Il y a les mots qui résonnent comme le dit la chanteuse Jennifer. Et puis il y a les mots qui ne résonnent plus quand on est empêché de parler. C'est de ceux-là dont va parler ce soir. Mal compris, soupçonné, instrumentalisé, l'humour politique est-il en sursis ? C'est ce que nous allons essayer de comprendre ce soir. C'est le Téléphone Sonne du dimanche soir, soyez les bienvenus !
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00:00 - Charlie, vu que vous êtes à côté de moi, il ne va pas y avoir de convention, il va y avoir une autre sorte de forum, une esthèse d'agora de la radio.
00:08 - Ah oui, finalement ça a lieu tous les soirs sur cette antenne.
00:11 - Dans Saint-Air.
00:13 *Musique*
00:17 Le téléphone du dimanche sonne.
00:19 Charline Vanhoenacker.
00:21 *Rires*
00:23 - Il y a des mots qui résonnent, comme le dit la chanteuse Jennifer.
00:26 Et puis, il y a les mots qui ne résonnent plus quand on est empêché de parler.
00:29 C'est de ceux-là qu'on va parler ce soir.
00:31 Mal compris, soupçonné, instrumentalisé, l'humour politique est-il en sursis ?
00:35 C'est ce que nous allons essayer de comprendre ce soir.
00:37 C'est le téléphone sonne, soyez les bienvenus.
00:39 *Applaudissements*
00:41 *Musique*
00:43 - Et on va prendre un premier appel au standard.
00:47 - Oui, j'entends qu'il est beaucoup question ici d'humour politique,
00:51 mais on semble quand même avoir oublié que le fleuron de la liberté d'expression sur cette antenne publique, c'était les brèves.
00:57 Et elles ont complètement disparu depuis à peu près, je dirais, le début de la saison.
01:02 Et personne s'en est ému. Moi j'adorais ça, par exemple, les ivres virgules.
01:06 Rappelez-vous, les ivres virgules, il reste coincé dans son téquel.
01:09 - Oui, vous avez raison de le souligner, Alexandre.
01:11 - Non mais vous pouvez m'appeler Alex.
01:13 Mais donc moi je pense que la brève, c'est ce qui doit rester quand tout a été interdit.
01:19 - Je ne connaissais pas cette maxime, Alex. J'avoue que je n'avais pas bien mesuré l'importance de la brève dans ce débat.
01:23 - Mais si, parce que ça dénonce.
01:25 Par exemple, ivre virgule, il urine dans une bouteille de 16/64, son ami la boit et la trouve meilleure que d'habitude.
01:31 - En effet, en effet. Merci Alex pour votre appel.
01:35 Et en studio, nous sommes ce soir en compagnie de Laurence Bibaud, spécialiste de l'humour.
01:39 Laurence Bibaud, bonjour.
01:41 - Bonjour.
01:43 - Vous avez publié une thèse intitulée "La sémiotique du rire, typologie analytique de la blague".
01:49 En creux, vous vous êtes penchée sur l'agencement des signes qui, une fois qu'ils composent une locution, suscitent un effet comique.
01:55 - Oui, oui. J'ai étudié ce qui déclenche la poilade, quoi.
01:59 - Voilà, voilà, voilà. Laurence Bibaud, d'après vous, quel est l'état des lieux de l'humour politique en France ?
02:05 - Ça craint.
02:07 - Mais encore.
02:09 - Eh ben, ça craint vraiment.
02:11 - Je vois, je vois. Merci pour votre concision, Laurence, parce que ça va nous permettre d'élargir le débat.
02:17 Je vais prendre en ligne tout de suite un auditeur qui nous appelle de Suisse. Yann, on vous écoute, Yann.
02:21 - Bonjour, Yann Marguet, humoriste suisse, venant d'un autre pays.
02:25 Je me disais que peut-être je pouvais apporter un regard extérieur, un peu de recul à vous autres qui avez un peu la tête dans le guidon.
02:34 Et ma question, c'était est-ce que la liberté d'expression en France et à Radio France me permettrait, par exemple, de dire la phrase suivante.
02:42 - Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.
02:46 - Oh, alors. Mais c'est long. C'est long, votre histoire, là.
02:54 Et qu'est-ce pour une blague, bordel.
02:58 - Oui, on vous a bien entendu, Yann. Merci pour votre question.
03:03 Thomas VDB est en studio avec nous et c'est en lui qu'il va nous répondre. Voici Thomas VDB.
03:10 - Bonjour, mes amis.
03:14 Alors, je trouve qu'il a raison, Yann Marguet, qu'on vient d'écouter. C'est vrai que c'est long, cette décision.
03:20 On dirait un peu que la direction de Radio France fait traîner ça exprès pour qu'on s'habitue petit à petit à l'absence de Guillaume Meurice à l'antenne.
03:27 Mais je pense pas. Je pense quand même que c'est pas leur genre.
03:30 Ce serait quand même leur prêter des mauvaises intentions d'imaginer qu'ils sont en train de se frotter les mains en se disant
03:35 "Eh ben, ils peuvent très bien la faire sans Meurice, cette émission."
03:38 Un peu comme le méchant dans Inspector Gadget, genre "Hm, hm, hm, hm."
03:42 Tu sais, avec son chat, là. Mais je pense qu'ils sont pas comme ça.
03:45 Je pense franchement que ça m'étonnerait de leur part. Je pense qu'ils sont pas du tout comme ça.
03:48 Mais apparemment, ils ont encore besoin d'un peu de temps pour chipoter, pour statuer, pardon, sur le cas de Guillaume.
03:54 Alors qu'on dirait que dans leur tête, c'est déjà réglé. Dans leur tête, c'est...
03:57 - Guillaume Meurice, tu perds ton emploi !
04:01 - Je repense à toutes ces années de service public !
04:08 Mais heureusement, la solidarité s'est mise en place.
04:11 D'ailleurs, la semaine dernière, il y avait grève. Et je tiens à préciser que j'ai fait grève !
04:15 Non, parce que, bon, les gens, ils ont pas vu la différence, parce que je suis pas venu de l'année.
04:19 Mais voilà. C'était important de préciser que c'était pour cette raison-là que j'étais pas dans l'émission la semaine dernière.
04:25 Moi, Guillaume, je vous le dis, je le soutiens totalement, même si j'avoue que je l'ai un peu mauvaise,
04:29 parce qu'il loupe deux émissions, tout le monde parle de lui.
04:32 Moi, toute l'année, je me casse le cul à pas venir dans l'émission, pas un mot dans les médias.
04:37 C'est pas faute d'avoir tapé mon nom dans Google, je peux vous le dire.
04:40 En plus, Jamil, Laélia, Aymeric, tout le monde s'est barré en soutien à Guillaume, comme par hasard.
04:50 Moi, je tombe pile le jour où participer à l'émission, ça me fait passer pour un gros lâche.
04:55 Attends, parce que là, franchement, on passe tous pour les gros collabos qui soutiennent pas Guillaume Meurice.
05:00 Ça va super !
05:01 Je vous le dis, franchement, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, on fait un peu tous des gâts des têtes honteuses de gens qui vont être tendus à la Libération.
05:07 Moi aussi, j'aurais pu démissionner en direct et faire un coup d'éclat.
05:16 Mais si je démissionne, maintenant, les gens, ils vont dire "Tu copies Jamil Lechlague ?"
05:20 Les gens, ils vont être là "Plagiat ! Plagiat de démission !"
05:24 Moi, Guillaume, je te le dis, pour toi, j'avais même pensé à me trancher la jugulaire en direct.
05:30 T'entends, Jamil ? Ça, c'est le gauche de se trancher la jugulaire.
05:33 Les vrais gens de gauche, ils se tranchent tous la jugulaire.
05:37 Mais c'est vrai que tout ça, ça a un peu mis la zizanie.
05:41 Il y a un groupe WhatsApp de l'émission.
05:43 Là, je peux vous dire, le groupe WhatsApp des membres de l'émission, il a fait bugger WhatsApp.
05:46 Franchement, grâce à Charline, en trois semaines, l'action du Xanax, ça a remonté en flèche, mon pote.
05:52 Parce que là, ça part même en sucette entre les comiques de France Inter.
05:56 Sophia Aram, Tanguy Pastureau, François Morel, Guillaume Meurice, c'est West Side Story.
06:01 C'est les jets, c'est les sharks.
06:03 L'autre jour, au réflectoire de la radio, les comiques, ils se regardaient en claquant des doigts.
06:06 Ils disaient "clic".
06:08 En plus, je vois Paul Mirabelle, il voit Alexis Le Rossignol, il met une grosse salade japonaise, mon pote.
06:13 Là, il a fallu que le gars qui gère la page humour de Cite Radio France pour les séparer.
06:18 Le gars, il était là "Waouh, les gars, on se calme !"
06:20 Et c'est vrai que je suis d'accord avec lui, je pense qu'il faut tous redescendre.
06:23 Je suis là "les gars, il faut redescendre parce qu'on est à bout de nerfs".
06:26 Je pense que là, c'est un maxi-fourbi dans la tête de pas mal de monde en ce moment.
06:29 Et moi le premier ! Je vous dis franchement, l'autre jour, j'étais devant l'ordi,
06:32 et là, je vois passer une vieille vidéo de 2015 où Sophia Aram, elle fait une blague de prépuce.
06:36 Vous m'auriez vu devant la vidéo.
06:38 Et je te jure, j'étais là "Ah ouais ? Mais alors, on peut le faire ou on peut pas le faire, les blagues de prépuce ?"
06:43 Et je te jure, mais alors, aussitôt, je vous jure...
06:46 Mais attendez ! Mais non !
06:48 Mais non, vous êtes dans le faux !
06:51 Vous êtes dans le faux parce que moi, le premier, je me dis, je dis "Mais Thomas, mais tu t'es regardé !
06:55 Est-ce que tu as vu l'état dans lequel ça te met, cette histoire ?"
07:00 J'ai dit "Mais t'as vu l'état dans lequel on se met pour le seul plaisir d'avoir raison,
07:03 enfin en tout cas de croire mettre l'autre en tort ?"
07:05 Mais tout ça, je vous rassure, c'est du passé.
07:07 Parce que figurez-vous que j'ai une surprise, figurez-vous que j'ai chopé le numéro de téléphone de Cybile Vaillé,
07:11 et je vais l'appeler tout de suite... Attendez, je vais arranger ça, ne bougez pas !
07:14 (sonnerie de téléphone)
07:16 Chut ! Je ne perds pas ton essai répondant.
07:18 Bonjour, vous êtes sur le répondeur de Cybile Vaillé, veuillez me laisser un message.
07:23 Oui, Cybile Vaillé, bonjour, c'est Thomas Vélebé.
07:26 Bon, alors je voulais vous expliquer, je comprends que vous êtes dans une situation délicate.
07:29 Je sais que c'est difficile de revenir sur ces positions, je mets un peu à votre tasse,
07:33 mais est-ce qu'à partir de maintenant, on ne pourrait pas calmer la chipote, Cybile ?
07:37 Oui, franchement, vous rappelez Guillaume ? On ne va pas virer Guillaume Meurice !
07:40 On ne va pas virer Guillaume Meurice dans la tête, vous l'appelez, vous lui dites "Écoute, j'ai merdé."
07:44 Voilà, il va comprendre, il n'est pas rancunier, voilà, donc je pense que là...
07:47 Ça c'est une bonne chose de faite.
07:49 Donc, c'est bon.
07:51 Guillaume Meurice est rembauché à France Inter, c'est oublié,
07:55 donc tout le monde peut tous redescendre, s'il vous plaît.
07:58 La direction de Radio France, la Lycra, le CRIF, les Comiques, le Hamas, Netanyahou.
08:04 Vous m'appelez, on se voit tous en vrai, un après-midi je file un truc,
08:08 chacun apporte un truc, je vous dis, moi je peux faire un 4/4.
08:11 Merci à tous.
08:12 Ouais ! Merci beaucoup !
08:14 [Applaudissements]
08:16 Merci beaucoup cher Thomas.
08:18 Thomas, on est toujours dans le téléphone son, bien sûr,
08:21 et on touche là au cœur du sujet, l'humour politique qui provoque de plus en plus de surréactions,
08:25 on comprend, on va donner la parole à Nadine, qui nous appelle du côté de Marseille, je crois.
08:29 Oui, bonjour toute l'équipe, ici Nadine de Martigues.
08:32 Moi aussi je voulais revenir un petit peu sur le sujet "Liberté d'expression sur France Inter",
08:36 alors c'est vrai que je trouve que c'est un petit peu inquiétant, on va dire, tout ce qui se passe.
08:40 En revanche, c'est vrai que moi, titre personnel, c'est pas tant le sujet Guillaume Meurice en fait qui m'inquiète,
08:45 parce que bon, moi je ne vais pas vous le cacher en fait, c'est vrai que souvent moi je me dis que Guillaume Meurice,
08:50 dans votre émission, vous savez, c'est un petit peu comme les tosses de tarama qu'on met dans une soirée quoi,
08:53 c'est-à-dire qu'on les met toujours par habitude, on le met, on le met, on le met,
08:57 alors qu'en fait, franchement, il n'y a pas tout le monde qui aime.
09:00 En revanche, moi c'est vrai qu'une personne que j'aimais beaucoup sur votre antenne,
09:04 elle passait le mercredi matin dans la matinale, c'est Nicole Ferroni.
09:07 Alors là, vraiment, elle est ce qu'elle me régalait, mon dieu, elle est drôle, vivante, impressionnante,
09:12 pétillante, pleine de moi, hante, radieuse, merveilleuse.
09:15 - Et pipoteuse aussi, pipoteuse non ? Un peu ?
09:19 - Ah non, on ne m'a jamais dit ça, non. Non, non, non, non,
09:23 parce que je vous dis qu'on ne m'a jamais dit que j'avais sa voix.
09:25 Écoutez, non, j'ai une voix qui n'a rien à...
09:28 - Ah ouais, bah c'est vous ça. - D'accord, c'est moi.
09:30 - Bah oui. - Non, mais en fait, c'est parce que je voulais savoir si jamais vous cherchiez quelqu'un pour remplacer Guillaume,
09:34 du coup, moi, je suis dispo les jeudis au cas où. Voilà. Allez, bisous.
09:37 - Merci, merci Nicole. Je rappelle toutefois que le jeudi, la case du matin s'est déjà prise.
09:42 On va prendre directement un autre appel, mais le prénom ne s'affiche pas sur mon écran.
09:47 Bienvenue au Téléphone Son.
09:48 - Oui, bonjour, Benjamin Tranier à l'appareil, l'homme le plus chicos de la bande FM.
09:55 Après Bruno Robles, bien sûr.
09:57 Bon, bah moi, c'est pour dire qu'il faut m'aider par rapport au droit de faire des blagues.
10:02 Voilà. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce que ça veut dire être Charlie ?
10:06 Voilà, depuis que l'autriche argere Trotsky, c'était suspendu d'antenne, je crois que j'ai pas la bonne définition.
10:12 Allez, bisous aux trois autour de la table qui avaient pas la flemme de venir aujourd'hui.
10:16 - Merci, merci Benjamin, on vous a entendu. C'est une bonne question, justement.
10:19 Je pense qu'on a un autre auditeur en ligne qui souhaite y répondre.
10:23 C'est Jean-Michel qui nous appelle du Gers.
10:26 - Oui, bonjour, c'est Jean-Michel du Gers.
10:28 - Non, coupez, coupez ça tout de suite. Non, vous me coupez ça tout de suite.
10:31 - Non, mais Charlie, la liberté d'expression.
10:34 - Non, mais attendez, la liberté d'expression. D'accord, mais enfin, il a dit, je cite,
10:38 "Salut, c'est Jean-Michel du Gers". C'est intolérable. Je peux pas laisser passer ça, ça passe pas à l'Arkom.
10:44 Allez, on va terminer cette émission en prenant une question dans le public.
10:48 Au hasard, madame, bonjour, comment vous appelez-vous ?
10:51 - Fabienne.
10:53 - Et vous nous appelez d'où, Fabienne ?
10:55 - Bah, de la maison de la radio.
10:57 - Alors, moi, je voulais dire, je suis pour la liberté d'expression, mais il y a quand même un truc qui me gêne, là.
11:02 - Oui, allez-y, Fabienne.
11:03 - J'ai comme l'impression que je suis couverte de liberté d'expression.
11:06 Vous êtes un peu en train de me piquer mon concept d'émission, là, non ?
11:09 Après, c'est qu'une impression, je peux me tromper, mais bon.
11:13 Parce que si je vous dis, par exemple, "Bienvenue dans Un jour dans le monde",
11:16 le monde est vaste et on n'a qu'une heure, et en deuxième heure, le téléphone sonne.
11:19 Ça vous rappelle pas quelque chose, ça, par hasard ?
11:21 - Attendez, je cherche. Ouh là là, attendez, on est en retard.
11:25 On doit rendre l'antenne, Fabienne, on rend l'antenne.
11:27 Voilà, merci à toute l'équipe qui a participé à ce téléphone son, à Laurence Bibaud, merci.
11:32 Merci à Yann Marguet et Benjamin Tranié, que vous retrouvez sur cette antenne,
11:36 dès demain dans "Zoom Zoom Zen" de Mathieu Noël à 16h.
11:39 Merci à Nicole Ferroni, que vous pouvez voir dans "Piquante", sur Teva ou sur LCP.
11:43 Merci à Alex Vizorek, que vous retrouvez sur RTL.
11:47 Et merci à la vraie Fabienne Saint-Est, présente ce soir en studio,
11:51 et qu'on retrouve, bien sûr, demain, du lundi au jeudi, dans "Un jour d'un monde".
11:56 Et le téléphone sonne !