Laurence Ferrari - La France attractive grâce à la politique d'Emmanuel Macron ?

  • il y a 4 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la force d'attraction de la France à l'échelle européenne.
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Transcript
00:00On va l'écouter. Il était ce matin dans une usine McCain, géant de la production de frites surgelées, dans la Marne.
00:05Il a fait la promotion de sa politique cohérente et efficace en matière d'attractivité. On écoute Emmanuel Macron.
00:10Et c'est de se dire que même quand il y a des chocs conjoncturels, il ne faut pas changer de stratégie du jour au lendemain.
00:15Parce qu'à ce moment-là, les gens vous regardent et vous disent, eux, on ne peut pas avoir confiance en eux.
00:19Et je crois que depuis 7 ans, on a une politique qui est cohérente, qui produit des résultats d'attractivité, de création d'emplois, de réindustrialisation.
00:27Et donc, il faut avoir la force de caractère de ne pas en changer, même quand les circonstances sont difficiles.
00:33Et croyez-moi, il faut parfois tenir face à toutes les voix qui s'élèvent.
00:38Force de caractère. Il faut tenir face à toutes les voix qui s'élèvent. Il a été cohérent sur ce dossier-là, l'attractivité de la France ?
00:46Oui, sur ce dossier-là, oui. Ça fonctionne. Il y a des résultats tous les ans. Il a raison de dire que je suis en train, sur cette partie-là, de gagner.
00:53Quand il a des bonnes nouvelles, c'est quand même normal qu'à la fois qu'il les annonce et qu'il explique que c'est le fruit de sa politique.
00:58Moi, je vais être plus sévère. On a une note très intéressante qu'on a publiée dans le Figaro ce matin, de Jérôme Fourquet,
01:06qui montre bien qu'au-delà de ces chiffres sur les investissements étrangers, notre modèle économique ne fonctionne plus du tout.
01:13La balance commerciale, qui est le plus intéressant, continue de se crever, de se creuser.
01:17L'absurde, encore une fois.
01:21Décidément, l'absurde, encore une fois.
01:24Il montre précisément qu'on est un pays qui ne produit plus grand-chose.
01:28Je dirais que les frites Macken, c'est tout un symbole. On a besoin de Macken pour produire des frites en France.
01:34Par ailleurs, Jérôme Fourquet, dans cette note, même sur la question des investissements étrangers,
01:39montrait que beaucoup d'investissements étrangers étaient en réalité de faux investissements.
01:43D'une part, ils sont très lourdement subventionnés. D'autre part, c'est souvent pour se débarrasser de boîtes concurrentes.
01:48On investit, on achète la boîte, quelques années après, on la démantèle.
01:51On a vu ça avec Alstom, d'ailleurs.
01:54Donc, en réalité, on peut se réduire à des investissements étrangers,
01:59mais quand on voit le tableau global, c'est quand même assez dramatique.
02:02Et même sur ce plan-là précis, il faudrait être très précis, voir si c'est vraiment des investissements à long terme
02:08ou si c'est des boîtes qui sont fermées dans quelques années.
02:11Autrefois, c'est pas si loin, il y a encore 3-4 ans, on vendait aussi la productivité en France.
02:19Or, la productivité en France, elle est en chute. Vraiment, elle est en chute libre.
02:23Il y a tous les éléments qui montrent qu'elle est en chute.
02:25Ça va exactement dans l'analyse de Jérôme Fourquet, qui est remarquable, dans le Figaro.
02:31D'abord, le mot « choose France », pardon, je suis, pardon, moi je dirais plutôt « lose France ».
02:38Alors, « lose », ça veut dire perdre. Et c'est parce que c'est l'anglicisme qui vous plaît pas ou c'est...
02:42Non, parce que là, on est dans Punchline, donc je ne vais pas non plus faire la maligne.
02:45Mais là, on parle de « choisir la France », c'est l'histoire des étrangers, donc « choisir la France », c'est la rigueur, oui.
02:51Non, mais moi, j'aurais appelé ça « lose France », c'est pour ça.
02:54Non, l'idée, pardon, l'idée selon laquelle les investisseurs vont venir et vont, en effet, rétablir, que sais-je,
03:03la balance commerciale ou autre, alors qu'il y aurait les temps rouges...
03:05Mais le sujet, c'est que c'est bien que les multinationales viennent, mais quand nos petites entreprises, elles crèvent
03:10parce qu'elles ne peuvent plus payer la facture d'électricité, quand les artisans n'arrivent plus,
03:13quand les usines ferment, Duralex, enfin, je veux dire, il y a un moment, voilà, il faut aussi regarder l'ensemble de la photo.
03:18Et le déséquilibre est malheureusement présent.
03:21J'étais samedi soir dans un restaurant à Berck, dans le nord de la France, très belle station balnéaire.
03:30Et il y avait juste l'étiquetage d'où venaient, puisque maintenant on est obligé, d'où venaient les viandes, voilà.
03:37Et vous aviez agneau hors Union européenne, canard, Bulgarie, poulet, Pologne, enfin, tous ces éléments-là.
03:46Alors qu'il y a deux ans, j'étais venu, évidemment, bien sûr, il n'y avait pas cet élément.
03:50Donc on ne produit plus en France.
03:51On ne produit plus en France, et sur un élément absolument essentiel qui est l'agroalimentaire.
03:55Allez, petite pause. Oui, Louis, vous avez un petit mot.
03:57Non, mais je me dis que l'issue quand même de cette spirale où on n'a plus d'industrie, alors qu'on fait croire qu'on en a, où tout est financiarisé,
04:04même si moi je trouve que c'est quand même positif qu'il y ait 15 milliards d'euros qui soient investis aujourd'hui en France,
04:09à la fin, on finira par produire les T-shirts des Chinois, et c'est ça que je trouve un peu terrible.
04:13Produire, nous, les T-shirts des Chinois ? Vous y croyez, ça ?
04:16En fait, on ne va pas devenir un pays exclusivement de tourisme si on n'a plus d'actifs tangibles.
04:21En fait, il y a plein de pays qui se sont effondrés parce qu'ils n'avaient plus d'industrie.
04:26Vous avez l'État qui s'effondre, vous n'avez plus d'industrie, et tout repose sur des actifs...
04:30Parce qu'il y a eu le gouvernement.
04:31Bien sûr, mais on n'a pas changé d'écho.
04:33Et à la fin, vous allez voir, on va être obligés de produire pour ceux qui ont de l'industrie.
04:37C'est ça, le cycle économique.
04:39Mais en fait, c'est cette politique qui a été suivie quand il y a eu la décède,
04:42la désindustrialisation qui a commencé depuis plus de 20 ans, même depuis 30 ans.
04:49Je me souviens, en première, on expliquait que les pays industrialisés, c'était des pays en voie de développement.
04:53Un pays de service, justement, pour moins polluer, etc.
04:57C'est toute cette idéologie liée à l'environnement qui nous conduit aussi à cette catastrophe.
05:02Et c'est pareil aussi pour l'énergie.
05:04Et là aussi, Houellebecq avait raison.
05:06Il y a trop de normes européennes.
05:10Petite pause, on s'entend dans un instant dans le Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
05:13Jean-Christophe Couvier va parler de ce nouveau refus d'obtempérer à Maxéville, près de Nancy.
05:17On parlera aussi de ce qui se passe dans les centres de rétention administrative.
05:21C'est une série d'évasion à Sète dans l'Hérault, et dans le Nord, à Niseka.
05:25Tout de suite dans Punchline.

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