• il y a 6 mois

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00:00Le Haut Commissariat au plan nous alerte une fois de plus.
00:14Le taux de chômage atteint désormais 13,7% au premier trimestre de l'année.
00:20Un nouveau pic historique.
00:22Les postes d'emploi se perdent en cascade dans nos compagnes,
00:25victimes silencieuses d'une sécheresse impitoyable qui ne pardonne pas.
00:29Pendant ce temps, le milieu urbain, malgré ses efforts,
00:33ne parvient qu'à penser partiellement les plaibéantes de notre économie.
00:36À quoi bon parler de création d'emplois quand, chaque jour,
00:39des centaines de familles voient leur quotidien se fissurer sous le poids de l'incertitude ?
00:44La situation est telle que même le gouvernement semble reconnaître son impuissance,
00:49envisageant désormais de recourir à un cabinet de conseil extérieur pour trouver des solutions.
00:54Mais n'est-ce pas là un aveu de faiblesse ?
00:56Un signe que les stratégies actuelles sont non seulement insuffisantes,
01:00mais peut-être même déphasées face à l'ampleur de la crise de l'emploi.
01:04Alors que nous débattons, des milliers de citoyens se demandent si demain,
01:08ils feront partie des statistiques ou s'ils pourront enfin respirer loin de cette épée de Damoclès
01:13que représente le chômage.
01:15L'heure n'est plus à la contemplation des chiffres.
01:17Elle appelle à une réflexion profonde et à des actions concrètes.
01:21Peut-on se permettre de rester les bras croisés ?
01:23Ou est-il temps de redéfinir notre approche pour garantir un avenir plus prometteur à notre jeunesse ?
01:29La question est posée, le débat est ouvert.
01:32On en parle ce matin dans votre émission de débats quotidiennes, Les Décodeurs.
01:36Il est 9h18, voici vos décodeurs.
01:42Et pour en parler ce matin, je suis ravi d'accueillir sur le plateau Khadija Sifi,
01:47maître Ibrahim Rachdi à ma gauche, avocat et membre du bureau politique de l'USFP.
01:53Bonjour, c'est Ibrahim.
01:54Bonjour, c'est Adil.
01:55Toujours en plus, c'est Hicham.
01:57Hicham Aloubiad qui vient de nous rejoindre effectivement.
02:00Hicham Aloubiad à ma droite, directeur du centre d'accueil, d'information, d'orientation et de carrière de l'université Hassan Ier de Stade.
02:07Je vais vous laisser reprendre votre souffle.
02:09J'imagine que c'est le trafic de Casablanca qui est la principale responsable.
02:14On va dire ça comme ça.
02:17Bon, bonjour en tout cas et soyez les bienvenus sur cette antenne.
02:20C'est un sujet que j'aborde quasiment chaque semaine maintenant, depuis, allez quoi, un ou deux mois.
02:27C'est l'actualité, mais c'est aussi, vous savez, les chiffres sont têtus.
02:30Vous avez beau vouloir interpréter les chiffres ou leur donner le sens que vous voulez,
02:36mais les chiffres sont têtus et la réalité finit par vous rattraper.
02:40Une semaine après une précédente émission sur effectivement la situation du marché de l'emploi,
02:45le HCP balance les chiffres au terme du premier trimestre et non seulement le taux de chômage progresse,
02:52mais on atteint un nouveau pic historique 13,7% au terme du premier trimestre de l'année.
02:57Encore une fois, c'est le même constat et les mêmes explications.
03:00En fait, le monde rural qui subit l'impact de la sécheresse, ce qui explique,
03:07entre autres, ces chiffres qui se dégradent semaine après semaine, mois après mois de la situation du marché de l'emploi.
03:13Première lecture, Prahim Vrajdi ?
03:15Première lecture, tout d'abord, le marché de l'emploi, ce n'est que la partie visible de l'iceberg.
03:20Le problème qui est posé, c'est le problème de la stratégie économique suivée par le gouvernement marocain.
03:25La situation économique au Maroc est alarmante.
03:27Ce n'est pas pour être alarmiste, c'est alarmante.
03:32Je vous donne quelques chiffres qui sont officiels.
03:36Nous avons tout d'abord, comme vous l'avez dit, 13,7% du chômage.
03:40La croissance économique avoisine les 3%.
03:44Il y a une destruction de 181.000 emplois en deux ans.
03:50Le taux de chômage, vous l'avez dit, est de 13,7%.
03:52En 2023, 15% des entreprises ont déclaré faillite.
03:59Le taux d'endettement au Maroc avoisine 90% du PIB.
04:02C'est quoi le taux d'endettement ?
04:03Juste pour le chiffre des défaillances d'entreprises, parce que je l'ai en tête,
04:06les 15%, c'est le taux de progression des défaillances d'entreprises.
04:09Le nombre d'entreprises, on est à plus de 14.000 en 2020.
04:14On sera probablement à plus de 16.000 d'ici la fin de l'année.
04:16Tout à fait.
04:17Donc, l'endettement, c'est quelque chose qui m'inquiète.
04:20Pourquoi ? La dette d'aujourd'hui, ce sont des impôts de demain,
04:23comme on l'a toujours dit dans ce plateau-là.
04:26Et je suis inquiet parce qu'on va être obligé d'emprunter
04:32pour payer les charges de la dette.
04:34Et l'emploi, pour revenir à l'emploi,
04:36l'emploi ne se crée pas par des décisions administratives.
04:39Le chômage, c'est la destruction d'un emploi.
04:42L'emploi, c'est un salaire.
04:44Un salaire, c'est un revenu.
04:46Un revenu, c'est la consommation.
04:48La consommation, c'est la demande.
04:50La demande, c'est l'investissement.
04:52Donc, il y a le circuit économique qu'on apprend aux étudiants en première année
04:55qui est aujourd'hui, qui n'est pas où il est.
04:58De plus, il faut reconnaître qu'on doit se remettre en cause
05:05en ce qui concerne la stratégie suivie par l'actuel gouvernement.
05:08Alors, avant d'en parler, j'aimerais que l'on s'arrête sur les chiffres.
05:11Il faut d'abord, à mon sens, les analyser pour essayer de déceler le vrai du faux,
05:16parce que les chiffres, on a tous les mêmes chiffres,
05:19mais chacun les interprète à sa manière.
05:21Quand j'entends le chef du gouvernement, en l'occurrence,
05:25Aïssa Arnaud, parler des chiffres de l'emploi et de la situation du chômage,
05:28il explique, et à juste titre parfois, que c'est le HCP qui dit d'ailleurs
05:33que les destructions d'emplois sont essentiellement concentrées dans nos campagnes,
05:38dans le monde rural, qui subit les effets de la sécheresse.
05:42A contrario, dans le monde, dans le milieu urbain,
05:46il y a des créations d'entreprises et, pour lui, il met en avant
05:50les initiatives mises en place par le gouvernement,
05:52tels les programmes Força, Hora.
05:54Je pourrais expliquer que ce n'est pas, je répète ce qu'il dit,
05:59ce n'est pas vrai de dire que le gouvernement ne fait rien pour l'emploi.
06:02Je répète juste les éléments de langage que le gouvernement ne fait rien.
06:05Non, mais je ne peux pas vous dire que le chômage au moins,
06:07qu'il est structurel aujourd'hui, c'est pas conjoncturel.
06:09C'est ça le sens de ma question et je vous donne la parole à Siham El-Biad.
06:15Est-ce que le fond du problème, c'est un problème, comme l'a dit,
06:18c'est un problème structurel, c'est-à-dire que notre modèle économique
06:21n'arrive pas à créer de l'emploi, quelle que soit la conjoncture
06:26par laquelle nous passons, la sécheresse en l'occurrence,
06:29ou est-ce que c'est vrai que le facteur conjoncturel,
06:33le facteur climatique, la sécheresse, pèse très, très lourd sur la situation actuelle ?
06:39Il fut un temps où on aurait pu admettre, accepter, prendre pour plausible
06:45que c'est la conjoncture effectivement qui est derrière ce qui se passe.
06:48Le fait est que c'est devenu structurel, comme l'a dit juste le titre Professeur Rachidi.
06:53Encore une fois, faire de la sécheresse une espèce de bouc émissaire à chaque fois,
06:59à un moment donné, c'était la crise en Ukraine, maintenant c'est la sécheresse.
07:01On a compris que ça fait partie d'un règle du jeu, il faut faire avec.
07:04La sécheresse n'est plus, j'allais dire, une surprise, c'est un secret pour personne.
07:09Maintenant, il s'agit de faire valoir des pratiques beaucoup plus créatives,
07:14beaucoup plus innovatives, si vous voulez.
07:17Et ça, c'est des choses qui me semblent manquer peut-être à ce gouvernement.
07:21Alors le chiffre, tout à l'heure, on parlait de 13,7% de taux de chômage.
07:26Il ne faut pas oublier que dans le milieu urbain, il est de 17,6%.
07:29Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est le HCP.
07:31On creuse davantage, on va trouver que c'est beaucoup plus dans les populations de femmes et de jeunes.
07:37Un jeune diplômé sur cinq aujourd'hui qui ne trouve pas de travail.
07:41Et j'ai vu même des chiffres, un jeune sur deux, dans la catégorie d'âge entre 15 et 35 ans.
07:47Encore une fois, on n'est pas dans, j'allais dire, le jeu de l'autoflagellation.
07:54Pas non plus avec un discours dite irrompique, très élogieux, pour dire que tout va bien.
07:59Et le problème, encore une fois, moi, si j'arrive à prendre un peu de recul par rapport à ce que j'ai lu,
08:04j'ai vu et entendu, c'est qu'il y a des efforts qui sont menés.
08:09On ne va pas jeter le bébé avec son eau demain.
08:11Ceci dit, le retour sur investissement ne se manifeste pas.
08:15Soit on agit là où il ne faut pas, soit on n'agit pas, j'allais dire,
08:19avec la force et la pertinence et la résilience nécessaires pour que ça marche,
08:23soit on est à côté, carrément à côté de la plaque.
08:26Visuellement, on est à côté de la plaque parce que la situation le fait que...
08:30On est sur les trois fronts, il me semble.
08:32On ne fait pas assez.
08:33Ce qu'on fait, peut-être qu'il est à côté et ça manque d'agilité.
08:39Et d'autant plus que, je crois, à la fin du mandat de ce gouvernement,
08:43on ne va pas avoir, j'allais dire, des choses extraordinaires, ce qui va se passer en 2030.
08:49D'ailleurs, tout ce qu'on a lu dans les rapports du gouvernement,
08:54que ce soit par rapport au pacte ESRI 2030, on a toujours cette échéance de 2030.
08:59Ça veut dire que ce gouvernement n'a pas cherché à faire de 2026 l'espèce d'ultimatum
09:04pour apporter ce qu'on dit, quelque part, le bien-être des Marocains.
09:10Et le rapport du ACP venait, j'allais dire, entériner le fait qu'il y ait un taux de chômage qui est criant.
09:16Je crois que c'est du jamais vu au Maroc.
09:18Encore une fois, tous les efforts qui sont menés, par exemple à Força, à Aurach, etc.,
09:25il me semble que ça n'a pas donné grand-chose.
09:28Au contraire, lorsqu'on regarde d'un point de vue spatial,
09:32vous allez voir, il y a 5 régions au Maroc qui s'accaparent, soit 7, soit 12, soit 13, 14 % effectivement.
09:37Même le chômage, il n'est pas équitable.
09:39Il y a des régions qui sont plus touchées.
09:42Il va falloir territorialiser justement les politiques publiques en matière de lutte contre le chômage.
09:47Parce que c'est comme ça que ça va fonctionner.
09:48Agir de façon, j'allais dire, pyramidale ou institutionnelle,
09:52je crois que ça a été démontré, ça ne donne pas grand-chose.
09:55– Brahim Rajdi, vous avez suivi, j'imagine, la présentation du bilan à mi-mandat de Alizat Khamelouj,
10:00que ce soit au Parlement ou lors de l'interdit.
10:02– On en a parlé aussi.
10:03– On en avait parlé, justement, c'est pour ça, c'est un petit rappel.
10:07Je viens de rappeler.
10:09Et là, pour le coup, je ne sais pas si je vous ai posé la question ou pas,
10:12mais je vous la repose, parce que moi, c'est une question que je me suis posée
10:15en écoutant Alizat Khamelouj.
10:17Je n'ai pas l'impression, alors que ça devrait être le sujet,
10:20le sujet, c'est la bataille de l'emploi.
10:22Parce qu'ils sont capables, vous avez parlé de l'échéance de 2026,
10:26aucun gouvernement depuis Abbas el-Fassi n'a terminé son mandat
10:29avec un déficit en matière de création d'emplois.
10:31Aujourd'hui, à mi-mandat, on est à moins 180 000 minimum, le bilan n'est pas positif.
10:38La promesse, c'est de créer un million d'emplois d'ici 2026.
10:40Ils sont capables, à l'échéance de 2026, d'être le premier gouvernement
10:44de l'histoire récente du Maroc à terminer un mandat avec une destruction d'emplois.
10:48Donc ma question, je vous la pose, je ne sais pas si vous aurez l'occasion
10:51d'y répondre, ce sera après la pause info.
10:55Est-ce que vous avez senti, lors de ce bilan de mi-mandat,
10:59que la question de l'emploi, elle était centrale, primordiale,
11:03même sans forcément mettre en avant les chiffres qui dessert le gouvernement,
11:08mais est-ce que vous avez senti que c'était une priorité pour le gouvernement
11:11et que dans la deuxième partie du mandat, ce sera le gros focus de l'action gouvernementale ?
11:16En tout cas, la thérapeutique préconisée par le gouvernement n'est pas bonne.
11:20Ça, c'est sûr. Vous voyez le sens de ma question ?
11:24Quand le gouvernement recourt à un bureau d'études pour régler le problème du chômage,
11:27donc il est à côté du pays.
11:27Ça n'a pas été confirmé officiellement, mais...
11:29Si jamais tel est le cas...
11:31Qui ne dit mot consent, je ne cesse de le répéter.
11:33Ce n'est pas la solution, parce que c'est l'industrie qui crée des emplois.
11:36Pour créer des emplois, il faut vraiment inciter les entreprises, la création d'entreprises.
11:40On en parlera avec le CRI tout à l'heure.
11:44Enlever cette bureaucratie handicapante, cette fiscalité handicapante,
11:48ces charges qui sont handicapantes, tout ça ne milite pas pour la création d'emplois.
11:54Il faut une stratégie innovante basée essentiellement sur le développement industriel,
12:00parce que seul le développement industriel crée des emplois pérennes.
12:03D'autant plus que nous devons aujourd'hui avoir comme permanente la sécheresse.
12:08Ça fait six ans que l'on marque.
12:10Mais on est en train, au niveau de l'Institut agronomique,
12:13on est en train de trouver des variants de blé, tout ça,
12:15qui ne sont pas influençables par la pluviométrie.
12:18Donc il ne faut pas vraiment avoir comme raison, comme excuse, la sécheresse.
12:23Un argument ultime, oui.
12:24C'est un argument qui n'est pas très fiable,
12:26parce qu'il y a d'autres pays qui n'ont pas de pluie,
12:28qui pourtant n'ont pas le chômage que nous avons ici.
12:30On va marquer une petite pause.
12:31Le débat se poursuivra avec vous, messieurs, dans quelques instants.
12:33Juste après, le Flash Info signé Karine Drenet.
12:35À tout de suite.
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22:32Vous écoutez Atlantique Radio.
22:34C'est la suite de votre émission Les Décodeurs
22:36ce matin avec Vrahim Rajdi
22:38et Hicham El Bied. On parle
22:40de la situation alarmante du marché
22:42de l'emploi au Maroc. Les derniers chiffres
22:44du chômage sont tombés et ils sont
22:46pour le moins inquiétants avec un nouveau
22:48pic historique à 13,7%
22:50au premier trimestre
22:522024.
22:54On est en mesure de nous poser la question
22:56de savoir si effectivement cette tendance
22:58va s'inverser ou pas parce que j'ai l'impression
23:00c'est pas une impression d'ailleurs, c'est la réalité.
23:02On suit un train de haussier
23:04depuis quelques mois. Les trimestres
23:06s'enchaînent et se ressemblent.
23:08Le taux de chômage grimpe, grimpe et on ne sait pas
23:10jusqu'où ça va s'arrêter.
23:12Certains
23:14nous prédisent un taux de chômage à 15%
23:16d'ici la fin de l'année.
23:18Maintenant la question qui se pose
23:20c'est de savoir quels sont les leviers
23:22à activer.
23:24Je pense que le deuxième sujet
23:26est bien choisi pour
23:28faire le lien. On va parler des CRI
23:30dans quelques instants.
23:32Quels sont les leviers à la disposition
23:34selon vous du gouvernement aujourd'hui
23:36pour essayer ne serait-ce
23:38que de limiter la casse ? Parce que pour inverser
23:40la tendance on sait que ça
23:42sera sur le moyen long terme
23:44mais ne serait-ce que limiter la casse
23:46pour les prochains trimestres
23:48de ne pas avoir des destructions massives d'emplois
23:50mois après mois.
23:52Quels sont selon vous
23:54les leviers que le gouvernement
23:56peut activer urgentement, rapidement
23:58pour créer de la richesse
24:00et surtout de l'emploi ?
24:02Alors il y a deux choses.
24:04Moi en tant que directeur du centre d'orientation de carrière
24:06d'université d'Ahsen Ier, je vois déjà
24:08deux éléments clés,
24:10deux leviers à court terme.
24:12Il y a ce qu'on appelle le reskilling
24:14et le upskilling. Il est fondamental
24:16de réorienter le marché
24:18de travail en tout cas en termes de demande
24:20pour que ça corresponde justement aux besoins des entreprises.
24:22Encore une fois, l'inadéquation
24:24est là. Les entreprises
24:26souffrent effectivement d'un déficit en termes de
24:28disponibilité de collaborateurs
24:30qualifiés
24:32et engagés.
24:34Et de l'autre côté, on continue encore à former des chômeurs
24:36au niveau de nos écoles et universités.
24:38Donc il va falloir à court terme, parce que
24:40quand vous regardez la feuille de route
24:42du gouvernement, peut-être il y a des formes qui sont engagées
24:44et les fruits peut-être,
24:46encore une fois, qui risquent
24:48de se concrétiser. Peut-être qu'ils vont se faire
24:50à moyen et à long terme. Mais à court
24:52terme, et ce qui explique justement
24:54le taux de chômage alarmant de
24:5613,7%, c'est
24:58justement à court terme, il n'y a pas
25:00justement d'adéquation entre
25:02l'offre et l'emploi. Donc
25:04levier 1, c'est
25:06on parle souvent de l'ANAPEC
25:08et on ne voit pas
25:10les actions. On ne voit pas réellement
25:12ce que fait l'ANAPEC concrètement
25:14pour endiguer, pour lutter contre
25:16le chômage. Ils sont là pour dire
25:18on est en train de développer des compétences, on est là
25:20effectivement pour accompagner le gouvernement,
25:22etc. Mais concrètement, à court
25:24terme, je ne vois pas effectivement la trace
25:26de l'action de
25:28l'ANAPEC. Troisième
25:30chose, c'est qu'il va falloir
25:32territorialiser la lutte contre le chômage.
25:34Il faut voir chaque région,
25:36chaque espace, quelles sont ses spécificités,
25:38quels sont les métiers qui sont
25:40adéquats à ces territoires-là
25:42et faire en sorte qu'on soit dans une
25:44vision d'ensemble, dans une vision proactive
25:46pour que, justement,
25:48on réponde aux besoins de ces populations-là.
25:50Agir de façon...
25:52Juste pour appuyer sur ce que vous dites, sur cette
25:54répartition régionale du taux d'activité
25:56et surtout du taux de chômage, c'est vrai que les besoins
25:58ne sont pas les mêmes et la situation
26:00n'est pas aussi catastrophique d'une région
26:02à l'autre. Dans la région de l'Orientale, par exemple,
26:04on est sur un taux de chômage
26:06de 21,4%.
26:08C'est pas si on se rend compte. Un cinquième
26:10de la population qui ne travaille pas.
26:12C'est plus chez l'Orientale et le Sud.
26:14Et les régions du Sud, effectivement. Alors que, par exemple,
26:16à contrario, pour les régions
26:18de Marrakech, Safi ou de
26:20Tangerton-le-Hoscima, on est entre 8 et
26:2211%. Et Dratafilet aussi,
26:24il se porte plus ou moins bien.
26:26Donc l'idée, c'est de territorialiser, effectivement,
26:28les offres, territorialiser les besoins.
26:30Troisièmement,
26:32faire en sorte que les parties prenantes puissent
26:34agir ensemble.
26:36Moi, de part, encore une fois,
26:38ma fonction, j'ai l'impression
26:40qu'on continue encore à faire
26:42en sorte que ça vienne de rabats.
26:44C'est là où ça se passe. Et là, le quartier
26:46général de tout ce qu'on pourrait imaginer,
26:48concevoir, cogiter sur les politiques
26:50de lutte contre le chômage au Maroc. Alors que
26:52sur les
26:54territoires, il y a encore...
26:56– Le problème, c'est que rien ne vient de rabats. Même ça.
26:58– Peut-être que ça viendra du cabinet
27:00McKinsey. – L'effet ruissellement
27:02n'est pas activé. J'aimerais avoir l'avis de...
27:04Moi, je pense qu'on vous entend quand vous...
27:06– Ah pardon, excusez-moi.
27:08J'ai une petite habitude.
27:10Comme cela a été dit par le professeur Richard Goode,
27:12le problème de l'inadéquation
27:14emploi-formation,
27:16c'est un problème qui existe depuis
27:18très longtemps. Je pense
27:20qu'il faut absolument revoir
27:22la formation et voir
27:24l'enseignement supérieur au Maroc et l'enseignement
27:26en général. Je me rappelle très bien en tant
27:28que professeur à la faculté de droit de Casablanca
27:30pendant plusieurs années.
27:32À l'époque, la faculté
27:34était fermée sur elle-même.
27:36Mon professeur et ami
27:38Mohamed Balada, ancien ministre des Finances,
27:40nous avions pris le risque,
27:42nous avons décidé d'ouvrir la faculté
27:44sur le monde des affaires en convoquant
27:46des directeurs d'assurance
27:48et des directeurs
27:50d'assurance et des directeurs
27:52de banque
27:54pour faire des conférences là-bas.
27:56Et on a créé même des licences alors que la loi
27:58ne le permettait pas. On a créé licences en banque,
28:00finances banque, licences en assurance
28:02et il n'y avait aucun chômeur.
28:04En tant qu'enseignant aussi...
28:06Moi, je retiens une chose. Vous me dites que vous étiez hors la loi
28:08pendant un certain temps. Non.
28:10Alors que la loi ne le permettait pas.
28:12La loi sur les facultés nous donnait
28:14que le programme, que les titres.
28:16Et là, on fait économie d'entreprise.
28:18Économie d'entreprise, section banque,
28:20section finances, etc.
28:22On avait créé la faculté de l'INSBA
28:24et j'étais parmi les fondateurs de cette faculté
28:26de l'INSBA. On était sponsorisés
28:28par les entreprises.
28:30Les premières promotions
28:32étaient toutes embauchées.
28:34Pourquoi ? Parce qu'il y avait la sélection.
28:36Après, on a ouvert la porte
28:38par démagogie pour tout le monde. Ce qui fait que
28:40aujourd'hui, comme cela a été dit par
28:42C. Hicham, on fabrique des chômeurs.
28:44Deuxième chose, c'est que
28:46il faut absolument avoir le courage
28:48et arrêter de vendre aux Marocains
28:50des illusions dans un déni de vérité.
28:52Lesquelles ?
28:54Par exemple ?
28:56Ce que nous avons eu dans la déclaration du gouvernement.
28:58Immondant.
29:00Il y a eu beaucoup d'illusions.
29:02On disait que tout allait bien avec la marquise.
29:04On n'a pas dit que nous avions
29:06une situation difficile. Il y a le chômage, etc.
29:08Il fallait dire la vérité aux Marocains.
29:10Bien sûr,
29:12Força n'a pas réglé
29:14le problème comme cela a été dit.
29:16Le marché du travail,
29:18c'est une conséquence d'une stratégie
29:20de développement économique innovante
29:22basée essentiellement
29:24sur le développement de l'industrie.
29:26Et c'est parce que
29:28dans les anciens thèses économiques,
29:30on hésitait entre
29:32donner la priorité aux industries de transformation
29:34ou aux industries d'autres.
29:36Au contraire, le développement économique en Espagne,
29:38c'était l'industrie
29:40au service de l'agriculture.
29:42On ne peut pas isoler l'agriculture de l'industrie.
29:44L'industrie doit être au service
29:46de l'agriculture en modernisant,
29:48en innovant,
29:50en donnant les machines et outils nécessaires
29:52à l'agriculture.
29:54Cela peut permettre de dynamiser le marché de l'emploi.
29:56C'est une stratégie
29:58économique
30:00qui doit être cohérente
30:02ayant pour pilier l'emploi,
30:04le revenu
30:06et le bien-être des citoyens.
30:08Une dernière question sur ce premier sujet.
30:10Ce qui attire
30:12mon attention aussi,
30:14c'est lorsque
30:16ce gouvernement a été constitué
30:18et mis en place.
30:20Au-delà des
30:22problématiques
30:24politico-politiciennes,
30:26pourquoi un tel, pourquoi pas un tel,
30:28il y avait une sorte de consensus
30:30sur un point
30:32positif de
30:34la composition de ce gouvernement.
30:36On s'est dit, tiens,
30:38une équipe relativement jeune,
30:40des technocrates qui sont censés maîtriser
30:42leur sujet, notamment les dossiers
30:44économiques.
30:46Et à mi-mandat, on se retrouve
30:48avec un chef du gouvernement qui met en avant
30:50les actions de son
30:52gouvernement dans le cadre de ce qu'on appelle
30:54l'État social, qui est une vision
30:56royale et il a insisté
30:58d'ailleurs sur le fait de dire que c'est une vision royale
31:00et que le gouvernement n'est là que pour appliquer
31:02et réaliser
31:04dans les délais tous les
31:06projets initiés.
31:08C'est quand même assez paradoxal qu'un gouvernement
31:10technocratique qui est censé
31:12maîtriser et
31:14réussir là où on ne s'attendait pas
31:16forcément à un échec, c'est
31:18sur le volet économique en matière de création
31:20d'emplois, d'amélioration du climat des affaires.
31:22À mi-mandat, on se retrouve
31:24au contraire avec un gouvernement qui,
31:26il est vrai, sur les chantiers de l'État social
31:28avance, doucement
31:30mais sûrement, mais sur
31:32les questions économiques,
31:34c'est un gouvernement qui, de l'avis de tous,
31:36pas tous, mais certains,
31:38passez-moi l'expression, est à la ramasse.
31:40Comment vous l'expliquez ça ?
31:42Est-ce que c'est logique ?
31:44Ce que je vous ai dit, c'est que tout d'abord,
31:46le gouvernement doit avoir une stratégie économique claire
31:48et précise. Je ne sais pas,
31:50en tant qu'économiste, je ne sais pas si vraiment
31:52on applique une stratégie libérale
31:54ou une stratégie étatique.
31:56C'est un gouvernement qui a une orientation
31:58libérale. C'est un parti communiste
32:00mais c'est un État libéral en France
32:02mais contrôlé. Je vais vous
32:04donner quelques exemples.
32:06On n'a pas parlé de l'inflation,
32:08de l'atteinte du pouvoir d'achat des citoyens.
32:10Parce qu'elle s'est atténuée un petit peu
32:12par rapport à 2022.
32:14Monsieur Hadid, aujourd'hui, la viande du mouton, ça coûte
32:16140 dirhams. La viande du veau,
32:18ça coûte 110 dirhams.
32:20Aux abattoirs, la viande du mouton,
32:22ça coûte 110 dirhams.
32:24On est en train de parler
32:26de subventionner des importations
32:28de...
32:30Juste une petite parenthèse.
32:32Quand je vous dis que l'inflation
32:34elle a quelque peu
32:36baissé par rapport à 2022, c'est factuel.
32:38Encore, je me base sur les chiffres du HCP.
32:40On était à plus de 10% il y a un an.
32:42Là, on est à quoi ?
32:44Oui, mais vous allez voir
32:46ce qui va se passer avec l'aide.
32:48Aujourd'hui,
32:50le kilo de viande sur pied
32:52de mouton de viande
32:54est de 70 dirhams.
32:56Il va atteindre 90 dirhams.
32:58Or, l'État va subventionner les importateurs
33:00de moutons, de brebis.
33:02Les brebis coûtent
33:041100 dirhams en Espagne.
33:06Un an.
33:08L'importateur va avoir 500 dirhams.
33:10Donc ça va lui revenir à 700 dirhams. Mais il va appliquer ici
33:121200-1300 dirhams.
33:14La politique de subvention n'a jamais été
33:16une politique probante et efficiente.
33:18C'est intéressant, si on importe,
33:20un chef tel, c'est pour réguler un petit peu le marché,
33:22pour ne pas que l'inflation...
33:24Il faut contrôler aussi. Il ne faut pas simplement
33:26réguler le marché. Quand je vaux
33:28dans de 500 dirhams par tête,
33:30il faut absolument que je sache quel est l'impact
33:32sur la baisse des prix
33:34que va sentir le consommateur.
33:36C'est ça ce qui est important.
33:38Moi, je suis contre la politique de subvention.
33:40Je suis pour le mécanisme normal,
33:42le développement du mécanisme normal, bien sûr,
33:44avec des régulations institutionnelles.
33:46Maintenant, vous allez voir,
33:48le prix du mouton va
33:50être...
33:52Il va atteindre des niveaux très élevés, oui.
33:54Autre chose, le gouvernement
33:56doit vraiment avoir
33:58le courage
34:00et dire que voilà,
34:02nous avons fait une mauvaise appréciation
34:04de la situation socio-économique au Maroc.
34:06Je ne doute pas de la compétence des ministres.
34:08– Vous êtes très optimiste.
34:10– Je ne doute pas de la compétence des ministres.
34:12Mais moi, je suis compétent dans un domaine.
34:14Je ne peux pas conduire un avion, moi, aujourd'hui.
34:16– Oui, mais c'est ce que je vous dis, justement.
34:18– Je ne peux pas me mettre n'importe où.
34:20Alors ces gens-là sont compétents.
34:22– Parce que c'est valable pour tout le monde, mais pour vous...
34:24– C'est valable pour tout le monde.
34:26– Vous savez comment on vous appelle, le couteau suisse.
34:28– Absolument.
34:30Maintenant, je ne doute pas
34:32de la compétence, mais il faut reconnaître
34:34que vraiment, le gouvernement brille par son absence.
34:36– Non, mais justement, je repose la question,
34:38parce que, pardon,
34:40Hicham le Bidora a un avis différent,
34:42mais en fait, on dit la même chose.
34:44Au début de ce mandat,
34:46on n'avait quasiment aucun doute,
34:48vu le profil des gens
34:50qui ont été sélectionnés,
34:52de la compétence
34:54de ces gens-là à gérer des dossiers
34:56éminemment économiques.
34:58Des technocrates, nous sommes.
35:00– Pour réformer les structures.
35:02– Oui, oui, mais je sais,
35:04c'est un sujet terre-à-terre très simple.
35:06Ce sont des gens qui sont censés être compétents,
35:08qui maîtrisent des sujets,
35:10et qui sont les mieux outillés pour réussir
35:12le défi économique.
35:14Moi, je parle des défis économiques.
35:16Force est de constater
35:18que ce n'est pas le cas.
35:20Il est où le problème, selon vous ?
35:22– Il est où le problème ?
35:24J'ai beau être un bon joueur de foot,
35:26est-ce que je serai pour autant
35:28un bon manager, un bon coach ?
35:30Ce n'est pas gagner d'avance.
35:32Autrement dit,
35:34que ce soit des personnes,
35:36des compétences,
35:38ça, personne ne pourrait le contester.
35:40Mais maintenant, dans les faits,
35:42parce que vous l'avez dit au tout début,
35:44les chiffres ne montent pas.
35:46Et les ratés, ils vous rattraperont.
35:48Vous l'avez dit une fois.
35:50– Non, les ratés ne vous rateront pas.
35:52Ils vont vous rattraper,
35:54ils ne vont pas vous rater.
35:56– Exactement.
35:58Donc, ce qu'on voit, effectivement,
36:00sur le tas,
36:02pardon,
36:04il me semble
36:06un manque,
36:08on va dire,
36:10de proactivité
36:12par rapport à la situation du pays,
36:14par rapport à où est-ce qu'on va.
36:16Tout à l'heure, lorsque j'ai parlé d'orientation,
36:18n'oublions pas que le cheval de bataille,
36:20maintenant, c'est tout ce qui est
36:22intelligence artificielle.
36:24Il y a des métiers qui vont disparaître.
36:26Qui se doit, effectivement, d'être créés
36:28de toutes pièces et pour lesquels on a besoin
36:30d'avoir des compétences pour pouvoir les enseigner.
36:32On ne parle pas, peut-être très très peu,
36:34quelles sont ces compétences,
36:36quels sont ces professeurs qu'on doit avoir,
36:38ces formateurs qu'on doit former déjà
36:40pour qu'ils puissent être justement la locomotive
36:42pour accompagner le processus.
36:44Il n'y a pas pour l'instant, effectivement,
36:46de choses qui sont faites dans ce sens.
36:48Donc, moi, mon souci, je rejoins tout à fait
36:50ce que disait le professeur Rachet tout à l'heure.
36:52Il disait,
36:54à juste titre,
36:56que
36:58la situation économique
37:00n'est pas très luisante.
37:02La situation économique
37:04et le pouvoir d'achat, effectivement,
37:06est en train de fondre comme neige au soleil.
37:08Moi, je crains
37:10que ça
37:12n'aille
37:14encore que de pire en pire
37:16et que, véritablement,
37:18les actions qui sont menées
37:20n'aboutissent pas à grand-chose parce que
37:22le problème numéro un, c'est le do-it-business
37:24qui manque encore de pertinence
37:26et de clarté.
37:28Peut-être que la réforme des centres régionaux
37:30d'investissement va aider
37:32à améliorer
37:34le climat des affaires. En tout cas, c'est l'objectif
37:36qui est fixé. Il nous reste six minutes
37:38pour en parler. Juste d'un mot,
37:40commenter un petit peu l'actualité.
37:42C'est un chantier qui ne date
37:44pas de la semaine dernière.
37:46Je me rappellerais très bien
37:48d'un discours royal dans lequel
37:50le 6 avait appelé à réformer
37:52ces CRI
37:54et que ces centres
37:56puissent jouer pleinement le rôle
37:58et leurs prérogatives
38:00et leurs missions.
38:02Le Conseil de gouvernement s'est donc réuni la semaine dernière,
38:04le jeudi,
38:06et il a adopté le projet de loi
38:08qui modifie et complète la loi portant réforme
38:10des centres régionaux d'investissement
38:12et création des commissions régionales unifiées
38:14d'investissement.
38:16Vous l'avez fait simple, mais vous allez nous donner
38:18l'idée globale
38:20de cette réforme,
38:22c'est de donner plus de prérogatives,
38:24plus
38:26de latitude
38:28à ces centres régionaux d'investissement
38:30d'être influents sur le territoire
38:32dans lequel ils évoluent.
38:34J'imagine que
38:36c'est une bonne initiative,
38:38mais pourquoi ça prend autant de temps ?
38:40Oui, attention,
38:42parce que le CRI a des ancêtres.
38:44Les ancêtres, c'est le guichet unique.
38:46C'est une revendication
38:48de toutes les formations politiques.
38:50Sa Majesté Hassan Dior avait appelé
38:52dans plusieurs discours à ce qu'il y ait
38:54ce fichier unique.
38:56Et le CRI, d'ailleurs, je dis que Sa Majesté le Roi avait souligné,
38:58le CRI devait
39:00superviser globalement
39:02les investissements.
39:06Le Maroc est une entité,
39:08le CRI est une entité
39:10intermédiaire
39:12entre le porteur de projets et les administrations
39:14qui leur permettent de garantir la création d'une entreprise
39:16dans un délai de 7 jours.
39:18On est très loin de cela. Comment ça s'est passé ?
39:20On a fait le CRI
39:22à Casablanca, c'est-à-dire
39:24on a regroupé toutes les administrations
39:26qui ne se concernaient pas à l'investissement,
39:28la LIDEC,
39:30la commune, l'agence urbaine,
39:32la sécurité.
39:34Et au lieu de faire une seule entité,
39:36on a assisté à une juxtaposition
39:38des entreprises.
39:40Chaque entité était restée très jalouse
39:42de ses pouvoirs, ce qui fait que ça n'a pas
39:44donné les effets escomptés.
39:46D'où la nécessité de réformer.
39:48D'où la nécessité de réformer.
39:50Tout d'abord, ils ne sont plus
39:52de la compétence.
39:54C'est le chef du gouvernement qui est
39:56président du conseil d'administration.
39:58On a créé une commission supervisée.
40:00Maintenant, il y a une commission en cas de...
40:02Vous déposez un sujet,
40:04un projet d'investissement,
40:06on vous dit votre dossier est incomplet,
40:08telle anomalie, telle anomalie. Maintenant,
40:10il y a une commission de recours.
40:12En ce qui concerne les dérogations
40:14en matière d'urbanisme, maintenant,
40:16c'est le premier ministre qui les donne.
40:18Je pense que ce projet est un projet...
40:20Ça va dans le bon sens.
40:22À condition que les administrations
40:24se dessaisissent
40:26de leur petite autorité.
40:28Ça me rappelle, quand je gérais
40:30la commune de Mainleve,
40:32il y avait un responsable qui était
40:34à la légalisation pendant 18 ans.
40:36J'ai pris la première décision
40:38parce qu'en matière de fonction administrative,
40:40vous n'avez pas le droit d'accumuler plus de 2 ans de congé.
40:42Je l'ai mis en congé pendant 2 mois.
40:44Tout le Maroc a bougé.
40:46Des appels...
40:48Alors, qu'est-ce que vous allez comprendre ?
40:50Tout le Maroc, vous êtes...
40:52J'ai des personnalités très importantes
40:54parce que la légalisation de signature,
40:56c'était un homme très honnête.
40:58Tout le monde a intervenu
41:00pour dire non, non, il faut le laisser travailler.
41:02Pourquoi ? Parce que...
41:04Vous avez un tiroir, vous le cachez.
41:06J'étais à Rabat pour une légalisation.
41:08J'ai attendu 2 heures. Pourquoi ?
41:10Parce que le fonctionnaire était prendre son petit déjeuner
41:12et il avait le cachet fermé
41:14dans son tiroir.
41:16Donc, ces attitudes-là sont
41:18handicapantes.
41:20Pour être vraiment un investisseur,
41:22pour moi ici, je dois tirer chapeau
41:24parce qu'il faut être résistant,
41:26résilient.
41:28J'espère que cette réforme va nous permettre
41:30d'outrepasser ces anomalies.
41:32Et justement,
41:34quand on parlait de levier,
41:36c'est un levier incontournable.
41:38Faciliter la création d'emplois,
41:40donner envie d'entreprendre au Maroc,
41:42faire en sorte que l'acte d'entreprendre
41:44puisse être
41:46un acte...
41:48Non pas une contrainte, mais une formalité.
41:50Une formalité et une opportunité
41:52de se dire si je quitte
41:54ma zone de confort en tant que salarié
41:56et je pars vers l'entrepreneuriat,
41:58je le ferai à cœur joie.
42:00Or, au jour d'aujourd'hui, on continue encore
42:02à rendre cette machine
42:04très lente,
42:06très dissuasive.
42:08Dès le départ, on se dit que ça va être compliqué.
42:10Je le disais sur ce plateau même une fois,
42:12imaginez quelqu'un, un Marocain résident à l'étranger
42:14qui vient pour une quinzaine de jours au Maroc
42:16et il se dit, autant
42:18effectivement lancer la machine par rapport
42:20à la création d'un projet au Maroc.
42:22Qu'est-ce qu'il va se passer ? Il va se dire,
42:24c'est compliqué,
42:26peut-être avec le monsieur de tout à l'heure,
42:28il est parti pour deux mois de congé,
42:30les exemples sont nombreux.
42:32Si vous prenez l'exemple des Émirats Arabes Unis,
42:34vous avez deux voies pour
42:36la création d'entreprise, une voie expresse,
42:38vous allez voir l'intermédiaire,
42:40vous dites, voilà l'objet de ma société,
42:42et lui, son occupant, 48 heures,
42:44vous avez votre société.
42:46Moi j'en ai marre de Dubaï,
42:48à chaque fois, c'est l'argument qui me sort.
42:50Pourquoi les Émirats ne font pas pour les Marocains ?
42:52Pourquoi pas les Marocains ?
42:54Mais c'est Dubaï, c'est pas le Maroc.
42:56L'oiseau de Bonnegur, c'est cette digitalisation,
42:58la digitalisation va forcément
43:00booster, pousser, justement,
43:02l'activité d'entreprendre.
43:04Il y a toujours des conditions.
43:06Là aussi, à condition de prendre le numérique
43:08pour ce qu'il est,
43:12savoir que ce n'est pas un gadget,
43:14mais ce n'est même pas un secteur,
43:16c'est un pan entier qu'il faudra penser
43:18et intégrer dans tous les secteurs
43:20d'activité, justement. Or,
43:22je ne suis pas sûr que ce soit le cas aujourd'hui.
43:24C'est fini, il est 10 heures passées de quelques secondes,
43:26et on a l'impression que vous êtes reparti.
43:28En tout cas, j'étais ravi de vous accueillir.
43:30C'est toujours un plaisir de vous accueillir.
43:32Maître Brahim Rajdi et Hicham Lobied.
43:34Au plaisir de vous retrouver prochainement
43:36pour d'autres sujets de débat.
43:38Bientôt, c'est Mourad Babak qui prend le relais
43:40pour le Flash d'information en langue arabe.
43:42Bonne fin de journée à l'écoute d'Atlantique.