiques,
23:36 le nombre et les condamnations pour des actes
23:38 commis en raison de la religion.
23:40 Vous le savez, j'ai toujours été un partisan
23:42 de la transparence.
23:44 C'est elle qui nous permet d'avancer.
23:46 Alors comme vous, je veux faire la vérité sur les chiffres.
23:48 Aussi, je vous annonce que j'ai demandé
23:50 au ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
23:52 de trouver les moyens
23:54 de mettre en œuvre un recensement
23:56 de ces cas et de ces condamnations partout en France.
23:58 C'était une de vos demandes.
24:00 Nous la mettrons en œuvre.
24:02 On nous avait dit aussi
24:08 qu'on trouverait toujours des prétextes,
24:10 que notre droit n'était pas adapté.
24:12 Alors nous le renforçons et nous le modifions.
24:14 Lors du procès de l'assassin de Sarah Halimi,
24:16 j'avais moi-même
24:18 affirmé que la drogue ne devait jamais
24:20 être un permis de tuer.
24:22 Depuis, nous avons revu notre droit pour que jamais
24:24 de tel drame ne puisse rester impuni.
24:26 On nous avait dit
24:28 que les antisémites
24:30 arriveraient toujours à se dénitifier en ligne,
24:32 leur contenu à pubuler
24:34 et qu'il était impossible de les arrêter derrière leurs écrans.
24:36 Ça non plus depuis
24:38 2017, nous ne l'acceptons pas.
24:40 Alors nous agissons contre la haine
24:42 et l'antisémitisme en ligne.
24:44 Nous le savons tous, les réseaux sociaux
24:46 sont le refuge commode des antisémites anonymes.
24:48 Nous ne les laisserons
24:50 jamais se planquer derrière leurs écrans.
24:52 Les signalements sont faits,
24:54 les contenus retirés et les enquêtes menées,
24:56 notamment grâce à la plateforme Pharos,
24:58 dont nous avons augmenté de 50%
25:00 le nombre d'enquêteurs en 5 ans.
25:02 Cette plateforme est essentielle.
25:04 Je sais que vous demandez son renforcement
25:06 et je vous le dis, je vous l'annonce,
25:08 ce renforcement, je le soutiens.
25:10 Je souhaite que Pharos permette notamment
25:12 de faire disparaître beaucoup plus rapidement et facilement
25:14 les contenus et leurs.
25:16 Dans le travail que nous mènerons, notamment au niveau européen,
25:18 nous avons déjà réussi à faire plier
25:20 les géants du numérique pour le retrait
25:22 des contenus terroristes. Nous mettrons
25:24 toutes nos forces dans la bataille pour
25:26 obtenir la même chose pour les contenus
25:28 antisémites et racistes.
25:30 [Applaudissements]
25:35 On nous avait dit, enfin, que l'antrisque
25:37 islamiste était trop grand, trop
25:39 difficile à vaincre. Là encore,
25:41 nous ne l'accepterons jamais.
25:43 Agir contre l'antisémitisme,
25:45 c'est s'attaquer frontalement à l'islamisme
25:47 et au séparatisme. Je ne suis pas
25:49 du genre à détourner le regard,
25:51 pas du genre à renoncer à employer
25:53 les mots justes. Alors je le dis, oui,
25:55 l'islamisme est un péril
25:57 grave pour notre République et c'est
25:59 un des visages les plus dangereux, les plus
26:01 destructeurs de l'antisémitisme.
26:03 [Applaudissements]
26:05 Alors partout, partout nous luttons
26:07 contre son antrisme avec une stratégie
26:09 de lutte contre le séparatisme islamiste
26:11 qui nous a déjà permis de fermer des mosquées
26:13 radicales, de dissoudre des associations,
26:15 d'expulser des imams qui prêchaient
26:17 la haine. Notre main n'a jamais
26:19 tremblé et l'expulsion de l'imam
26:21 Mahjoubi dans le Gard il y a quelques semaines,
26:23 notamment pour ses propos antisémites,
26:25 en a été une preuve supplémentaire.
26:27 [Applaudissements]
26:29 Mesdames et Messieurs,
26:31 oui, la situation
26:33 est grave. Oui,
26:35 le monde tremble. Mais
26:37 en m'adressant à vous, je le dis,
26:39 j'ai toujours espoir.
26:41 J'ai espoir parce que je sais
26:43 nous serons intraitables.
26:45 J'ai espoir parce que notre détermination
26:47 et notre action finira par payer.
26:49 J'ai espoir
26:51 parce que la République l'emporte toujours.
26:53 Oui,
26:55 citoyens de plein droit de notre pays,
26:57 les Français juifs ont pleinement
26:59 embrassé la République qui les a toujours
27:01 défendus et protégés.
27:03 On dit souvent que la République protège les Juifs
27:05 et c'est vrai. Mais je veux rappeler
27:07 autre chose et le réaffirmer ici.
27:09 Les Juifs protègent la République.
27:11 La République,
27:13 c'est Jean Zay, Léon Blum,
27:15 Pierre Mardès-France, Robert Bannenter,
27:17 des noms qui résonnent encore et sont
27:19 synonymes de conquête de droit, d'éducation,
27:21 de liberté nouvelle.
27:23 La République,
27:25 c'est Georges Mandel, René Cassin,
27:27 Georges Manger, autant de visages
27:29 de la liberté et de la résistance. Et avec eux,
27:31 tant de femmes et d'hommes qui ont risqué
27:33 leur vie pour notre pays et nos valeurs.
27:35 Le CRI se fondait
27:37 il y a 80 ans à partir du Comité Général
27:39 de Défense Juive.
27:41 On est lui-même l'héritier, monsieur le Président,
27:43 de cet esprit de résistance.
27:45 La République,
27:47 c'est Simone Veil, tout à la fois figure
27:49 de la liberté, du courage et de notre
27:51 destin européen.
27:53 La République, c'est aussi celle
27:55 pour laquelle les Français Juifs prient
27:57 chaque semaine lors des offices religieux.
27:59 Je le crois fermement.
28:01 L'âme de la République,
28:03 l'âme de la France, est incomplète
28:05 sans les Français Juifs.
28:07 La liberté ne peut se penser sans Raymond Aron.
28:09 Chacun retrouve un peu
28:11 de ce qu'est l'amour maternel dans les pages
28:13 de Romain Garry.
28:15 Les portraits du quotidien,
28:17 la joie simple des retrouvailles, comme la
28:19 rudesse des mouvements sociaux, ont été
28:21 immortalisés par les clichés de Willy Ronis.
28:23 Chacun se souvient
28:25 d'un air ou d'un quelques vers de Barbara.
28:27 Et du plafond de l'Opéra Garnier,
28:29 Marc Chagall veille
28:31 sur nos arbres.
28:33 Chaque jour, dans tous les domaines,
28:35 les Français Juifs travaillent pour notre pays.
28:37 Le font rayonner, ils font vivre
28:39 notre République et ils la protègent
28:41 sous toutes ses facettes.
28:43 Et pour les défendre, pour faire entendre
28:45 leur voix, vous êtes des lanceurs d'alerte
28:47 et des vigies. Je sais, cher Jonathan Murphy,
28:49 je sais que nous pouvons compter
28:51 sur le trif et au moment de dire ces mots,
28:53 je veux avoir à mon tour
28:55 une pensée bourgie italienne,
28:57 figure du courage, de l'engagement,
28:59 du dialogue inter-religieux.
29:01 (Applaudissements)
29:03 C'était un ami
29:11 qui nous a quittés il y a quelques semaines
29:13 et je ne l'oublierai jamais.
29:15 Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
29:17 la République, c'est ce que nous avons de plus précieux.
29:19 C'est la liberté,
29:21 celle de croire ou de ne pas croire,
29:23 celle de penser, d'agir, de créer,
29:25 celle de dire, celle de faire.
29:27 La République, c'est l'égalité,
29:29 l'égalité qui nous rassemble, qui nous protège,
29:31 l'égalité qui fait de nous
29:33 des citoyens à part entière, face à la loi,
29:35 devant la loi.
29:37 La République, c'est la fraternité,
29:39 celle qui nous rassemble,
29:41 celle qui fait de la France ce pays
29:43 où ils feront vivre ensemble,
29:45 ce pays où chacun peut trouver et prendre sa place.
29:47 Oui, nous croyons
29:49 dans cette fraternité et dans cette concorde.
29:51 Défendre les Français juifs,
29:53 c'est défendre la République tout entière
29:55 et continuer à la bâtir,
29:57 à la consolider.
29:59 C'est aussi défendre notre unité,
30:01 permettre à notre pays de continuer
30:03 à grandir, à innover,
30:05 à inventer, parce que chacun y trouve
30:07 sa place, parce que pas une
30:09 Française, pas un Français
30:11 ne doit se sentir menacé en raison de ce qu'il croit,
30:13 en raison de ce qu'il est.
30:15 Cette unité, nous allons
30:17 continuer à la fortifier ensemble.
30:19 Cette République, nous allons
30:21 continuer à la faire croître ensemble.
30:23 C'est notre engagement,
30:25 c'est notre serment commun
30:27 et nous ne renoncerons jamais.
30:29 Vive la République et vive la France.
30:31 (Applaudissements)