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Court métrageTranscription
00:00 Le 6/9, France Bleu Men.
00:03 Grégory Raignet.
00:05 Chaque jour un invité différent pour nous apporter un petit peu de bonheur, de lumière.
00:09 On va même retomber en enfance grâce à Paola Valentin qui est mon invitée ce matin.
00:13 Bonjour.
00:14 Bonjour.
00:15 Merci d'avoir accepté l'invitation.
00:17 Vous êtes la réalisatrice d'un documentaire que nous verrons ce soir sur France 3 Pays de la Loire en deuxième partie de soirée.
00:22 Que la joie demeure comme un retour en enfance extrait.
00:25 Il y en a qui rêvent de grandes choses, moi je ne rêve pas forcément de grandes choses. Je me contente de ce que j'ai.
00:30 Déjà nos rêves, nous les forains, les gens de voyage, on vit l'instant plaisant.
00:35 Alors les rêves pour nous, tous les jours on rêve. Dès qu'on tient notre manège, qu'on fait sourire les gens, c'est un rêve.
00:40 Alors Paola, c'est une immersion en pleine fête foraine à la Ferté Bernard, mais vous suivez particulièrement un couple de Sartois.
00:46 Oui, alors en fait c'est vrai que moi à l'origine, j'étais partie pour faire un film sur le monde forain, sur la fête foraine.
00:53 Parce que c'est cette fête qui était la fête de mon enfance et que j'attendais impatiemment chaque année.
01:01 Et puis même ce lieu de la fête foraine est pour moi un lieu magique, rempli de poésie, en même temps de rêve, en même temps de nostalgie.
01:09 C'était vraiment un lieu qui m'a toujours déroutée.
01:12 Et en allant filmer le premier jour, j'ai rencontré ce couple, Cécilia et Ludo, que j'ai décidé ensuite de suivre et de filmer.
01:21 Parce qu'on a eu une rencontre assez bouleversante.
01:26 Et en fait, ils étaient là tous les jours, du matin au soir.
01:29 Ce sont des fans de fête foraine, ils habitent juste en face dans l'immeuble, dans la barre d'immeuble, juste en face du parking où s'installe cette fête foraine de la Ferté Bernard.
01:39 Et ils connaissent exactement l'emplacement de tous les manèges.
01:44 Et puis ils regardent même si les manèges sont droits.
01:46 Et puis ils gèrent leur budget en fonction de la fête foraine aussi, c'est assez original.
01:50 Et très touchant d'ailleurs.
01:52 Oui, en fait, ils sont d'une sensibilité magnifique.
01:56 Et c'est surtout que la fête foraine, c'est un lieu où on n'est pas obligé de venir.
01:59 Enfin, c'est pas payant, c'est pas comme les parcs d'attraction.
02:02 Donc, tout le monde peut venir toute la journée.
02:05 Par exemple, Ludo, lui, c'est les lumières qui le fascinent.
02:08 Et donc, il parle beaucoup des lumières.
02:10 Justement, justement, Paola, extrait de Ludo qui parle de ces fameuses lumières.
02:14 Le soir, c'est pas pareil qu'en journée.
02:15 En journée, t'as la musique, mais t'as pas les lumières.
02:17 Donc, c'est pas la même ambiance.
02:19 Si dans la journée, il y a des fois, il y a des mascottes.
02:24 Oui, mais c'est mieux quand c'est lumineux.
02:27 Et on s'aperçoit finalement, lorsqu'ils parlent de lumières,
02:29 lorsqu'on les suit dans leur cheminement, dans leur balade, dans les allées de la fête foraine,
02:33 qu'ils ont gardé une âme d'enfant, des yeux d'enfant par rapport à ce monde bien précis.
02:37 Oui, et d'ailleurs, c'est ça aussi qui m'a vraiment touchée.
02:41 Parce que c'est aussi leur regard et leur croyance aux rêves
02:52 et cette manière de voir le monde et ce regard un peu décalé
02:55 qui fait que malgré un quotidien difficile,
03:00 on arrive à survivre et on arrive à réenchanter un peu le réel.
03:05 Oui, ils oublient leurs conditions sociales difficiles,
03:08 leur vécu, leur pépin physique également, je pense notamment à Ludo.
03:12 Comment s'est porté votre choix sur la fête foraine de la Ferté Bernard ?
03:16 En fait, il s'avère que c'est la fête foraine de mon enfance.
03:19 Moi, je viens d'un petit village juste à côté
03:22 et que cette fête foraine, quand j'étais petite, c'était l'événement de l'année.
03:25 Je l'attendais comme Cécilie et Ludo l'attendent chaque année.
03:29 Et du coup, c'était une évidence que c'était cet endroit qu'il fallait que je filme.
03:36 Beaucoup de sensibilité en tous les cas dans ce documentaire,
03:39 beaucoup de simplicité, d'authenticité.
03:41 On voit même l'altruisme et l'abnégation de ces forains
03:44 qui s'installent pour apporter du bonheur à tout un chacun.
03:48 Oui, en fait, c'est ça que j'ai trouvé assez incroyable.
03:51 C'est que quand j'ai commencé à faire ce film, je suis rentrée chez moi,
03:55 je descends de la gare et je vois sur ce parking, il pleuvait.
03:58 Il y avait une ambiance où il n'y avait rien qui amenait à cette joie-là.
04:06 Et en fait, je me suis dit "mais eux, ils sont là, ils font ça toute l'année".
04:10 Et c'est un métier très difficile parce qu'on voit qu'il faut beaucoup de courage
04:16 pour monter et démonter tous ces gros tas de ferraille.
04:19 Et en fait, ils viennent.
04:20 Et d'ailleurs, Ludo a eu une envie, c'est d'aller parcourir la France avec ses forains.
04:25 Va-t-il y parvenir ?
04:26 Eh bien, je renvoie nos auditeurs et téléspectateurs sur ce documentaire
04:30 que vous réalisez, que la joie demeure.
04:32 Ce sera ce soir en deuxième partie de soirée sur France 3, Pays de la Loire,
04:35 à retrouver également sur la plateforme France.tv.
04:38 On pourrait en parler pendant des heures, mais autant le regarder.
04:41 Ce sera la conclusion à cet entretien.
04:43 Merci beaucoup Paola Valentin.
04:45 Merci beaucoup, bonne journée.
04:47 D'avoir accepté de passer quelques minutes dans le grand manège du 6/9 de France Bleue
04:51 et en direct sur France 3.