• il y a 6 mois
Avec Estelle Youssouffa, Député LIOT de Mayotte, dénonce les ingérences des Comores à Mayotte et Tigrane Yégavian, Chercheur au Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), Auteur de "Géopolitique de l'Arménie" (Editions Bibliomonde)

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-05-17##

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News
Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Les ingérences étrangères, notamment dans les départements et territoires d'outre-mer.
00:18 Je ne voudrais pas que ça serve d'excuse.
00:22 Gérald Darmanin a dit hier, il a accusé l'Azerbaïdjan d'ingérence en Nouvelle-Calédonie.
00:27 Oui, il y a une ingérence de l'Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie,
00:32 il y a une influence chinoise, il y a...
00:34 Évidemment, c'est la géopolitique du monde aujourd'hui,
00:36 mais il y a d'abord des problèmes locaux à régler,
00:40 avant de parler des ingérences.
00:42 Bien, mais nous allons quand même regarder ces ingérences.
00:46 Des pays étrangers sont à la manœuvre.
00:48 Alors, pour parler de tout cela, Estelle Youssoufa est avec nous,
00:51 députée Lyotte de Mayotte.
00:54 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:56 Et puis Tigran Yaghavian, chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement,
01:02 auteur de "Géopolitique de l'Arménie" aux éditions Bibliomonde.
01:05 Bonjour. Merci à tous les deux.
01:07 Oui, je le disais, les ingérences étrangères, ce n'est pas nouveau.
01:11 Vous connaissez cela au Comore, avec l'ingérence des...
01:14 Au Comore, à Mayotte, avec l'ingérence des Comores.
01:17 L'ingérence comorienne.
01:18 Vous connaissez cela.
01:19 Effectivement, la question de l'ingérence n'est pas nouvelle.
01:24 Pour Mayotte, on subit l'ingérence et la déstabilisation des Comores,
01:28 et on en parle régulièrement sur cette radio grâce à vous.
01:31 Je sais, oui.
01:31 Mais effectivement, l'ingérence, elle tue.
01:34 Et c'est ce qu'on voit en Nouvelle-Calédonie, mais aussi à Mayotte.
01:39 C'est une déstabilisation qui fait que la France compte ses morts,
01:43 et je pense qu'on n'en prend pas conscience.
01:44 C'est-à-dire que ça participe...
01:45 Est-ce que la situation Mayotte et la situation de Nouvelle-Calédonie,
01:48 est-ce que ces deux situations sont comparables ?
01:50 Je ne suis pas certain.
01:51 Ça participe peut-être à une déstabilisation du territoire,
01:55 mais est-ce que ça tue directement en Nouvelle-Calédonie ?
02:00 Je ne sais pas.
02:01 Je pense que, pour ma part, je considère que l'ingérence
02:06 que l'on observe en Nouvelle-Calédonie comme à Mayotte,
02:09 ce sont à chaque fois la Russie, la Chine et l'Azerbaïdjan
02:15 qui soutiennent et qui appuient des mouvements de violence.
02:18 C'est vrai à Mayotte aussi ?
02:19 Oui absolument, le groupe de Bakou de l'Azerbaïdjan
02:22 s'est emparé de la question de Mayotte.
02:24 La diplomatie russe, la diplomatie chinoise
02:27 appuient les revendications comoriennes,
02:29 et moi j'ai expliqué en commission des affaires étrangères avant-hier
02:33 au ministre des affaires étrangères
02:36 que lorsque les Comores exportent leur cas de choléra à Mayotte,
02:41 on peut penser que c'est l'utilisation de l'arme biologique.
02:44 Ça paraît grave, mais c'est la réalité.
02:46 C'est volontaire.
02:47 Écoutez, nous on continue à recevoir encore des malades du choléra
02:50 dans un désert médical en sachant pertinemment
02:53 que ça va faire exploser l'épidémie à Mayotte.
02:56 Donc de laisser faire ce que laisse faire notre gouvernement,
03:00 c'est très grave parce que ça tue, oui,
03:03 c'est un mort, une fillette qui est décédée à Mayotte du choléra,
03:06 mais c'est la violence qui est importée à Mayotte,
03:09 qu'on connaît, c'est des assassinats, des agressions.
03:12 Donc on ne peut pas penser,
03:14 je sais que l'ingérence ça paraît quelque chose de très abstrait,
03:17 je sais que ça paraît un concept très éloigné,
03:21 mais en fait c'est tangible.
03:22 Quand vous vous armez,
03:25 non seulement idéologiquement,
03:27 mais que vous alimentez la tension,
03:29 que vous appuyez où ça fait mal,
03:30 l'ingérence elle ne crée pas les problèmes,
03:32 mais elle les alimente,
03:34 elle nourrit la tension et c'est très vicieux,
03:36 mais c'est efficace malheureusement.
03:38 Bien, Tigran Yeghavian.
03:40 On est dans le cadre d'une guerre hybride,
03:41 une guerre hybride que mènent les Comores,
03:43 que mènent l'Azerbaïdjan,
03:44 qui était un des États les plus liberticides de la planète.
03:47 C'est une dictature quand même qui s'est considérablement rédite,
03:51 et qui est aujourd'hui engagée dans un partenariat stratégique
03:53 avec à la fois la Russie et la Turquie,
03:55 qui tous les deux ont intérêt à gêner,
03:58 à déstabiliser la France sur plusieurs terrains,
04:00 que ce soit en Afrique, mais aussi dans l'outre-mer.
04:02 Les Azerbaïdjanais veulent aussi faire de la rétorsion
04:05 contre le soutien politique, diplomatique et bientôt militaire
04:08 que la France accorde à l'Arménie, son ennemi juré.
04:11 Donc c'est une manière de répondre à la France
04:13 qui n'est plus tout à fait neutre dans cette région du Caucase,
04:15 mais qui ne soutient pas l'Arménie comme elle soutient l'Ukraine.
04:17 C'est une manière aussi de comprendre que le maillon faible de la France,
04:20 c'est notre outre-mer.
04:21 Les Azerbaïdjanais ont essayé de faire de l'ingérence en France métropolitaine,
04:24 mais ils n'ont pas réussi à gagner des points dans leur lobbying,
04:28 dans leur diplomatie du caviar,
04:30 avec bien sûr des succès qu'on connaît dans d'autres cas.
04:32 Dans le cas des Nouvelles-Calédonies, c'est très concret.
04:35 Il y a un maillon faible, et ce n'est pas nouveau.
04:37 Ça date depuis à peu près un an et demi
04:39 que l'Azerbaïdjan dépense de l'argent pour inviter des délégués ultramarins
04:44 pour cette fameuse conférence qui s'est tenue à Bakou,
04:47 en présence de délégués corses, martiniquais, guadeloupéens aussi, polynésiens.
04:52 Et ce que fait l'Azerbaïdjan, très concrètement,
04:54 c'est tirer profit d'un levier qu'elle a aux Nations-Unies.
04:57 Ce levier-là, c'est la direction du groupe des non-alignés.
05:00 C'est quelque chose qu'elle a obtenu grâce à sa diplomatie d'influence.
05:04 Et moi, je suis très inquiet pour la France,
05:05 parce qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas suffisamment outillés
05:07 pour contrecarrer ce narratif qui vise à nous déstabiliser complètement.
05:11 Oui, je pense que c'est très important,
05:13 la question de comprendre que les Outre-mer français
05:15 sont pas le maillon faible, mais le point faible de la France,
05:18 ça, c'est très vrai.
05:20 C'est-à-dire que la pauvreté structurelle,
05:24 les inégalités qu'il y a dans les Outre-mer,
05:26 offrent évidemment un terrain qui fait contester les principes de notre République,
05:32 qui fait qu'il y a une insatisfaction qui est légitime sur le terrain.
05:37 La Nouvelle-Calédonie est sur une voie de décolonisation officielle,
05:42 une décolonisation qui est engagée depuis plusieurs décennies,
05:45 mais on voit qu'elle est à un tournant crucial,
05:48 alors que sur la scène internationale,
05:50 la France est-elle positionnée sur des enjeux qui sont durs d'affrontement,
05:56 sur la question effectivement de l'Arménie,
05:59 et là, c'est l'Azerbaïdjan, mais sur la question de l'Ukraine.
06:02 Nous, ce qu'on a observé, c'est pour Mayotte,
06:05 dans la bouche du ministre Lavrov des Affaires étrangères,
06:07 le sujet de Mayotte est arrivé quand la France s'est positionnée sur l'Ukraine.
06:12 Et au fur et à mesure que le président Macron a pris des positions de plus en plus fermes,
06:17 la pression s'est accentuée.
06:19 Je vais donner des exemples concrets.
06:21 Lors du mouvement social qui a éclaté en janvier et en février à Mayotte,
06:26 on a vu apparaître sur TikTok,
06:28 la même plateforme qui a été suspendue en Nouvelle-Calédonie,
06:32 on a vu apparaître sur TikTok des vidéos qui reprenaient,
06:36 construisaient un discours en modifiant le discours officiel,
06:40 avec des vrais faux-dessins animés qui réécrivent l'histoire de Mayotte.
06:44 Et sur les profils, des poutines à l'aide, des drapeaux russes,
06:50 et c'est concomitant à un discours russe, au Comores,
06:55 qui sont arrivés depuis plusieurs années, ça va faire trois ans,
06:59 où il y a une intensification des relations entre la Russie et les Comores,
07:03 et qui disent maintenant officiellement "offre de service de la Russie"
07:07 pour prendre le contrôle de Mayotte.
07:09 C'est extrêmement grave.
07:10 - La Russie plus que la Chine.
07:12 - Et maintenant c'est la Chine qui cette semaine s'est invitée sur la question de...
07:16 à nouveau, parce qu'elle l'avait fait lorsque il y avait des tensions sur Hong Kong et sur Taïwan,
07:21 et là elle est revenue sur la question de Mayotte.
07:23 - Parce que c'est sa zone d'influence, l'indo-pacifisme.
07:26 - Absolument, l'indo-pacifique, le canal du Mozambique pour Mayotte,
07:30 et c'est vraiment, je pense qu'il faut comprendre que cette déstabilisation,
07:34 alimenter un discours, c'est très insidieux.
07:38 Parce que les causes de l'insatisfaction dans les territoires ultramarins,
07:41 elles sont légitimes, elles sont réelles, il y a des vrais problèmes.
07:44 Et il ne faut pas le nier.
07:46 Mais par contre, rajouter de l'huile sur le feu,
07:48 pour le groupe de Bakou d'Azerbaïdjan,
07:52 c'est construire des liens avec certains indépendantistes,
07:56 a priori les financer, ce qu'on a vu.
07:59 Mais pour Mayotte, c'est effectivement le groupe de Bakou
08:02 qui s'est emparé dans ces documents écrits de la question de Mayotte,
08:06 c'est pour la diplomatie russe et chinoise, une offre de service, point.
08:11 Et alors là, qu'est-ce qu'on entend ?
08:13 Est-ce qu'on entend une offre de service diplomatique, militaire ?
08:15 Il faut vraiment prendre ça au sérieux.
08:17 Et pour nous, à Mayotte, on est, et là je vous rejoins,
08:21 assez inquiets de ce qu'on observe en Nouvelle-Calédonie.
08:25 Parce que ça nous envoie à nous un message de faiblesse de l'État
08:28 qui est très inquiétant.
08:30 Nous, on est attaqué à Mayotte, au quotidien.
08:33 Cette ingérence, ce n'est pas une abstraction.
08:35 - Tigran Yeghavian ?
08:36 - Comment se traduit aussi cette ingérence ?
08:38 On a parlé de guerre hybride via le financement
08:41 donc de la dépendantise, de figures, de militants,
08:44 mais aussi d'une guerre électronique qui se trame,
08:47 comme Madame la députée le souligne, sur les réseaux sociaux,
08:49 pour ternir l'image de la France.
08:51 Nous avons un rendez-vous important, c'est les Jeux Olympiques cet été.
08:55 Vous ne nous imaginez pas le nombre de fake news
08:57 qui circulent via des faux comptes sur les réseaux sociaux
09:00 par des Azerbaïdjanais, par la Russie.
09:03 En coordination avec la Russie, la menace a été très clairement identifiée par nos services.
09:06 Donc, c'est les punaises de lits.
09:08 - Mais en plus, c'est relayé de l'intérieur en France ?
09:10 - Les punaises de lits n'allaient pas en France.
09:13 - Les punaises de lits n'allaient pas en France, ça ?
09:15 - La sécurité des Jeux Olympiques, les violences policières,
09:18 tout cela continue à être déprimé.
09:20 - Mais on pensait qu'ils relaient ça, malheureusement ?
09:22 - Mais je vais vous dire, là par exemple, sur l'épidémie de choléra,
09:25 qui sévit à Mayotte,
09:27 si on suit la progression qui a eu lieu en Afrique de l'Est ou au Comores,
09:31 le pic de l'épidémie, il serait à Mayotte pendant les Jeux Olympiques.
09:35 - Comme par hasard.
09:37 - Moi je le dis, j'ai alerté le gouvernement.
09:40 Je pense pas que vous compreniez le discours là de "tout est sous contrôle, tout va bien".
09:46 Nous, on va à Mayotte vers beaucoup plus de coupures d'eau.
09:50 Le gouvernement n'arrive pas à mettre la main sur des vaccins.
09:53 C'est-à-dire que tous les ingrédients sont là pour que l'épidémie continue à progresser.
09:57 On a quasiment plus de médecins à l'hôpital.
10:00 Donc ces questions, elles sont structurelles.
10:02 Et par contre, ça coïncide avec une couverture médiatique internationale
10:06 qui sera extrêmement importante.
10:08 Puisque quand on voit la progression à côté dans les territoires voisins,
10:11 y'a pas de miracle. Moi je suis pas scientifique,
10:14 et j'adorerais me tromper. Vraiment, je souhaite avoir tort.
10:19 Mais compte tenu de ce qui est pris comme mesure,
10:22 c'est-à-dire pas grand chose, et de ce qui s'est passé à côté,
10:25 nous on a des dizaines de milliers de personnes qui vivent dans des bidonvilles,
10:28 dans des conditions absolument indignes.
10:31 On aura de plus en plus de coupures d'eau parce qu'on est en saison sèche.
10:34 Et on ne vaccine pas.
10:38 Donc je vois pas comment est-ce que la pensée magique réussit à stopper une épidémie de choléra.
10:42 Mais par contre, le pic, ça serait pendant les Jeux Olympiques,
10:47 opportunément avec une couverture médiatique extrêmement importante.
10:51 Et on voit déjà que ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie
10:54 est sous le feu des projecteurs à l'international.
10:56 Et ça envoie une image désastreuse de notre pays.
10:59 Mais pour nous, les populations concernées, c'est très angoissant.
11:03 C'est extrêmement grave de voir notre pays qui peut être passif,
11:07 ou en tout cas sur la défensive, alors que nous sommes attaqués.
11:11 Il est 9h44, on poursuit dans 2-3 minutes.
11:15 Il faut que j'observe une petite page de pub.
11:17 C'est passionnant, ces ingérences, cette question des ingérences.
11:19 A tout de suite.
11:21 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
11:23 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
11:27 Vérissure présente...
11:29 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
11:31 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
11:33 Nous parlons ce matin des ingérences étrangères
11:37 dans les départements et territoires d'outre-mer,
11:39 mais aussi en métropole.
11:41 Estelle Youssoufa est avec nous, députée Lyott de Mayotte.
11:43 Et puis Tigran Yegavian,
11:45 qui est chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement,
11:49 auteur de "Géopolitique de l'Arménie" aux éditions "Bibliomonde".
11:51 Est-ce qu'il y a des solutions pour lutter contre l'ingérence étrangère, Tigran Yegavian ?
11:57 - Vous avez plusieurs cas de figure, mais comprenez bien que l'Azerbaïdjan
11:59 constitue pour le coup le maillon faible, et pas le point faible,
12:01 d'un axe des dictatures.
12:03 L'axe qui va de Moscou à Ankara,
12:05 et qui s'accorde sur... - En passant par l'Iran aussi, au passage.
12:07 - Et par l'Iran, absolument, et qui s'accorde sur le rejet de l'influence occidentale,
12:11 sur l'affaiblissement de la France,
12:13 sur ses valeurs universalistes.
12:15 La France a plusieurs dispositions, plusieurs moyens,
12:19 parce que l'Azerbaïdjan ne comprend qu'une chose,
12:21 le régime d'alief, c'est le rapport de force.
12:23 Tant qu'il n'y a pas de dissuasion,
12:25 l'Azerbaïdjan va continuer sa politique terroriste
12:27 contre l'Arménie après avoir annexé le Karabakh.
12:29 Et ça, pour le coup, c'est un état colonial, l'Azerbaïdjan,
12:31 parce qu'on parle d'une région
12:33 qui s'est proclamée indépendante
12:35 au nom du droit à l'autodétermination,
12:37 et l'Azerbaïdjan n'a jamais reconnu ce droit,
12:39 de tracer une population, de massacrer une population.
12:41 Donc je crois qu'il y a une antinomie totale
12:43 d'accepter le soutien d'une dictature liberticide
12:45 au nom des valeurs prétendues de décolonialisation.
12:49 Donc oui, je crois qu'il y a plusieurs solutions.
12:51 La première, c'est le gel des avoirs des aliefs,
12:53 parce qu'ils ont des avoirs conséquents en Europe.
12:55 C'est le boycott, ou la menace du boycott
12:57 de la COP 29 qui va se dérouler à Bakou,
12:59 avec le soutien des alliés de l'Azerbaïdjan,
13:01 notamment le Royaume-Uni.
13:03 Donc il faut faire une pression au niveau européen
13:05 pour que nous n'y aillons pas.
13:07 Et aussi dénoncer les risques
13:09 de la politique anti-écologique de l'Azerbaïdjan,
13:11 qui est un État extrêmement polueur.
13:13 Donc je pense qu'il y a vraiment une farce,
13:15 il y a une grande tartufferie à ce sujet.
13:17 Réclamer aussi une enquête parlementaire
13:19 sur cette ingérence,
13:21 qui s'inscrit dans un cadre
13:23 beaucoup plus profond qu'est la diplomatie du caviar.
13:25 - Mais une enquête parlementaire
13:27 sur les ingérences, il y a eu !
13:29 - Il y a une loi sur l'ingérence,
13:31 qu'on vient de voter,
13:33 mais je pense que ce que vous venez d'expliquer
13:35 est extrêmement important.
13:37 Il faut sortir de cette logique d'impuissance.
13:39 Moi je ne comprends pas que notre pays,
13:41 un géant diplomatique,
13:43 soit réduit et affaibli par dénain.
13:45 - C'est ce que vous avez dit au président de la République
13:47 cet après-midi, que vous allez rencontrer...
13:49 - Effectivement, les élus maorais,
13:51 nous avons une réunion avec le président Macron
13:53 sur la loi Mayotte et la brogation du loi Dussault.
13:55 Évidemment qu'il va falloir mettre sur la table
13:57 la relation complètement malsaine
13:59 entre la France et les Comores.
14:01 Le président Azali, par exemple,
14:03 sera invité pour les événements
14:09 marquant l'anniversaire du débarquement de Normandie.
14:11 On lui déroule systématiquement
14:13 le tapis rouge. Nous, nous sommes reçus
14:15 vendredi. Lundi, le président
14:17 appelait le président Azali
14:19 pour lui tenir au courant de ce qui va être débattu
14:21 sur la loi Mayotte. Il y a une relation
14:23 entre Paris et Moroni
14:25 qui est totalement malsaine. Évidemment
14:27 que nous, nous demandons des sanctions
14:29 contre les Comores qui déstabilisent
14:31 et s'ingèrent à Mayotte. On demande
14:33 la saisie des biens du
14:35 gouvernement comorien qui
14:37 organise le trafic humain et la
14:39 déstabilisation de Mayotte. Et là,
14:41 quand on voit l'attaque biologique
14:43 avec la dispersion du choléra à Mayotte
14:45 par des ressortissants comoriens
14:47 qui sont envoyés volontairement par...
14:49 Il y a la presse comorienne
14:51 qui vient d'expliquer dans
14:53 Alouatan cette semaine une enquête
14:55 en démontrant que le trafic
14:57 humain est bien organisé par le gouvernement
14:59 comorien. Il faut prendre des
15:01 mesures. Moi, je ne comprends pas
15:03 cette logique qui
15:05 préside à dire "les bras ballants,
15:07 on regarde et puis on se dit "non mais vous
15:09 comprenez, on ne peut pas". Moi, je partage votre
15:11 analyse. Les dictatures, elles ne comprennent
15:13 que le rapport de force et on ne peut pas
15:15 avoir ce deux poids deux mesures
15:17 quand on observe le président
15:19 tenir un discours extrêmement
15:21 ferme par rapport au président
15:23 Poutine et d'une
15:25 passivité totale quand il
15:27 s'agit de l'Azerbaïdjan
15:29 ou des Comores quand la France continue
15:31 à verser 150 millions
15:33 d'euros d'aide au développement
15:35 aux Comores sur un deal de lutte
15:37 contre l'immigration clandestine.
15:39 Et on est en train, finalement,
15:41 la réalité c'est que notre pays
15:43 ne protège pas sa frontière à Mayotte,
15:45 laisse entrer et que
15:47 on fait du chiffre avec
15:49 les reconduites à la frontière. En réalité, on est
15:51 dans la libre circulation. On a
15:53 capitulé sur la frontière mais nous,
15:55 on est des ressortissants français.
15:57 On ne peut pas laisser faire.
15:59 Très vite, Estelle Youssoupha,
16:01 qu'allez-vous demander au président de la République
16:03 cet après-midi ?
16:05 Nous avons la question de la convergence sociale,
16:07 nous avons la question de la protection de notre frontière,
16:09 nous avons la question de l'aéroport,
16:11 de la desserte aérienne de Mayotte
16:13 parce que le gouvernement a enterré
16:15 la piste longue en nous disant
16:17 la petite terre s'enfonce très vite,
16:19 il y a un risque de tsunami et de subversion
16:21 et vous n'aurez plus d'aéroport à partir de
16:23 2035. Donc autant vous dire qu'on a besoin
16:25 d'un signal fort pour Mayotte, on a
16:27 besoin que le gouvernement nous dise "on va
16:29 changer de politique vis-à-vis des comores".
16:31 On comprend le risque. - C'est-à-dire que
16:33 demandez-vous au gouvernement ?
16:35 - Des sanctions contre les comores,
16:37 arrêtez de financer
16:39 cet état parasite, arrêtez de
16:41 laisser faire. C'est pas possible
16:43 quand on est là avec une escalade
16:45 et un gouvernement comorien
16:47 qui va demander officiellement l'aide
16:49 des comores de la Chine et de l'Azerbaïdjan
16:51 qui sont des ennemis déclarés de la France,
16:53 il faut quand même prendre des mesures à hauteur.
16:55 - Un mot sur les ennemis
16:57 de l'inter... enfin les ennemis, oui.
16:59 - Les compétiteurs.
17:01 - Pardon, mais ces
17:03 ingérents sont reliés en France
17:05 politiquement. - Oui, moi je pense qu'il faut
17:07 dire... - Mais est-ce que vous considérez qu'elle est fille, par exemple,
17:09 quand on voit Jean-Luc Mélenchon aux côtés
17:11 du Premier ministre sénégalais
17:13 qui demande le départ
17:15 des troupes françaises du Sénégal ?
17:17 - Mais je pense qu'il faut comprendre
17:19 le jeu extrêmement
17:21 trouble que joue
17:23 LFI par rapport à ses ingérences étrangères.
17:25 C'est quand même le porte-voix
17:27 dans l'hémicycle
17:29 du discours anticolonial
17:31 et pourtant, il y a un vrai sujet,
17:33 c'est pas de dire qu'il n'y a pas de sujet
17:35 d'inégalité dans les Outre-mer. - Oui, évidemment.
17:37 - Mais qui porte un discours anticolonial
17:39 qui est en fait le discours
17:41 de la Russie et de la Chine.
17:43 Et moi je l'ai déjà dit, je l'ai dit aux collègues,
17:45 dans l'hémicycle, ce sont les idiots utiles de l'ingérence
17:47 étrangère en France.
17:49 Quand ils sont en train d'alimenter
17:51 ce ressentiment de jouer
17:53 les pompiers pyromanes, et on l'a vu
17:55 lors du débat sur la Nouvelle-Calédonie
17:57 en début de semaine, à relayer
17:59 des positions extrêmement radicales
18:01 qui ont alimenté la violence sur le terrain,
18:03 c'est un jeu dangereux pour des
18:05 questions politiciennes absolument
18:07 honteuses, parce que
18:09 aider les ennemis de la France, les défendre
18:11 parce que c'est à coup d'amendements, c'est pas juste des déclarations.
18:13 Faut être quand même très clair.
18:15 C'est à coup d'amendements, c'est de l'obstruction,
18:17 c'est éviter qu'on puisse
18:19 s'armer contre cette ingérence.
18:21 - Estelle, j'ajouterai
18:23 tous ceux qui relaient en France,
18:25 et je pense à certains médias,
18:27 et je pense à nous, c'est notre responsabilité
18:29 de journaliste, qui relaient, par exemple,
18:31 qui ont relayé l'histoire des punaises de Lille,
18:33 ou qui relaient en permanence
18:35 pour faire peur à la population.
18:37 - Il faut de la lucidité, un appel à la lucidité c'est quoi ?
18:39 On nous a déclaré une guerre, mais cette guerre elle est hybride.
18:41 L'Azerbaïdjan
18:43 utilise l'arme du pétrole, l'arme du gaz,
18:45 notamment pour faire du chantage
18:47 auprès de nos partenaires européens.
18:49 Alors que la France n'est pas du tout dépendante
18:51 de ces importations de gaz et de pétrole, c'est 4% à peu près
18:53 de la moyenne européenne.
18:55 - Donc nous ne sommes pas dépendants. - Non, ça nous concerne pas.
18:57 Ce qu'il faut comprendre, c'est vraiment ça,
18:59 c'est que l'Azerbaïdjan profite
19:01 de cette manne pour exercer du chantage au niveau
19:03 européen. - Donc les Jeux Olympiques,
19:05 vous dites, il va falloir
19:07 être très attentif.
19:09 - Et surtout, faire preuve
19:11 de dissuasion.
19:13 Dissuader l'adversaire qui nous a déclaré
19:15 une guerre hybride, dont elles ne sont malheureusement
19:17 pas assez bien préparées. - La guerre hybride,
19:19 c'est effectivement instrumentaliser
19:21 les flux migratoires, comme on le voit,
19:23 et en fait c'est asymétrique.
19:25 C'est-à-dire que quand je dis que l'ingérence
19:27 tue, ou que je parle
19:29 d'armes biologiques, vous vous dites "mais c'est
19:31 quand même des termes un peu gros", sauf que la réalité,
19:33 c'est un pays qui exporte du choléra
19:35 dans un département français qui est un désert médical,
19:37 et il y a des morts.
19:39 C'est l'immigration. C'est l'immigration
19:41 à Mayotte, c'est plus de la moitié de la population
19:43 avec des personnes
19:45 qui tuent, qui agressent,
19:47 c'est une déstabilisation.
19:49 Et en fait, on comprend très bien
19:51 qu'effectivement, nous ne sommes pas
19:53 outillés à hauteur. Nous avons
19:55 peur de notre propre puissance.
19:57 Nous hésitons face à
19:59 ces adversaires, parce que
20:01 le discours, il est très puissant.
20:03 Il est sur la misère humaine,
20:05 il est sur le ressentiment historique,
20:07 il est sur la culpabilité que peut ressentir
20:09 notre pays, et c'est des outils qui sont
20:11 décuplés
20:13 par les réseaux sociaux, qui sont décuplés
20:15 par les fake news, par l'intelligence artificielle,
20:17 et c'est extrêmement grave.
20:19 - Et par des responsables politiques de tous bords.
20:21 - Et par des responsables politiques
20:23 qui sont dans une logique électoraliste,
20:25 qui sont dans une logique
20:27 de campagne, qui est
20:29 dangereuse, qui est dangereuse
20:31 pour nos concitoyens. - Bien, merci
20:33 à tous les deux d'être venus nous voir. - Merci à vous.
20:35 - C'était extrêmement passionnant. Sud Radio Média,
20:37 juste après les infos, Christine Bouillaud et Gilles Gansman
20:39 reçoivent le réalisateur Pascal Petit.
20:41 Merci. - Merci à vous.
20:43 - Merci à vous deux. - Merci vraiment.
20:45 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
20:47 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
20:49 - Avec Vérissure,
20:51 le numéro 1 des alarmes en France.
20:53 Rendez-vous sur verissure.fr
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