Chez les policiers, l'heure est au choc et à la stupeur. Jeudi soir, un individu s’est emparé de l’arme d’un policier et a blessé deux fonctionnaires au sein d'un commissariat du 13e arrondissement de Paris. Le pronostic vital de l'un d'entre eux est toujours engagé et l'enquête est en cours. Pour Rudy Manna, porte-parole Alliance Police, «nous sommes dans une société totalement folle et violente».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00J'aimerais vous dire qu'il ne me surprend pas mais malheureusement je suis policier
00:05depuis 27 ans et je vois très bien cette violence à l'encontre des policiers montés
00:11d'année en année et malheureusement on n'a pas d'armes pour lutter contre ça.
00:15Vous savez nous avec Alliance on demande ces fameuses peines minimum, ces peines minimum
00:19quand on agresse un policier de faire obligatoirement six mois ou un an de prison quand on touche
00:26un policier et même on peut élargir ça aux professeurs, aux infirmiers qui subissent
00:32aussi à longueur d'année ce genre d'agression, en l'occurrence pour l'affaire dont on va
00:36parler aujourd'hui c'est bien plus dramatique encore puisque deux policiers sont touchés
00:42par arme à feu, par un espèce de dégénéré, un espèce d'horrible personnage qui n'a
00:48pas hésité à cesser l'arme d'un collègue pour leur tirer dessus.
00:51On se rend compte au quotidien qu'on a affaire à de plus en plus d'individus qui sont déterminés
00:58à nous blesser gravement et même à nous tuer, ce qu'on ne voyait pas forcément
01:01il y a une quinzaine ou une vingtaine d'années.
01:04On est dans une société totalement folle, on est dans une société extrêmement violente
01:08et c'est vrai que les policiers comme nous sommes en première ligne, nous sommes davantage
01:13confrontés à ces violences et ces horreurs et effectivement le chiffre d'hommes ne me
01:18surprend absolument pas.
01:21Ce qui s'est passé jeudi soir Rudy Mana, ça vous inquiète, ça vous fait peur le
01:25fait qu'un de vos collègues soit aujourd'hui encore entre la vie et la mort, que cette
01:30agression par balle se soit en plus produite à l'intérieur d'un commissariat ?
01:37Bien sûr que ça me fait davantage peur, vous savez le commissariat c'est notre deuxième
01:42maison, on passe 10, 11, 12 heures par jour dans un commissariat et puis après vous passez
01:48le reste de votre temps à votre domicile, donc bien évidemment quand vous êtes attaqué
01:53dans votre deuxième maison c'est encore plus inquiétant que lorsque ça se passe sur
01:58la voie publique.
01:59Vous savez tous les policiers qui ont appris ça hier matin ou dans la nuit, d'hier,
02:05se sont posés la question en arrivant au commissariat, il ne faut pas se voiler la
02:08face, j'ai une pensée encore plus profonde pour tous ces collègues du 13e arrondissement
02:12de Paris, de ce commissariat du 13e arrondissement de Paris qui doivent être touchés dans leur
02:17chair et surtout dans leur cœur parce que ces collègues là sont leurs amis, mais je
02:22pense aussi à tous les policiers de France quand ils ont pris leur service hier soir
02:27ou hier matin dans leur commissariat, dans leur deuxième maison et qui se sont dit mais
02:32même ici on peut se faire tirer dessus par des fous furieux, bien évidemment que c'est
02:38inquiétant pour les policiers que nous sommes, vous savez nous on a bien compris qu'on
02:42était la dernière digue républicaine, que si ça se fissurait, si notre digue se
02:46fissurait, l'État va s'irrer complètement.
02:49Alors on est là, on essaye de tenir bon, mais nous sommes des femmes et des hommes
02:53et quand on voit ça, bien évidemment que nous sommes inquiets.