Karim Zeribi : «Est-ce que la société peut obliger quelqu'un qui ne donne pas d'affection, qui n'a pas à en donner et qui ne veut pas en donner, d'en donner par une démarche législative ? J'ai du mal à l'imaginer.»
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00:00J'aime rappeler que mettre des enfants au monde implique des responsabilités.
00:03Et dans le cadre de ces responsabilités, il y a une responsabilité qui est de nature affective,
00:08donc en matière d'éducation, il y a une responsabilité qui est matérielle,
00:12c'est venir au besoin, effectivement, des enfants que l'on met au monde.
00:15Cette double responsabilité, c'est vrai, souvent elle n'est pas assumée,
00:19donc par certains pères démissionnaires, voire qui ont totalement disparu de la vie des enfants,
00:26ils ne les voient jamais, et la maman travaille et doit gérer l'éducation seule, en totalité.
00:33Moi, je trouve ça scandaleux, scandaleux du point de vue de cette responsabilité qui n'est pas assumée.
00:40Après, est-ce que la société peut obliger quelqu'un qui ne donne pas d'affection,
00:45qui n'a pas en donné, qui ne veut pas en donner,
00:48donc d'en donner par une démarche législative, j'ai un peu de mal à l'imaginer.
00:54C'est vrai que c'est plus simple d'obliger quelqu'un à subvenir aux besoins,
00:58sur le plan législatif, pour que l'enfant, effectivement, est l'essentiel,
01:03mais donner de l'amour, donner de l'attention, donner de l'affection,
01:07je veux dire, ce n'est pas parce qu'un texte de loi va l'indiquer que l'homme, tout d'un coup, va se transformer en aimant.
01:13Et je veux dire, il ne faut pas qu'on nous prenne pour des imbéciles, non plus,
01:18dans la manière dont on pose le débat public.
01:19En revanche, et j'en termine par là, moi, je constate une chose,
01:22c'est qu'on est en train de se rendre compte que, finalement,
01:26ce que l'on a démantelé, on est en train de le payer.
01:29Qu'est-ce qu'on a démantelé ?
01:30La famille.
01:30La famille, la famille.
01:33Donc certains nous portaient l'idée que c'était presque ringard, conservateur,
01:37de parler de la famille, d'un papa, d'une maman, de rien.
01:42Aujourd'hui, il n'y a plus de ministère de la Famille, d'abord,
01:44donc les gouvernements successifs.
01:46Kentianen, c'est un secrétaire d'État qu'on cache et qui ne sert à rien, qui n'a aucun moyen.
01:50La réalité, c'est que, soit on remet la famille au centre,
01:53soit, à un moment donné, on se dit que la direction que l'on a prise,
01:58elle n'est pas salutaire pour la société en général.