Européennes: campagne de boules puantes ? Et la France sur la voie de la réindustrialisation ?

  • il y a 5 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Pierre Yves Martin et Loïc Guérin

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook :

/ sudradioofficiel
▪️ Instagram :

/ sudradioofficiel
▪️ Twitter :

/ sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix :

• Les Vraies Voix

##LES_VRAIES_VOIX-2024-05-13##

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00Les vraies voix Sud Radio, 17h-20h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:06Mais quel plaisir de vous retrouver en ce lundi avec Philippe David.
00:00:11Ça va mon Philippe ?
00:00:12Ça va très bien Cécile, passez de bonnes vacances.
00:00:14Mais vous étiez où ? On vous a cherché partout depuis une semaine.
00:00:16Et vous étiez où d'ailleurs ?
00:00:17Bah de quoi je me mêle ?
00:00:18Bah moi je vous dirais où j'étais, j'étais en Belgique et en Alsace.
00:00:21Et alors, j'étais chez des amis...
00:00:23Non, non, non, faut dire, moi j'étais en Belgique.
00:00:25Alors justement, parce qu'avec un couple d'amis belges,
00:00:27on s'est raconté pendant une soirée des histoires françaises et belges
00:00:31que les belges racontent sur nous.
00:00:32Est-ce que vous en avez une très courte ?
00:00:33Allez-y.
00:00:34C'est un français qui passe la frontière au volant,
00:00:36et boum, il grille un feu rouge.
00:00:38La police belge l'arrête, lui dit
00:00:40« Bonjour monsieur, vous avez grillé le feu tricolore. »
00:00:42Le français cherche une mauvaise excuse et dit
00:00:44« Excusez-moi, je suis désolé, je suis daltonien. »
00:00:46Et là le policier belge lui répond
00:00:48« Et vous croyez qu'à mon collègue et à moi,
00:00:50vous allez nous faire croire qu'il n'y a pas de feu tricolore à Daltonie ? »
00:00:54Ok.
00:00:55J'ai trouvé qu'elle était excellente celle-là.
00:00:59Donc je salue Joël et Didier parce qu'elle nous a beaucoup fait rire celle-là.
00:01:02Voilà, on embrasse Joël et Didier,
00:01:04et vous tous qui nous écoutez tous les jours
00:01:07avec ce numéro de téléphone 0800 26 300 301.
00:01:10Et on en profite bien sûr pour remercier Frédéric Brindel et Judith Beller,
00:01:14qu'on embrasse,
00:01:15d'avoir assuré l'intermittence si je puis dire.
00:01:18Voilà, en tout cas on les embrasse bien fort.
00:01:20Allez, au sommaire de cette émission,
00:01:22à 17h30, le grand débat du jour.
00:01:24La gauche coloniale, c'est le terme employé par Ima Hassan,
00:01:27la candidate France insoumise aux européennes,
00:01:29à propos de la socialiste Carole Delga,
00:01:31sur fond de conflits israélo-palestiniens.
00:01:34Pendant ce temps, les opposants à Valérie Ayé
00:01:36partagent abondamment sa photo prise ce week-end
00:01:38avec des militants d'extrême droite dont elle ignorait l'engagement.
00:01:41La même Valérie Ayé, je vous le rappelle,
00:01:44qui avait ressorti des photos de Jordane Bardella
00:01:46avec des alliés d'extrême droite européens
00:01:48lors de débats télévisés.
00:01:50Alors parlons vrai, est-ce que ces élections européennes
00:01:53sont finalement qu'une guerre d'égo ?
00:01:56Est-ce que vous trouvez le débat à la hauteur ?
00:01:59Est-ce que l'Europe passe finalement au second plan,
00:02:01puisqu'on en parle peu voire pas ?
00:02:03Européenne, est-ce une campagne de boules puantes ?
00:02:06Et pour le moment, sur Twitter,
00:02:08vous dit Tweet très largement, à 77%.
00:02:11Vous voulez réagir ?
00:02:12Aude, qui est de retour également,
00:02:14attend vos appels au 0826 300 300.
00:02:16On en parlera avec Arnaud Benedetti,
00:02:18qui est professeur à la Sorbonne,
00:02:19rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:02:21Et puis, le coup de projecteur des vraies voix,
00:02:23toujours à 18h30, 180 patrons étrangers,
00:02:2656 projets, 15 milliards d'euros d'investissement sur la table.
00:02:30C'est le menu au sommet de Choose France
00:02:32qui s'ouvre aujourd'hui à Versailles.
00:02:34En tête, la gondole de cette édition,
00:02:36les 4 milliards d'euros investis par Microsoft
00:02:39pour ouvrir un centre de données dans l'Est de la France.
00:02:42Philippe ?
00:02:43Oui, alors parlons vrai,
00:02:44est-ce que ces annonces sont de nature à faire baisser le chômage en France ?
00:02:47Est-ce que les services sont trop importants
00:02:50par rapport au montant des investissements ?
00:02:52Est-ce que plutôt que de compter
00:02:54sur les multinationales des pays étrangers,
00:02:56on ne ferait pas mieux d'aider plus nos TPE-PME
00:02:59pour devenir des ETI ?
00:03:00Et à cette question,
00:03:01la France est-elle sur la voie de la réindustrialisation ?
00:03:04Là, vous dites carrément non, avec soit 92%.
00:03:07Et Sylvain Bersinges sera avec nous,
00:03:09chef économiste des Asterès,
00:03:11cabinet de conseil dans le domaine économique.
00:03:13On vous souhaite la bienvenue, c'est Les Vraies Voix, jusqu'à 19h.
00:03:17Et quel bonheur de retrouver notre Philippe Bilger,
00:03:20national président de l'Institut de la Parole.
00:03:22Bonsoir Philippe Bilger.
00:03:23Bonsoir Philippe.
00:03:24Et quel bonheur de vous retrouver.
00:03:26Voilà, on est très heureux en tout cas
00:03:28de vous accueillir encore quotidiennement.
00:03:30Pierre-Yves Martin est avec nous, consultant.
00:03:32Il prenait des notes déjà.
00:03:34Sur quoi ?
00:03:36Sur ce que j'allais dire.
00:03:37C'est mieux, hein ?
00:03:38Je crois que c'était sur ses vacances en Zaltonie.
00:03:40Vous écrivez à l'avance ce que vous allez dire.
00:03:42En fait vous êtes un comédien.
00:03:44On fait ce qu'on peut.
00:03:46Loïc Guérin est avec nous, avocat pénaliste.
00:03:48Bonsoir Loïc.
00:03:50Et vous n'écrivez rien du tout ?
00:03:52Ça dépend un petit peu quand même aussi.
00:03:54Vous écrivez quoi là par exemple ?
00:03:56C'est secret.
00:03:58Je pense qu'on le fera peut-être tout à l'heure.
00:04:00Il y a des chances.
00:04:02C'est la confidentialité des avocats.
00:04:04Secret professionnel.
00:04:060800 26 300 300.
00:04:08Sylvain est avec nous.
00:04:11Bonsoir.
00:04:13Bonsoir Cécile.
00:04:14Bonsoir à toutes les personnalités du plateau.
00:04:16Vous êtes comment ?
00:04:18Vous êtes en moonboots ?
00:04:20Je suis en bermuda et polo
00:04:22sous une chaise longue
00:04:24sur une terrasse à Meugeve.
00:04:26C'est pas humain ça.
00:04:28C'est dingue.
00:04:30On est ravis de vous accueillir.
00:04:32On parle de quoi dans un instant ?
00:04:34On parle de mon coup de gueule.
00:04:36Mon coup de gueule c'est
00:04:38le ras-le-bol sur l'omniprésence
00:04:40du conflit israélo-palestinien
00:04:42dans les médias, en France,
00:04:44dans la rue, de partout.
00:04:46Il y en a ras-le-bol.
00:04:48On en parle dans un instant. Vous ne bougez pas.
00:04:50On écoute le répondeur en attendant.
00:04:52C'est le 0800 26 300 300.
00:04:54Oui bonjour. C'est Jacques
00:04:56près de Villefraiche-de-Huergue.
00:04:58Je voudrais poser une question.
00:05:00Déjà que tous
00:05:02les délinquants
00:05:04qu'on a en France
00:05:06on n'a pas de place pour les mettre.
00:05:08Où on va mettre les...
00:05:10Parce que sur le nombre, il y aura toujours des délinquants
00:05:12et qu'il faudra enfermer. Où c'est qu'on va les mettre ?
00:05:14Voilà, je vous remercie.
00:05:16Non, Philippe Bigéa.
00:05:18La sécurité des jeux, parce que ça va attirer
00:05:20certainement pas mal de monde
00:05:22avec des vues disées pas très avouables.
00:05:24Qu'est-ce qu'on va en faire ?
00:05:26On va les mettre tout de même s'ils ont commis
00:05:28des actes graves en prison.
00:05:30Parce qu'on ne fera pas comme le syndicat
00:05:32de la magistrature le suggérait.
00:05:34On ne va pas se permettre
00:05:36de mettre en prison uniquement quand
00:05:38quelqu'un d'autre en sort.
00:05:40Il faudra accepter une surpopulation pénale
00:05:42et tout ça c'est la responsabilité
00:05:44du garde des Sceaux.
00:05:46L'avis de l'avocat.
00:05:48Tolérance zéro ?
00:05:50C'est toujours difficile
00:05:52à mettre en place en réalité. On le voit de façon
00:05:54avec la surpopulation qui est effectivement un problème.
00:05:56Donc ça va être comme d'habitude.
00:05:58On va faire des annonces et puis on aura la réalité du terrain
00:06:00qui sera probablement aux antipodes.
00:06:02Pierre-Yves Martin, qu'est-ce que vous voulez que je dise
00:06:04après l'intervention de deux talents comme ceux-là ?
00:06:06Non mais moi j'ai l'impression
00:06:08que la justice gère...
00:06:10Vous avez écrit quoi sur votre papier ?
00:06:12Mais pas du tout ça !
00:06:14Mes vacances avec Oui-Oui !
00:06:16Je trouve que la justice depuis
00:06:18des décennies gère
00:06:20comme elle peut le quotidien
00:06:22et donc du coup JO ou pas JO
00:06:24je ne pense pas qu'il y ait des faits plus
00:06:26prononcés que ça.
00:06:28Il faudra serrer un peu la vis quand même.
00:06:30Jean-Claude Mégev qui...
00:06:32Vous êtes toujours sur votre transat, Sylvain.
00:06:34Tout à fait. On l'entend.
00:06:36Et cette omniprésence
00:06:38du conflit finalement
00:06:40qu'on a importé en France
00:06:42vous dérange à force ?
00:06:44Elle me dérange parce que...
00:06:46Alors je vais être un peu dur
00:06:48mais elle me dérange parce que finalement
00:06:50elle montre le manque d'assimilation
00:06:52de deux communautés
00:06:54qui sont assez importantes en France
00:06:56l'islam et le judaïsme
00:06:58et c'est problématique
00:07:00parce que
00:07:02on en oublie qu'on est
00:07:04nous un peuple chrétien
00:07:06et ça c'est gênant
00:07:08pour une majorité des français.
00:07:10La France ce n'est pas qu'un peuple chrétien.
00:07:12Il y a de tout en France. Il y a des chrétiens,
00:07:14catholiques, protestants, des juifs, des musulmans, des bouddhistes.
00:07:16Il y a de tout en France.
00:07:18C'est un pays de culture judéo-chrétienne.
00:07:20C'est un peu plus important.
00:07:22C'est vrai.
00:07:24Des bouddhistes on n'en voit pas beaucoup.
00:07:26Ce que je voulais mettre en avant c'est qu'effectivement
00:07:28aujourd'hui on parle davantage du ramadan
00:07:30ou des fêtes juives que de
00:07:32l'ascension qui était il n'y a pas longtemps
00:07:34de Pâques et de Pentecôte.
00:07:36Et ça c'est un problème.
00:07:38Je trouve que notre auditeur dont j'ai oublié le prénom
00:07:40c'est Sylvain.
00:07:42Sylvain a totalement raison
00:07:44mais je ne voudrais pas engager un débat
00:07:46sur les racines chrétiennes de la France
00:07:48c'est Jacques Chirac
00:07:50qui a commis l'erreur on le sait
00:07:52mais je comprends
00:07:54qu'on continue à parler du conflit
00:07:56Israël-Palestine
00:07:58à masse même si en effet
00:08:00Sylvain a raison
00:08:02on ne parle que de ça
00:08:04tout le temps chaque jour.
00:08:06Et dans tous les domaines.
00:08:08J'ai l'impression que l'église
00:08:10chrétienne, catholique
00:08:12ne sait plus faire vivre
00:08:14le contenu même
00:08:16de son histoire
00:08:18de ses principes
00:08:20de comment ça se partage.
00:08:22Contrairement par exemple aux juifs ou aux musulmans
00:08:24qui sont plus
00:08:26dans la capacité à partager
00:08:28leur actualité
00:08:30jour après jour, semaine après semaine.
00:08:32Et donc du coup au niveau des commémorations
00:08:34des souvenirs
00:08:36des éléments de partage
00:08:38c'est plus vivant chez les musulmans et les juifs
00:08:40que chez les catholiques par exemple.
00:08:42Un peu dans la ligne de ce qui vient d'être dit
00:08:44avec peut-être une idée
00:08:46ce n'est pas nécessairement mon idée
00:08:48mais on a dans un cas une majorité
00:08:50et dans l'autre des minorités
00:08:52j'aime pas le terme mais c'est statistiquement exact
00:08:54est-ce que la question n'est pas résolue d'une certaine manière
00:08:56comme ça ? C'est-à-dire que des minorités
00:08:58ou des groupes s'identifient beaucoup plus
00:09:00à leur appartenance religieuse comme caractère
00:09:02marqueur d'identification
00:09:04d'où un caractère de revendication
00:09:06plus fort qu'une majorité qui vit
00:09:08sur son socle culturel
00:09:10ancien.
00:09:12Merci beaucoup. Sylvain, vous restez avec nous ?
00:09:14Bien sûr.
00:09:16Notre religion ce sont les vraies voies.
00:09:18Et le principal sacrement
00:09:20c'est qui c'est qui qui l'a dit ?
00:09:22C'est trop profane.
00:09:24Quand on entend
00:09:26certains qui sont de retour...
00:09:28Suivez mon regard.
00:09:30Il est là.
00:09:32Dans un instant les trois mots de l'actif
00:09:34ce sera avec Félix Mathieu et puis le réquisitoire
00:09:36du procureur. De quoi parle-t-on mon cher Philippe ?
00:09:38Alors je dirais qu'entre
00:09:40Marine Le Pen, Jordane Bardella
00:09:42et Marion Maréchal
00:09:44de mon point de vue il n'y a pas photo.
00:09:46On en parle dans un instant. On est ravis de vous retrouver
00:09:48avec Philippe David. On est ensemble jusqu'à 19h.
00:09:500826 300 300. N'hésitez pas.
00:09:52Au 17h20 Philippe David
00:09:54Cécile de Ménibus.
00:09:56On vous souhaite la bienvenue
00:09:58avec Philippe David. On est ravis de vous retrouver
00:10:00pour une nouvelle semaine.
00:10:02Mon cher Philippe. Qui commence le 13
00:10:04et qui finit le 17 et on est déjà très bien.
00:10:06On est dans les starting blocks. Qui commence le 13 et qui finit le 17.
00:10:08Oui. Vendredi sera le 17.
00:10:10Ah d'accord. Merci pour cette information
00:10:12hyper intéressante.
00:10:14Il y a le week-end.
00:10:16Le 18 et le 19.
00:10:18Il y a des affirmations.
00:10:20Ça lui a fait du bien ces vacances.
00:10:22En vrai ça va mieux.
00:10:24C'était ça ou une blague.
00:10:26Je préfère ça. Allez dans un instant les 3 mots
00:10:28de l'actu avec Félix Mathieu. Bonsoir Félix.
00:10:30Bonsoir Cécile. On va parler d'Emmanuel Macron
00:10:32qui visite une usine McCain et défend la
00:10:34constance de sa politique économique pour le
00:10:36salon Choose France à Versailles.
00:10:38De Vladimir Poutine qui limoge son ami
00:10:40Sergei Shoigu le ministre de la Défense.
00:10:42Et puis de cette manifestation avec Judith
00:10:44Godrej devant le centre national du cinéma
00:10:46pour réclamer la démission de son président
00:10:48accusé d'agression sexuelle. Manifestation
00:10:50cette veille de festival de Cannes.
00:10:52En 3 mots ça donne frites, remaniement et cinéma.
00:10:54Et tout de suite le réquisitoire du procureur.
00:10:56Les vraies
00:10:58voix Sud Radio. Le réquisitoire
00:11:00du procureur.
00:11:02Philippe Bilger. Et votre réquisitoire
00:11:04c'est un comparatif Jordan Bardella,
00:11:06Marion Maréchal, Marine
00:11:08Le Pen. En effet
00:11:10je peux m'intéresser à des personnalités
00:11:12pour lesquelles
00:11:14je ne vote pas. Je suis
00:11:16devant
00:11:18certaines
00:11:20émissions politiques comme je peux l'être
00:11:22quand je regarde un match de foot
00:11:24où la France n'est pas concernée.
00:11:26On est décontracté, on peut
00:11:28être objectif, on ne vitupère
00:11:30pas l'arbitre. En réalité on s'en
00:11:32fiche. Profondément.
00:11:34Et là j'ai eu la chance d'écouter
00:11:36enfin Jordan Bardella, Marine
00:11:38Le Pen et hier Marion Maréchal
00:11:40sur
00:11:42LCI. Et
00:11:44c'est sûr que Marion Maréchal
00:11:46quoi qu'on pense, j'insiste
00:11:48là-dessus, domine très
00:11:50largement sur le plan technique
00:11:52et sur l'intelligence argumentative.
00:11:54Les deux autres
00:11:56ne sont pas dénués
00:11:58d'intelligence ordinaire,
00:12:00banale. Mais j'ai été frappé
00:12:02par la qualité des répliques
00:12:04de Marion Maréchal
00:12:06face à des journalistes qui ne
00:12:08l'aménageaient pas tout en étant correct.
00:12:10C'est vraiment...
00:12:12Je me suis dit après, et je termine là-dessus,
00:12:14mais si Emmanuel
00:12:16Macron, lors de ces deux
00:12:18débats capitaux, où il a
00:12:20dominé, on peut le dire, Marine
00:12:22Le Pen, avait eu affaire
00:12:24à Marion Maréchal, ça aurait été
00:12:26une autre affaire.
00:12:28– Pierre-Yves Martin. – Écoutez, moi je suis plutôt surpris
00:12:30parce que... Alors déjà
00:12:32j'écoute toujours avec
00:12:34attention, je l'ai placé,
00:12:36ce que dit Philippe,
00:12:38mais je suis plutôt surpris,
00:12:40j'ai pas d'avis, mais je suis plutôt surpris parce que
00:12:42je pensais qu'à la limite un Bardella
00:12:44avait quand même démontré
00:12:46sa capacité
00:12:48technique à argumenter.
00:12:50Peut-être pas dans le fond, mais en tout
00:12:52cas dans la forme, en tout cas à donner l'impression
00:12:54qu'il était en position
00:12:56supérieure dans des débats. Et vous,
00:12:58quelque part, vous dites un petit peu
00:13:00le contraire ou différemment. – Absolument.
00:13:02– Et du coup, je trouve ça intéressant.
00:13:04– Louis Guérin. – Alors, vous êtes d'accord
00:13:06avec le banc d'essai de Philippe Bilger, Louis Guérin ?
00:13:08– Alors, moi, j'ai l'air joker, c'est que je les ai pas entendus, donc j'aurai beaucoup de mal
00:13:10à me prononcer sur quelque chose que je n'ai pas entendu, même si la classe politique
00:13:12en général ne gêne pas pour le faire.
00:13:14On est censé inverse, c'est-à-dire commenter beaucoup de choses dont ils ne sont pas
00:13:16spécialistes. Donc je n'ai pas vraiment d'argument
00:13:18sur... – Allez, c'est réglé.
00:13:20Merci beaucoup Philippe Bilger. Tout de suite, les 3 mots
00:13:22dans l'actu, c'est Félix Mathieu.
00:13:253 mots dans l'actu, Félix, qui sont
00:13:27frites, remaniement et cinéma.
00:13:54La démission de son président accusé d'agression sexuelle.
00:14:00Une usine de frites à Matougues
00:14:02dans le Grand Est, avant de rejoindre
00:14:04180 patrons du monde entier à Versailles.
00:14:06Le chef de l'État lançait aujourd'hui
00:14:08le salon Choose France. 15 milliards
00:14:10d'euros d'investissement, 56 projets
00:14:12sur la table. Une usine McCain,
00:14:14mais pas que, Microsoft aussi annonce
00:14:164 milliards d'euros d'investissement
00:14:18pour notamment créer un centre de données
00:14:20dans le Grand Est. Emmanuel Macron, en tout cas,
00:14:22en a profité pour vanter la constance
00:14:24de sa politique économique. – Quand il y a des chocs
00:14:26conjoncturels, il ne faut pas changer de stratégie
00:14:28du jour au lendemain. Parce qu'à ce moment-là, les gens
00:14:30vous regardent et vous disent, eux, on ne peut pas avoir confiance
00:14:32en eux. Et je crois que depuis 7 ans,
00:14:34on a une politique qui est cohérente,
00:14:36qui produit des résultats d'attractivité,
00:14:38de création d'emplois, de réindustrialisation.
00:14:40Et donc, il faut avoir la force de caractère
00:14:42de ne pas en changer.
00:14:44Même quand les circonstances sont difficiles.
00:14:46Et croyez-moi, il faut parfois
00:14:48tenir face
00:14:50à toutes les voix qui s'élèvent.
00:14:52– L'Élysée dit attendre 10 000 créations d'emplois
00:14:54avec les investissements annoncés pour ce
00:14:56Choose France 2024. La compétitivité
00:14:58de la France, on va en reparler, évidemment,
00:15:00dans le coup de projecteur de 18h40.
00:15:02– Et on passe au Rolling, il faut fiducial les élections
00:15:04européennes pour Sud Radio,
00:15:06LCI et Le Figaro. Les listes
00:15:08Bardella et Glucksmann sont en hausse.
00:15:10– L'ERN réatteint son plus haut niveau de cette campagne
00:15:12dans les intentions de vote, 32,5%.
00:15:14Derrière,
00:15:16Renaissance et Valérie Ayer restent à 17
00:15:18devant Raphaël Glucksmann du PS
00:15:20en hausse à 14%.
00:15:22Suivent dans l'ordre la liste LFI
00:15:24de Manon Aubry à 8, la liste
00:15:26LR de François-Xavier Bellamy à 7,5.
00:15:28Puis Execo, les listes
00:15:30Reconquête de Marion Maréchal et Ecologiste
00:15:32de Marie Toussaint, toutes deux à 6%.
00:15:34Des intentions de vote à Rolling à retrouver
00:15:36chaque jour à partir de 17h sur sudradio.fr.
00:15:38– Philippe Bilger.
00:15:40– Je suis tout de même frappé
00:15:42et je n'en fais pas une affaire
00:15:44d'État par le fait
00:15:46que François-Xavier Bellamy,
00:15:50quoi qu'on pense de lui,
00:15:52on lui reconnaît du talent et de l'envergure
00:15:54et ça ne bouge pas.
00:15:56Quoi qu'il se passe,
00:15:58même un acte d'éclat
00:16:00à Sciences Po ne fait pas changer les lignes.
00:16:02Il y a quelque chose
00:16:04qui me surprend là-dessus.
00:16:06– Est-ce qu'il n'y a pas
00:16:08le bilan européen de LR
00:16:10qui plombe François-Xavier Bellamy ?
00:16:12Parce que c'est bien de dire l'Europe,
00:16:14quand on a piétiné le vote des Français
00:16:16avec le traité de Lisbonne par exemple.
00:16:18– Je ne sais même pas s'il faut aller voir aussi loin.
00:16:20Je pense que
00:16:22peut-être qu'il se flingue lui-même.
00:16:24Peut-être qu'il ne porte pas haut
00:16:26un projet politique,
00:16:28une marque, un territoire politique
00:16:30clair pour les Français.
00:16:32J'ai l'impression que depuis plusieurs années,
00:16:34le LR a beaucoup de mal à exister
00:16:36parce qu'ils sont un peu perdus,
00:16:38pris en tenaille et ils ont perdu leur identité.
00:16:40– Loïc Guen.
00:16:42– Sur le grand auditeur qu'on aura tout à l'heure,
00:16:44on a l'impression que l'LR
00:16:46c'est l'équipe réserve de
00:16:48M. Macron.
00:16:50L'équipe réserve qui sert à épauler
00:16:52à l'occasion, à ressortir
00:16:54quelques joueurs quand on a besoin de quelques prises.
00:16:56– Pour éviter l'émotion de censure.
00:16:58– Exactement. Ideologiquement,
00:17:00ils ne portent pas grand-chose de différent.
00:17:02Ils se retrouvent même complètement dans le programme.
00:17:04– En personnalité, est-ce qu'il ne faudrait pas
00:17:06qu'il se bouscule lui-même un petit peu pour exister ?
00:17:08– Quand vous n'avez rien à vendre,
00:17:10c'est pour le meilleur des vendeurs de vendre quelque chose, non ?
00:17:12– Je ne pense pas que ce soit dans son...
00:17:14Pardon, Philippe.
00:17:16– Je voulais dire à Loïc,
00:17:18ils ont quelque chose à vendre,
00:17:20mais malheureusement c'est vendu aussi ailleurs.
00:17:22– Exactement.
00:17:24– Remaniement, Vladimir Poutine a remplacé
00:17:26son ministre de la Défense, Sergueï Choygou.
00:17:28– Remaniement surprise d'une bonne partie
00:17:30de l'état-major russe et l'un des plus
00:17:32proches collaborateurs de Vladimir Poutine.
00:17:34Ce ministre de la Défense voulait remplacer,
00:17:36recaser un autre poste, Sergueï Choygou.
00:17:38Si fidèles à Vladimir Poutine qu'on les a même vus
00:17:40s'afficher ensemble en vacances.
00:17:42Pour autant, après deux ans de guerre en Ukraine
00:17:44et des scandales de corruption dans l'armée,
00:17:46la décision n'étonne pas certains russes.
00:17:48– Je pense que ça aurait dû être fait il y a longtemps,
00:17:52parce qu'on ne savait pas grand-chose
00:17:54de ce qui se passait dans l'armée.
00:17:56On avait l'impression que tout allait bien,
00:17:58mais en réalité, personne ne savait rien,
00:18:00explique par exemple Nazetza
00:18:02au micro de l'agence France Presse,
00:18:04quand d'autres comme Vladislav
00:18:06se sont rendus incrédules.
00:18:08– Le fait qu'il ait été remplacé,
00:18:10oui c'est inattendu,
00:18:12je ne connais pas toutes les raisons
00:18:14de cette décision et j'espère simplement
00:18:16que c'était la bonne, dit-il.
00:18:18Le nouveau ministre de la Défense,
00:18:20Andrei Belousov, est un économiste
00:18:22de formation. Les observateurs y voient
00:18:24une façon de se préparer à une confrontation
00:18:26de longue haleine en Ukraine,
00:18:28justement sur le terrain. Pendant ce temps,
00:18:30la Russie multiplie les frappes et les avancées
00:18:32autour de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine.
00:18:34Beaucoup d'habitants fuient la région.
00:18:36Le gouvernement ukrainien reconnaît même
00:18:38des difficultés face à la supériorité numérique
00:18:40de l'adversaire. – Et puis le troisième mot,
00:18:42cinéma avec une manifestation à Paris
00:18:44en cette veille de Festival de Cannes.
00:18:50– Et c'est vrai qu'on ne parle pas que de cinéma
00:18:52en cette veille de Festival de Cannes,
00:18:54puisque 100 à 200 personnes, dont Judith Godrej,
00:18:56se sont rassemblées devant le centre national
00:18:58du cinéma. Ils réclament la démission
00:19:00du président Dominique Boutonnat,
00:19:02qui va être jugé en juin pour des accusations
00:19:04d'agressions sexuelles. Lui qui conteste
00:19:06ces agressions, d'agressions sur son
00:19:08filleul. Festival de Cannes décidément
00:19:10sous tension après déjà l'affaire de la
00:19:12fameuse liste des dix noms de personnalités
00:19:14du 7e art. Affaire qui place Cannes sous
00:19:16tension, dix noms de personnalités qui pourraient
00:19:18là aussi être accusés d'agressions sexuelles.
00:19:20– On peut dire, il n'y a pas
00:19:22grand chose à dire là-dessus. – Il a un double
00:19:24handicap, il va passer devant un
00:19:26tribunal et c'est un ami d'Emmanuel
00:19:28Macron. – Allez, vous restez
00:19:30avec nous,
00:19:32dans un instant,
00:19:34nous reviendrons sur
00:19:36le grand débat du jour,
00:19:38et pardon, à moins d'un mois
00:19:40du scrutin du 9 juin,
00:19:42les sujets européens sont au cœur
00:19:44des discussions et les candidats donc sont scrutés
00:19:46dans leurs moindres faits et
00:19:48gestes, laissant place à beaucoup
00:19:50de campagnes sur les personnalités.
00:19:52– Alors, parlons vrai, est-ce que ces élections
00:19:54européennes ne sont qu'une guerre d'égo ?
00:19:56Est-ce que vous trouvez le débat à la hauteur ?
00:19:58Est-ce que l'Europe passe vraiment au second
00:20:00plan pour ces élections de 2024 ?
00:20:02Puisqu'on parle plus de Gaza que de Bruxelles, par
00:20:04exemple, et à cette question européenne,
00:20:06est-ce une campagne de boule puante ?
00:20:08Vous dites oui sur Twitter, à 78%,
00:20:10vous voulez réagir au datant
00:20:12vos appels au 0826 300 300.
00:20:14– Et notre invité Arnaud Bénédicte est avec nous,
00:20:16bonsoir, merci d'être avec nous. – Bonsoir.
00:20:18– Professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue Politique et
00:20:20Parlementaire et auteur du livre
00:20:22« Aux portes du pouvoir, R.N.
00:20:24l'inéluctable victoire »
00:20:26Aux éditions de Michel Laffont, petite question avant de partir
00:20:28en pub, est-ce que les Koubas font partie du jeu électoral ?
00:20:30– Ils ont toujours existé dans toutes les campagnes
00:20:32électorales, que ça soit dans les campagnes
00:20:34municipales, dans les campagnes
00:20:36législatives et également dans les campagnes
00:20:38présidentielles, donc malheureusement
00:20:40c'est une réalité qui alors
00:20:42aujourd'hui peut-être est en train encore de s'accélérer
00:20:44parce qu'avec l'écosystème
00:20:46que l'on connaît, notamment celui des réseaux sociaux,
00:20:48ça peut encore accélérer ce type de pratique.
00:20:50– On en parle dans un instant, 0826 300 300,
00:20:52on vous attend jusqu'à 19h.
00:20:54A tout de suite.
00:20:56Bienvenue dans les Vraies Voix, on est ravis de vous accueillir
00:20:58aujourd'hui jusqu'à 19h
00:21:00avec Philippe David, toujours OK Philippe David ?
00:21:02– Toujours en pleine forme.
00:21:04– Tant mieux, j'ai envie de dire.
00:21:06Avec Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole,
00:21:08Pierre-Yves Martin, consultant, Loïc Guérin,
00:21:10avocat pénaliste, allez tout de suite,
00:21:12le grand débat du jour.
00:21:14– Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:21:16– Valérie Ayé,
00:21:18tout sourire entourée d'hommes habillés de vêtements
00:21:20au slogan raciste.
00:21:22– Il y a marqué sur son pull,
00:21:24West Coquin, avec deux SS,
00:21:26la SS allemande.
00:21:28En général, on doit être un peu interpellé.
00:21:30– Monsieur Bardella,
00:21:32je voudrais parler des gens qui étaient avec vous
00:21:34sur cette photo. Roman Fritz,
00:21:36polonais, il a déclaré que les femmes
00:21:38ne devraient pas avoir le droit de vote
00:21:40et devraient être moins payées que les hommes.
00:21:42– Alors je vais vous dire une chose,
00:21:44Israël, c'est pire que la Russie.
00:21:46– Ces gens sont des gens qui ne sont pas des démocrates.
00:21:48C'est tout, c'est pas des démocrates.
00:21:50On le voit dans le comportement interne
00:21:52de leur parti, dans leur structuration,
00:21:54dans leur discours,
00:21:56dans leur violence, et nous,
00:21:58on rompt avec ça.
00:22:00– Et la gauche coloniale, c'est le terme employé
00:22:02par Rima Hassan, la candidate
00:22:04La France Insoumise aux européennes, à propos
00:22:06de la socialiste Carole Delga sur fond de conflits
00:22:08israélo-palestiniens. Pendant ce temps,
00:22:10les opposants à Valérie Ayé partagent
00:22:12abondamment cette photo prise ce week-end avec
00:22:14des militants d'extrême droite dont elle ignorait
00:22:16l'engagement. La même Valérie Ayé
00:22:18qui avait ressorti, elle, des photos de
00:22:20Jordan Bardella avec ses alliés d'extrême droite
00:22:22européens lors de débats télévisés.
00:22:24– Alors, parlons vrai, est-ce que dans cette campagne
00:22:26européenne, tous les coups sont permis ?
00:22:28Est-ce que vous trouvez le débat à la hauteur ?
00:22:30Est-ce que vous pensez qu'on parle suffisamment
00:22:32d'Europe et à cette question ?
00:22:34Est-ce qu'une campagne
00:22:36de boules puantes, vous dites oui à
00:22:3877% voulait réagir
00:22:40au datant de vos appels au 0826
00:22:42300 300 ? – Notre invité pour en parler,
00:22:44Arnaud Benedetti, est avec nous.
00:22:46François, merci. Professeur à la Sorbonne,
00:22:48rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire
00:22:50et auteur de ce livre,
00:22:52Aux portes du pouvoir, l'inéluctable
00:22:54victoire aux éditions.
00:22:56– Avec un poids d'interrogation, pour le préciser.
00:22:58– Bien entendu !
00:23:00Victoire !
00:23:02Voilà, j'aurais dû le jouer,
00:23:04c'est bientôt demain le Festival de Cannes,
00:23:06je le referai à la fin. Philippe Bilger
00:23:08sur ces
00:23:10boules puantes en campagne.
00:23:12– D'abord,
00:23:14chers amis, je n'offrais pas être
00:23:16péremptoire devant un grand spécialiste
00:23:18de la politique comme Arnaud
00:23:20Benedetti. Je note tout de même
00:23:22que depuis des années,
00:23:24je ressens une dégradation des débats
00:23:26politiques, déjà en soi.
00:23:28Deuxième élément,
00:23:30dans cette campagne,
00:23:32il est clair que certains auraient voulu
00:23:34parler des élections européennes.
00:23:36Il me semble que François
00:23:38Xavier Bellamy ou Raphaël
00:23:40Luxmann, quand ils le peuvent,
00:23:42essayent d'en parler.
00:23:44Mais il est évident que même lors des
00:23:46précédentes élections européennes,
00:23:48on a guère parlé d'elles.
00:23:50En réalité, et encore moins
00:23:52aujourd'hui, puisque les Français
00:23:54ont une frustration de n'avoir pas
00:23:56pu souvent donner leur avis.
00:23:58Mais plus sérieusement,
00:24:00l'argument central qui fait
00:24:02que des boules puantes,
00:24:04outrancières, choquantes,
00:24:06indécentes, se développent
00:24:08pratiquement chaque jour, c'est le fait
00:24:10que la campagne européenne
00:24:12a été percutée par quelque chose
00:24:14qui dure depuis
00:24:16longtemps maintenant, c'est le
00:24:18conflit israélo-palestinien.
00:24:20Et naturellement, il apporte
00:24:22dans la campagne
00:24:24théoriquement européenne,
00:24:26une outrance, un paroxysme
00:24:28des antagonismes
00:24:30qui ne relèvent plus de la politique
00:24:32civilisée.
00:24:34Je suis exactement
00:24:36sur le même niveau de posture que
00:24:38Philippe, c'est-à-dire que
00:24:40je suivrai avec attention
00:24:42les analyses d'Arnaud Benedetti.
00:24:44Néanmoins, je trouve
00:24:46qu'il n'y a pas plus de boules puantes aujourd'hui
00:24:48qu'il y en a eu dans le passé, ça c'est le premier élément.
00:24:50Et le deuxième élément, sur le fond,
00:24:52je n'ai pas l'impression que
00:24:54il y a eu des grands débats
00:24:56sur le fond de l'Europe aux précédentes
00:24:58élections européennes. Et j'ai donc du coup
00:25:00cette intuition que ça
00:25:02n'intéresse pas les Français,
00:25:04fondamentalement, et que, couplé
00:25:06à une vraie rupture de l'opinion publique
00:25:08par rapport aux politiques, ça fait que
00:25:10au final, il n'y a plus rien
00:25:12sauf des réseaux sociaux qui génèrent
00:25:14tout ce qu'on voit.
00:25:16Leïga ? Dans la même ligne,
00:25:18évidemment, moi je ne suis pas un spécialiste
00:25:20de la politique, je résonne en citoyen
00:25:22éventuellement, mais on a l'impression que c'est
00:25:24l'instrumentalisation pour exister,
00:25:26le buzz à la place du fond,
00:25:28et avec une forme de radicalisation
00:25:30qui me semble être
00:25:32proportionnellement inverse du contenu
00:25:34qui s'affaiblit. On a des partis centristes
00:25:36qui sont grosso modo tous d'accord,
00:25:38sans vouloir remettre en cause leur dogme sur l'Europe,
00:25:40et puis les extrêmes qui essaient d'exister en étant
00:25:42de plus en plus radicaux, quitte à faire n'importe quoi ou dire n'importe quoi.
00:25:44Est-ce que vous pensez que ça va aller
00:25:46crescendo les boules puantes, ou est-ce que vous pensez
00:25:48que finalement ça va se calmer ?
00:25:50Réagissez au 0826, 300, 300.
00:25:52Arnaud Bénédicti, tout le monde se dit
00:25:54finalement c'est une grande cour d'école cette politique,
00:25:56c'est-à-dire que ça nous donne des leçons et
00:25:58eux ne sont pas capables en tout cas d'avoir
00:26:00des réactions d'adultes, parce que là c'est
00:26:04vrai qu'il y a de nombreuses années, dans les années 60,
00:26:06ils disaient que la politique c'est une bataille
00:26:08de singes.
00:26:10Alors c'est peut-être un peu excessif, mais en l'occurrence
00:26:12c'est vrai que quand on regarde
00:26:14les récents débats électoraux,
00:26:16pas seulement cette élection européenne,
00:26:18je rejoins Philippe Bilger, c'est que
00:26:20la qualité, j'allais dire, du niveau d'argumentation
00:26:22semble quand même
00:26:24s'inflichir. Moi j'invite
00:26:26à regarder par exemple les débats entre
00:26:28Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand
00:26:30en 1974 ou en 1981,
00:26:32et les comparer
00:26:34aux plus récents débats
00:26:36de second tour de l'élection
00:26:38présidentielle, et on verra
00:26:40que la qualité du verbe, la qualité
00:26:42de l'argumentation, la qualité des échanges
00:26:44n'est plus du tout la même.
00:26:46Bon, mais il faut prendre acte, et on a
00:26:48aussi certainement changé de société
00:26:50et changé de temps.
00:26:52C'est une réalité. Ensuite,
00:26:54il y a un autre aspect qui est très important,
00:26:56à mon sens, c'est que, si vous voulez, par le passé,
00:26:58une campagne politique, il y avait des temps
00:27:00d'arrêt. Aujourd'hui,
00:27:02avec notamment les réseaux sociaux et Internet,
00:27:04la campagne, elle continue tout le temps.
00:27:06Elle est permanente.
00:27:08Avec en plus
00:27:10un phénomène où vous êtes avec des candidats
00:27:12qui sont exposés à une
00:27:14hyper-visibilité, une visibilité
00:27:16quasiment de leur vie quotidienne,
00:27:18d'une certaine façon. Prenez le cas de Mme Ayé,
00:27:20c'est très intéressant ce qui s'est passé. Ce que je crois
00:27:22comprendre, en tout cas c'est ce que disent ces équipes de campagne,
00:27:24c'est qu'elle avait
00:27:26un rare moment de liberté
00:27:28dans sa campagne, dont on peut
00:27:30imaginer qu'elle est en effet lourde, comme pour
00:27:32toutes les têtes de liste, et elle est allée
00:27:34faire des courses et elle s'est faite
00:27:36quelque part alpaguée, comme on dit communément,
00:27:38par 4 ou 5 personnes
00:27:40issues manifestement de la mouvance
00:27:42d'extrême droite. Et elle a accepté
00:27:44de prendre une photo
00:27:46avec eux. Donc, si vous voulez, ce phénomène
00:27:48d'hyper-visibilité aussi,
00:27:50il permet parfois des coups qui sont
00:27:52des coups qui relèvent de procédés tout à fait
00:27:54déloyaux. Donc, je crois
00:27:56que l'écosystème général,
00:27:58médiatique, numérique, fait que
00:28:00aujourd'hui, les campagnes électorales
00:28:02sont beaucoup plus nerveuses, beaucoup plus
00:28:04hystériques, beaucoup plus sujettes
00:28:06à ce type de procédés qu'elles ne l'étaient
00:28:08par le passé. Ce qui ne
00:28:10veut pas dire qu'il n'y avait pas des coups bas
00:28:12par le passé. Vous savez,
00:28:14en 1965, des collaborateurs
00:28:16du général De Gaulle sont venus présenter cette fameuse
00:28:18photo où on voit
00:28:20François Mitterrand en train de rentrer dans le
00:28:22bureau du maréchal Pétain pour recevoir
00:28:24la francisque. Et à cette époque,
00:28:26ce qui était un secret de
00:28:28policinel, d'ailleurs, pour la plupart des
00:28:30gaullistes et pour une grande partie de la classe politique,
00:28:32cette décoration francisque,
00:28:34et comment...
00:28:36Le général De Gaulle n'a pas voulu utiliser cette photo
00:28:38et il a eu justement cette fameuse frappe
00:28:40en disant, on ne fait pas une campagne électorale
00:28:42avec des boules puantes.
00:28:44Alors, est-ce qu'aujourd'hui,
00:28:46si vous voulez, le climat
00:28:48est beaucoup plus dégradé qu'il ne l'était
00:28:50par le passé ? Vraisemblablement,
00:28:52ça dit quelque chose aussi
00:28:54sur l'état civique du pays, l'état civique du débat.
00:28:56Ce n'est pas propre à la France,
00:28:58c'est propre, je pense, à l'ensemble des systèmes démocratiques.
00:29:00Est-ce qu'à votre avis, Arnaud
00:29:02Benedetti, les quelques
00:29:04candidats, je pourrais
00:29:06citer de nouveau Bellamy
00:29:08ou Glucksmann, qui essayent de
00:29:10demeurer à peu près corrects
00:29:12dans les échanges,
00:29:14est-ce qu'ils partent avec un handicap
00:29:16aujourd'hui ?
00:29:18Alors, je ne sais pas.
00:29:20Je pense que le handicap, par exemple, de Bellamy
00:29:22n'est pas tellement lié à
00:29:24Bellamy, qui plutôt est un candidat
00:29:26qui me semble avoir une pensée structurée,
00:29:28qui essaye, en effet,
00:29:30d'élever le débat, il est plutôt lié à la marque
00:29:32qui est la sienne, c'est-à-dire que le problème de Bellamy,
00:29:34ce n'est pas tant Bellamy que
00:29:36la marque LR, et je crois qu'on mettrait quelqu'un
00:29:38d'autre à la place de Bellamy, je veux dire,
00:29:40il aurait les mêmes difficultés.
00:29:42Pour Glucksmann,
00:29:44c'est un peu différent, parce que, bon, Glucksmann,
00:29:46les rapports de force à gauche sont
00:29:48composés
00:29:50aujourd'hui d'une telle manière que
00:29:52Glucksmann a manifestement un peu plus d'espace
00:29:54que Bellamy,
00:29:56parce qu'il est en train de reprendre des voix
00:29:58manifestement de gauche
00:30:00à Emmanuel Macron, il reprend des voix
00:30:02de gauche à LFI, donc
00:30:04il a, disons, une capacité d'expansion
00:30:06qui est un peu plus grande. Est-ce que,
00:30:08aujourd'hui, du fait qu'ils essayent
00:30:10d'avoir une voix un peu,
00:30:12j'allais dire, différente sur l'Europe,
00:30:14en mettant l'Europe au centre du débat,
00:30:16est-ce que ça nuit, finalement,
00:30:18à leur capacité
00:30:20à être audible, à leur capacité
00:30:22à être entendue ? Peut-être.
00:30:24Mais la réalité, c'est qu'en fin de compte,
00:30:26vous l'avez dit, je ne sais plus lequel l'a dit d'entre vous,
00:30:28les élections européennes,
00:30:30depuis 1979, n'ont jamais
00:30:32été dominées par des enjeux
00:30:34européens. Les électeurs
00:30:36orientent leur vote en fonction de motivations
00:30:38qui sont très souvent des motivations
00:30:40nationales, et c'est la raison pour laquelle tous les pouvoirs
00:30:42en général ont été sanctionnés lors de ces élections
00:30:44européennes. Sans parler d'Iris Cardestin
00:30:46en 1979, lors de la première élection
00:30:48européenne. Absolument, parce que Chirac avait fait
00:30:50un fiasco, faut-il le rappeler. On part au
00:30:520826-300-300. Rebonsoir
00:30:54Sylvain de Mégev.
00:30:56Rebonsoir Sud2 Radio.
00:30:58Alors, est-ce que, pour vous,
00:31:00cette campagne, elle se fait
00:31:02avec des boules puantes, ou est-ce que c'est
00:31:04de bonne guerre, comme on dit, de manière un peu triviale ?
00:31:06C'est une campagne de boules
00:31:08puantes, mais la politique en général,
00:31:10même sans les élections
00:31:12européennes, est de la
00:31:14politique de boules puantes. Du coup, moi, je
00:31:16vois trois points. Pour parler
00:31:18du dossier Valérie Haillet, Valérie Haillet
00:31:20c'est pas une politique,
00:31:22c'est une communicante. Donc,
00:31:24elle s'est prise les pieds dans
00:31:26son propre jeu, en se faisant
00:31:28effectivement photographier avec
00:31:30des extrémistes. De façon
00:31:32générale, ça sera mon deuxième point,
00:31:34je pense que les politiques,
00:31:36sont comme le peuple français,
00:31:38de plus en plus acculturés
00:31:40ou inculturés,
00:31:42je sais pas. Et le
00:31:44troisième point, et je ne veux pas reparler de la première
00:31:46partie de l'émission, mais le troisième point,
00:31:48évidemment, Gaza, où
00:31:50même les gens
00:31:52de droite, qui comprennent l'Europe,
00:31:54vous parliez tout à l'heure de Bellamy, moi,
00:31:56Bellamy m'a énormément déçu.
00:31:58Il a été, alors qu'il était en pleine
00:32:00campagne électorale, on le voyait à Sciences Po
00:32:02en débat avec
00:32:04Louis Boyard.
00:32:06Donc ça, c'est
00:32:08c'est très
00:32:10décevant, c'est très décevant, et si même,
00:32:12je rappelle que François-Xavier
00:32:14Bellamy est normalien, hyper cultivé,
00:32:16essayiste, etc.
00:32:18Et si même ce genre de personnalité
00:32:20politique se laisse prendre au piège
00:32:22de la communication,
00:32:24c'est décevant.
00:32:26Et j'ai le même avis pour Bellamy.
00:32:28Effectivement, il n'est pas du tout soutenu par les républicains.
00:32:30Les français, en général,
00:32:32l'Europe est trop abstraite.
00:32:34L'Europe, pour les français, c'est
00:32:36Bruxelles, ce grand bâtiment là,
00:32:38qui brille avec tous les drapeaux de vent,
00:32:40mais c'est hyper, hyper abstrait.
00:32:42Arnaud Benedetti, on parlait
00:32:44de la qualité du débat public, en tout cas
00:32:46politique. Est-ce que ça
00:32:48va s'accélérer
00:32:50à la baisse ? Est-ce que
00:32:52l'avenir de la politique est...
00:32:54Il y a un problème de fond, si vous voulez...
00:32:56Il y a un problème de fond, c'est la formation des politiques.
00:32:58C'est-à-dire que, si vous voulez, quand même
00:33:00pendant des décennies et des décennies,
00:33:02la politique en France a été une école de l'excellence.
00:33:04C'était globalement les meilleurs
00:33:06que l'on retrouvait sur la scène politique.
00:33:08Beaucoup de littéraires, d'ailleurs, parce que
00:33:10en France, la dimension littéraire de la politique
00:33:12est extrêmement importante. C'est pour ça qu'il y avait beaucoup d'avocats,
00:33:14entre autres, qui avaient quand même le sens
00:33:16de l'éloquence, le sens de la formule.
00:33:18Et surtout, ces politiques étaient
00:33:20formés dans une forge de culture générale.
00:33:22C'est-à-dire qu'ils avaient une culture historique,
00:33:24ils avaient une culture littéraire, ils avaient une culture
00:33:26philosophique. Il y avait beaucoup de normaliens à l'époque.
00:33:28C'est pour ça que, d'ailleurs, d'une certaine manière,
00:33:30François-Xavier Bellamy tranche par
00:33:32rapport à d'autres profils qui sont des profils plus
00:33:34marquités, plus de communication.
00:33:36Et cet effondrement, vraisemblablement,
00:33:38de la culture générale explique aussi
00:33:40le fait que nous soyons aujourd'hui frustrés par rapport
00:33:42à la qualité du débat
00:33:44politique. De Gaulle disait une chose très juste.
00:33:46Il disait que la meilleure école de commandement
00:33:48c'est la culture générale. Quand il disait
00:33:50derrière Alexandre le Grand, il y a toujours Aristote.
00:33:52Et je crois que c'est vrai que
00:33:54en France, cette qualité-là, aujourd'hui,
00:33:56manque au débat politique et explique
00:33:58vraisemblablement le fait que beaucoup de nos concitoyens
00:34:00se
00:34:02tournent vers
00:34:04d'autres choix.
00:34:06Il y a un autre aspect,
00:34:08c'est qu'en fait, ça c'est une autre chose,
00:34:10c'est qu'en plus la vie politique est surexposée,
00:34:12beaucoup plus exposée qu'elle ne l'était.
00:34:14L'injonction de
00:34:16transparence fait que
00:34:18en effet, beaucoup de gens hésitent
00:34:20avant de s'engager politiquement parce qu'ils savent
00:34:22que les coups peuvent être rudes et rudes
00:34:24parfois dans leur vie privée et dans leur vie personnelle.
00:34:26Pierre-Yves Martin et Loïc Gaillard.
00:34:28J'avais justement une question supplémentaire,
00:34:30c'est, dans ce contexte
00:34:32de désintérêt,
00:34:34d'absence de fonds, est-ce que
00:34:36vous pensez, Arnaud Benedetti,
00:34:38que les petits
00:34:40candidats, entre guillemets,
00:34:42parce qu'on parle toujours des 5-6 premiers
00:34:44et jamais du bas de classement,
00:34:46est-ce qu'ils ont une possibilité,
00:34:48une opportunité de revenir
00:34:50dans la course ou est-ce que c'est définitivement
00:34:52réglé ?
00:34:54Qu'est-ce que vous appelez les petits candidats ?
00:34:56Les candidats qui sont sous les 5 bons sens ?
00:34:58C'est extrêmement
00:35:00difficile. De toute façon, l'offre politique a toujours
00:35:02été structurée. Je rappelle qu'il y avait
00:35:04moins d'offres politiques dans les années
00:35:0670.
00:35:08Le champ politique
00:35:10dans les années 70, vous aviez 4 formations
00:35:12qui partageaient l'espace
00:35:14de représentation politique. C'était le Parti Communiste,
00:35:16le Parti Socialiste, le RPR
00:35:18et puis l'UDF, notamment l'UDF à partir
00:35:20de 1976 et de
00:35:22sa création. Aujourd'hui,
00:35:24vous avez un champ politique qui est extrêmement fracturé.
00:35:26Mais cette fracture, elle nous dit quelque chose
00:35:28aussi, quelque part, sur la
00:35:30désillusion des Français vis-à-vis de
00:35:32la politique. Mais vous avez, en effet,
00:35:34deux grandes marques qui, aujourd'hui,
00:35:36ont une forme de monopole.
00:35:38C'est la marque Macron et la marque
00:35:40Le Pen, qui sont les marques que l'on
00:35:42retrouve au second tour de l'élection présidentielle,
00:35:44avec quand même la marque Mélenchon, qui ne faut pas non plus
00:35:46totalement écarter et considérer
00:35:48qu'elle est totalement morte.
00:35:50Donc, oui, ça va être difficile.
00:35:52Ça va être difficile d'autant plus que, si vous voulez,
00:35:54la force de ces marques, c'est quoi ? Vous savez, la politique,
00:35:56c'est de la sociologie. Et la sociologie,
00:35:58c'est élurique, d'une certaine manière.
00:36:00C'est qu'ils ont réussi à capter des classes
00:36:02sociales. Ils ont réussi à capter une
00:36:04sociologie. Et c'est ce qui fait leur force aujourd'hui.
00:36:06Merci beaucoup.
00:36:08Juste rebondir sur une des questions qui a été
00:36:10posée, qui m'interpelle un peu,
00:36:12c'est jusqu'où on peut descendre.
00:36:14Et là-dessus, j'aurais une suggestion. Enfin, une suggestion. J'ai un
00:36:16élément de réflexion que je vous livre. Vous voulez vous présenter ?
00:36:18Certainement pas, non. Jamais.
00:36:20Jamais, jamais. Là, pour le coup,
00:36:22c'est un vrai jamais.
00:36:24Non, mais en l'occurrence, on a,
00:36:26et sans vouloir être désobligeant à l'égard des générations
00:36:28qui suivent, mais on a des générations qui sont malheureusement
00:36:30culturellement un peu
00:36:32moins équipées que les générations qui nous ont précédées,
00:36:34biberonnées au TikTok, aux réseaux sociaux,
00:36:36aux 500 mots de vocabulaire employés,
00:36:38avec un affaissement vers le bas
00:36:40qui, je crois, est objectivement constaté
00:36:42dans différents tests ou différents examens,
00:36:44ou même de manière pragmatique.
00:36:46Qu'est-ce que ça, ça va donner
00:36:48en termes de qualité des politiques
00:36:50quand on a un électorat qui va
00:36:52être, par définition, encore moins exigeant
00:36:54ou encore plus axé sur le buzz,
00:36:56sur l'effet d'annonce, sur l'image
00:36:58qui choque ? Vous savez, moi,
00:37:00je pense pas que... Enfin, l'électorat est...
00:37:02Alors, il y a un problème peut-être
00:37:04avec l'électorat, mais enfin, la responsabilité
00:37:06elle est d'abord de ceux du haut. C'est la responsabilité
00:37:08des élites, c'est la responsabilité des politiques.
00:37:10Moi, ce qui me frappe, si vous voulez, c'est que
00:37:12dans un pays très politique comme la France,
00:37:14finalement,
00:37:16ce qui est le plus, j'allais dire, significatif,
00:37:18c'est le retrait des citoyens
00:37:20de la vie politique. Le taux d'abstention
00:37:22dit quelque chose sur la
00:37:24désaffection démocratique
00:37:26qui frappe ce pays.
00:37:28Et là, ça veut dire que les
00:37:30électeurs considèrent que le débat politique
00:37:32n'est plus à la hauteur. Mais pourquoi il n'est plus à la hauteur ?
00:37:34Parce que les politiques
00:37:36n'apparaissent plus être en capacité,
00:37:38si vous voulez, de résoudre les problèmes.
00:37:40Et très souvent, surtout en France
00:37:42où le rôle de l'État est capital, les gens
00:37:44considèrent que de toute façon, les politiques
00:37:46n'ont même plus le pouvoir.
00:37:48C'est pour ça qu'ils préfèrent les maires, parce que les maires,
00:37:50au moins, c'est très concret, c'est du local.
00:37:52On visibilise les réalisations
00:37:54des maires. C'est action-réaction.
00:37:56Alors que le niveau national
00:37:58s'étant quand même vidé de sa substance
00:38:00du fait d'un certain nombre de décisions qui sont des décisions
00:38:02supranationales, vous avez là aussi
00:38:04une désaffection qui, aujourd'hui,
00:38:06explique cette espèce de retrait.
00:38:08Et en 30 secondes, l'outrance
00:38:10mélangeuriste ?
00:38:12Mais est-ce que ça va s'appeler encore ?
00:38:14Est-ce que ça plaira encore ?
00:38:16Moi, je suis d'eux qui disent
00:38:18que Mélenchon, aujourd'hui,
00:38:20malgré ses outrances,
00:38:22a réussi, et c'est volontaire
00:38:24de sa part et c'est stratégique,
00:38:26a réussi, malgré tout, à fidéliser autour de lui
00:38:28un socle dont il s'inscrit
00:38:30dans une durée un peu plus longue, vraisemblablement,
00:38:32à travers ses outrances.
00:38:34On verra s'il s'inscrit dans le qui-sait-qui qu'il a dit.
00:38:36Merci beaucoup.
00:38:38Est-ce que vous voulez rester avec nous ?
00:38:40Je suis pas sûr, mais on verra.
00:38:42Allez, on vous garde.
00:38:44Merci.
00:38:46Vous n'avez pas le choix, c'est comme ça.
00:38:48Allez, on fait une petite pause.
00:38:50On revient dans un instant, tout de suite.
00:38:52Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20,
00:38:54Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:38:56Bienvenue dans Les Vraies Voix.
00:38:58Alors, pour vous dire, on a gardé, bien sûr,
00:39:00Philippe Bilger, on a gardé
00:39:02Loïc Guérin, bien entendu. Nous avons gardé
00:39:04aussi, aussi, notre ami
00:39:06Pierre-Yves Martin, Philippe David,
00:39:08tout le monde est là, et Arnaud Benedetti
00:39:10qui nous accompagnait il y a quelques instants.
00:39:12On va voir s'il est
00:39:14gagnant ou s'il est perdant. En tout cas, je vais
00:39:16miser sur lui. Sylvain est avec nous de
00:39:18Mégev. Ça va, Sylvain ?
00:39:20Tout va très bien. Allez, on démarre ce
00:39:22qui-sait-qui qu'il a dit.
00:39:24Les Vraies Voix Sud Radio, le quiz de l'actu.
00:39:26Je rappelle que Sylvain doit répondre
00:39:28en premier. Si vous n'avez pas la bonne réponse, vous dites
00:39:30tout de suite, Sylvain, je n'ai pas la réponse.
00:39:32Ou langochat.
00:39:34Vous dites ce que vous voulez. Allez, question qui-sait-qui
00:39:36qu'il a dit. Un point.
00:39:38Depuis 40 ans, la France désinstrualise,
00:39:40désindustrialise,
00:39:42pardon, ferme ses usines
00:39:44et renonce à sa culture ouvrière.
00:39:46C'est ce que nous avons inversé depuis 7 ans avec
00:39:48le Président. Sylvain.
00:39:50Jordan Barbéla. Non.
00:39:52Bruno Le Maire. Bonne réponse
00:39:54de Arnaud Benedetti.
00:39:56Je m'en doutais.
00:39:58Je m'en doutais.
00:40:00C'est un niveau de divinité supplémentaire.
00:40:02Je ne savais pas qu'il l'avait dit.
00:40:04Ce n'était pas Macron. Qui-sait-qui qui l'a dit ?
00:40:06Attention, celui-là vaut 3 points.
00:40:08Il a perdu toutes les batailles, Jordan Barbéla.
00:40:10Il va en perdre une encore en disant
00:40:12le véhicule électrique, c'est une mauvaise idée.
00:40:14Il est une imposture. Jordan Barbéla
00:40:16est un menteur en série. Sylvain.
00:40:18Valérie Ayé. Non.
00:40:20C'est un ministre.
00:40:22Le Maire. Laisse-le.
00:40:24Bonne réponse de Philippe Billiger.
00:40:26J'ai raisonné de la même manière.
00:40:28Qui réussit un drop,
00:40:30donc 3 points.
00:40:32Qui-sait-qui qui l'a dit ?
00:40:343 points sur la manif
00:40:36néo-nazis de samedi.
00:40:38Ce qui m'inquiète le plus en France en ce moment,
00:40:40c'est la dérive liberticide.
00:40:42Sylvain.
00:40:44C'est un chef de parti
00:40:46qui était numéro 2
00:40:48d'un grand parti.
00:40:50Un chef de parti qui était numéro 2.
00:40:52Philippe.
00:40:54Bonne réponse, Florian Philippot.
00:40:563 points pour Loïc Thérin.
00:40:58Je m'intéresse beaucoup à ce qui fait en dessous du cidre.
00:41:00Non, pour sontage. Non, je blague.
00:41:02A vous, Philippe.
00:41:042 points.
00:41:06Qui-sait-qui qui l'a dit sur
00:41:08Raphaël Glusman ? C'est le retour
00:41:10d'un hollandisme.
00:41:12Sylvain.
00:41:14Qui est hollandisme ?
00:41:16Malika Sorel. Non.
00:41:18Tu ne prends pas le...
00:41:20C'est une tête de liste aux européennes.
00:41:22Oubri.
00:41:24Bonne réponse d'Arnaud Benedetti.
00:41:26Il est bon.
00:41:28Là, on a du gosseau.
00:41:30C'est de l'interprétation.
00:41:32Qui-sait-qui qui l'a dit ?
00:41:342 points sur le refus de Marine Le Pen de débattre
00:41:36avant les élections européennes.
00:41:38Gabriel Attal doit débattre avec celui que nous envisageons
00:41:40être demain le Premier ministre,
00:41:42Jordan Bardella.
00:41:44Sylvain. C'est un député.
00:41:48C'est un député de la majorité.
00:41:50Non.
00:41:52Non.
00:41:54C'est un chenu.
00:41:56Non.
00:41:58Il est élu dans l'Est de la France.
00:42:00Bonne réponse d'Arnaud Benedetti.
00:42:02Il est rapide, Arnaud.
00:42:04Il m'a aidé, là.
00:42:06Dans l'Est, ils sont plus durs.
00:42:08Excusez-moi, ça s'appelle l'humiliation.
00:42:10Question qui-sait-qui qui l'a dit.
00:42:123 points, les amis.
00:42:14Oui, 3 points.
00:42:16Je prends tout au tragique, rien au sérieux.
00:42:18Ce n'est pas un homme politique, ni une femme politique.
00:42:20C'est un acteur très connu.
00:42:22C'est un acteur très connu.
00:42:24Bonne réponse de Philippe Bilger.
00:42:28En fait, il faut être juste.
00:42:30On l'a dit, nous aussi, souvent.
00:42:32Allez, à vous.
00:42:34Qui-sait-qui qui l'a dit, à 3 points.
00:42:36Attention, celui-là, vos chers.
00:42:38Nous n'avons pas l'écologie honteuse.
00:42:40Sylvain.
00:42:42Nous n'avons pas l'écologie honteuse.
00:42:44J'ai sa photo,
00:42:46mais je n'ai pas le nom qui sort.
00:42:48Je suis désolé.
00:42:50C'est un mec qui a changé de couleur,
00:42:52il y a quelque temps.
00:42:54Pas Jadot ?
00:42:56Il vient de chez Jadot.
00:42:58Elle est fille ?
00:43:00Non, chez Renaissance.
00:43:02Bonne réponse d'Arnaud Béni.
00:43:04Pascal, enfin.
00:43:06Même à confins,
00:43:08vous gagnez.
00:43:12On a des nouvelles de Pierre-Yves Martin ?
00:43:14Non, toujours pas.
00:43:16Question qui-sait-qui qui l'a dit, à 3 points.
00:43:18Rima Hassan ne parle que de Palestine,
00:43:20jamais d'Europe.
00:43:22Sylvain.
00:43:24Bonne réponse de Sylvain,
00:43:26qui marque 3 points.
00:43:28Malika Sorel, seconde de liste.
00:43:30C'était ce matin.
00:43:32C'était chez vous d'ailleurs.
00:43:34On attend pour une petite dernière ou pas ?
00:43:36Allez, à 3 points.
00:43:38Qui-sait-qui qui l'a dit,
00:43:40que Raphaël Luxman ne s'inquiète pas,
00:43:42je suis bien là.
00:43:44Bonne réponse de Sylvain.
00:43:466 points.
00:43:48Le vainqueur est Arnaud Benedetti,
00:43:50avec 5 points.
00:43:52Sylvain, ici,
00:43:54avec 6.
00:43:56Loïc Guérin, avec 3.
00:43:58Pierre-Yves Martin, avide recherche.
00:44:00Vous gagnez le droit de revenir,
00:44:02avec ce livre magnifique.
00:44:04Avec le livre ?
00:44:06Allez-y.
00:44:08Au port du pouvoir,
00:44:10l'inéluctable victoire,
00:44:12avec un point d'interrogation.
00:44:14Vous reviendrez nous en parler.
00:44:16Vous restez avec nous.
00:44:18Merci beaucoup.
00:44:20Dans 10 minutes, le tour de table de l'actu,
00:44:22avec Philippe Bichard.
00:44:24Avec vous, Loïc.
00:44:26Le décès du juge John Beck.
00:44:28Et avec vous, Pierre-Yves Martin.
00:44:30Lorsque deux événements majeurs
00:44:32perdent leur raison d'être.
00:44:34On en parle dans un instant.
00:44:36Vous souhaitez la bienvenue.
00:44:38Avec Philippe David.
00:44:40Jusqu'à 19h.
00:44:42Les vrais vois comme tous les jours,
00:44:44de 17h à 19h, avec Philippe David.
00:44:46Ça va mon Philippe ?
00:44:48Ça va toujours, très bien.
00:44:50Philippe Bichard, Pierre-Yves Martin,
00:44:52Loïc Guérin, ils ont une forme olympique.
00:44:54Vous jetez ça, alors que c'est
00:44:56quand même de la qualité.
00:44:58De la très haute qualité.
00:45:00Dans un instant, avec Félix Mathieu.
00:45:02Vous avez la parole.
00:45:04Nous fêtons un anniversaire, Félix Mathieu.
00:45:06Les cent ans de l'escure,
00:45:08du stade de Chabondelmas à Bordeaux.
00:45:10Un petit signe.
00:45:12S'il y a bien un domaine
00:45:14où plus ça va, moins ça va,
00:45:16c'est bien l'Eurovision qui s'est
00:45:18disputée à Malmeux samedi soir.
00:45:20Il est bien loin le temps
00:45:22où de grands artistes qui allaient devenir
00:45:24des stars planétaires comme Abba ou Céline Dion
00:45:26gagnaient. Il est tout aussi loin
00:45:28le temps où des artistes moins connus
00:45:30qui n'allaient pas faire de grandes carrières
00:45:32gagnaient avec de belles mélodies, orchestrations,
00:45:34chorégraphies et bien évidemment
00:45:36une jolie voix. Depuis maintenant
00:45:38une année, l'Eurovision est devenue le summum
00:45:40du mauvais goût et de la vulgarité.
00:45:42A tel point qu'on peut se demander,
00:45:44entre la victoire de la femme à barbe Conchitavours
00:45:46il y a dix ans et la victoire du
00:45:48chanteur non-binaire Nemo cette année,
00:45:50si les candidats sont jugés sur leur orientation
00:45:52sexuelle ou sur la qualité de leur
00:45:54chanson et de leur interprétation.
00:45:56Regardez, samedi, la chanson de Slimane
00:45:58et celle d'Eden Golan, les représentants
00:46:00de la France et d'Israël, étaient bien meilleures
00:46:02à mon avis que la chanson suisse.
00:46:04Mais peut-être Slimane aurait dû mettre un tutu
00:46:06et Eden Golan ne pas représenter Israël
00:46:08pour que les jurés professionnels
00:46:10soient plus sympas avec eux.
00:46:12Mais il y a pire que le tutu de Nemo
00:46:14puisque la candidate irlandaise qui se considère
00:46:16comme sorcière, oui, a fait deux
00:46:18vidéos hallucinantes. Dans la première
00:46:20elle annonçait avoir pleuré en voyant
00:46:22la qualification d'Israël pour la finale
00:46:24tandis que pour la seconde elle s'enthousiasmait
00:46:26qu'un nom binaire ait gagné l'Eurovision.
00:46:28Dans les deux cas, aucun rapport
00:46:30avec la musique et la chanson mais
00:46:32peu importe, on n'est pas à sa près. Alors j'avoue
00:46:34que contrairement aux autres années, j'ai regardé
00:46:36un peu le concours Eurovision mais j'ai craqué
00:46:38avec la candidate irlandaise dont la chanson
00:46:40et les jeux de scène faisaient plus penser
00:46:42à un film d'horreur qu'à un concours festif.
00:46:44Pour conclure ce coup de gueule,
00:46:46bravo à Slimane pour sa quatrième place
00:46:48et à Eden Golan qui a dû vivre protégé
00:46:50comme un chef d'État et a dû
00:46:52affronter avec courage les Lazis et les Colibés
00:46:54comme chantait Aznavour qui n'aurait
00:46:56probablement reçu aucun point du jury
00:46:58samedi. Mais soyez certains
00:47:00d'une chose, avec Nemo, on n'a
00:47:02probablement pas encore touché le fond.
00:47:04Philippe Bulger, vous avez regardé ?
00:47:06Je suis absolument d'accord, d'ailleurs je pensais
00:47:08demain, mais avec infiniment
00:47:10moins de talent, parler à nouveau
00:47:12de ce concours ma chère Cécile
00:47:14parce qu'il y a une personne qui a
00:47:16dit à peu près avec
00:47:18la même qualité ce qu'il fallait
00:47:20penser de ce concours et je voudrais
00:47:22lui rendre hommage comme nous aurons
00:47:24Françoise de Gois demain soir
00:47:26vous aurez compris qu'il s'agit de
00:47:28Ségolène Royal.
00:47:30Personne n'a regardé ?
00:47:32Si moi j'ai regardé 2-3, je ne suis même pas
00:47:34allé jusqu'à lire l'enthèse
00:47:36mais je suis complètement d'accord.
00:47:38Allez, tout de suite
00:47:40le tour de table
00:47:42pas du tout, pas du tout
00:47:44parce qu'on me parle dans l'oreillette
00:47:46et du coup j'ai un seul cerveau
00:47:48Félix Mathieu
00:47:50Les Girondins et la ville de Bordeaux
00:47:52je vous le disais, vont se réunir demain
00:47:54réunir des légendes du club
00:47:56pour les 100 ans du stade Chabans d'Helmas
00:47:58un siècle d'existence pour l'ancienne
00:48:00antre des Girondins qui s'est longtemps appelée
00:48:02le parc L'Escure
00:48:04et pour l'occasion, des grands noms du club
00:48:06vont refranchir demain soir
00:48:08la fameuse arche, d'entrer le long tunnel
00:48:10puis rechausser les crampons
00:48:12ça va être lors d'un match avec le variété club de France
00:48:14Zidane, Lisa Razou
00:48:16Laurent Blanc attendu sur place dans l'édifice
00:48:18de style Art Deco
00:48:20mais aussi celui qui détient le record du nombre
00:48:22de matchs joués dans ce parc L'Escure
00:48:24et il nous fait l'honneur d'être en ligne
00:48:26avec nous, bonsoir Alain Giresse
00:48:28bonsoir
00:48:30merci beaucoup d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio
00:48:32c'était important de marquer le coup
00:48:34ce stade reste dans le coeur des Girondins
00:48:36même s'il ne joue plus sur place depuis 2015
00:48:38oui, écoutez
00:48:40quand on voit l'affluence
00:48:42qu'il va y avoir pour ce match
00:48:44ça démontre effectivement que
00:48:46ce stade représente quelque chose
00:48:48c'est le coeur du sport, en tout cas du sport
00:48:50collectif, foot, rugby notamment
00:48:52et qu'ils ont envie de revivre
00:48:54à l'intérieur les grands moments
00:48:56qu'ils ont connus à travers
00:48:58les différents titres
00:49:00des Girondins dans le domaine du football
00:49:02Philippe Bilger
00:49:04mon cher Alain, puisque j'ai eu le bonheur
00:49:06de vous poser une multitude de questions
00:49:08dans une émission
00:49:10est-ce que
00:49:12j'en ai d'autres
00:49:14est-ce que
00:49:16la période bordelaise
00:49:18de votre existence
00:49:20à la fois sportive
00:49:22et humaine
00:49:24constitue un grand moment pour vous ?
00:49:26évidemment
00:49:28de la façon dont on a vécu
00:49:30d'abord bordelaise
00:49:32parce que moi je suis un Girondin
00:49:34pur jus, donc j'ai été élevé dans ce club
00:49:36sportivement
00:49:38donc me retrouver dans l'équipe première
00:49:40me retrouver capitaine
00:49:42et puis évidemment avoir la chance
00:49:44de gagner des titres avec de très grands joueurs
00:49:46et puis il y avait
00:49:48toute une relation
00:49:50avec le public
00:49:52ici à Chabans
00:49:54il y avait quelque chose qui se passait
00:49:56qui a du mal évidemment
00:49:58à se réaliser dans le nouveau stade
00:50:00oui c'est des moments assez rares
00:50:02parce que si vous voulez
00:50:04venir à l'escure pour nous quand on y jouait
00:50:06pour nous
00:50:08on était imprenables
00:50:10ce stade nous donnait
00:50:12une dynamite, une force
00:50:14qui nous permettait comme ça
00:50:16de sortir de
00:50:18chaque fois pratiquement vainqueur
00:50:20de nos matchs
00:50:22on a un autre moment mémorable
00:50:24il avait 14 ans, vous lui avez signé un autographe
00:50:26qui s'appelle Loïc Guérin
00:50:28il était avec nous
00:50:30il est dans un état mais incroyable
00:50:32comme la première fois où il avait eu Philippe David
00:50:36je confirme qu'effectivement
00:50:38vous m'aviez dédicacé un petit morceau de papier
00:50:40qu'à 14 ans j'avais réussi à arracher
00:50:42de la feuille d'un copain
00:50:44on était vice-champion de Franche-Comté
00:50:46vous nous aviez honoré de votre présence
00:50:48pour un petit cocktail de fin de saison
00:50:50et le petit village
00:50:52dans lequel j'avais le plaisir d'évoluer
00:50:54avait réussi à terminer deuxième en Franche-Comté
00:50:56et je dois vous reconnaître que j'ai toujours
00:50:58cette dédicace sur un coin d'un tableau
00:51:00c'est la seule dédicace que j'ai jamais eue de qui que ce soit
00:51:02et c'est la seule que je conserverai
00:51:04de toute façon
00:51:08vous permettez que j'ai
00:51:10un petit peu de mal à me souvenir exactement
00:51:12ah ah ah
00:51:14vous vous souvenez plus de Bordeaux-Juventus
00:51:16ou Parc-Nature par exemple
00:51:18en 85
00:51:20écoutez tant mieux
00:51:22j'ai connu ça aussi quand j'étais gamin
00:51:24et moi aussi j'ai gardé des signatures
00:51:26des idoles du football que j'avais
00:51:28donc quand je me suis retrouvé de votre côté
00:51:30je me disais que voilà
00:51:32même sur un bout de papier comme le vôtre
00:51:34ça pouvait procurer du plaisir
00:51:36c'est un joli souvenir
00:51:38Pierre-Yves Martin
00:51:40j'ai jamais reçu d'autographe de votre part
00:51:42mais je ne vais pas profiter de l'antenne
00:51:44pour me plaindre
00:51:46je voulais vous dire que j'étais très heureux de vous entendre
00:51:48parce que dans ma mémoire
00:51:50d'enfant vous représentez
00:51:52quelqu'un
00:51:54et puis j'avais une question
00:51:56quand on regarde vos années Gironda
00:51:58et maintenant
00:52:00qu'est-ce qui a le plus changé
00:52:02est-ce que c'est au niveau de la relation entre les supporters
00:52:04et l'équipe de foot, est-ce que c'est au niveau des
00:52:06techniques de jeu, qu'est-ce qui vous a finalement
00:52:08le plus impressionné en termes de changement
00:52:10sur ces décennies ?
00:52:12Alors si on va parler spécifiquement
00:52:14des Girondains, au-delà du
00:52:16foot et de tout ce qui a pu être
00:52:18les nouveautés
00:52:20dans ce sport
00:52:22et dans tous les sports, notamment
00:52:24les aspects qu'on
00:52:26utilise pour l'informatique
00:52:28en ce qui concerne les Girondains, écoutez
00:52:30c'est très simple, ce club-là
00:52:32était raciné, c'était le club
00:52:34de la fierté de la ville
00:52:36la fierté de la région avec vraiment
00:52:38son identité, son identité
00:52:40girondine et il est passé entre les mains
00:52:42d'Américains et là
00:52:44je peux vous dire que là, tout ce qu'on a connu
00:52:46et tout ce qu'on a pu
00:52:48connaître avec ce club ont disparu
00:52:50il n'y a plus aucune identité
00:52:52dans ce club, ce club
00:52:54il arrive à s'en sortir
00:52:56en seconde division, on tremble
00:52:58parce qu'on ne sait pas encore si son avenir
00:53:00est complètement assuré
00:53:02si vous voulez pour l'avoir connu
00:53:04de l'intérieur et maintenant on voit un peu comment ça se passe
00:53:06et bien ce n'est pas du tout
00:53:08le mode de fonctionnement
00:53:10c'est ainsi et le football
00:53:12il y a des Américains, des Chinois
00:53:14des Emirats qui achètent des clubs, etc
00:53:16on ne sait pas trop pourquoi, ils pensent qu'ils vont
00:53:18gagner des 5 000 dans le football
00:53:20et quand ça ne se passe pas bien, ça a été le cas de Bordeaux
00:53:22ils abandonnent et mettent le club
00:53:24plus qu'un péril en danger de disparition
00:53:26et ça peine
00:53:28ça nous peine quand
00:53:30on voit un club comme ça
00:53:32et la façon dont il est traité
00:53:34par rapport à ce qu'il a été
00:53:36Alain Giresse
00:53:38vous avez joué les plus grands joueurs de l'époque
00:53:40qu'est-ce qu'il y a de plus dur, se prendre les taxes
00:53:42d'un défenseur italien ou allemand des années 80
00:53:44ou les questions de Philippe Bilger en interview ?
00:53:50J'avoue que
00:53:52en tout cas les taxes
00:53:54comme vous dites, qui peuvent arriver
00:53:56on peut effectivement les éviter
00:53:58par contre les autres
00:54:00les autres attaques
00:54:02que l'on voit
00:54:04dans tous les débats
00:54:06on débat de tout et de rien du football
00:54:08comme si on allait sortir
00:54:10je ne sais quoi qui pouvait faire avancer le football
00:54:12à travers ces débats
00:54:14on refait à chaque fois les matchs
00:54:16ce qui est toujours plus facile de faire après qu'avant
00:54:18bien sûr, mais il faut s'y faire
00:54:20et puis cette surmédiatisation
00:54:22il faut faire attention
00:54:24de ne pas tomber dans ces travers
00:54:26Merci mille fois pour ce moment de glace
00:54:28Merci mille fois Alain Giresse
00:54:30d'avoir été avec nous
00:54:32et merci pour tout ce que vous avez apporté
00:54:34les 100 ans du stade Chabondelmas
00:54:36vous ne me l'avez jamais dit ça moi
00:54:38tout ce que j'ai apporté
00:54:40on vous le dit tous les jours
00:54:42peut-être parce que je n'ai pas 100 ans
00:54:44merci mille fois Alain Giresse
00:54:46et en tout cas on vous souhaite un bon anniversaire
00:54:48à tous les Girondins bien entendu
00:54:50les fans de football
00:54:52dans un instant, merci beaucoup Félix
00:54:54pour ce moment aussi incroyable
00:54:56C'est le tour de table de l'actu avec Philippe Ilger
00:54:58avec vous Loïc
00:55:00le décès de Van Roonbeek
00:55:02et Pierre-Émile Martin
00:55:04Lorsque deux événements majeurs perdent leur raison d'être
00:55:06Allez, on a hâte de vous entendre 0826-300-300
00:55:08à tout de suite ensemble jusqu'à 19h
00:55:10Cherchez les vraies voix, elles sont là
00:55:12Philippe Ilger est là
00:55:14Mon cher Philippe
00:55:16Vous êtes bien là
00:55:18Je vous ai attendu avec une impatience confidérable
00:55:20et vous êtes à la hauteur de cette attente
00:55:22Non, non, non
00:55:24Mon chouchou
00:55:26On a bien fait de le rémunérer ce Philippe Ilger
00:55:28Quand je dis toujours la vérité
00:55:30C'est vrai, Loïc Guérin est avec nous
00:55:32Vous êtes content d'être là ?
00:55:34Même non rémunéré
00:55:36En fait je pense qu'il faut qu'on flaque plus
00:55:38pour être rémunéré
00:55:42Qu'est-ce qu'il y a Pierre-Émile Martin ?
00:55:44Rien, je suis vraiment formidablement content
00:55:46d'être là et vos lumières respectives
00:55:48m'éclairent pour le reste de ma semaine
00:55:50Qu'est-ce qu'il parle bien !
00:55:52Il faut quand même une rémunération là
00:55:54Non, parce que vous avez dit deux gros mots
00:55:56Bam, c'est annulé
00:55:58Et ben voilà, tout de suite le tour de table
00:56:00de l'actu sans Pierre-Émile
00:56:02Vous connaissez l'histoire de la femme
00:56:04qui va acheter un meuble chez Ikea ?
00:56:06Non, moi je crois qu'il faut que vous arrêtiez d'essayer de dire des trucs
00:56:08C'est au fatigue déjà, puis pour les autres vous vous rendez pas compte de ce que c'est
00:56:10C'est tout à fait vrai
00:56:12Je vous jure c'est pas bien, il faut plus que vous parliez avec des gens
00:56:14Le tour de table de l'actualité
00:56:16Philippe Ilger voulait parler
00:56:18de Philippe Lelouch qui s'est rebiffé hier
00:56:20chez nos confrères de radiologie
00:56:22Philippe Lelouch, Arthur
00:56:24qui en ont assez d'entendre
00:56:26notamment Jean-Luc Mélenchon
00:56:28être ostentoirement
00:56:30antisémite
00:56:32Philippe Lelouch
00:56:34a parlé de pourriture antisémite
00:56:36Arthur a abordé
00:56:38le même thème de la même manière
00:56:40Philippe Lelouch en a profité
00:56:42pour dire quelque chose
00:56:44que d'ailleurs
00:56:46qui est assez vrai
00:56:48dans le discours d'Emeric Caron
00:56:50il le traitait de raté de la télévision
00:56:52Arthur parlait de ces malades
00:56:54de ces crétins enquêtifiés
00:56:56qui proféraient le règne des juifs
00:56:58à commencer par Greta Thunberg
00:57:00alors on peut trouver
00:57:02qu'il y a dans les réponses
00:57:04dans les répliques
00:57:06une forme de violence
00:57:08mais
00:57:10on ne peut qu'admettre
00:57:12qu'ils en ont assez d'entendre ça
00:57:14et après tout j'aime bien
00:57:16au lieu de tendre l'autre joue
00:57:18et ils frappent
00:57:20à leur manière
00:57:22Loïc Guérin
00:57:24entièrement d'accord
00:57:26c'est le silence qui tue en général
00:57:28pas la violence de la réaction verbale
00:57:30il est peut-être temps de réveiller
00:57:32certaines consciences
00:57:34l'antisémitisme n'a pas de couleur politique
00:57:36en tout cas pas nécessairement la couleur politique qu'on lui prête
00:57:38ça peut venir de tout bord
00:57:40et ça peut venir d'une sale habitude de laisser passer
00:57:42donc je suis entièrement d'accord avec ça
00:57:44Pierre-Yves Martin
00:57:46Oui tout à fait d'accord
00:57:48qu'on se travaille mais de manière égalitaire
00:57:50en fait
00:57:52parce que je trouve qu'il y a quand même des cycles
00:57:54où il y a des coups de projecteur pendant quelques semaines sur un camp
00:57:56et puis après on pondère
00:57:58et on donne un autre coup de projecteur à un autre camp
00:58:00et sous prétexte de mettre en place
00:58:02des stratégies de communication
00:58:04un peu particulières
00:58:06c'est dangereux pour la démocratie et on le voit
00:58:08tous les jours
00:58:10Et vous justement puisque vous avez la parole
00:58:12Pierre-Yves, votre sujet
00:58:14Ah bah oui mon sujet
00:58:16Il est en train de débattre
00:58:18Vous n'êtes pas prêt d'être payé
00:58:20Bon bah alors
00:58:22C'est vous qui nous devez de l'argent
00:58:24Bon bah ça sera
00:58:26avec plaisir de vous offrir
00:58:28des tonnes et des tonnes de pièces d'or
00:58:30Moi je voulais parler de deux
00:58:32Je voulais parler de deux événements
00:58:34qui me semblent être majeurs
00:58:36dans leur raison d'être
00:58:38l'Eurovision d'abord
00:58:40parce que c'est
00:58:42une bonne approche
00:58:44qui a été
00:58:46mise en place après la guerre
00:58:48pour partager
00:58:50une Europe musicale
00:58:52pour partager
00:58:54et découvrir ce que d'autres nationalités
00:58:56peuvent avoir en sensibilité musicale
00:58:58et la musique étant un langage
00:59:00universel c'est plutôt une bonne chose
00:59:02et à l'Eurovision, je ne vais pas refaire le coup de gueule
00:59:04de mon ami Philippe David
00:59:06mais à l'Eurovision effectivement on n'a plus
00:59:08à assister à des messages haineux
00:59:10à des postures un peu fantaisistes
00:59:12et à une certaine
00:59:14excitation délurée
00:59:16sur les réseaux sociaux
00:59:18et quand on reprend un deuxième événement
00:59:20qui lui va commencer demain
00:59:22celui du festival de Cannes
00:59:24il y a une espèce
00:59:26un petit peu de
00:59:28contexte et d'ambiance
00:59:30inquiétante avec des
00:59:32principes de rumeurs
00:59:34de poursuites
00:59:36avec des médias qui reprennent le relais
00:59:38qui semblent porter le sujet
00:59:40animer le sujet de la communication
00:59:42de la diffusion de ces rumeurs
00:59:44je ne veux pas revenir sur le fond
00:59:46mais ce qui m'inquiète
00:59:48c'est que ces deux événements
00:59:50Eurovision et le festival de Cannes
00:59:52ils ont à la base
00:59:54un ADN, une mission, une raison d'être
00:59:56et là, à cause de
00:59:58dérapage, à cause d'une pollution autour
01:00:00de ces événements, on se retrouve
01:00:02avec deux événements qui perdent leur raison d'être
01:00:04et je trouve ça dommage
01:00:06parce que la musique est porteuse
01:00:08et le cinéma est porteur
01:00:10d'imaginaire, de sensibilité, d'émotion
01:00:12et qu'on est en train de tout foutre en l'air
01:00:14à cause de ça.
01:00:16Je suis assez d'accord
01:00:18sur l'Eurovision
01:00:20en effet, vous avez raison
01:00:22et puis le festival de Cannes
01:00:24je continue à regretter que
01:00:26le profane qui a la passion
01:00:28du cinéma a l'impression
01:00:30que le festival de Cannes
01:00:32s'est accaparé par des
01:00:34technocrates qui choisissent
01:00:36un film sur
01:00:38tous les critères possibles et imaginables
01:00:40sauf l'ennui
01:00:42qui l'inspire.
01:00:44Et donc ça pose un problème
01:00:46mais j'exagère un peu puisque
01:00:48si j'étais modéré, je ne ferais plus moi-même.
01:00:50Et en fait, vous revenez
01:00:52sur aussi tous les satellites
01:00:54qui tournent toutes les rumeurs autour de ça.
01:00:56Tout à fait, et je ne suis pas
01:00:58contre le fait d'engager bien au contraire
01:01:00des poursuites si c'est fondé
01:01:02mais il y a un moment pour des poursuites
01:01:04pour engager des actions et puis il y a un moment
01:01:06pour fêter,
01:01:08promouvoir le cinéma
01:01:10au festival de Cannes.
01:01:12Voilà, ça vient polluer
01:01:14ces satellites viennent polluer le sujet
01:01:16et du coup, autant ne rien faire.
01:01:18Et d'insinuations, et je trouve ça inquiétant
01:01:20parce que les médias reprennent le relais
01:01:22ça ne sent pas bon.
01:01:24Alors là, c'est les boules puantes encore.
01:01:26Est-ce que pour vous le festival de Cannes cette année
01:01:28compte à aucun choral, Loïc Guérin,
01:01:30de la défense ?
01:01:32Je ne vais pas défendre grand monde en l'occurrence, mais effectivement
01:01:34on a un peu l'impression
01:01:36d'une fin de règne
01:01:38de l'empire romain, c'est-à-dire le goût du sang
01:01:40au milieu des jeux.
01:01:42Et ce n'est plus le jeu lui-même qui intéresse
01:01:44c'est combien de têtes on arrivera à faire tomber.
01:01:46Une espèce de plaisir sadique
01:01:48à salir un peu plus tout ce qui peut être sali.
01:01:50Et c'est vrai que c'était une fête
01:01:52c'était les paillettes, c'était léger
01:01:54on attendait à l'époque
01:01:56des acteurs
01:01:58et aujourd'hui
01:02:00on a l'impression qu'effectivement ce sont
01:02:02des débats, de la revendication
01:02:04même s'il y a des revendications qui sont très louables.
01:02:06Mais il faut bien
01:02:08comprendre tout de même
01:02:10mais on n'aura pas le temps de le développer
01:02:12ma chère Cécile, c'est le fait que
01:02:14l'univers du cinéma
01:02:16ça a été très bien dit
01:02:18sans justifier aucun des débordements
01:02:20est un univers très
01:02:22particulier sur le plan de la séduction.
01:02:24Vous restez
01:02:26avec nous dans un instant.
01:02:28On a déjà du mal à résister à la vôtre dans une émission
01:02:30comme les vrais noirs.
01:02:32Vous imaginez.
01:02:34Je suis tellement belle, c'est fou.
01:02:36Vous comprenez comment il gagne le qui-sait-qui
01:02:38qui l'a dit de temps en temps.
01:02:40Dans un instant, un sujet important
01:02:42puisqu'on va revenir sur une figure emblématique
01:02:44de l'anticorruption.
01:02:46Un grand juge d'instruction
01:02:48qui s'est éteint, on en parle avec vous
01:02:50dans un instant Loïc Guérin.
01:02:53Les amis, on est si contents
01:02:55de vous retrouver avec Philippe Bilger
01:02:57et bien entendu avec Loïc Guérin
01:02:59et Pierre-Yves Martin
01:03:01et Philippe David qui m'accompagne.
01:03:03Ça va mon Philippe ?
01:03:04Ça va toujours très bien.
01:03:05C'est bien.
01:03:06Est-ce qu'il y a un moment donné où ça ne va pas ?
01:03:08Quand ça ne va pas, oui.
01:03:10Quand vous ne passez pas à table.
01:03:12C'est vrai que là,
01:03:14cette semaine de vacances, ça a été calorique.
01:03:16C'est compliqué.
01:03:17On va dire ça comme ça.
01:03:19Comment dire que ça se voit ?
01:03:22Allez, le tour de table de l'actu un peu de sérieux
01:03:24avec une triste nouvelle,
01:03:27Loïc Guérin.
01:03:29Vous n'avez pas de micro ?
01:03:31C'est bon ?
01:03:32Parfait.
01:03:33Donc le 10 mai dernier,
01:03:35le juge Van Roonbeek que tout le monde
01:03:37presque connaît en fonce
01:03:39nous a quitté à un âge peu avancé
01:03:42puisqu'il avait 71 ans.
01:03:43Il a peu profité de sa retraite, 2019.
01:03:45Il suffit de citer quelques-unes des grandes affaires
01:03:47Elf, Urba, Clearstream,
01:03:49Cahuzac, Kerviel, etc.
01:03:51Tout le monde connaît,
01:03:53tout le monde a entendu parler.
01:03:54Il était aux commandes, aux manettes,
01:03:56à un moment, à l'instruction,
01:03:58puisque principalement, c'était un juge d'instruction,
01:04:00dans les plus grandes affaires, sensible.
01:04:02C'est un homme remarquable.
01:04:04Il était professionnel au plus haut niveau.
01:04:06C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui maîtrisait ses dossiers,
01:04:07qui connaissait ses dossiers.
01:04:08Très humain avec tout le monde,
01:04:10y compris les personnes mises en cause.
01:04:12Toujours courtois, toujours respectueux,
01:04:14y compris des avocats,
01:04:15qu'ils soient de partie civile
01:04:17ou de personnes mises en cause.
01:04:18Ouvert à la discussion,
01:04:20capable de changer d'avis.
01:04:21Ce qui, là, est exceptionnel en la matière.
01:04:23C'est un magistrat remarquable
01:04:25qui a, malheureusement,
01:04:27quitté l'hémicycle français,
01:04:29si je puis dire, un peu trop tôt.
01:04:30Parce que j'attendais beaucoup de lui,
01:04:32dans sa seconde partie de carrière,
01:04:33qui aura été, finalement,
01:04:34plus libre de parole,
01:04:36plus libre d'intervention.
01:04:37Il n'aura malheureusement pas pu contribuer.
01:04:39Il était très critique du PNF
01:04:41et de ses méthodes également.
01:04:42Et là aussi, il va nous manquer.
01:04:44Il va nous manquer.
01:04:45J'ai eu le plaisir, moi,
01:04:46de l'avoir dans un ou deux dossiers.
01:04:47Pas assez, malheureusement.
01:04:48Et le vécu personnel
01:04:50rejoint largement les éloges
01:04:52qu'on a pu entendre de lui
01:04:54ces dernières années.
01:04:55J'aurai plein de choses à dire sur lui.
01:04:56Des citations extraordinaires
01:04:57dont on pourra s'enrichir
01:04:59dans les années qui vont venir.
01:05:00Philippe Budger.
01:05:01C'est un très bel hommage, Loïc.
01:05:03Parce que c'était un ami.
01:05:05Je l'ai...
01:05:07Il est parti en Bretagne,
01:05:09donc on s'est moins vu.
01:05:11Il est évident que c'était
01:05:13un très grand magistrat.
01:05:16Et si on a deux secondes,
01:05:18il y a deux qualités essentielles.
01:05:20Vous en avez rappelé certaines.
01:05:22C'est d'abord qu'il tenait absolument
01:05:24à respecter une égalité absolue
01:05:27entre tous les justiciables
01:05:29honnêtes, modestes,
01:05:31ou importants, ou puissants.
01:05:33Premier point.
01:05:34Et la seconde qualité
01:05:36était encore plus considérable
01:05:38dans un monde judiciaire
01:05:40qui ne connaît pas trop ça.
01:05:43Un magistrat a un pouvoir judiciaire
01:05:46considérable.
01:05:48Et beaucoup en allusent.
01:05:50Et lui, lorsqu'il mettait en œuvre
01:05:52ce que lui permettait
01:05:54la procédure pénale,
01:05:56il le faisait d'une manière
01:05:58tranquille, apparemment discrète.
01:06:00Je me souviens de perquisitions
01:06:02qu'il a faites dans les affaires
01:06:04emblématiques dont vous avez parlé.
01:06:06Et au lieu de mobiliser
01:06:08le banc et l'arrière-banc,
01:06:10il le faisait de la manière
01:06:12la plus efficace et la plus opératoire
01:06:14possible. Rien que ça,
01:06:16il ne tombait pas dans cette phrase
01:06:18magnifique de Paul Valéry
01:06:20« Le pouvoir sans l'abus
01:06:22n'offre aucun charme ».
01:06:24Lui, il enlevait l'abus, il avait du pouvoir.
01:06:26Grand magistrat.
01:06:28Pierre-Yves Martin.
01:06:29Moi, je voulais vous remercier tous les deux
01:06:31pour votre témoignage, parce que je trouve
01:06:33que c'est très vivant et que c'est certainement
01:06:35la plus belle façon de rendre hommage
01:06:37à quelqu'un qui vient de partir
01:06:39comme vous l'avez fait.
01:06:41Et effectivement, moi je n'ai pas eu la chance
01:06:43de le connaître ni de travailler avec lui,
01:06:45mais l'image qu'il renvoyait
01:06:47pour le commun des mortels était
01:06:49effectivement un homme
01:06:51qui se dressait devant
01:06:53le système finalement
01:06:55et qui essayait d'avancer.
01:06:57Je retiens un point peut-être plus particulier
01:06:59sur cette capacité
01:07:01qu'il avait de
01:07:03changer d'avis, de remettre en cause
01:07:05son approche. C'est
01:07:07effectivement très rare d'entendre cela,
01:07:09donc merci pour ces deux témoignages.
01:07:11Et je vais d'ailleurs à ses obsèques
01:07:13jeudi matin, Rennes.
01:07:15En tout cas,
01:07:17on a une personne pure pour sa famille
01:07:19et pour ses collègues.
01:07:21Son épouse, Bernadette, qui est
01:07:23elle-même magistrate, une femme extraordinaire.
01:07:25On pense bien à eux.
01:07:27Alors vous restez avec nous, merci beaucoup pour cet hommage.
01:07:29Et leur sept enfants à eux deux.
01:07:31Sept enfants ?
01:07:33Ah bah dis-donc.
01:07:35J'ai encore un petit peu de temps,
01:07:37mais il faut que je m'organise.
01:07:39Pour en avoir autant. Allez, dans un instant,
01:07:41ce lundi, c'est tenu
01:07:43à Versailles, la septième édition du sommet
01:07:45de Shoes France sur l'attractivité française.
01:07:47On annonce plus de
01:07:4915 milliards d'euros d'investissement
01:07:51qui doivent en tout cas être annoncés
01:07:53et confirmés, Philippe.
01:07:55Absolument, et à cette question,
01:07:57est-ce que ces annonces sont de nature à faire baisser
01:07:59les chômages en France ? 15 milliards, c'est suffisant
01:08:01ou pas ? Est-ce que les services
01:08:03sont importants par rapport
01:08:05dans ces investissements, trop importants même, peut-être ?
01:08:07Est-ce que vous pensez que plutôt que de compter
01:08:09sur des investisseurs étrangers,
01:08:11on ne ferait pas mieux d'aider nos TPE,
01:08:13PME, pour qu'elles deviennent des ETI
01:08:15et même peut-être des très grandes entreprises demain ?
01:08:17Et à cette question, Shoes France,
01:08:19la France est-elle sur la voie de la réindustrialisation ?
01:08:21Vous dites non à 93%.
01:08:23Vous voulez réagir ?
01:08:25Le 0826 300 300.
01:08:27Et Sylvain Bersinger est avec nous, chef économiste
01:08:29chez Asteres, qui est un cabinet de conseil
01:08:31dans le domaine économique.
01:08:33Bonsoir, merci de nous accorder un petit peu de temps.
01:08:35Est-ce que, Philippe le disait,
01:08:37beaucoup de services, assez peu d'industrie,
01:08:39est-ce que finalement, on n'est pas un peu déçu
01:08:41de ces investissements qui,
01:08:43on n'a pas l'impression qu'ils vont être
01:08:45pérennes chez nous ?
01:08:47Déçu, je ne sais pas.
01:08:49Est-ce qu'il faut être déçu que ce soit plutôt des services
01:08:51ou de l'industrie ? Je ne suis pas convaincu.
01:08:53Il y a eu, c'est vrai,
01:08:55beaucoup d'annonces. Après,
01:08:57il faut voir que 15 milliards, c'est un gros chiffre,
01:08:59mais rapporter la taille de l'économie française
01:09:01aux montants investis par les entreprises
01:09:03françaises en moyenne chaque année en France,
01:09:05qui sont à peu près 300 milliards, c'est un montant
01:09:07important, mais ce n'est pas non plus,
01:09:09c'est une bonne nouvelle, mais ce n'est pas ça qui suffira
01:09:11à changer fondamentalement
01:09:13la donne macroéconomique de la France.
01:09:15Allez, on en parle dans un instant, vous ne bougez pas.
01:09:170826 300 300. Vous voulez réagir,
01:09:19vous êtes les bienvenus. Aude est avec nous.
01:09:21On est ensemble jusqu'à 19h. A tout de suite.
01:09:23Revoici le radio,
01:09:2517h20, Philippe David,
01:09:27Cécile de Ménibus.
01:09:29Comment ça va, les vrais voix ?
01:09:31On est ravis de vous accueillir.
01:09:33Eh bien, ça va très bien.
01:09:35Et pourtant, on est lundi.
01:09:37Et pourtant, on est lundi. Ça oui, normalement,
01:09:39le lundi, c'est pas demain.
01:09:41Le lundi au soleil,
01:09:43c'est une chose qu'on n'aura jamais.
01:09:45Oui, c'est vrai que ce n'est pas faux en ce moment.
01:09:47Je ne sais pas ce qui se passe.
01:09:49Je ne sais pas ce qui se passe. En tout cas, Loïc Guérin
01:09:51est avec nous, Pierre-Yves Martin aussi,
01:09:53Philippe Bilger et vous au 0826 300 300.
01:09:55Allons directement dans le coup de projecteur
01:09:57des vraies voix.
01:09:59Les vraies voix Sud Radio, le coup de projecteur
01:10:01des vraies voix.
01:10:03Vers une édition record, le sommet
01:10:05de Shoes France ouvre ses portes aujourd'hui
01:10:07au château de Versailles en présence d'Emmanuel Macron.
01:10:09Les investissements
01:10:11qui sont faits aujourd'hui
01:10:13sont le fruit
01:10:15de mois, mois, d'années
01:10:17de négociations. 180 chefs d'entreprises
01:10:19étrangères y sont attendus.
01:10:21Et pour cette septième édition, le montant des investissements
01:10:23est record. Des investissements à plusieurs milliards
01:10:25d'euros. Ce n'est pas un patron qui
01:10:27passe, qui arrive à Versailles, qui dit
01:10:29c'est bien beau ici, j'investis 2 milliards. Ce n'est pas comme ça
01:10:31que ça se passe. 15 milliards d'euros pour
01:10:3356 projets. La France est
01:10:35extrêmement attractive. D'abord, ses compétences
01:10:37en ingénierie, en logistique,
01:10:39en intelligence artificielle,
01:10:41ses startups, ses licornes.
01:10:43Au total, ça devrait permettre la création de
01:10:4510 000 emplois dans l'Hexagone.
01:10:47Et donc ce sommet Shoes France
01:10:49à Versailles qui a présenté, vous l'avez entendu,
01:10:5156 projets, des engagements d'investissement
01:10:53de l'ordre de 15 milliards
01:10:55d'euros avec 180 dirigeants
01:10:57internationaux. Et parmi les faits marquants,
01:10:59Microsoft qui avait annoncé un investissement
01:11:01de 4 milliards d'euros et Amazon
01:11:031,2 milliard entre autres.
01:11:05Alors parlons vrai. Est-ce que ces annonces
01:11:07sont de nature à créer une nouvelle
01:11:09baisse du chômage en France ? Est-ce que
01:11:11les services sont encore trop importants parmi ces investissements ?
01:11:13Plutôt que de compter sur les multinationales
01:11:15étrangères comme Microsoft
01:11:17ou Amazon, est-ce qu'on ne ferait pas mieux
01:11:19d'aider plus nos PME pour qu'elles
01:11:21deviennent des ETI et ensuite des
01:11:23grandes entreprises ? Et à cette question
01:11:25Shoes France, la 100 France est-elle sur la voie
01:11:27de la réindustrialisation ? Vous dites
01:11:29non à 93%.
01:11:31Vous voulez réagir ? Tiens, vous êtes entrepreneur.
01:11:33Le 0 826 300 300.
01:11:35On va demander à un spécialiste, Sylvain
01:11:37Bersinger qui est avec nous, chef économiste
01:11:39chez Aster. Est-ce qu'il y a un cabinet
01:11:41de conseil dans le domaine économique ? Merci en tout cas
01:11:43d'avoir accepté notre invitation sur
01:11:45Sud Radio. Philippe Bilger,
01:11:47cette annonce de dire que
01:11:49finalement c'est un investissement
01:11:51inédit, incroyable.
01:11:53Alors d'abord, puis-je remercier
01:11:55mes chers animateurs
01:11:57d'avoir d'emblée
01:11:59repris une habitude
01:12:01qui consistait à choisir un sujet
01:12:03où mes ignorances
01:12:05vont être absolument transparentes.
01:12:07Absolument pas.
01:12:09Mais c'est le cas dans tellement de
01:12:11sujets.
01:12:13C'est l'esprit.
01:12:15C'est l'esprit.
01:12:17Non mais plus sérieusement,
01:12:19il me semble,
01:12:21quand j'entends la présentation
01:12:23qu'a faite Philippe du sujet
01:12:25très intéressant,
01:12:27qu'il a émis un certain nombre
01:12:29d'objections
01:12:31de manière assez négative
01:12:33qui paraissent valiser par le score
01:12:35impressionnant des auditeurs.
01:12:37Qui me surprend tout de même.
01:12:39Et moi-même,
01:12:41en ne discutant pas
01:12:43le bien fondé de ces objections,
01:12:45je continue tout de même
01:12:47sous le contrôle
01:12:49de notre invité, à dire
01:12:51que je vois mal comment on peut
01:12:53trouver totalement
01:12:55négative cette approche
01:12:57qui est caractérisée par
01:12:59une multitude de projets
01:13:01et d'investissements. Vous avez
01:13:03rappelé Cécile
01:13:05les 4 milliards, les 15
01:13:07milliards en gros, peut-être
01:13:09au détriment d'entreprises
01:13:11qui sont plus petites,
01:13:13mais de toute manière,
01:13:15on ne peut pas se plaindre
01:13:17structurellement de cela.
01:13:19Ca représente un progrès
01:13:21qu'il faudra compléter.
01:13:23Ca tombe bien en pleine élection.
01:13:25Exactement.
01:13:27Moi j'ai envie d'être positif,
01:13:29comme Philippe m'y invite.
01:13:31Déjà je trouve qu'Emmanuel Macron,
01:13:33il faut lui reconnaître ça,
01:13:35a pris dès 2017 le sujet
01:13:37en main de l'attractivité de la France
01:13:39nationale. Que ça soit une
01:13:41simple opération de communication ou non,
01:13:43en tout cas il a pris le sujet. Le deuxième
01:13:45élément, c'est que
01:13:47Emmanuel Macron a également
01:13:49mis en perspective
01:13:51une démarche, peut-être
01:13:53communiquante et uniquement communiquante, mais de
01:13:55réindustrialisation au travers
01:13:57de l'identification d'un peu plus de
01:13:591185 PME-ETI
01:14:01sur le territoire national.
01:14:03Après, moi ce qui m'ennuie vraiment
01:14:05dans ce sujet là, c'est qu'on parle de
01:14:0715 milliards, mais à aucun moment on nous
01:14:09dit qu'est-ce qu'il y a en contrepartie
01:14:11des 15 milliards.
01:14:13Que les entreprises
01:14:15étrangères mettent 15 milliards, c'est super,
01:14:17mais l'État français, il met quoi sur la table ?
01:14:19Il met des subventions,
01:14:21il met des baisses d'impôts,
01:14:23ou des exemptions d'impôts,
01:14:25etc. Et enfin, le dernier point,
01:14:27c'est qu'à la fin du fin,
01:14:29on n'a jamais l'histoire, on ne sait jamais
01:14:31ce qui s'est passé en termes de
01:14:33retour d'expérience. Est-ce que finalement,
01:14:355 ans après, ce sujet là,
01:14:37il a été efficacement mené
01:14:39et géré, ou est-ce que ça a été un fiasco ?
01:14:43Pour le coup, moi j'ai masqué un peu
01:14:45en faux.
01:14:47On nous annonce déjà des grands chiffres, comme toujours,
01:14:49beaucoup de com', là pour le coup
01:14:51je suis assez d'accord, voyons.
01:14:53Voyons réellement ce qui est investi dans les années à venir.
01:14:55Parce que c'est comme toujours, les grandes phrases,
01:14:57les grands investissements, les annonces de grands contrats
01:14:59signés, qui en réalité ont été négociés depuis 20 ans,
01:15:01et le chef d'État en place vient les
01:15:03signer symboliquement. On s'approprie
01:15:05des choses qui ne sont pas nécessairement le travail qui a été accompli
01:15:07par la mandature en question. Premier point,
01:15:09le terme déjà « Choose France »
01:15:11pas tellement adéquat quand on veut
01:15:13promouvoir la France, en choisissant
01:15:15déjà un terme anglo-saxon. Alors je sais...
01:15:17Mais on est la start-up nation.
01:15:19Donc je trouve qu'il y a quelque part, culturellement
01:15:21déjà dans le choix du titre,
01:15:23un problème. Je sais, je suis peut-être rétrograde
01:15:25là-dessus, mais ça me pique un petit peu.
01:15:27Et puis enfin,
01:15:29je rappelle quand même qu'on fait les malins
01:15:31avec 15 milliards d'investissements,
01:15:33mais que pour produire des masques, on a été incapables de trouver
01:15:35des entreprises qui puissent produire de simples masques en tissu,
01:15:37que notre armée est équipée
01:15:39de fusils d'assaut allemands, avec des balles
01:15:41tchèques, et qu'on n'est pas fichus de préserver
01:15:43l'industrie avec le savoir-faire
01:15:45de Saint-Etienne, qui était merveilleux,
01:15:47qu'on n'est pas fichus de protéger nos entreprises,
01:15:49qui elles sont concurrencées, rachetées,
01:15:51ou phagocytées par l'étranger, américains
01:15:53en particulier, mais pas que. Donc je trouve
01:15:55que c'est... En tout cas, je crains,
01:15:57plutôt, que ce ne soit qu'un cash sex
01:15:59qui masque un peu plus une désindustrialisation
01:16:01qui est patente, qu'on a la moitié
01:16:03des investissements allemands. On doit être à 17%
01:16:05d'industrialisation en France, l'Allemagne est à plus de 30%.
01:16:07Non, non, on est à 9% dans le pays,
01:16:09on est au niveau de la Grèce aujourd'hui.
01:16:11Bienvenue dans la diplomatie française avec
01:16:13Louis Guérin.
01:16:15Parlons vrai. Sylvain Bersinger,
01:16:17on a vu
01:16:19dans l'histoire
01:16:21de la France, des entreprises qui sont
01:16:23arrivées, subventionnées par l'État,
01:16:25le jour où on leur a enlevé les subventions, ils sont
01:16:27partis. Donc forcément,
01:16:29on est un peu échafaudé,
01:16:31j'allais dire échaudé,
01:16:33ce qui peut être compréhensible.
01:16:35Non,
01:16:37c'est vrai qu'il y a,
01:16:39évidemment, je pense, un petit côté essai d'annonce
01:16:41sur le sommet à Versailles
01:16:43où on annonce les grands investissements, etc.
01:16:45Après, je pense malgré tout qu'il y a aussi
01:16:47du fond, je pense qu'il n'y a pas que de la com.
01:16:49Sur les éditions passées,
01:16:51des analyses qui ont pu être faites,
01:16:53c'est que globalement, les investissements annoncés
01:16:55ont bien eu lieu. Donc le côté, il y a juste un effet
01:16:57d'annonce et en fait, il n'y a rien derrière,
01:16:59il semblerait que ce ne soit pas le cas.
01:17:01Quand une entreprise commence à construire une usine,
01:17:03ou met des milliards sur un datacenter énorme,
01:17:05etc., elle ne le ferme pas du jour au lendemain.
01:17:07Je pense que sur cet aspect-là,
01:17:09je n'ai pas trop de craintes.
01:17:11Après, c'est vrai qu'on annonce
01:17:1315 milliards, c'est un chiffre très élevé,
01:17:15mais à l'échelle de l'économie française,
01:17:17qui est une économie, le PIB français, c'est
01:17:19à peu près 2500 milliards d'euros.
01:17:21L'investissement des entreprises annuellement en France,
01:17:23c'est plus de 300 milliards d'euros.
01:17:25Là, ces 15 milliards, ce n'est pas sur une année,
01:17:27parce que ces investissements, pour certains, vont être sur plusieurs années.
01:17:29Je pense qu'il y a réellement des investissements,
01:17:31vous avez parlé de Microsoft,
01:17:33il y en a d'autres dans la pharmacie, etc.
01:17:35C'est une bonne nouvelle,
01:17:37je pense qu'il ne faut pas pouvoir
01:17:39toujours le verre à moitié vide,
01:17:41mais on n'est pas sur des montants d'investissements
01:17:43qui sont de nature à vraiment changer
01:17:45la dynamique de la croissance,
01:17:47à avoir un impact structurel sur le chômage, etc.
01:17:49Soyez optimistes,
01:17:51mais restons lucides sur, je pense,
01:17:53l'impact macroéconomique global
01:17:55de ces annonces.
01:17:57Mais la question que soulevait à très juste titre
01:17:59Loïc Guérin, je vais prendre un exemple,
01:18:01il y a 40 ans, c'était le plan acier en Lorraine,
01:18:03où on fermait les usines sidérurgiques,
01:18:05on avait fait venir, je m'en souviens à l'époque,
01:18:07JVC, Déo, Panasonic,
01:18:09pour faire des micro-ondes, des chanifiés, etc.
01:18:11On leur avait littéralement payé l'usine,
01:18:13exempté d'impôts,
01:18:15exempté de charges salariales sur les salariés,
01:18:17et le jour où les aides se sont arrêtées,
01:18:19ils ont tous fermé la boutique pour aller dans des pays à bas salaires.
01:18:21Est-ce qu'on risque pas de revivre la même chose
01:18:2340 ans plus tard ?
01:18:25Ça peut être un risque.
01:18:27Après, sur les aides,
01:18:29c'est vrai que quand il y a des investissements, généralement,
01:18:31il y a des aides publiques
01:18:33plus ou moins importantes.
01:18:35Je n'ai pas l'impression que la France
01:18:37soit forcément le pays le plus
01:18:39agressif là-dessus. Si vous regardez le plan Biden
01:18:41aux Etats-Unis,
01:18:43les aides publiques sont des montants absolument gigantesques,
01:18:45ce qui explique d'ailleurs, pour partie,
01:18:47l'envolée des
01:18:49montants investis dans l'industrie aux Etats-Unis.
01:18:51Donc oui, il y a clairement un risque.
01:18:53Quand il y a un investissement, on ne peut pas dire
01:18:55dans 30 ans, dans 40 ans,
01:18:57est-ce qu'il y aura encore cette
01:18:59entreprise, est-ce qu'il y aura un écosystème qui se sera
01:19:01développé autour ou pas. Il peut que certains investissements
01:19:03soient un peu
01:19:05des flops et que dans quelques années, on se rende compte
01:19:07que l'usine n'a pas eu sa rentabilité
01:19:09prévue, elle a fermé plus tôt que prévu,
01:19:11etc. Mais je ne pense
01:19:13pas que ce soit le cas de la majorité des
01:19:15investissements prévus.
01:19:17Sylvain Bertinger,
01:19:19lorsqu'on entend l'interrogation,
01:19:21la formulation de
01:19:23l'interrogation de Sud Radio,
01:19:25on a l'impression qu'il y a une alternative.
01:19:27Au fond,
01:19:29ou des grands projets et d'énormes
01:19:31investissements
01:19:33que l'on vient de rappeler,
01:19:35ou bien des aides
01:19:37plus pragmatiques, plus empiriques
01:19:39à des petites ou moyennes entreprises.
01:19:41Est-on vraiment
01:19:43obligés de choisir
01:19:45dans une politique économique
01:19:47cohérente ou est-ce qu'on peut faire
01:19:49les deux véritablement ?
01:19:51Je pense qu'il faut faire les deux.
01:19:53Attirer, par exemple,
01:19:55Microsoft qui va faire un énorme data center
01:19:57pour plus d'un milliard d'euros, attirer
01:19:59des fabricants de batteries qui sont des gigafactories,
01:20:01des industries qui font des médicaments
01:20:03dans la pharmacie, par exemple,
01:20:05n'empêche pas d'essayer d'aider
01:20:07ou de stimuler aussi les PME locales.
01:20:09Et les deux peuvent même aller à les deux paires
01:20:11puisque quand vous avez un grand groupe qui arrive,
01:20:13on annonce dans le
01:20:15Sommet de choses France les emplois directs, mais aussi
01:20:17de l'activité pour d'autres entreprises,
01:20:19des emplois indirects, des emplois induits.
01:20:21L'arrivée de ces grands groupes, à mon avis,
01:20:23peut être une concurrence à des entreprises françaises,
01:20:25mais peut aussi être l'occasion de dynamiser
01:20:27un territoire ou une filière, donc je pense
01:20:29qu'il ne faut pas forcément opposer les deux.
01:20:31À mon avis, l'attraction de grands groupes étrangers
01:20:33peut être tout à fait cohérent avec
01:20:35une politique d'accompagnement des PME nationales.
01:20:37Est-ce que, Sylvain Bersinger,
01:20:39qu'est-ce qu'on entend dans ces 15 milliards ?
01:20:41Est-ce que ce sont dedans
01:20:43les emplois ?
01:20:45Est-ce que tout ça s'est valorisé à l'intérieur
01:20:47ou c'est hors emploi ?
01:20:49Deux, ce que j'en ai compris,
01:20:51c'est les dépenses d'investissement.
01:20:53Typiquement, vous construisez une usine, ça va vous coûter
01:20:551 milliard pour faire les bâtiments, acheter des machines, etc.
01:20:57C'est ça qui est comptabilisé.
01:20:59Quand vous dites les emplois, je pense que vous voulez parler
01:21:01des salariés, je ne crois pas
01:21:03que ce soit comptabilisé dedans. On parle vraiment de l'investissement
01:21:05en tant que tel.
01:21:07Si on rajoute, finalement,
01:21:09l'emploi.
01:21:11Ce qui est intéressant,
01:21:13le « je crois »
01:21:15ou le « visiblement » qu'on peut entendre,
01:21:17c'est-à-dire que personne ne sait
01:21:19exactement ce qu'il y a derrière ce programme
01:21:21en termes d'éléments de calcul,
01:21:23de construction du
01:21:25programme Choose France.
01:21:27Justement, c'est la question que j'avais.
01:21:29Si je comprends bien, c'est 15 milliards
01:21:31sur plusieurs années. Vous confirmez que c'est bien sûr
01:21:33plusieurs années ?
01:21:35Quand vous construisez, par exemple, une grande usine
01:21:37ou un data center, là, il est annoncé
01:21:39en mai 2024,
01:21:41il est fort probable, moi je ne suis pas un ingénieur dans ce secteur-là,
01:21:43mais il est fort probable qu'il va être construit,
01:21:45que tout le projet ne sera pas fini à la fin de l'année.
01:21:47Donc, c'est probablement que ça va durer sur 2025.
01:21:49C'est 15 milliards de montants qui sont
01:21:51engagés actuellement.
01:21:53Ces dépenses d'investissement vont s'étaler.
01:21:55Très bien. J'ai une question un petit peu orientée
01:21:57et gênante, peut-être.
01:21:59Si on compare avec des pays comme l'Allemagne,
01:22:01est-ce qu'on a
01:22:03un élément de comparaison, pour une période de temps
01:22:05à peu près identique, sur les investissements étrangers
01:22:07faits en Allemagne ?
01:22:09Il y a plusieurs études.
01:22:11Une étude qui circule
01:22:13beaucoup et qui est intéressante, c'est
01:22:15le baromètre fait par Ernst & Young,
01:22:17le cabinet américain, qui,
01:22:19chaque année, essaie d'estimer
01:22:21les projets d'implantation d'entreprises
01:22:23étrangères dans chaque pays. Et la France
01:22:25sera sortie première en Europe
01:22:27cette année encore, ça fait plusieurs années.
01:22:29Donc ça, c'est plutôt un chiffre positif
01:22:31pour l'économie française.
01:22:33Après, oui, il y a aussi des gros projets
01:22:35d'investissement en Allemagne. Il y a eu Intel
01:22:37qui a lancé une grande usine
01:22:39de semi-conducteurs. Il y a eu quelques années, Tesla
01:22:41qui a préféré Berlin à la France.
01:22:43Donc oui, il y a des grands projets en France. Il y a des chiffres
01:22:45positifs. Mais bien sûr, les autres pays
01:22:47ont aussi de l'attractivité, il ne faut pas se mentir.
01:22:49Mais Sylvain Bersinger, quand vous parliez de Tesla
01:22:51qui est allé s'installer à Berlin, plutôt qu'en France,
01:22:53comme la France a été en compétition,
01:22:55comment expliquer ? Alors Tesla, elle venait
01:22:57de Chine, même si c'est une marque américaine, celle qui
01:22:59est vendue en France. Comment expliquer
01:23:01que Tesla, par exemple, aille en Allemagne,
01:23:03pays à haut salaire et à coût de salario
01:23:05élevé, et que ces BYD
01:23:07ou MG, eux, vont en Hongrie,
01:23:09pays à faible coût salario ?
01:23:11Qu'est-ce qu'il manque à la France
01:23:13pour qu'ils viennent en France ?
01:23:15Alors, il y a aussi des entreprises
01:23:17qui viennent en France. C'est le cas de l'automobile.
01:23:19Mais pas dans l'automobile.
01:23:21C'est l'intérêt des entreprises.
01:23:23Après, sur le cas précis de Tesla,
01:23:25je ne saurais pas vous répondre parce que je ne suis pas expert
01:23:27du modèle d'affaires spécifique de Tesla.
01:23:29Mais l'Allemagne, c'est vrai que c'est un pays à haut coût salarial,
01:23:31mais qui a aussi un très grand savoir-faire dans l'automobile
01:23:33et l'industrie. Et quand une entreprise
01:23:35décide de s'implanter ici plutôt que là,
01:23:37elle regarde les coûts salariaux,
01:23:39mais elle regarde aussi tout ce qu'on appelle compétitivité hors coûts,
01:23:41le savoir-faire, les infrastructures.
01:23:43Elle les aide. L'Allemagne
01:23:45aide aussi à faire des subventions
01:23:47aux entreprises qui investissent chez elle.
01:23:49C'est-à-dire que
01:23:51quand une entreprise, admettons américaine
01:23:53ou japonaise, cherche un site d'implantation
01:23:55en Europe, à peu près tous les grands pays
01:23:57européens sont en concurrence pour essayer de l'attirer.
01:23:59Évidemment, la France ne parvient pas
01:24:01toujours à attirer
01:24:03le site
01:24:05chez elle. Mais bon, c'est un peu normal
01:24:07aussi que dans un monde concurrentiel, on n'est pas
01:24:09à tous les coups.
01:24:11A votre avis,
01:24:13Sylvain Bertinger,
01:24:15comme le président
01:24:17de la République, et il le fait
01:24:19assez volontiers, s'est vanté
01:24:21de la cohérence de sa politique
01:24:23depuis sept ans.
01:24:25Est-ce qu'à votre avis, il y a une
01:24:27ligne directrice
01:24:29qui, en effet, mérite
01:24:31d'être saluée ? Ou est-ce que
01:24:33vous ne sentez pas cette cohérence ?
01:24:35Alors,
01:24:37sur le côté de la volonté
01:24:39d'attirer des entreprises et de se montrer
01:24:41entre guillemets pro-business, je crois que le président Macron,
01:24:43depuis 2017, là-dessus, il a été cohérent. Il a toujours
01:24:45affiché cette volonté
01:24:47d'être proche du monde de l'entreprise. Il a d'ailleurs
01:24:49beaucoup approché d'aller vers
01:24:51des mesures de flexibilité sur le marché du travail,
01:24:53de baisser les impôts de production, qui sont des mesures
01:24:55qui peuvent être utiles, qui peuvent
01:24:57critiquer sur d'autres aspects.
01:24:59Je pense que sa ligne un peu
01:25:01volontaire
01:25:03vis-à-vis des entreprises étrangères, il y a une cohérence
01:25:05dessus. Après,
01:25:07il y a des résultats intéressants.
01:25:09On voit Choose France, on voit cette étude d'Ernest
01:25:11Agnew qui montre que la France est championne d'Europe
01:25:13pour attirer des investissements. Après,
01:25:15la production industrielle continue
01:25:17de se traîner.
01:25:19Le chômage a baissé, mais il baisse aussi dans d'autres pays.
01:25:21Donc oui, il y a eu des résultats de cette politique qui a une
01:25:23certaine cohérence. Après,
01:25:25ce n'est pas non plus une politique qui a permis,
01:25:27quand on se compare à d'autres pays,
01:25:29qui a permis des résultats absolument extraordinaires.
01:25:31Sur la situation
01:25:33géographique, puisqu'on parle beaucoup des territoires,
01:25:35là on parle de Dunkerque, on parle
01:25:37du Grand Est aussi. Est-ce que c'est une
01:25:39manière aussi de redynamiser
01:25:41des territoires qui ont perdu
01:25:43leur industrie ?
01:25:45C'est possible. Ce qu'il y a, c'est que l'industrie,
01:25:47souvent, en tout cas plus que les services,
01:25:49se localise plutôt dans les territoires en province,
01:25:51puisque une grande usine, évidemment, vous ne la mettez pas à Paris,
01:25:53vous pouvez la mettre en Ile-de-France, mais en Grande-Couronne.
01:25:55Les territoires désindustrialisés,
01:25:57vous parlez de Dunkerque, ils ont un grand avantage,
01:25:59c'est qu'ils ont du foncier disponible.
01:26:01Quand vous construisez une grande usine, un des défis,
01:26:03c'est d'avoir un terrain constructif
01:26:05pour y implanter des activités industrielles.
01:26:07Et à Dunkerque, par exemple, il y avait toute la zone
01:26:09portuaire qui avait été en partie
01:26:11désindustrialisée et qui a pu être
01:26:13réindustrialisée. Donc oui,
01:26:15un des avantages de l'industrie,
01:26:17c'est que plus que les services, elle est
01:26:19diffusée dans l'ensemble du territoire français.
01:26:21Et donc, c'est une des raisons pour
01:26:23laquelle la réindustrialisation,
01:26:25et je pense qu'un objectif
01:26:27qu'il faut essayer de pousser,
01:26:29c'est que la répartition économique
01:26:31de l'industrie est plus diffusée sur le territoire
01:26:33que, par exemple, la finance qui se concentre dans quelques
01:26:35quartiers parisiens.
01:26:37Merci beaucoup, Sylvain Bersinger, d'avoir été
01:26:39avec nous, chef économiste chez
01:26:41Asterès, le cabinet de conseil dans le domaine
01:26:43économique. Merci,
01:26:45Philippe Bilger, d'avoir été avec nous.
01:26:47Qui est le meilleur investissement de Sud Radio ?
01:26:49On peut le dire ou pas ?
01:26:51Moi, j'ai tout misé sur lui. J'ai mis toute ma fortune.
01:26:53Vous l'êtes pas mal.
01:26:55Comme appareil, c'est bien.
01:26:57Oui, c'est bien.
01:26:59Merci, Loïc Guérin, d'avoir été avec nous
01:27:03pour cette rentrée des classes de Philippe David
01:27:05et moi-même. Merci beaucoup, Pierre-Yves Martin.
01:27:07Merci à vous.
01:27:09Vous savez que vous avez un bronzage
01:27:11aux couleurs de Sud Radio. Vous le savez, c'est un rêve.
01:27:13C'est fait exprès.
01:27:15C'est pour essayer de convaincre et de toucher une rémunération.
01:27:17Il y a une espèce de camailleux de rouge
01:27:19magnifique. Merci, en tout cas, d'avoir été
01:27:21avec nous dans un instant. Les vraies voix
01:27:23citoyennes.
01:27:25On en parle avec Aurélie Gros et Stéphane Pelé.
01:27:27On va vous parler de sujets très importants.
01:27:29On fait une petite pause et on revient dans un instant. A tout de suite.

Recommandations