Attaque de la synagogue de Rouen : Jean-Michel Cohen réagit en direct dans "Morandini Live"
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00:00 - Vous savez ce qu'a dit tout à l'heure le rabbin qui était en direct au début de cette émission sur CNews ?
00:05 Il a dit qu'aujourd'hui il y a de plus en plus de gens aussi qui pensent à partir.
00:07 Il y a de plus en plus de juifs qui ont le sentiment que partir...
00:11 Il y a deux mois je crois à peu près, il y avait le docteur Jean-Michel Cohen que vous connaissez bien,
00:16 qui était chez Jordan Deluxe et qui expliquait, qui avait dit "je me pose la question".
00:20 Aujourd'hui je me pose la question. Il est en direct avec nous d'ailleurs parce que j'ai voulu avoir son regard là-dessus.
00:24 Bonjour Jean-Michel Cohen, merci d'être en direct avec nous.
00:27 C'est vrai que moi j'avais été marqué par cette phrase que vous aviez eue,
00:31 cette envie de se dire "je ne sais pas si c'est encore viable aujourd'hui en France pour mes enfants qui sont grands,
00:36 mais pour vos petits-enfants également". Vous vous posez des questions sur la France ?
00:40 - Je m'en pose beaucoup. Il y a des choses qui sont devenues banalisées et qui sont devenues normales à l'heure actuelle.
00:46 Est-ce qu'il est normal que les écoles de confession juive soient protégées de la même façon qu'elles le sont ?
00:51 J'invite tout le monde à aller à Boulogne-Biancourt pour voir ce qu'est une école juive
00:55 avec des murs de 7 mètres de haut, des caméras dans tous les sens, deux policiers, un sas d'entrée.
01:00 Est-ce que c'est normal d'empêcher des gamins qui pratiquent la religion d'avoir une kippa sur la tête parce qu'ils ont peur ?
01:08 Est-ce que c'est normal d'avoir peur dans la rue en se demandant si quelqu'un ne va pas nous agresser ?
01:12 Est-ce que c'est normal d'entendre tout ce qu'on entend à l'heure actuelle ?
01:15 Ça veut dire qu'il y a une espèce de profond malaise et de sentiment d'injustice de la part de la communauté juive.
01:22 D'abord quand on voit l'inversion des rôles et quand on voit toute une partie, notamment de la classe politique,
01:27 je parle évidemment de l'FI, qui tente d'inverser les positions et qui systématiquement gomme le fait que
01:34 1500 Israéliens sont morts dans des conditions épouvantables, ce qui a déclenché la guerre.
01:40 Et ce n'est pas les Israéliens qui sont venus pour la guerre et qu'on en accuse les Juifs de France.
01:45 Donc il y a un moment où vous vous dites, même si le gouvernement tente de faire des choses, ça suffit.
01:50 Peut-être que ce n'est pas ma place d'être ici et peut-être que j'ai...
01:53 Quelle raison ai-je de me battre ici en subissant autant d'agressivité, que ce soit sur les réseaux sociaux ?
02:02 Vous savez, quand je fais des lives, je suis très actif, vous le savez, sur les réseaux sociaux, etc.
02:07 Quand je fais des lives, j'ai pris l'habitude d'avoir dans mes lives "you pain", "salsioniste",
02:13 personne ne sait ce que je pense, je ne m'exprime jamais là-dessus, "salsioniste" ou bien
02:17 "tu viens te remplir les poches comme tous les Juifs" ou bien "retourne en Israël".
02:21 Écoutez, moi j'ai un certain âge, pas trop vieux, mais un certain âge,
02:26 je n'ai jamais connu ce déferlement de haine, cette libération de la parole de la part d'une petite partie de la population.
02:34 Et je regrette, j'ai beaucoup d'amis, et j'ai beaucoup d'amis, dont mes amis qui sont musulmans,
02:38 je regrette l'absence de parole des musulmans modérés qui pourraient, eux,
02:43 faire la morale à ceux qui sont les plus agressifs d'entre eux.
02:46 Comme je regrette que la France insoumise se soit mise dans cette position obsessionnelle,
02:51 mais obsessionnelle à propos d'Israël, il y a des conflits partout dans le monde.
02:55 Non mais la seule chose qui les polarise c'est Israël,
02:58 et donc ça veut dire que c'est un antisionisme qui masque un antisémitisme.
03:02 Et tout ça, à un moment donné, Jean-Marc, on en a assez, et on se dit "je n'ai pas envie de vivre dans ces conditions".
03:08 Alors je ne sais pas dans quel pays j'irai, je n'irai probablement pas en Belgique,
03:12 parce que c'est encore pire, ni dans certains pays qui ont pris des options quasiment étatiques,
03:17 mais il y a des mouvements d'exaspération et de rage.
03:20 J'ai entendu tout à l'heure Enrico Macias parler avec beaucoup d'émotion.
03:25 On ne comprend pas cette rage.
03:27 – Juste, Jean-Michel, malgré tout, est-ce que se dire "est-ce que ma place est là",
03:33 c'est-à-dire "est-ce que ma place est en France", pour être clair,
03:35 "est-ce que ma place est en France", "est-ce que j'ai envie de rester en France",
03:37 est-ce que se dire ça, ce n'est pas aussi un aveu d'échec total ?
03:41 Et puis, est-ce que ce n'est pas renoncer à se battre aussi ?
03:44 On peut se poser la question.
03:45 – Alors, renoncer à se battre, ok, vous savez combien il y a de Juifs en France ?
03:49 Il y a 450 000 Juifs en France.
03:51 Sur ces 450 000 Juifs, je vous donne des vrais chiffres puisqu'on me les a donnés à moi,
03:55 il y en a 180 000 sur les 450 000 qui vont de temps en temps,
04:00 deux-trois fois par an pour les très grandes fêtes dans les synagogues.
04:03 Il y en a 70 000 qui les fréquentent régulièrement.
04:05 Vous voyez, comme c'est peu de monde, quand vous me dites "se battre",
04:09 se battre contre tout le monde, regardez les réseaux sociaux,
04:13 il y a des groupes qui se sont constitués pour essayer de calmer
04:16 ou de freiner l'ardeur des réseaux sociaux agressifs
04:19 qui vont au-delà de l'agressivité verbale,
04:21 qui ensuite déchaînent l'agressivité physique dans les rues et partout où on peut.
04:27 Eh bien, ces groupes, ils ont du mal, ils n'arrivent pas à résister
04:30 quand vous êtes 100 personnes ou 50 personnes à faire le screen,
04:34 à regarder dans tous les réseaux sociaux pour essayer de dépister
04:38 tout ce qui excite les autres, eh bien ils n'y arrivent pas
04:40 parce qu'ils sont en face d'une masse.
04:42 Et il y a un moment donné où vous en avez marre de prendre des coups sur la tête,
04:45 vous avez envie de vivre agréablement, vous avez envie de sortir,
04:48 sans vous dire "je peux être agressé par…",
04:51 allez, ok, on les appelle les déséquilibrés,
04:53 par un type qui n'a pas une faculté de raisonnement intéressante.
04:57 J'en ai marre de ne pas pouvoir exprimer ma religion,
04:59 j'en ai marre de ne pas pouvoir… je ne suis pas religieux,
05:02 mais si je vais dans un magasin cachère qui vend de la nourriture cachère,
05:06 il y a une crainte des gens, ils ont peur.
05:09 Vous trouvez ça normal ? On est revenu dans des temps incroyables
05:12 et ça se banalise, on s'y habitue, on laisse parler,
05:16 je reviens sur eux, ce n'est pas obsessionnel de ma part,
05:19 on laisse parler les gens de la France insoumise de la façon dont ils parlent,
05:23 mais quelque part, ils ont déchaîné la haine,
05:26 ils en sont les responsables et nous en payons les frais.
05:29 Donc il y a un moment donné où, bien sûr, se battre,
05:31 c'est joli de se dire se battre,
05:34 j'ai entendu une avocate chez vous que j'aime beaucoup
05:37 qui disait "non Jean-Michel a tort, il faut continuer, il faut se battre",
05:40 mais nous, je ne suis pas obligé de me battre,
05:42 je peux aussi ne pas me battre et vivre une vie tranquille
05:45 et avoir des activités ailleurs autrement.
05:47 Voilà pourquoi je vous dis que par moments,
05:49 il y a des bouffées d'exaspération
05:51 et à ce moment-là, quand j'ai des bouffées d'exaspération,
05:53 je me dis "allez, envoyons tout promener et allons dans une autre ville quelque part".
05:58 – Jean-Michel, c'est intéressant de vous avoir parce que vous nous parlez du quotidien,
06:01 je vous propose de rester avec nous une minute encore
06:02 parce qu'on va faire le CNews Info, on est une édition spéciale
06:05 donc il n'y a pas de pub, il n'y a rien, on va faire le CNews Info tout de suite,
06:08 mais après, moi je voudrais que vous nous racontiez quelque chose,
06:11 vous l'avez un peu évoqué tout à l'heure,
06:12 comment c'est une école juive en France ?
06:14 Parce que je pense que beaucoup de gens ne savent pas dans quelles conditions c'est.
06:17 Donc on fait le CNews Info, on a Somaya Labidi
06:19 et vous nous racontez ça juste après. Somaya.
06:21 – Le nom de lieu confirmé en appel pour les gendarmes
06:29 dans l'affaire Adama Traoré, la famille du jeune homme,
06:32 en juillet 2016, après son interpellation, a annoncé dans la foulée
06:36 ce pouvoir en cassation.
06:39 Décès de deux otages thaïlandais retenus dans la bande de Gaza,
06:42 ils étaient employés agricoles près du Kiboutse Berry
06:45 au moment de l'attaque du 7 octobre.
06:47 Sur les 252 personnes enlevées, 128 sont toujours en captivité
06:51 et 38 sont considérées comme mortes par l'armée israélienne.
06:55 Et puis le trio de têtes se confirme,
06:57 selon notre dernier baromètre opinionnée pour CNews,
07:00 Europe 1 et le JDD, le président du RN, Jordan Bardella,
07:04 reste le grand favori des européennes avec 31% des intentions de vote.
07:08 Valérie Hayet, tête de liste Renaissance, reste stable à 16%.
07:12 À la troisième marche du podium, on retrouve Raphaël Glucksmann avec 14%.
07:17 – 11h35 sur CNews, merci d'être avec nous,
07:21 on poursuit cette édition spéciale en direct puisque vous le savez,
07:25 ce matin, un homme armé a été abattu à Rouen
07:28 alors qu'il tentait de mettre le feu à la synagogue de la ville.
07:31 Les faits se sont déroulés vers 6h45,
07:33 vous allez voir d'ailleurs les images en direct en ce moment
07:36 qui nous arrivent de Rouen, de la synagogue.
07:38 L'individu muni d'un couteau a ensuite attaqué des policiers
07:42 présents dans le secteur.
07:43 Un des agents a fait usage de son arme à cinq reprises
07:46 avant que l'agresseur ne tombe à terre.
07:48 Le ministre de l'Intérieur, vous l'avez entendu,
07:50 Célia nous l'a annoncé il y a quelques instants,
07:52 va se rendre sur place tout à l'heure à 13h30.
07:54 Il prendra la parole.
07:56 Il y a également une conférence de presse
07:58 qui devrait normalement avoir lieu tout à l'heure aux alentours de midi.
08:00 Elle sera en direct également sur CNews.
08:04 Voilà où on en est dans ce qui s'est passé ce matin.
08:07 Et je l'ai dit et je le répète, ce n'est pas un simple fait divers.
08:10 Ce n'est pas juste une personne dans son coin.
08:11 C'est le reflet d'une ambiance.
08:13 On parlait de cette influenceuse tout à l'heure qui appelle à l'aide des Juifs.
08:18 Parce que quand on dit "moi, je ne travaille pas avec des Juifs",
08:20 quand "moi, je n'ai pas un agent juif", c'est appeler à l'aide des Juifs.
08:23 Et justement, juste avant le CNews Info,
08:26 on était avec Jean-Michel Cohen qui était en direct avec nous.
08:29 Jean-Michel qui avait fait une interview il y a quelques temps
08:30 en disant "je me demande si je ne vais pas quitter la France".
08:32 Qui le redit il y a quelques instants également en direct sur CNews.
08:36 Mais Jean-Michel, je voudrais que vous nous racontiez,
08:37 c'est quoi le quotidien, c'est quoi l'école, par exemple l'école juive
08:41 qui est à côté de chez vous, c'est à Boulogne ?
08:44 - Oui, c'est à Boulogne.
08:44 Vous permettez 30 secondes pour vous dire que quand il y a eu l'Eurovision,
08:48 Jean-Marc, j'ai reçu de la part de beaucoup d'amis,
08:50 des gens qui ne s'intéressent pas à l'Eurovision,
08:52 qui m'ont envoyé des screenshots du fait qu'ils avaient voté
08:56 pour la gamine qui chantait.
08:59 Et simplement pour dire "ça c'est un devoir de solidarité vis-à-vis des Juifs".
09:02 Et ça, ça nous a beaucoup touchés.
09:04 Donc c'était un élément à rappeler parce que je rappelle quand même
09:06 que 75%, plus de 75% des Français à l'heure actuelle
09:10 soutiennent la population juive, soutiennent les gens de compétition juive.
09:13 À l'école à Boulogne, les différents maires, ça ne date pas d'hier,
09:16 ont été progressivement obligés d'augmenter d'abord
09:19 la hauteur des barrières de protection de l'école.
09:22 On est passé d'une école standard,
09:24 avec mettons 2,80m ou 3m de barrière,
09:27 à maintenant une barrière, une espèce de muraille,
09:29 de 7 à 8m de haut, qui est surmontée par plusieurs caméras de vidéosurveillance
09:34 qui sont reliées aux postes de police afin de vérifier
09:38 s'il n'y a pas une intrusion et s'il ne faut pas aller vite.
09:41 Quand vous entrez dans l'école, vous êtes d'abord la plupart du temps deux policiers.
09:45 On a eu les soldats au moment du J-Pirate, deux policiers,
09:49 qui surveillent l'entrée des enfants.
09:51 Et vous passez d'abord par un premier sas,
09:54 c'est-à-dire qu'après les 7m de haut, vous rentrez dans un sas,
09:57 il faut repasser à un autre sas pour rentrer dans l'école.
10:00 Quand vous êtes à l'intérieur de l'école,
10:02 on a été obligé de vérifier que les bâtiments qui étaient autour,
10:05 pas on, pas moi, mais les gens ont été obligés de vérifier
10:08 que les bâtiments qui étaient autour n'étaient pas susceptibles
10:11 d'héberger un sniper ou quelqu'un qui voudrait déposer je ne sais quoi,
10:16 pour faire du mal.
10:17 Il y a un service de surveillance de la part des parents.
10:19 Ça veut dire que, surtout dans les périodes telles que celle-ci,
10:22 on appelle ça les parents sauvegardeurs, j'ai oublié le nom,
10:26 ce sont des parents qui viennent de temps en temps rentrer à l'intérieur de l'école,
10:29 qui visitent les classes de telle façon à vérifier
10:32 qu'il n'y ait pas quelque chose qui soit déposé.
10:35 Aux deux angles de la rue, plus loin, on a également des parents qui surveillent.
10:39 Quand vous voulez déposer vos enfants en voiture,
10:42 les différents maires de la ville, le dernier en particulier,
10:45 encore continué, ont créé une circulation à sens unique,
10:49 de telle façon à ce que sur la bordure de l'école,
10:51 les voitures puissent s'insérer en laissant passer les autres voitures
10:55 et en mettant à sens unique la rue pour que s'il y avait un incident,
10:59 on puisse bloquer rapidement les gens qui ont des incidents.
11:01 Voilà la vie des enfants à partir de deux ans jusqu'à l'école primaire,
11:08 c'est-à-dire 10-11 ans, voilà la vie des enfants juifs.
11:11 C'est-à-dire qu'un enfant juif qui va dans cette école
11:15 regarde tout ce qui se passe.
11:16 Et vous avez à côté d'autres écoles, les écoles publiques,
11:18 j'ai été maire adjoint de cette ville,
11:20 d'autres écoles, des écoles publiques où les gens se promènent librement,
11:24 il y a des barrières pour éviter que les voitures, et où les enfants rentrent.
11:27 Vous savez, ça fait un contraste terrible.
11:28 Mais ce qui est grave dans l'histoire, c'est qu'on a pris l'habitude,
11:32 c'est qu'on trouve ça naturel,
11:35 c'est qu'on sait que maintenant, il faut vraiment faire attention à tout,
11:39 c'est que les gens ont enlevé les insignes qu'on appelle les mézousades des mégeons juifs,
11:44 c'est quelque chose d'incroyable.
11:45 On vit une période d'antisémitisme insensé,
11:48 avec une mobilisation de la population qui est certes un sentiment d'amitié à notre égard,
11:54 mais pas de manifestation de soutien pour dire,
11:57 quand il y a trois crétins qui viennent nous crier "En France, vive la Palestine",
12:02 en mettant des Palestiniens, en disant "Écoutez, foutez-leur la paix".
12:05 Ces gens-là, vous ne les connaissez pas, ils sont de confession juive,
12:08 comme vous, vous êtes chrétien, musulman, protestant, bouddhiste, tout ce que vous voulez.
12:13 Donc c'est ça qui devient irritant, et ce que je vous dis,
12:16 je pense que je me suis battu toute ma vie,
12:20 je me suis battu dans mon travail, je me suis confronté à beaucoup de situations,
12:24 chaque fois que je créais quelque chose, j'avais des cohortes de gens,
12:28 par jalousie ou par dépit, qui venaient m'ennuyer, je me suis battu toute ma vie.
12:32 Et là, cette fois-ci, je trouve que ma condition humaine,
12:35 on ne peut pas ramener ce que je suis uniquement à la condition de juif,
12:39 et je trouve que ma condition humaine ne mérite pas, je suis un vrai humaniste,
12:43 j'aime, je soigne les gens depuis toujours, quels qu'ils soient.
12:47 Donc, bien sûr, je ne comprends pas, mais je me dis au bout d'un moment,
12:49 pourquoi je lutterais ? On est très peu.
12:52 Peut-être qu'il faut entamer le mouvement général et faire comme ça,
12:55 c'est produit dans certains pays, où il y a un exode de la population juive.
12:59 Je crois que c'est dans notre ADN, si vous voulez,
13:02 ça veut dire qu'on parle toujours du juif errant,
13:04 mais je crois que c'est dans notre ADN, on est un peuple soi-disant élu,
13:08 mais très fréquemment persécuté, on sait résister.
13:12 Et je rappelle à tout le monde que si les juifs de France
13:14 sont tellement attachés à Israël,
13:16 ce n'est pas parce qu'ils ont un sentiment particulier
13:19 à l'égard de l'extrême droite israélienne ou du gouvernement israélien,
13:22 c'est parce qu'Israël était l'endroit où tous les juifs du monde se disaient
13:26 qu'en cas de problème, ils pourraient se réfugier là-bas.
13:29 Voilà pourquoi ce qui se passe en Israël, malgré toutes les horreurs qu'on peut voir,
13:33 et bien sûr que je compatis, je n'aime pas voir une personne mourir,
13:36 je suis médecin, donc j'ai guéri les gens, je n'aime pas les voir mourir.
13:39 Voilà pourquoi pour nous, ce qui se passe en Israël,
13:41 ce n'est pas simplement une guerre politicienne comme veulent le faire croire certains,
13:46 c'est une guerre de survie.
13:48 Ça veut dire que l'État d'Israël doit exister, doit lutter contre ses ennemis.
13:52 Et donc voilà pourquoi les juifs de France sont solidaires de l'État d'Israël,
13:56 pas par une affection non réfléchie, c'est juste.
14:01 C'est l'endroit où les juifs du monde peuvent se réfugier,
14:04 ne plus être victimes des pogroms, comme ça vient de se produire,
14:09 et des exactions qu'ils ont subies depuis des siècles.
14:11 – Merci beaucoup Jean-Michel Cohen.
14:12 C'était bien de vous avoir parce qu'on comprend le quotidien
14:16 et tout le questionnement que vous avez, je trouve qu'il est passionnant,
14:19 parce que ce questionnement c'est "où est ma place ?"
14:21 et le juif est toujours parti, c'est le juif errant,
14:23 effectivement comme vous le disiez,
14:25 mais moi je trouve que ce serait dramatique pour la France
14:29 si un mouvement comme celui-là survenait, ce serait dramatique parce que,
14:33 non seulement ce serait dramatique qu'autant de personnes partent,
14:35 mais ce n'est pas ça, ce serait dramatique parce que ce serait
14:37 un échec total de notre société, ce serait un naufrage de la société,
14:43 ça veut dire qu'on n'a pas réussi à protéger certaines catégories de personnes
14:47 et ça moi ça me révolte et ça me fait mal au cœur.
14:49 Merci beaucoup Jean-Michel Cohen d'avoir répondu.
14:51 Attendez, il y a Mathias Lebel qui veut vous dire un mot.
14:54 – Jean-Michel je voulais vous dire un mot, en toute amitié,
14:56 j'entends la colère, la résignation parfois, le ras-le-bol,
15:03 la déception, l'exaspération et la fatigue, j'entends tout ça,
15:10 est-ce que votre témoignage est extrêmement poignant ?
15:13 Mais je voulais juste vous dire une chose, partir c'est leur donner raison,
15:18 partir c'est leur dire vous avez gagné.
15:20 – Merci, merci Jean-Michel Cohen, je suis ouvert parce que je sais que vous devez partir,
15:23 merci d'avoir pris le temps et d'avoir été avec nous.