2050 _ LE MONDE D'APRÈS - DOCUMENTAIRE COMPLET

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Quelles solutions seront efficaces à l'horizon 2050 pour sauver la planète ? Une chose est certaine, il faut agir car si nous ne faisons rien, les trois quarts de l'humanité seront en réel danger de mort à cause des caprices du climat, au moins 20 jours par an ! Un été qui dure 6 mois, des fleuves à sec, des montagnes sans neige à Noël, et des tempêtes glaciaires dignes des pires films catastrophe, cela s’est produit en 2022, et la France n’a pas été épargnée.
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00:00:00 [Musique]
00:00:19 Nous sommes le 1er septembre 2050.
00:00:22 [Musique]
00:00:28 Ce jour-là, 80 personnes embarquent à bord de ce vol, en direction de Marseille.
00:00:33 Parmi eux, la famille Michel,
00:00:38 Eric,
00:00:42 sa femme Louise,
00:00:44 et leur adolescent Thibaut partent en vacances pour la semaine.
00:00:49 À bord, tout le monde s'installe tranquillement.
00:00:56 Dehors, le temps est radieux.
00:00:58 Il est 15h10, l'avion ne devrait pas tarder à décoller.
00:01:03 À l'avant de l'appareil, le pilote et son copilote font leur dernière vérification météo avant le décollage.
00:01:11 On va voler par temps clair, pas de turbulences annoncées, on ne va pas corriger la trajectoire.
00:01:15 Ça a l'air très dégagé en effet. On va pouvoir y aller.
00:01:22 Dans ces conditions, le vol devrait se passer sans encombre.
00:01:26 Alors que l'appareil atteint son altitude de croisière,
00:01:41 l'hôtesse passe au milieu des passagers pour proposer une collation.
00:01:50 Bonjour, que désirez-vous boire madame ? Nous avons du thé, café, eau, jus de fruits ?
00:01:56 Bon, un beurre doux, c'est un. Merci.
00:01:58 Soudain, une secousse violente surprend les passagers.
00:02:06 Le sursaut est assez brutal.
00:02:10 Et ce n'est pas fini.
00:02:12 Qu'est-ce qui se passe ?
00:02:14 L'avion commence à trembler de plus en plus fort.
00:02:18 Il n'y a pas d'alarme sur le radar vétéo ?
00:02:20 Je prends les commandes. Je passe en manuel.
00:02:23 Ils ne le savent pas encore, mais ces passagers sont victimes du réchauffement climatique.
00:02:31 Des glaciers qui s'effondrent en Italie.
00:02:35 Des tempêtes d'une violence inouïe en Corse.
00:02:44 Des hivers d'une rudesse inédite aux Etats-Unis.
00:02:48 Des montagnes sans neige à Noël.
00:02:52 Des fleuves à sec.
00:02:54 Des inondations.
00:02:56 Des tornades.
00:02:58 Ces dernières années, l'accélération du réchauffement climatique semble devenue hors de contrôle.
00:03:05 Tout ce qui est arrivé aujourd'hui, on savait que ça allait arriver.
00:03:10 Les chercheurs passent leur temps à décrire les phénomènes, à dire "urgence, agissons".
00:03:15 On a dépassé, j'allais dire, toutes les espérances, ou plutôt toutes les craintes.
00:03:22 Chaque jour, nous découvrons de nouvelles conséquences dramatiques du réchauffement climatique.
00:03:28 Là, vous êtes obligés de porter ça pour aller vous balader sur la plage ?
00:03:31 Tout à fait. Si j'avais été tout seul, j'aurais pu y rester.
00:03:37 On fait une maison pour y rester toute notre vie, mais on est rendu au stade que la maison, si on pouvait, on s'en débarrasserait.
00:03:44 Alors, comment vivrons-nous en 2050 ? Face aux menaces, certains imaginent déjà des solutions un peu folles.
00:03:52 Les voitures volantes, mon Dieu !
00:03:55 On va vous fabriquer des steaks cellulaires.
00:03:58 Moi, je n'ai pas du tout envie de manger des insectes ou quelque forme que ce soit.
00:04:04 Les villes envahies par les animaux pourraient devenir dangereuses.
00:04:13 Mais aussi méconnaissables.
00:04:21 C'est l'idée de construire un gratte-ciel qui va s'enfoncer jusqu'à 300 mètres, dans lequel il y a tout, du logement, des commerces, des services.
00:04:28 On n'a même pas besoin d'aller respirer l'air pollué de l'extérieur.
00:04:33 C'est du fantasme de riches. Ça, c'est pas la vie, c'est un cercueil.
00:04:37 Enfin, qui peut vivre là-dedans ? Il faut être fou.
00:04:40 Ils bombardent les nuages avec des produits chimiques.
00:04:47 Ça sera des centaines de millions de personnes qui vont essayer de survivre.
00:04:53 Mais avons-nous vraiment envie de vivre comme ça ?
00:04:57 Bienvenue en 2050, dans le monde d'après.
00:05:01 Dans l'avion, en direction de Marseille, ce 1er septembre 2050.
00:05:05 Malgré un ciel très dégagé à l'extérieur, dans la cabine, c'est le chaos.
00:05:10 Ces méga-turbulences sont très surprenantes.
00:05:14 À cause des températures de plus en plus chaudes, les courants de vent s'éloignent.
00:05:20 Il faut redresser la trajectoire de l'avion précipitamment.
00:05:23 L'hôtesse perd le contrôle.
00:05:29 Les passagers sont terrorisés.
00:05:36 Les gens se sont faits chasser.
00:05:40 Les gens sont faits chasser.
00:05:43 Les gens sont faits chasser.
00:05:47 Les passagers sont terrorisés.
00:05:49 Notamment la famille Michel.
00:05:54 Eric se cogne violemment la tête contre le hublot.
00:06:00 Pendant 20 longues minutes, de violentes turbulences vont secouer l'appareil.
00:06:06 Le pilote essaie de maîtriser la situation, tant bien que mal.
00:06:15 Après un terrible moment d'effroi, l'avion se stabilise.
00:06:18 Dans la cabine, c'est l'incompréhension totale.
00:06:22 Les passagers sont sous le choc.
00:06:29 Eric est blessé.
00:06:33 Pour la famille Michel, le traumatisme est un problème.
00:06:37 Le traumatisme est un problème.
00:06:41 Le traumatisme est sévère.
00:06:43 C'est la dernière fois qu'ils prendront l'avion.
00:06:51 Et si ces méga-turbulences devenaient notre quotidien ?
00:07:01 Tous les prévisionnistes, même les moins catastrophistes,
00:07:05 s'accordent à dire que le réchauffement climatique aura des conséquences terribles sur nos déplacements.
00:07:11 Les pilotes de ligne ont commencé à dire que c'était bizarre.
00:07:14 Quand on fait New York-Paris sur les vents d'Ouest, c'est un peu plus turbulent,
00:07:18 ou c'est un peu plus rapide, ou alors il faut aller les chercher plus bas, ou plus haut.
00:07:22 Le changement climatique, c'est aussi ça.
00:07:25 Il y a ce qu'on peut appeler des cisaillements verticaux,
00:07:30 c'est-à-dire des différences de vitesse de vent
00:07:33 qui font que quand l'avion traverse ces zones-là, il va y avoir des turbulences assez fortes.
00:07:38 Et en fait, avec le réchauffement climatique, il va y avoir une augmentation
00:07:41 de ces cisaillements verticaux qui vont faire qu'il y aura des turbulences plus fortes
00:07:45 et éventuellement de durée plus longue.
00:07:48 D'ailleurs, tout cela a déjà commencé.
00:07:56 Regardez ces images de turbulences violentes qui se multiplient sur les réseaux sociaux.
00:08:02 [Cris de joie]
00:08:04 Ces méga-turbulences, il est évident que si on continue à prendre l'avion,
00:08:19 on va se retrouver pris dedans.
00:08:22 Et quand on tombera de plusieurs kilomètres de haut, je peux assurer que ça fera des dégâts.
00:08:31 [Explosion]
00:08:33 Face à un climat de plus en plus instable,
00:08:36 les avions pourront-ils seulement continuer à décoller ?
00:08:39 En fait, l'avion, de plus en plus, va se retrouver au même rang que l'agriculture,
00:08:46 c'est-à-dire presque totalement dépendant des aléas climatiques, des aléas météorologiques.
00:08:52 Alors l'avion, il peut voler dans le gel, il peut voler dans la neige,
00:08:55 il peut voler quand il fait très chaud, sauf que quand il fait vraiment trop chaud,
00:08:59 quand il neige vraiment trop, l'avion, il est cloué au sol.
00:09:02 Fin décembre 2022, aux États-Unis.
00:09:08 Le blizzard du siècle a empêché près de 15 000 vols.
00:09:12 Des avions pétrifiés par la glace.
00:09:15 Les vagues de froid, mais aussi les chaleurs extrêmes, paralysent les aéroports.
00:09:21 Comme à Phoenix, aux États-Unis, en 2017.
00:09:25 Avec une température proche des 50 degrés, 43 vols ont dû être annulés en l'espace de quelques heures.
00:09:31 L'augmentation des températures entraîne une diminution de la densité de l'air.
00:09:37 Et cela, ça réduit les performances de l'avion, c'est-à-dire que l'appareil a besoin de plus d'élan pour décoller,
00:09:45 plus de distance pour atterrir, donc forcément, ça impacte nos vols.
00:09:52 On entre dans une période où tous les événements climatiques vont être exagérés par rapport à ce qu'on a déjà connu.
00:10:00 C'est pas de l'anticipation, on y est déjà.
00:10:02 Des tempêtes, des inondations, des rafales.
00:10:12 Ces images d'aéroports ou d'avions pris au piège font désormais partie de notre quotidien.
00:10:20 Comme à Miami, aux États-Unis, en 2017, après le passage de la tempête Irma.
00:10:25 Ou encore, plus proche de nous, en Corse, le 18 août 2022, à l'aéroport d'Ajaccio.
00:10:32 Et comment ne pas avoir froid dans le dos en voyant cet avion qui atterrit en crabe à Londres en février 2022.
00:10:45 Plusieurs de drames évités de justesse, tous liés au réchauffement climatique.
00:10:50 Alors, si l'on ne fait rien, pourrons-nous encore nous déplacer en 2050 en toute liberté ?
00:10:56 Que faut-il faire pour inverser le phénomène ?
00:11:00 Ce qui est sûr, c'est que si on veut réussir à limiter le réchauffement en dessous de ce niveau-là, d'ici la fin du siècle,
00:11:06 il faut que les émissions baissent très fortement dès les toutes prochaines années et même d'ici 2030.
00:11:14 Alors, puisque l'avion est par ailleurs un gros émetteur de dioxyde de carbone, à l'origine du réchauffement climatique,
00:11:20 il faudrait donc peut-être tout simplement l'utiliser beaucoup moins.
00:11:24 Le problème, c'est que l'avion est loin d'être le seul mauvais élève au tableau.
00:11:31 Les transports, c'est de l'ordre de 30% des émissions et la moitié correspond à la voiture.
00:11:37 Donc ça veut dire qu'à peu près 15% des émissions en France sont liées à la voiture, donc c'est quand même un gros secteur.
00:11:42 La voiture, c'est polluant, c'est pas du tout écologique et on sait que de toute façon nos réserves en hydrocarbures sont limitées.
00:11:49 Ça fait 50 ans qu'on nous prédit l'atteinte du fameux "peak oil", c'est-à-dire le moment où on touche au maximum des réserves facilement exploitables.
00:12:00 Sauf que ce "peak oil", année après année, il bouge.
00:12:03 Pour une raison simple, c'est qu'à mesure qu'on arrive près du fond, il devient rentable de creuser encore.
00:12:09 Donc dire qu'on va manquer de pétrole à l'horizon même de 1100, moi j'en sais rien du tout.
00:12:14 En tout état de cause, ne serait-ce que pour des questions de carbone, le temps du fossile est compté.
00:12:19 Vous avez à peu près 1,5 milliard de voitures dans le monde.
00:12:27 Si les Chinois voulaient vivre comme nous, du point de vue des voitures, il faudrait à peu près, rien qu'en Chine, 850 millions de voitures.
00:12:36 Et si on fait la même chose pour l'Inde qui a 1,4 milliard d'habitants, il faudrait aussi 850 millions de voitures en Inde.
00:12:45 Il faudrait doubler, rien que pour la Chine et l'Inde, le parc de véhicules actuels.
00:12:49 Mais il n'y aura pas assez de matériaux pour faire tout ça.
00:12:52 Augmenter le parc de voitures dans le monde est impensable.
00:12:56 D'autant que l'on connaît bien maintenant les ravages de ce type de transport.
00:13:01 Il suffit de regarder ce qu'il se passe en Inde.
00:13:05 A Delhi, les habitants enchaînent les confinements.
00:13:08 Pas à cause du Covid, mais à cause de l'air.
00:13:12 Tout simplement, irrespirable.
00:13:15 Regardez, c'était en novembre 2022.
00:13:20 Le ciel est gris, les nuages de pollution forment un épais brouillard.
00:13:25 Les écoles ont même dû être fermées.
00:13:27 Dans la capitale de l'Inde, le niveau de particules dangereuses pour la santé est aujourd'hui 25 fois supérieur au seuil maximum autorisé par l'Organisation mondiale de la santé.
00:13:38 De plus en plus d'habitants souffrent de maladies respiratoires.
00:13:42 Alors, face à cette situation plus qu'inquiétante, il y a peut-être une solution.
00:13:56 On cherche le saint Graal. On a cru le trouver avec le charbon, puis le pétrole, puis le nucléaire.
00:14:01 Maintenant, c'est les éoliennes, les panneaux photovoltaïques et la voiture électrique.
00:14:05 C'est un vieux fantasme, la voiture électrique.
00:14:07 Mais le remède ne serait-il pas pire que le mal ?
00:14:12 Il faut la produire, l'électricité.
00:14:14 Et comment ça se produit ? Il y a des coûts environnementaux qui sont très très forts, ne serait-ce que pour les batteries, le lithium, tout ça.
00:14:24 En termes écologiques, pour l'instant, c'est pire que le thermique. Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
00:14:29 Non pas à l'usage, mais sur la totalité de la vie d'une voiture.
00:14:33 Il y a plusieurs métaux qui sont nécessaires à la fabrication de la batterie. Il y a notamment du lithium qui est une ressource assez stratégique.
00:14:40 La voiture électrique, ce sont des mines. Des mines qui vont chercher du lithium.
00:14:45 C'est des usines bien dégueulasses qui fabriquent de la batterie.
00:14:48 Aujourd'hui, plus de la moitié du lithium mondial est extrait en Amérique du Sud, dans des usines comme celle-ci.
00:14:56 En tout, ce sont plus de 51 millions de tonnes de lithium qui dorment dans les sous-sols chiliens, boliviens et argentins.
00:15:04 Ce qui ne va pas s'en poser de gros problèmes environnementaux.
00:15:07 Il y a différents types d'extraction de lithium. Il y a du lithium qui peut être mélangé à de l'eau.
00:15:13 Et puis, il va falloir faire évaporer cette eau pour récupérer le lithium.
00:15:17 C'est notamment ce type d'extraction-là qui peut y avoir dans les déserts, notamment en Bolivie, au Chili, etc.
00:15:24 Ce sont des endroits où les ressources en eau sont assez limitées.
00:15:28 Les pompages des sous-sols pour extraire le lithium assèchent considérablement les sols.
00:15:34 Il y a des sous-produits de la mine qui se répandent un petit peu partout, qui vont dans les nappes phréatiques et qui empoisonnent le sol.
00:15:43 Et ces usines ne sont pas seulement dangereuses pour les sols. Elles peuvent aussi devenir de vraies poudrières.
00:15:49 Le lithium est une matière hautement inflammable qui peut créer des départs de feux toxiques très impressionnants.
00:15:59 Comme ici, mi-janvier 2023, à côté d'Oruan.
00:16:03 Une usine de batterie au lithium a pris feu. Il aura fallu 130 pompiers et plus de 13 heures pour réussir à dompter les flammes.
00:16:12 Alors, face à ces risques, qu'en est-il vraiment de l'avenir de la voiture électrique ?
00:16:18 D'autant que son autonomie, dans nos usages actuels, est très limitée.
00:16:23 "Quand vous conduisez une électrique, ça m'est arrivé, on voit tout de suite ce qu'il consomme de l'électricité.
00:16:29 Vous freinez un peu trop fort, vous accélérez un peu trop vite. En hiver, vous mettez un peu trop de chauffage, vous voyez la batterie qui chute."
00:16:39 Finalement, on se retrouve donc avec les mêmes files d'attente à la pompe.
00:16:43 Sauf qu'il s'agit de bornes électriques, comme ici, aux Etats-Unis.
00:16:47 "Le problème de la voiture électrique, c'est son poids. Et là, c'est le serpent qui se bord la queue.
00:16:51 Si je veux augmenter l'autonomie, il faut que j'augmente le nombre de batteries.
00:16:54 Du coup, le poids augmente. Du coup, j'en profite pour faire une voiture plus grosse.
00:16:57 Et on en arrive aujourd'hui à des SUV électriques qui pèsent plus de 2 tonnes et qui n'ont aucun sens d'un point de vue écologique."
00:17:06 Plus la voiture électrique est lourde, plus elle nécessite de lithium dans ses batteries.
00:17:10 Et là encore, le bas blesse.
00:17:13 "Toute industrie extractive est un problème et donc n'est pas la solution.
00:17:19 Parce que comme le pétrole, les hydrocarbures seront terminés un jour, il y aura un jour où il n'y aura plus de lithium non plus.
00:17:27 On continue à vivre et à penser dans un domaine très simple de croissance continue.
00:17:34 Or, il ne peut pas y avoir de croissance illimitée dans un espace limité.
00:17:40 Et notre planète est un espace limité."
00:17:43 "Autant que possible, il va falloir se tourner vers des véhicules qui sont plus légers.
00:17:48 Si on donne juste un point de comparaison, en gros avec 100 kWh de batterie,
00:17:52 on peut avoir soit l'équivalent d'un pick-up électrique, soit l'équivalent de deux citadines,
00:17:58 telles que des Renault Zoé, ou sinon 16 mini-voitures,
00:18:02 donc des véhicules de l'ordre de 500 kg avec une autonomie un peu moins importante,
00:18:06 ou 250 vélos assistance électrique."
00:18:09 En clair, la solution, opter pour des véhicules électriques, légers.
00:18:15 Mais si nous continuons à nous déplacer autant avec nos voitures,
00:18:18 quand bien même elles seraient électriques,
00:18:21 nous risquons de retrouver les mêmes problèmes qu'avec les voitures thermiques.
00:18:26 "La voiture électrique, elle donne l'idée d'un monde propre.
00:18:29 Ça vous fera des bouchons silencieux, parce que de toute façon,
00:18:32 on n'aura pas réglé culturellement le pourquoi du comment on a besoin autant de la voiture en France.
00:18:37 Si on ne règle pas ce problème, en 2050, on se retrouvera avec les mêmes engorgements des villes,
00:18:43 simplement dans le silence des voitures électriques."
00:18:47 Dans certaines grandes villes, des conducteurs passent parfois plus de 100 heures dans les bouchons chaque année.
00:18:56 Pour les désengorgés, certains ont une autre solution,
00:19:00 et ont fait d'un vieux rêve, une réalité.
00:19:04 En 2050, nous pourrions nous déplacer dans les villes en voiture volante.
00:19:10 Plus de 170 projets de drones-taxis sont à l'œuvre dans le monde,
00:19:15 et des vols d'essai ont déjà eu lieu.
00:19:18 Dans les cinq années qui viennent,
00:19:21 certaines mégalopoles pourraient déjà recevoir leur premier taxi volant.
00:19:25 Mais n'est-ce pas du fantasme ? Là encore.
00:19:30 "Les voitures volantes, mon Dieu !
00:19:32 Mais tout ça, c'est des fables pour adultes, des fables de science-fiction."
00:19:37 "On aura un ciel qui sera un peu plus encombré,
00:19:40 donc voilà, ça va faire rigoler.
00:19:42 Ça concernera quelques grandes villes, peut-être quelques livraisons.
00:19:46 Mais ça concerne qui ?
00:19:48 Non, on reste largement à la marge du trait."
00:19:51 "Ce qui est assez sûr, c'est que ce ne sera pas un mode de transport massifié à l'avenir.
00:19:55 À la fois parce que ça demande des ressources qui sont assez importantes,
00:19:59 et aussi et surtout parce qu'on ne pourra pas avoir un ciel
00:20:03 qui est forcément encombré de véhicules,
00:20:05 comme il peut y avoir autant de véhicules aujourd'hui, par exemple, sur nos routes."
00:20:08 "Ça ne pourrait être qu'un élément de transition,
00:20:12 puisque ça fonctionne avec de l'énergie électrique,
00:20:16 et que cette énergie électrique,
00:20:18 même si on plante des éoliennes de tous les côtés,
00:20:21 même si on fait des champs de capteurs solaires pour alimenter le système,
00:20:26 je dirais, ce n'est pas tenable, ce n'est pas durable,
00:20:31 et pour reprendre l'expression, ce n'est pas soutenable."
00:20:34 Alors, notre monde d'après sera-t-il celui d'un monde où l'on bouge moins ?
00:20:40 Voir d'un monde où l'on ne bouge plus ?
00:20:45 "Il faudra peut-être envisager d'autres solutions de mobilité.
00:20:47 Le cheval, ce n'est pas bête.
00:20:49 Alors vous allez me dire, mon Dieu, mais c'est très lent.
00:20:52 Oui, et alors ?
00:20:54 Et pourquoi toujours penser à la vitesse ?"
00:20:57 "L'adaptation, ce serait vivre plus lentement au sens,
00:21:02 vivre en réfléchissant un peu plus à ce que l'on fait.
00:21:05 Est-ce que j'ai besoin d'acheter ça ?
00:21:07 Est-ce que j'ai besoin d'aller là-bas ?
00:21:09 Et si oui, est-ce que j'ai besoin d'y aller avec ce moyen de transport ?
00:21:11 Je ne dis pas que les gens ne réfléchissent pas.
00:21:13 On est une société qui nous pousse, encore une fois, à l'absence de frustration.
00:21:17 Tu veux quelque chose, tu l'obtiens, quel que soit le coût."
00:21:20 "Les dirigeants actuels, qu'ils soient économiques ou politiques, disent
00:21:23 si on a plus de marchés, plus de technologies, plus de croissances, on va s'en sortir.
00:21:29 C'est faux.
00:21:30 Je pense que le plus, plus, plus de marchés, de technologies, de croissances
00:21:34 va au contraire accélérer le dérèglement climatique et la catastrophe globale.
00:21:39 Et donc, c'est au contraire une espèce de saut vers l'effondrement."
00:21:45 Moins de déplacements en avion.
00:21:49 Des trajets plus courts en voiture.
00:21:52 En 2050, notre vie tournera probablement autour d'un périmètre plus réduit.
00:21:58 Heureusement, la France déborde de somptueux paysages.
00:22:02 Notamment, au bord de ses presque 6000 kilomètres de côte.
00:22:06 Pour les vacances donc, a priori, pas de raison de s'inquiéter.
00:22:10 Sauf si, là aussi, le réchauffement climatique va naissonner la fin de la récré.
00:22:18 Car dorénavant, à cause des hausses de température,
00:22:23 nos plages pourraient bien devenir infréquentables.
00:22:26 "L'eau se réchauffe comme l'air, mais alors l'eau moins vite que l'air
00:22:33 parce que l'eau est plus inertie, qu'il lui faut plus de temps pour se réchauffer."
00:22:36 "2022 aura été pour l'instant le record de chaleur pour l'océan."
00:22:40 "C'est grave parce que le changement est si rapide
00:22:46 que les poissons, les organismes marins,
00:22:49 ne peuvent pas s'adapter si rapidement à une évolution à la hausse des températures."
00:22:55 "Ca va détruire la biodiversité aussi bien en terresse que la biodiversité marine.
00:23:00 On l'a vu avec l'épisode des surcroîts de méduses en Méditerranée.
00:23:05 Mais plus les eaux vont se réchauffer, plus il y aura de méduses."
00:23:08 Regardez, c'était au cours de l'été 2022, en Italie.
00:23:12 Des méduses à ne plus pouvoir mettre un pied dans l'eau.
00:23:15 Et les eaux de la Méditerranée sont loin d'être les seules concernées.
00:23:19 "Il y a même assez mal d'eau des méduses, qu'on n'a pas vu non plus très souvent en général."
00:23:25 En plein hiver, on a vu aussi apparaître sur les plages de Vendée une cousine de la méduse,
00:23:30 la fisalie, aussi appelée galère portugaise en raison de sa forme.
00:23:35 Une espèce très vénimeuse, originaire des Caraïbes.
00:23:39 "Les méduses sont exactement le signal qu'il faut bien entendre
00:23:42 sur des océans qui sont d'abord surexploités et aussi pollués,
00:23:46 puisque quand on a un bassin d'eau qui se réchauffe,
00:23:49 qui est pollué et qui n'a plus d'êtres vivants,
00:23:52 évidemment on arrive sur des phénomènes qui sont spectaculaires."
00:23:56 Ces méduses sont évidemment dangereuses pour les baigneurs, mais pas seulement.
00:24:02 Car elles se régalent des larves des poissons, et donc tuent une bonne partie de la vie sous-marine.
00:24:07 Mais il y a encore plus inquiétant.
00:24:13 En 2050, on pourrait voir nos territoires grignoter inexorablement par la mer.
00:24:19 Et voici pourquoi.
00:24:22 Prenez par exemple ces images de glaciers qui fondent.
00:24:26 Elles font le tour du monde depuis quelques années.
00:24:29 Mais a-t-on vraiment saisi à quel point cela a affecté aussi nos côtes ?
00:24:33 "Je ne crois pas du tout qu'on ait atteint des pics en termes de fonte des glaces,
00:24:38 en termes de réchauffement tout court.
00:24:40 Pas du tout, je crois qu'on est qu'au début du commencement des prémices
00:24:43 de ce dérèglement climatique qui sera sans doute beaucoup plus sévère en 2050.
00:24:48 Tout ce qu'on sait, c'est qu'il sera en moyenne plus chaud.
00:24:51 Et c'est ça qui est le plus inquiétant, c'est qu'au pôle, il se passe évidemment des fontes des glaces
00:24:56 qui peuvent par exemple augmenter le niveau moyen des mers."
00:24:59 Sur le net, on peut regarder ça.
00:25:03 On voit quelles sont les zones qui, dans 20 ans, seront déjà submergées, dans 30 ans, dans 40 ans.
00:25:08 Parce que si on achète maintenant une maison à un bon prix,
00:25:11 mais que dans 20 ans, elle se retrouve dans la flotte, c'est franchement pas un cadeau.
00:25:16 Donc oui, on le sait, on sait que ça va être très fort.
00:25:19 Jusqu'à présent, nous avions beaucoup entendu parler des falaises normandes grignotées par la mer.
00:25:26 Mais désormais, plus aucune côte française ne semble à l'abri de la montée des eaux.
00:25:32 "En 2050, il est possible que l'Akamarque méditerranéenne ne soit plus habitable
00:25:42 simplement parce que le niveau des mers aura augmenté à cause de la dilatation de l'eau
00:25:48 sous l'effet de la chaleur et aussi à cause de la fonte des glaciers."
00:25:52 L'Akamarque pourrait disparaître.
00:25:55 Elle est déjà régulièrement noyée sous les eaux.
00:25:57 Mais d'autres littoraux méditerranéens sont aussi menacés.
00:26:01 "La Corse se découvre sur certaines zones en érosion.
00:26:05 Bah oui, c'est toutes les parties de la Corse qui sont à fleurs d'eau,
00:26:09 où il n'y a pas de falaises, les côtes meubles qui sont plus faciles à éroder par une mer un peu plus haute."
00:26:14 Alors, que faire lorsque la montée des eaux semble inéluctable ?
00:26:20 "On avait depuis 1900 une augmentation du niveau de l'océan d'environ 1,7 mm par an.
00:26:28 Mais là, on a doublé. On va deux fois plus vite.
00:26:31 On est à au moins 3,2 voire 3,4 mm par an d'augmentation.
00:26:36 Donc ça nous fait un horizon de 80 cm de plus de niveau des mers d'ici la fin du siècle
00:26:43 si on ne fait pas ce qu'il faut, c'est-à-dire qu'on décarbone massivement et immédiatement toute notre économie."
00:26:50 "Ça veut dire aussi que ces événements climatiques sur les côtes vont être ravageurs pour tout le littoral."
00:26:58 "Même si on agit maintenant, c'est encore une fois, c'est comme le Titanic.
00:27:01 Vous voyez l'iceberg et vous dites 'mince, il faut donner un coup de barre'
00:27:07 mais la masse du navire, la vitesse déjà prise, je sais que ça va mettre du temps avant de tourner."
00:27:15 La situation est telle qu'on ne pourra bientôt plus vivre près de certaines côtes françaises.
00:27:25 "Donc tout ça nous arrive dessus. C'est quand même effrayant, non ?"
00:27:30 En France, près de 130 communes sont déjà placées sous vigilance face à la montée des eaux.
00:27:37 1,5 million de Français sont concernés.
00:27:42 "Les gens qui habitent dans les littoraux ou dans d'autres zones humides,
00:27:48 ils auront du mal à résister à ces tsunamis moyens qui arriveront parce que simplement la mer est plus haute."
00:27:55 Tsunami, le mot est lâché.
00:27:59 D'ailleurs, contre toute attente, il a refait son apparition dans nos journaux à l'été 2022.
00:28:05 Des scientifiques affirment en effet qu'il se produira avec certitude en Méditerranée dans les 30 prochaines années.
00:28:12 De quoi réveiller de lointains et douloureux souvenirs.
00:28:21 Rappelez-vous, c'était le 26 décembre 2004 dans l'océan Indien.
00:28:28 A l'origine, un tremblement de terre de 9,1 sur l'échelle de Richter.
00:28:43 Il a provoqué le plus long raz-de-marée jamais enregistré.
00:28:48 1300 kilomètres de long.
00:28:51 Au total, plus de 200 000 personnes ont été emportées par les vagues.
00:28:56 Mais comment une telle menace pourrait-elle nous concerner ?
00:29:00 "Le risque de tsunami en Méditerranée, on fait comme s'il n'existait pas, mais c'est une évidence.
00:29:05 La Méditerranée, c'est une mer quasiment fermée.
00:29:07 Il repose sur des plaques enchevêtrées les unes aux autres.
00:29:10 Et une des failles les plus importantes, elle arrive pile-poil sur Nice.
00:29:14 Donc on sait pertinemment qu'un jour ou l'autre, Nice sera concernée par ou bien un tremblement de terre Maousse,
00:29:21 ou bien les conséquences d'un tremblement de terre, c'est-à-dire un tsunami.
00:29:25 Il suffit d'une vague de 50 centimètres un peu rapide pour soulever une bagnole et la projeter 10 mètres plus loin.
00:29:30 Les conséquences, on les connaît, c'est...
00:29:33 C'est des villes qui ne sont pas adaptées à ça, donc c'est des bâtiments détruits."
00:29:39 "En prenant la crise climatique dans la longue durée et en pensant à son évolution dans la longue durée,
00:29:45 on se rend compte qu'on a bâti dans des endroits où il n'aurait pas fallu bâtir.
00:29:50 Et bien maintenant que la nature reprend ses droits, ça se paye."
00:29:56 D'ailleurs, cela peut paraître incroyable, mais en 1979, un tsunami avait déjà eu lieu à Antibes.
00:30:06 Une vague de 3 mètres de hauteur avait détruit certaines zones du port.
00:30:10 "Il y a eu une grosse vague, ou bien un tsunami, en 79 à Antibes, mais c'est toujours pareil,
00:30:16 on reste des humains, donc on oublie vite.
00:30:19 De la même façon qu'on a une sécheresse, puis ensuite on a la pluie, donc on oublie la sécheresse.
00:30:23 Là, on a été capable de reconstruire assez vite, mais on a oublié, même si les gens savent,
00:30:28 on vit avec ce risque, et pour vivre avec ce risque, on ne le regarde plus."
00:30:33 "Il y a une forme de suicide de l'espèce. L'espèce humaine, elle a beaucoup proliféré,
00:30:38 avec tous les dégâts, toute l'empreinte écologique évidemment que ça a causé.
00:30:43 Et donc, est-ce que l'espèce humaine serait menacée ? Oui, elle est menacée."
00:30:47 Des espèces invasives, des plages qui partent en miettes sous l'effet de la montée des eaux,
00:30:56 des tsunamis.
00:30:58 Et le pire est peut-être encore à venir.
00:31:03 Car un autre danger nous guette.
00:31:07 Un scandale sanitaire majeur dont très peu de personnes n'osent parler.
00:31:12 En 2050, à cause du réchauffement climatique, nous pourrions être sévèrement intoxiqués
00:31:20 sur de nombreuses plages de France, parfois jusqu'à la mort.
00:31:24 "L'arrêté préfectoral est tombé depuis 8h ce matin, ce 1er juillet 2050.
00:31:31 Toutes les plages du nord de la France jusqu'aux Landes sont strictement interdites jusqu'à nouvel ordre.
00:31:37 Et pas seulement à la baignade, vous n'avez plus le droit de vous y promener,
00:31:41 sauf si vous êtes équipés de bottes et de masques à gaz.
00:31:45 La coupable, c'est l'algue verte, dite l'algue tueuse.
00:31:49 Avec la canicule qui règne sur le pays, elle est de retour et elle libère un gaz mortel.
00:31:54 Alors faites très attention.
00:31:56 On imagine évidemment l'inquiétude des professionnels, hôtels, restaurants de toute la façade ouest,
00:32:01 dont les chiffres d'affaires vont s'effondrer."
00:32:04 Si ce scénario relève pour l'instant de la fiction,
00:32:09 vous ne le savez pas, mais certaines plages de France sont déjà hautement toxiques.
00:32:14 Comme ici, dans la baie de Saint-Brieuc.
00:32:24 Là, le réchauffement climatique est visible, même en hiver.
00:32:28 A cause de l'augmentation des températures,
00:32:34 les algues prolifèrent désormais en toute saison.
00:32:38 Un homme en fait d'ailleurs le triste constat tous les jours, depuis son bungalow, sur les hauteurs.
00:32:45 André Olivero, c'est l'homme au beret rouge.
00:32:51 Maintenant que les touristes ont fui, il se sent bien seul.
00:32:55 "Là, c'était noir de monde.
00:33:01 Chaque famille de la grande ville avait sa petite plage privée.
00:33:06 Voilà, c'était idyllique."
00:33:09 "Et aujourd'hui, il y a encore du monde qui vient sur cette plage ?"
00:33:12 "Un petit peu, mais bon, maintenant, comme elle a une mauvaise renommée,
00:33:15 et puis que c'est dangereux, c'est toxique,
00:33:18 les gens renoncent à venir."
00:33:21 Il faut dire que ces algues, qui ont envahi la plage,
00:33:24 ne sont pas tout à fait comme les autres.
00:33:27 Aussi incroyable que cela puisse paraître, elles peuvent être mortelles.
00:33:31 "Vous voyez là, on a des algues vertes qui, là, sont en train de se décomposer,
00:33:37 ne sont pas ramassées."
00:33:39 "Ca ici ?"
00:33:40 "Voilà. Et donc ces algues, en se décomposant, vont produire plusieurs gaz,
00:33:46 et notamment l'hydrogène sulfuré, qui lui est très violent,
00:33:51 et à forte dose, ça tue le vivant."
00:33:55 Nous-mêmes, nous ne nous en doutions pas,
00:33:59 lorsque nous avons rejoint André et son ami Yves-Marie Lelay.
00:34:02 Mais ici, c'est un peu Tchernobyl.
00:34:06 Depuis plus de 20 ans, ces deux militants écologistes
00:34:11 se battent comme personne d'autre dans la région,
00:34:13 pour faire connaître ce danger.
00:34:16 Équipés de leurs boîtiers oranges,
00:34:18 ils mesurent régulièrement les gaz relâchés par les algues.
00:34:22 Ce gaz, c'est l'hydrogène sulfuré, aussi connu comme l'H2S.
00:34:28 Deux lettres et un chiffre, qui peuvent vous empoisonner.
00:34:32 Et justement...
00:34:33 "Eh oh oh, ça sonne !"
00:34:35 "Donnez-moi mon masque, vite fait !"
00:34:38 Une forte odeur d'œufs pourris se dégage.
00:34:40 Les émanations d'H2S sont importantes.
00:34:43 Sans protection, André pourrait perdre connaissance rapidement.
00:34:47 "Ah, ça pue, c'est horrible !"
00:34:49 "Rappelez-vous, tant que ça sent, vous êtes encore vivant."
00:34:51 "Ouais, c'est clair, c'est rassurant."
00:34:54 "Pourquoi il y a besoin de mettre un masque ?"
00:34:58 "Parce que l'hydrogène sulfuré,
00:35:00 c'est pas seulement un gaz désagréable,
00:35:02 c'est un gaz qui se tue."
00:35:04 Problème, le terrain est vaseux et très glissant.
00:35:08 "Oh, il est là !"
00:35:10 "Attends, André, attends."
00:35:12 "Ça pue, dépêche-toi de me prendre."
00:35:15 "Non."
00:35:17 Chaque minute compte.
00:35:18 A haute concentration,
00:35:20 l'hydrogène sulfuré relâché par les algues
00:35:22 peut tuer aussi vite que du cyanure.
00:35:25 "Non, non, non, non !"
00:35:27 "Ah, d'accord."
00:35:32 "Il est à combien de kilos ?"
00:35:34 "Ah ben, j'en sais rien, regarde."
00:35:38 C'est en marchant sur les algues
00:35:40 que nous avons libéré des quantités impressionnantes de ppm,
00:35:44 l'unité de mesure de l'hydrogène sulfuré.
00:35:47 "Là, on a eu jusqu'à 474 ppm."
00:35:51 "Et à partir de 474..."
00:35:53 "C'est dangereux, il faut dégager à partir de 10."
00:35:56 "À partir de 10, il faut commencer à dégager."
00:36:00 "À partir de combien on peut mourir ?"
00:36:02 "1000 ppm, perte de connaissances immédiates
00:36:06 et mort en quelques secondes."
00:36:10 Après sa frayeur, André décide de nous faire revêtir
00:36:14 l'équipement qu'il avait prévu, au cas où.
00:36:17 Un accoutrement surprenant.
00:36:20 "Ça veut dire que pour aller plus loin, il faut qu'on s'équipe."
00:36:22 "Ah oui, tout à fait."
00:36:24 "Et donc l'équipement, vous pouvez me montrer, c'est quoi en fait ?"
00:36:26 "C'est des lunettes ?"
00:36:28 "C'est déjà les lunettes, pour ne pas avoir les yeux oxydés,
00:36:33 et puis mettre le masque à gaz."
00:36:37 "Vous êtes obligé de porter ça pour aller vous balader sur la plage ?"
00:36:40 "Tout à fait. Si j'avais été tout seul, j'aurais pu y rester."
00:36:44 "Parce que le taux d'H2S dégagé, si c'est à 1000 ppm, vous mourrez d'un seul coup."
00:36:51 "Mais même à 200 ppm, si vous restez 5 minutes là,
00:36:55 vous vous évanoussez et vous finissez votre vie."
00:36:59 Sans masque au moment de sa chute, André souffrira quelques heures après notre tournage
00:37:04 d'une conjonctivite et de problèmes respiratoires, le temps d'une après-midi.
00:37:09 "Donc ça c'est pour moi ?"
00:37:11 "Alors, ça oui."
00:37:13 "Et ça ne vous paraît pas dingue quand même, que pour une balade sur la plage,
00:37:16 aujourd'hui on soit obligé de porter des masques comme ça ?"
00:37:19 "Ce qui est encore plus dingue, c'est que personne ne sait que pour venir sur cette plage,
00:37:23 il faut s'équiper comme ça. Et qui aura ce genre d'équipement ?"
00:37:26 "Non, d'habitude quand on vient sur la plage, c'est le seau et les pelles, pour les enfants."
00:37:31 "Bon, je ne sais pas s'il existe des masques contre l'H2S pour les enfants, je ne suis pas persuadé."
00:37:39 Face à la menace, en 2050, nos enfants devront-ils porter des masques à gaz
00:37:47 pour aller jouer sur la plage ?
00:37:49 Mais pourquoi ces algues vertes sont-elles si toxiques ?
00:37:55 "Ces algues vertes, c'est des végétaux, elles ont besoin d'engrais naturels, azote, potassium, phosphore."
00:38:01 "Et en Bretagne, c'est le bonheur, parce qu'il y a des cochons partout."
00:38:04 Car en plus du réchauffement climatique, l'autre coupable, c'est lui, le porc, élevé intensivement en Bretagne.
00:38:11 "Et les cochons, ça fait beaucoup de caca, et dans ce caca, il y a beaucoup de phosphore,
00:38:14 qui finissent dans l'eau, tout ça est entraîné par les civages, par la pluie,
00:38:18 ça finit sur le littoral, et ça nourrit les algues.
00:38:21 Et les algues finissent par occuper tellement de terrain qu'il n'y a plus de vie possible en dessous.
00:38:26 Voilà, c'est la facture, comment dirais-je, de notre volonté, il y a quelques années,
00:38:32 d'avoir imposé à la Bretagne de faire du cochon."
00:38:35 Le problème est connu localement en Bretagne, depuis qu'au début des années 2000,
00:38:42 une série de faits divers s'est produite en cascade.
00:38:46 "Halte aux algues vertes, manifestation sur la côte bretonne contre la prolifération de ces algues toxiques,
00:38:52 qui peuvent même être mortelles."
00:38:54 En 2008 d'abord, deux chiens meurent simultanément sur la plage de la Grand-Ville, à Ilion.
00:39:01 Étrange.
00:39:03 Puis, en 2009, un cavalier et son cheval s'enlisent dans la vase.
00:39:09 Le cavalier s'en sort, mais le cheval meurt sur le coup.
00:39:15 Puis en 2011, une trentaine de sangliers succombent dans l'estuaire du Gouessant.
00:39:20 On les retrouve étendus sur le sable, comme foudroyés.
00:39:25 L'inquiétude monte dans la région.
00:39:28 Mais 14 ans plus tard, malgré des ramassages réguliers, les algues sont toujours là,
00:39:34 et continuent de faire des victimes.
00:39:36 Notre voyage en terre empoisonnée n'est pas terminé.
00:39:43 Loin de là.
00:39:45 À quelques kilomètres de la plage où nous étions avec Yves-Marie et André,
00:39:50 un homme est mort en 2016.
00:39:52 Ici, dans l'estuaire du Gouessant,
00:39:59 Jean-René Offret, 50 ans, était parti faire son jogging le long de la rivière,
00:40:03 accompagné de sa chienne.
00:40:05 Il n'en est jamais revenu.
00:40:08 Le jour où Yves-Marie est décédée.
00:40:11 Nous avons rencontré la veuve de Jean-René Offret.
00:40:16 Et vous allez voir que selon elle, il n'y a pas de doute.
00:40:20 Son mari est décédé à cause des algues vertes.
00:40:24 Elle se souvient de ce jour terrible.
00:40:27 Ma fille, Anne-Sophie, elle m'appelle dans l'après-midi,
00:40:29 enfin l'après-midi, bon, vers 3-4 heures peut-être,
00:40:31 pour me dire que c'était bizarre, papa était parti recourir avec le chien,
00:40:36 et le chien était rentré tout seul.
00:40:38 Moi j'étais convaincue qu'il s'est cassé une cheville ou qu'il est tombé
00:40:43 et qu'il ne pouvait pas rentrer tout seul à la maison.
00:40:45 Alors que son chien sent fortement l'odeur de la vase,
00:40:49 Rosie et sa fille se dirigent vers l'estuaire du Gouessant,
00:40:52 connu pour son odeur d'œufs pourris.
00:40:55 Je me suis avancée pour voir un peu les deux pentes du Gouessant,
00:41:01 si je voyais quelque chose,
00:41:03 et à un moment donné, en balayant mon droit de cache,
00:41:08 je vois tout droit devant moi Jean-René dans le Gouessant.
00:41:13 Jean-René est retrouvé inanimé dans la vase.
00:41:18 Les secours sont dépêchés, ainsi que le maire de la commune.
00:41:21 C'est alors que ce dernier pose une question à Rosie qui va la surprendre.
00:41:26 À un moment donné, le maire vient vers mes filles et moi,
00:41:31 et il nous demande "Est-ce que vous voulez faire une autopsie ?"
00:41:36 Et donc le maire, oui, le maire était très amical,
00:41:40 "Est-ce que vous êtes sûr que vous voulez ça,
00:41:43 mais vous n'allez pas avoir accès au corps ?"
00:41:45 En principe, dans ce genre d'accident, l'autopsie devrait être systématique.
00:41:51 Mais selon Rosie, le maire de la commune d'Illion,
00:41:54 dont dépend l'estuaire du Gouessant,
00:41:56 ne semble pas l'encourager à le faire.
00:41:59 Aujourd'hui, la veuve de Jean-René Offray pense avoir compris pourquoi.
00:42:03 Il est clair qu'il ne voulait pas d'histoire,
00:42:07 qu'il ne voulait pas parler d'algues vertes.
00:42:11 Pas de bol, une ou deux heures après, c'était déjà dans la presse,
00:42:15 donc c'était trop tard.
00:42:16 Pourtant, l'État semblait connaître la dangerosité des algues vertes.
00:42:22 Preuve en est ce rapport confidentiel de 2011
00:42:26 établi par la préfecture des Côtes-d'Armor,
00:42:29 dont nous nous sommes procurés une copie.
00:42:31 La commune d'Illion, où se trouve l'estuaire du Gouessant,
00:42:34 est notée en violet, couleur de risque maximum.
00:42:37 Après ce rapport, quelques panneaux indiquant la présence d'algues vertes
00:42:41 ont été installés dans la commune.
00:42:43 Mais selon la famille Offray, pas à l'endroit où est mort Jean-René.
00:42:47 Le corps de la victime a finalement été autopsié
00:42:51 deux semaines après avoir été découvert.
00:42:54 Rien ne viendra attester que les algues sont responsables de sa mort.
00:42:58 Trop tard, le H2S a disparu.
00:43:02 Il est mort par étouffement, donc il n'y a plus d'oxygène.
00:43:06 Donc ça pouvait être provoqué soit par inhalation de gaz
00:43:10 ou par un arrêt cardiaque brutal.
00:43:13 Comme aujourd'hui, on ne peut pas prouver le contraire,
00:43:16 on ne peut pas prouver que c'est les algues vertes,
00:43:19 ils ne retiennent pas la cause algue verte.
00:43:21 En juillet 2019,
00:43:23 Rosie saisit le tribunal administratif de Rennes
00:43:26 pour demander réparation.
00:43:28 La justice lui a donné tort,
00:43:32 mais une nouvelle procédure est en cours.
00:43:34 C'est très douloureux aussi de lire que Jean-René est décédé de sa faute
00:43:40 parce qu'il n'avait pas à s'aventurer là,
00:43:42 parce que tout le monde savait que c'était dangereux.
00:43:46 D'un côté, ils refusent tout lien avec la police,
00:43:50 tout lien de décès, algues vertes décès,
00:43:54 et de l'autre côté, on devrait tous savoir qu'on peut y mourir,
00:43:58 c'est très contradictoire.
00:44:00 Sept ans après la mort de Jean-René Offray,
00:44:03 les algues vertes sont toujours présentes dans la région.
00:44:06 Et pour cause.
00:44:08 Les élevages de cochons, eux aussi, sont toujours là.
00:44:11 Inlassablement, des tracteurs continuent de ratisser les plages.
00:44:15 Mais est-ce bien raisonnable ?
00:44:19 La solution qu'on trouve, c'est quoi ?
00:44:21 C'est de faire venir des tractopelles pour les enlever.
00:44:25 Pour moi, la solution n'est pas là.
00:44:27 Elle n'est encore une fois pas en aval, elle est en amont.
00:44:30 Et si on changeait les modes de production agricole
00:44:33 pour éviter qu'il y ait autant de déchets biochimiques
00:44:38 qui aillent dans les rivières et dans la mer ?
00:44:42 Alors, si l'on veut pouvoir encore aller sur nos plages en 2050
00:44:46 et ne pas vivre dans une France recouverte d'algues vertes,
00:44:50 ne faut-il pas renoncer aux élevages intensifs ?
00:44:53 Partout dans le monde, des humains cherchent des solutions.
00:44:57 Et vous allez voir que certaines ont de quoi surprendre.
00:45:01 En Chine, dans la province de Wuhan,
00:45:05 un tout nouveau grade ciel a été inauguré en octobre 2022.
00:45:09 Une sorte d'hôtel à cochons sur 26 étages,
00:45:14 avec à chaque niveau 25 000 bêtes.
00:45:17 Au total, ce sont 650 000 cochons,
00:45:21 soit 20 fois plus que dans les plus grandes fermes françaises.
00:45:25 En matière d'élevage intensif, on n'a rarement fait plus grand.
00:45:29 On fait, comme pour les portes-conteneurs,
00:45:32 comme pour les avions géants, une massification.
00:45:34 C'est-à-dire qu'on réunit au même endroit un nombre maximal de cochons.
00:45:37 En gros, on met un tuyau devant, un tuyau derrière,
00:45:40 et on injecte exactement ce qu'il faut de nourriture.
00:45:44 Mais à la différence des élevages de porcs que nous connaissons en Bretagne,
00:45:49 celui-ci est censé être propre.
00:45:52 Car tout fonctionne en vase-clos,
00:46:03 grâce à des systèmes entièrement automatisés.
00:46:06 Comme dans un film de science-fiction.
00:46:11 Vidéo-surveillance généralisée.
00:46:14 30 000 points d'alimentation.
00:46:17 6 ascenseurs géants, capables de transporter 240 cochons en même temps.
00:46:23 Et pour ce qui est des déchets, les eaux usées sont retraitées sur place,
00:46:29 et aucun excrément ne serait rejeté dans la nature.
00:46:32 Mais peut-on vraiment croire que cette usine à cochons puisse être parfaitement étanche ?
00:46:39 Certains vous disent "oui, mais même sur les effluents d'élevage,
00:46:42 donc les cacas et les pipis, on va mettre ça dans une unité de méthanisation,
00:46:46 ou on va valoriser ça sous une forme ou sous une autre".
00:46:50 Ben non.
00:46:52 La meilleure façon de faire, c'est de ne pas polluer,
00:46:54 c'est pas de compenser la pollution,
00:46:56 ou de ne pas bricoler pour exporter cette pollution, c'est ça la méthanisation.
00:46:59 Si ces personnes en Chine vous disent qu'elles maîtrisent le problème,
00:47:03 et bien dans deux ans, on en verra les conséquences.
00:47:07 Et puis, cette porcherie géante pose d'autres problèmes.
00:47:11 On monte en puissance, en gamme, en créant quelque chose d'absolument délirant,
00:47:17 qui est un immeuble où les animaux, les cochons en l'occurrence,
00:47:22 seront totalement ignorants de la vie biologique d'un être vivant,
00:47:26 qui est de marcher par terre, de fureter à droite à gauche comme le fait un cochon.
00:47:31 Ils seront pris simplement comme un organisme biologique,
00:47:36 une pièce dans une usine où tout sera automatisé, il n'y aura quasiment pas d'humains.
00:47:41 Vous avez des cochons qui n'ont jamais connu la lumière du jour,
00:47:52 qui ont toujours vécu entre eux, qui viennent souvent des mêmes mers,
00:47:56 donc ils sont très instables du point de vue de leur santé, très fragiles,
00:48:01 et leur vie ne dépend finalement que du fait qu'ils ne sortent jamais à l'extérieur.
00:48:07 Et il suffirait qu'un virus ou une bactérie arrive, et là c'est fini.
00:48:10 Et évidemment, ils prétendent qu'il n'y aura pas de risque, mais le risque est simplement accru.
00:48:16 Mais le jour où il arrivera, ça sera un foyer absolument abominable d'une nouvelle pandémie.
00:48:23 Des pandémies qui pourraient être transmises aux humains.
00:48:28 En Californie, des fermes intensives poussent comme des champignons,
00:48:35 avec des dizaines de milliers de bêtes enfermées derrière des clôtures.
00:48:40 Vous allez voir que les conséquences sanitaires de ces élevages préoccupent déjà les habitants de la région.
00:48:48 Quand vous allez manger un burger quelque part, ça m'est arrivé sur la route 66,
00:48:53 et bien pour manger un burger avec de la viande saignante,
00:48:59 j'ai été obligé de signer une décharge en me disant "oui, oui, on connaît les risques".
00:49:04 Et c'est ça qu'on nous vend.
00:49:07 Alors, pour limiter les dégâts des élevages intensifs sur notre planète et sur la santé humaine,
00:49:13 ne faut-il pas tout simplement réduire drastiquement notre consommation de viande ?
00:49:19 Il faut qu'on change ce modèle.
00:49:24 Si on veut vivre normalement en 2050, en étant globalement en bonne santé,
00:49:28 il faut sortir de cette idée de la consommation, par exemple, de viande,
00:49:33 qui au demeurant est extrêmement réduite dans l'histoire.
00:49:36 C'est en 1950 qu'on a commencé à manger à grande échelle beaucoup de viande.
00:49:40 On peut peut-être fermer cette parenthèse.
00:49:44 Certains l'ont compris, mais cela leur a donné une idée encore plus folle.
00:49:49 En Californie, aux Etats-Unis, voici les bâtiments d'Upside Food,
00:49:55 une entreprise mondiale qui crée de la viande sans animal, ou presque.
00:50:01 Et si l'on en croit son film promotionnel, c'est très bon.
00:50:05 Waouh !
00:50:06 Waouh !
00:50:07 Ah oui, c'est du poulet.
00:50:09 Ça s'appelle de la viande cellulaire.
00:50:11 La viande cellulaire, c'est le développement de cellules, finalement,
00:50:15 cellules de viande de porc, cellules de viande de bœuf en particulier,
00:50:20 et qu'on fait développer au laboratoire pour produire des tissus,
00:50:23 des cellules amalgamées qui constitueront les steaks de demain.
00:50:27 La viande cellulaire consiste à extraire un bout de muscle ou de graisse d'un animal.
00:50:37 Ce bout de tissu est ensuite mis dans un échantillon de laboratoire,
00:50:42 nourri avec des nutriments, des vitamines ou du sucre, pour qu'il grandisse,
00:50:47 et devienne un jour un bout de steak comme chez le boucher.
00:50:51 Sauf qu'ici, ce ne sont pas des chefs cuisiniers qui préparent votre viande,
00:50:55 mais des laborantins.
00:50:57 Grâce à cette technique, plus besoin d'abattoir.
00:51:01 Mais là encore, est-ce vraiment une alternative raisonnable à l'élevage industriel ?
00:51:06 Moi, je veux produire plein de viande, plein de protéines.
00:51:09 Ou bien je fais un hôtel à cochons comme en Chine,
00:51:11 ou alors finalement, vu que le cochon se résume à un tas de protéines,
00:51:15 autant cultiver les protéines en laboratoire.
00:51:17 Bon, alors du coup, c'est une viande qui est résumée à ses protéines,
00:51:28 et qui n'a pu exister que par une énorme transformation,
00:51:32 une énorme infrastructure industrielle.
00:51:34 Donc prétendre derrière que la viande cellulaire va sauver la planète
00:51:38 parce que produire de la viande détruit la planète,
00:51:42 c'est quelque chose qui ne va pas dans le raisonnement.
00:51:44 Je ne suis pas sûr que ça arrange réellement les choses.
00:51:54 De toute façon, la solution d'aujourd'hui, c'est le problème de demain.
00:51:57 Je crois qu'on a des comportements à la fois excessifs,
00:52:03 mais aussi des réponses qui sont aussi tout autant radicales.
00:52:06 C'est-à-dire, on va vous développer des porcheries de 650 000 individus de truies,
00:52:12 on va vous fabriquer des steaks cellulaires,
00:52:16 et à chaque fois, avec toujours des certitudes qui sont prononcées,
00:52:20 c'est-à-dire, ne vous inquiétez pas, on contrôle tout.
00:52:23 Sinon, il y a peut-être plus simple à produire que de la viande de laboratoire.
00:52:29 Nous vous avons trouvé le futur remplaçant de votre pièce de bœuf préférée.
00:52:33 Nous sommes dans le restaurant du chef Laurent Veillet.
00:52:41 Dans son menu, il met à l'honneur un ingrédient un peu particulier.
00:52:45 En rentrée, c'est un sablé aux grillons.
00:52:48 - Aux grillons ? - Oui.
00:52:49 - Grillons l'insecte ? - Bien sûr, oui.
00:52:51 - Comme ceux qu'on a en Provence ? - Oui.
00:52:54 Mais on ne va pas prélever des insectes de la nature,
00:52:57 parce que ceux qu'on a dans la nature, déjà, il y en a très peu,
00:53:00 et il faut les préserver, et surtout, ça pourrait être dangereux.
00:53:03 Grillons ou larves, comme ces verres de farine.
00:53:06 Le chef a ouvert ce restaurant il y a 6 ans,
00:53:09 et cuisine uniquement des plats à base d'insectes, sous toutes les formes.
00:53:13 - On peut goûter ? - Bien oui, on peut le goûter comme ça, nature.
00:53:17 - Là, ils sont épicés. - D'accord.
00:53:19 - Épicés à quoi ? - Allez.
00:53:21 - Ils bougent ? Non. - Non, ça ne bouge pas, non, heureusement.
00:53:25 C'est un mélange, donc il y a des verres de farine et des grillons.
00:53:28 - Il y a un petit point de sel. - Ah oui, ça, c'est...
00:53:31 - C'est une tête. - C'est vrai ?
00:53:33 - Franchement, c'est très bon. - OK, je vais goûter.
00:53:35 Je n'ai jamais mangé d'insectes.
00:53:37 Ça a un goût très élégant, très subtil.
00:53:40 C'est assez bon, ça ressemble à du granola.
00:53:43 Malgré une apparence peu ragoûtante, les insectes ont pourtant bien des avantages.
00:53:48 Combien de verres je dois manger pour avoir le même apport nutritif que dans 120 g de bœuf ?
00:53:53 Il faudrait 75 g de verres comme ça et on obtient autant de protéines,
00:53:57 mais il y aura plus de vitamines B12, plus d'acide aminé, plus d'oméga 3,
00:54:02 donc c'est beaucoup mieux.
00:54:04 - Parce que là, il y a combien de grammes, à peu près ? - Là, il doit y avoir 60 g.
00:54:07 - Donc, en fait, il faut que je mange ça ? - Voilà, tout ça.
00:54:09 - C'est l'équivalent d'un... - D'un steak entier, oui.
00:54:11 - Ah oui. Et c'est marrant, il y en a, on voit encore un peu leurs pattes, celui-là.
00:54:15 - Mais oui, ils sont des petites pattes.
00:54:17 Mais qui a vraiment envie de manger des insectes ?
00:54:20 Pour l'instant, le chef reçoit en petit comité 8 clients ce soir
00:54:25 qui, comme nous, vont goûter pour la première fois des insectes,
00:54:29 non sans une certaine appréhension.
00:54:32 - Vous avez déjà mangé des insectes ou pas ? - Non, jamais.
00:54:34 - Non, non.
00:54:35 - Florian, est-ce que tu peux m'apporter les verres, s'il te plaît, ici ?
00:54:38 La première création du chef est en préparation.
00:54:41 Un cocktail, cranberry vodka et verres, bien sûr.
00:54:49 - C'est très joli. - Ouais, ouais.
00:54:51 - Visuellement, c'est pas... Parce qu'il y en a qui pourraient retrouver ça rebutant, en fait,
00:54:54 d'avoir des insectes... Non, parce qu'en fait, je pense que si on se dit que c'est des insectes,
00:54:58 vous vous dites que c'est quoi, du coup ?
00:55:00 - Une petite armature. - Une petite armature !
00:55:02 - Un petit truc qui vient pimenter le cocktail.
00:55:05 - Allez. - Je t'ai perdu.
00:55:07 - Dans les yeux, hein. - Il est au fond.
00:55:10 - Alors ? - C'est un beau glaçon.
00:55:15 - C'est très bon. - C'est super bon.
00:55:18 - 5 plats sont au menu dégustation ce soir.
00:55:21 Les insectes sont omniprésents, en farine, incorporés à des pâtes, soufflées, déshydratées ou entiées.
00:55:30 - Si vraiment vous trouvez qu'il y en a pas beaucoup,
00:55:34 je propose là des verres et des grillons dans le moulin à insectes.
00:55:39 - Comme un moulin à poivre. - Si.
00:55:41 - Même le beurre est aux insectes.
00:55:45 - Oh, mon Dieu.
00:55:46 - Avec le thym.
00:55:48 - Comme du beurre salé.
00:55:51 - C'est pas mal.
00:55:52 - Ah ouais, c'est super bien.
00:55:54 - Donc là, c'est salade thaïe, toutes les saveurs de l'Asie à l'intérieur.
00:56:10 Il y a citronnelle, jambon, piment,
00:56:12 citron vert, coriandre, crevettes sauvages,
00:56:15 et petits verres soufflés, c'est la petite touche du chef.
00:56:18 Et pour clôturer la soirée, un café gourmand, revisité.
00:56:27 - Soufflé au chocolat et criquet.
00:56:29 - Ah oui, au milieu, là, c'est un criquet ?
00:56:31 - Oui, un énorme criquet.
00:56:33 - Madame, vous êtes bien préparée, ça devrait passer.
00:56:36 Après, on fera des scorpions au dessert.
00:56:38 Mais si les clients de Laurent Veillet sont convaincus,
00:56:41 il reste du chemin à parcourir,
00:56:43 avant que les insectes ne séduisent un plus large public.
00:56:47 - Moi, j'en ai mangé des insectes au Zimbabwe et en Zambie, c'est pas mauvais.
00:56:51 Les chenilles de Mopane, c'est pas mauvais du tout,
00:56:54 ça ressemble à des crevettes.
00:56:56 Bon, est-ce qu'on peut combler les besoins en protéines du monde occidental
00:57:00 qui en mangent beaucoup, des protéines animales ?
00:57:02 J'en sais rien, je ne suis pas sûr du tout.
00:57:04 - On ne sait pas, on ne sait pas.
00:57:06 - Je n'en sais rien, je ne suis pas sûr du tout.
00:57:08 - Moi, je n'ai pas du tout envie de manger des insectes,
00:57:10 sous quelque forme que ce soit.
00:57:12 Ça peut exister, même si pour le moment, c'est très peu développé en Europe.
00:57:16 Dans certaines régions du monde,
00:57:18 le fait de manger des insectes préparés n'est pas inhabituel.
00:57:23 Pour les pays, disons, occidentaux, c'est pas habituel,
00:57:27 et donc il y a un côté changement culturel
00:57:30 qu'il faudrait éventuellement opérer.
00:57:32 Mais n'en déplaise à Yves Cochet,
00:57:34 certains croient dur comme fer aux insectes comme nourriture d'avenir.
00:57:38 A Dolles, dans le Jura, voici Insect,
00:57:44 une ferme géante très particulière.
00:57:47 Ici, 3 milliards de verres de farine,
00:57:52 répartis dans des caisses sur 17 mètres de hauteur,
00:57:55 grandissent pendant 60 jours
00:57:57 pour pouvoir être consommés par les humains.
00:58:01 Guillaume Daoulas, le directeur commercial de la marque,
00:58:04 n'est pas peu fier de ce cheptel.
00:58:06 Ici, dans cette place, on est à quasiment 3 milliards de verres de farine.
00:58:13 C'est l'équivalent, si vous voulez, de plus de 150 000 poulets.
00:58:16 On produit beaucoup plus de protéines, et beaucoup plus de protéines de qualité.
00:58:20 Et des comparaisons avec l'élevage traditionnel,
00:58:23 le directeur commercial en a quelques-unes en réserve.
00:58:26 Si on compare au bœuf, par exemple,
00:58:28 ramené au kilo de protéines,
00:58:30 on va consommer 50 fois moins d'eau,
00:58:33 on va émettre 50 fois moins de carbone,
00:58:36 on va préserver de l'espace au sol.
00:58:40 C'est pour ça que, pour nous, ça nous semble évident
00:58:42 d'avoir démarré avec cet insecte-là,
00:58:44 qui est très performant d'un point de vue environnemental et santé.
00:58:47 Si l'on veut parler cochons,
00:58:51 ces nouvelles fermes émettent 10 à 100 fois moins de gaz à effet de serre
00:58:54 que les élevages de porcs.
00:58:56 Sans compter qu'elles ne rejettent pas de déjections dans la nature.
00:58:59 Guillaume bichonne son cheptel.
00:59:05 Pour en tirer le maximum, tout est automatisé,
00:59:08 notamment la distribution de nourriture.
00:59:11 Là, à cet endroit-là, les insectes sont sur un convoyeur
00:59:18 et vont à la phase de nourrissage,
00:59:20 à la partie qu'on appelle maïté, en fait.
00:59:22 On va leur apporter la nourriture 2-3 fois par semaine.
00:59:26 C'est un petit peu le petit déj.
00:59:27 Ce n'est pas des cornflakes, mais c'est plutôt du son blé,
00:59:30 des coproduits agricoles que nous, on valorise grâce aux insectes
00:59:33 pour faire de la protéine derrière.
00:59:35 Après 2 mois dans l'usine, les vers seront transformés.
00:59:38 Petite leçon de chose au laboratoire.
00:59:42 Ici, on a les différents stades de notre insecte,
00:59:46 le ver de farine.
00:59:48 Là, c'est la jeune larve qu'on voit.
00:59:50 Quelques jours après l'éclosion,
00:59:52 donc elle a à peu près cette taille-là,
00:59:54 ce qu'on voit ici.
00:59:55 Et nous, ce qui nous intéresse le plus,
00:59:57 c'est qu'elle aille jusqu'à maturité.
00:59:59 Donc au bout de 60 jours,
01:00:01 on a une larve d'environ 2 cm de long.
01:00:04 Et c'est là où il y a le taux de protéine le plus intéressant.
01:00:08 Et c'est à ce moment-là qu'elle va être échaudée,
01:00:11 donc passée à la vapeur, comme pour les crevettes,
01:00:13 et ensuite qu'elle va être transformée
01:00:15 pour séparer les ingrédients intéressants.
01:00:17 Donc la protéine, l'huile,
01:00:19 qui seront destinées à l'alimentation humaine.
01:00:22 Celles-ci deviendront de la farine,
01:00:25 puis des pâtes, des steaks,
01:00:27 ou encore des barres protéinées.
01:00:30 Mais parmi ces larves,
01:00:32 l'usine en garde 5 % pour assurer la reproduction,
01:00:35 car c'est là l'autre avantage de ces petites bêtes,
01:00:38 elles sont très prolifiques.
01:00:40 Et donc ces 5 % vont se transformer en inf,
01:00:43 ce que vous voyez ici,
01:00:45 c'est l'équivalent de la chrysalide du papillon,
01:00:47 puis se transforment en adulte, c'est une métamorphose,
01:00:50 qui devient un scarabée.
01:00:52 Et ce scarabée-là sera notre reproducteur.
01:00:55 Les dirigeants d'Insectes voient grand.
01:00:59 Une seconde usine vient d'être construite à Amiens.
01:01:02 37 mètres de hauteur,
01:01:06 200 000 tonnes de protéines d'insectes
01:01:08 produites chaque année.
01:01:10 C'est tout simplement la plus grande ferme d'insectes au monde.
01:01:13 Alors qui sait si en 2050,
01:01:15 à la place d'un hamburger frites,
01:01:17 nous ne préférons pas un steak de verre.
01:01:20 Adapter nos déplacements,
01:01:24 notre alimentation,
01:01:26 vivre plus lentement et plus sobrement.
01:01:29 Notre quotidien pourrait drastiquement changer d'ici 2050.
01:01:33 D'autant que nos lieux de vie
01:01:35 pourraient eux aussi se trouver profondément bouleversés.
01:01:38 Certaines régions françaises
01:01:40 pourraient en effet devenir inhabitables.
01:01:44 Nous sommes le 10 décembre 2050.
01:01:47 Laurent et sa compagne Émilie
01:01:54 sont en vacances pour une semaine dans la Riège, en France.
01:02:08 Ce jour-là, Laurent veut emmener Émilie dans un endroit très spécial pour lui.
01:02:13 Le village où habitaient ses grands-parents.
01:02:19 C'est dingue.
01:02:29 Avant, il n'est jamais ici.
01:02:31 La température était plutôt douce.
01:02:33 Maintenant, il fait -4°C.
01:02:35 Il est 40°C en été.
01:02:37 T'es prêt ?
01:02:41 On y va ?
01:02:42 Allez.
01:02:44 Sur Hameau,
01:02:56 Laurent y a passé beaucoup de temps pendant son enfance.
01:02:59 Il y a à peine 20 ans.
01:03:02 Aujourd'hui, tout a été déserté.
01:03:05 Sous l'effet des dérèglements climatiques,
01:03:08 les maisons se sont fissurées.
01:03:10 Les nappes phréatiques se sont vidées.
01:03:13 Et le village est tout simplement devenu inhabitable.
01:03:18 Après une énième canicule,
01:03:21 tous les habitants ont dû quitter l'endroit à la fin de l'été 2023.
01:03:25 C'était il y a 27 ans.
01:03:29 C'est vraiment un village fantôme, ici.
01:03:32 Il y a du mal à croire que des gens aient pu vivre là.
01:03:35 Tu m'étonnes que les gens soient partis.
01:03:39 Je reconnais rien du tout.
01:03:42 Émilie, qui n'était jamais venue, n'en revient pas.
01:03:47 Comment est-ce qu'une cinquantaine d'âmes ont pu un jour vivre ici ?
01:03:54 Attends, regarde.
01:03:56 C'était là qu'habitaient mes grands-parents.
01:03:58 - Ah oui ? - Ouais.
01:04:00 Je descendais souvent acheter le pain à la boulangerie, là-bas.
01:04:04 Il reste plus rien.
01:04:08 C'est la maison de l'enfant.
01:04:15 C'est la maison de l'enfant.
01:04:17 C'est la maison de l'enfant.
01:04:19 C'est la maison de l'enfant.
01:04:21 ...
01:04:23 - Abasourdi par l'ampleur des dégâts,
01:04:26 Laurent retrouve la maison où il a passé une partie de son enfance.
01:04:31 ...
01:04:47 Dans cette région, comme dans beaucoup d'autres en France,
01:04:51 les variations des températures sont devenues tellement extrêmes
01:04:55 que des centaines de villages comme celui-ci ont dû être abandonnés.
01:04:59 A la place, les gens se sont retrouvés dans les grandes villes
01:05:03 pour être protégés.
01:05:05 ...
01:05:12 Si ce scénario relève aujourd'hui de la fiction,
01:05:15 dans le pays, des millions de foyers sont pourtant déjà menacés
01:05:19 par les extrêmes de température,
01:05:21 notamment lors d'épisodes de chaleur.
01:05:25 ...
01:05:30 Nous nous sommes rendus à côté de New York, à Saint-Gelais,
01:05:34 une région qui a beaucoup souffert de la canicule
01:05:37 pendant l'été 2022.
01:05:42 Résultat, certaines maisons ont des fissures un peu partout,
01:05:46 comme chez Pascal et Lynne Lambert.
01:05:49 Ici, le réchauffement climatique a eu des conséquences dramatiques.
01:05:53 - Voyez, si on ouvre les volets, vous voyez la continuité ici,
01:05:58 ensuite en hauteur derrière.
01:06:02 - Ah oui.
01:06:04 - Donc, pour vous dire, moi, je mettais ma main à l'intérieur.
01:06:07 - Là, sur celle-là? - Sur celle-ci.
01:06:09 - Pascal et Lynne ont colmaté certaines fissures,
01:06:12 mais ils le savent, cela ne sert pas à grand-chose.
01:06:15 - Parce que ça travaille, le sol travaille, donc ça bouge.
01:06:18 C'est dans un sol argileux, ça fait gruyère, en fait.
01:06:21 - L'été et l'hiver, ça bouge, ça fait youyou.
01:06:24 ...
01:06:27 - L'histoire des Lambert commence en 2005.
01:06:30 Cet été-là, des records de température sont battus dans la région.
01:06:34 Le thermomètre monte jusqu'à 37 degrés.
01:06:37 ...
01:06:40 Sauf que ce qu'on ignorait alors, c'est que,
01:06:43 sous l'effet d'une canicule, les sols argileux s'affaissent
01:06:47 et les fondations des maisons tremblent.
01:06:50 Ce pavillon, les Lambert l'ont fait construire en 1994.
01:06:54 Pour cette vendeuse et ce fonctionnaire,
01:06:57 cela représente les économies d'une vie
01:07:00 qui, aujourd'hui, tombe en ruine.
01:07:03 - Là, on voit à travers. - Ah oui, dis-donc, je vois le jour.
01:07:06 - On voit le jour. - Ah oui.
01:07:09 - Donc, en fait, elle va du sol quasi jusqu'au plafond.
01:07:12 - Ah oui, oui, c'est ça. - On a l'impression
01:07:15 que la maison, elle va se scinder en deux, quoi.
01:07:18 - Depuis 2005, de nouvelles fissures apparaissent tous les ans.
01:07:22 Et plus les épisodes de canicule s'intensifient,
01:07:25 plus les fissures sont impressionnantes.
01:07:28 - Et ça, elles sont apparues cet été, du coup ?
01:07:31 Elles se sont accentuées. - Accentuées, puis prolongées aussi.
01:07:34 - C'est de l'en haut, là, ici, là.
01:07:37 - Alors après, si on continue dans le couloir...
01:07:40 - Il y en a partout. - Il y en a partout.
01:07:43 - Chacune des pièces est touchée, quoi. - Exactement.
01:07:46 - Ah, mais là, regardez, là. - Vous voyez, là, ça s'ouvre.
01:07:49 - Je sais pas, mais vous avez pas peur que ça tombe ?
01:07:52 - Si. - C'est inquiétant. - Ouais.
01:07:55 - Ah oui. - Alors, une fois qu'on enlève
01:07:58 la tapisserie, c'est catastrophique.
01:08:01 - C'est-à-dire que vous avez à la base
01:08:04 une fissure qui arrive, et puis d'année en année, plus il va faire chaud,
01:08:07 plus la fissure, elle va se creuser, ou elle va s'agrandir.
01:08:10 - Elle se creuse. - Exactement. - Et du coup, là, en fait,
01:08:13 quand vous lisez un peu les rapports
01:08:16 qui sont rendus publics, où on dit
01:08:19 que les chaleurs vont s'accentuer, les canicules, les sécheresses...
01:08:22 - Ça fait peur. - Ouais. - Ça fait peur.
01:08:25 Parce que qu'est-ce que ça va être, les années à venir ?
01:08:28 - Il faudrait pas qu'il fasse très très chaud.
01:08:31 - C'est-à-dire que... - Il faudrait pas qu'il ne pleuve non plus beaucoup
01:08:34 pour éviter ce genre d'exagréments. - Cette situation-là,
01:08:37 ce qui va être alarmant, c'est que beaucoup de gens
01:08:40 vont connaître ces problèmes-là. Nous, nous ne sommes pas
01:08:43 les seuls à être touchés dans le village, dans le quartier.
01:08:46 Et qui va payer la facture, en fait ?
01:08:49 - Pour réparer cette maison,
01:08:52 il faudrait que le couple débourse
01:08:55 plus de 100 000 euros. C'est la moitié
01:08:58 du prix initial de leur pavillon. - On fait une maison
01:09:01 pour y rester toute notre vie, mais on est rendus au stade
01:09:04 que la maison, si on pouvait, on s'en débarrasserait.
01:09:07 Elle est invendable, quoi. Invendable.
01:09:10 Ou alors, faut la donner, quoi.
01:09:13 15, 40... J'apprends à faire quoi, on va ouf.
01:09:16 - En fait, vous redémarrez à zéro. - Voilà.
01:09:19 - Avant que tout s'effondre, ils ont fait appel
01:09:22 à leur assurance pour couvrir les dommages.
01:09:25 Mais surprise. - Vous avez un expert
01:09:28 qui est venu constater ? - Exactement. - Et comment ça s'est passé ?
01:09:31 - Les dires de l'expert, tout simplement. Lui, il nous signale
01:09:34 que cette fissure-là, si elle est là,
01:09:37 c'est parce que ma cheminée est trop lourde.
01:09:40 - Imposante. - Trop imposante. Ensuite,
01:09:43 le plafond, si les problèmes que j'ai sont
01:09:46 de l'épaisseur de la laine de verre dessus.
01:09:49 Trop lourd. - OK.
01:09:52 - La végétation trop importante. J'ai trop d'arbres.
01:09:55 - Mais vous avez pas beaucoup d'arbres ? Enfin, pardon, mais...
01:09:58 - On a un pas parasol. - Un pas parasol qui est peut-être...
01:10:01 Mais qui n'est pas proche. - Donc ça, en fait, pour l'expert,
01:10:04 c'était trop de végétation et c'est ça qui fait les fissures que vous avez devant ?
01:10:07 - C'est trop. Voilà. Ça puise de l'eau et...
01:10:10 C'est trop proche de la maison. - Pour être indemnisés,
01:10:13 les Lamberts ont malgré tout un dernier espoir.
01:10:16 Que leur région soit reconnue en état de catastrophe naturelle
01:10:19 par les pouvoirs publics.
01:10:22 Dans le pays, plus d'une maison sur deux
01:10:25 serait construite sur des sols menacés par les sécheresses
01:10:28 et les mouvements de terrain.
01:10:31 Et face aux épisodes de canicules qui s'intensifient,
01:10:34 le problème ne fait que commencer.
01:10:37 - Les maisons qui sont atteintes, ce sont des maisons
01:10:40 qui sont en général construites plutôt sur des marnes.
01:10:43 Ce sont des couches géologiques
01:10:46 qui sont en fait souples, un petit peu comme l'argile.
01:10:49 Mais c'est très sensible aux épisodes de sécheresse.
01:10:52 Quand ça devient vraiment très fort, la sécheresse,
01:10:55 la marne perd son humidité.
01:10:58 Donc, elle se rétracte.
01:11:01 - Il y a beaucoup de cas où les choses,
01:11:04 y compris dans la vie quotidienne, vont changer du tout au tout.
01:11:07 Donc, les maisons fissuraient.
01:11:10 Et ça, ça va se répéter parce que les phénomènes de chaleur,
01:11:13 et là, ils vont se répéter.
01:11:16 - Il y a peut-être des endroits, notamment dans les Cévennes,
01:11:19 qui vont se désertifier simplement à cause du climat.
01:11:22 - Alors, face à des maisons qui tombent en ruines,
01:11:25 les campagnes pourraient être de plus en plus désertées.
01:11:28 Car à chaque catastrophe climatique,
01:11:31 ce sont surtout les zones rurales qui sont les plus durement touchées.
01:11:34 Comme ici, à Suypes,
01:11:37 dans le nord-est de la France,
01:11:40 sévèrement frappées par une tornade en novembre 2022.
01:11:43 Avec moins de bâtiments pour faire barrière contre les vents
01:11:46 et moins de services d'urgence disponibles rapidement,
01:11:49 nos campagnes vivent de plein fouet
01:11:52 les conséquences du réchauffement climatique.
01:11:55 Et forcément, leurs habitants pourraient bien les déserter
01:11:58 pour aller se réfugier vers les villes.
01:12:01 - On peut se dire que la France demain sera une France
01:12:04 de grandes villes entre les déserts.
01:12:07 Entre des déserts où il n'y aura plus personne.
01:12:10 - Plus dynamique, plus sûre, plus attractive.
01:12:13 En 2050, d'après les projections des chercheurs,
01:12:16 70% de la population mondiale
01:12:19 habitera en zone urbaine.
01:12:22 - Il y a de plus en plus d'habitants sur Terre.
01:12:25 Nous sommes maintenant 8 milliards.
01:12:28 Figurez-vous que quand je suis né, on était moins de 3 milliards.
01:12:31 Ça fait quand même beaucoup maintenant.
01:12:34 Et évidemment, il faut des habitants.
01:12:37 Il faut de l'urbanisme, il faut que tout le monde puisse
01:12:40 se loger, se chauffer, se nourrir, etc.
01:12:43 - Il y a une tendance historique à l'urbanisation.
01:12:46 C'est-à-dire que c'est une tendance qui se poursuit depuis un siècle
01:12:49 pour des bonnes et pour des mauvaises raisons.
01:12:52 Les bonnes raisons, c'est que malgré tout, la ville est un lieu riche
01:12:55 à tous les sens du terme. Il est riche d'activités,
01:12:58 il est riche de possibilités de travail.
01:13:01 - Voilà pour les bonnes raisons, si dans un futur proche,
01:13:04 tout le monde rejoignait les villes.
01:13:07 Mais il y aurait aussi de graves conséquences
01:13:10 à cette urbanisation à outrance.
01:13:13 En effet, avec le réchauffement climatique,
01:13:16 de nouveaux dangers insoupçonnés risquent de nous guetter.
01:13:19 ...
01:13:22 ...
01:13:25 ...
01:13:28 - Regardez, sur le parking d'un supermarché aux Etats-Unis,
01:13:31 une nuée incroyable d'oiseaux se forme.
01:13:34 Ici, en pleine ville,
01:13:37 un homme est pourchassé par une mouette.
01:13:40 ...
01:13:43 Cela paraît totalement fou, mais depuis peu,
01:13:46 les animaux sauvages passent à l'attaque
01:13:49 chez nous, en pleine ville.
01:13:52 ...
01:13:55 Là, un léopard surgit de nulle part
01:13:58 et attaque un homme qui tente de l'attraper.
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01:14:04 ...
01:14:07 Ici, en Inde, un enfant manque de se faire piquer
01:14:10 par un cobra.
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01:14:16 Ou bien un ours qui prend en chasse des hommes
01:14:19 pour les enfuir.
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01:14:31 Ou encore un élan
01:14:34 qui charge un homme en Alaska.
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