Émeutes en Nouvelle-Calédonie: "La priorité, c'est que l'État rétablisse la sécurité, la libre-circulation et la tranquillité" assure Philippe Blaise (vice-président de la Province Sud)

  • il y a 4 mois
La Nouvelle-Calédonie est en proie à des émeutes depuis quatre jours. Une sixième personne est morte ce samedi 18 mai, après avoir forcé un barrage. Philippe Balise, vice-président de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, était l'invité de Week-end Première.

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Transcript
00:00 Mon sentiment c'est qu'avant de discuter et d'aboutir à un accord, il faut que la situation soit normalisée.
00:05 Ce n'est pas le cas.
00:06 Moi j'ai passé la journée, ça fait 4 jours que je passe sur le terrain,
00:09 aller dans les quartiers pour voir la situation.
00:10 La réalité c'est qu'il y a une partie de Nouméa, Nouméa Sud, certains quartiers
00:14 qui sont sécures parce que les gens ont protégé et ont aidé les forces de l'ordre.
00:18 Mais il y a des zones de non-droit où c'est Bagdad.
00:20 C'est-à-dire que vous allez dans la zone industrielle de Ducos,
00:22 vous allez au quartier populaire de Rivière-Salée,
00:25 vous allez à Dimbéa-sur-Mer,
00:27 à Normandie il y a des zones qui sont tenues par des bandes armées,
00:31 des bandes indépendantistes de la CCAT,
00:34 et dans ces endroits ils détruisent tout.
00:37 Il y a des barrages filtrants quand ça va et il y a des barrages où on empêche les gens de passer.
00:42 Aujourd'hui l'état de droit, la sécurité des citoyens n'est pas rétabli partout en Calédonie.
00:47 Il y a des communes comme Dimbéa et Mondor qui se sentent abandonnées.
00:52 On sait que l'État a envoyé des moyens très importants, des moyens militaires,
00:56 et va à un moment passer à l'action,
00:59 mais les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour qu'on puisse parler d'une solution politique.
01:03 Il faut discuter, il y a toujours des contacts.
01:05 – Qu'est-ce que vous attendez plus, Philippe Blaise,
01:07 parce qu'il y a 1700 effectifs de sécurité intérieure qui ont été envoyés sur place,
01:10 il y en a 1000 autres qui vont arriver dans les prochaines heures.
01:13 Vous dites quoi, ce n'est pas suffisant, il faut aller plus loin ?
01:18 – La réalité sur le terrain, c'est qu'aujourd'hui,
01:22 les effectifs qui sont arrivés en renfort ont commencé à sécuriser Nouméa,
01:26 les effectifs militaires ont sécurisé le port, l'aéroport, l'aérodrome de Magenta,
01:30 ont sécurisé des sites sensibles,
01:32 mais il y a des zones où il y a des gens qui sont livrés au pillage et à des bandes armées.
01:37 Donc on a le sentiment que les moyens sont arrivés,
01:40 mais qu'ils ne sont pas encore pleinement déployés.
01:42 Il faut qu'ils le soient pour qu'on revienne à une situation acceptable
01:45 où la vie reprend son cours.
01:47 Les dévastations qui ont eu lieu sont colossales,
01:50 on parle de 200 millions d'euros de dévastations,
01:53 donc oui il faut des discussions, il y a toujours besoin d'avoir des échanges
01:57 entre les différentes parties en Calédonie,
01:59 mais quand vous discutez avec les gens qui sont sur les barrages,
02:01 qui craignent pour leur vie, qui craignent pour leur quartier,
02:05 ils disent tous la même chose,
02:07 pas de discussion avant qu'on soit revenu à une situation normale.
02:11 Donc on peut préparer les discussions,
02:13 mais la priorité c'est que l'État rétablisse la sécurité,
02:17 la libre circulation et la tranquillité dans l'ensemble de la Calédonie.

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