• il y a 6 mois
Le combat de Steffy Alexandrian, victime d’un père incestueux qui a détruit sa famille.
Steffy lutte contre les violences intrafamiliales et déplore les défaillances du système judiciaire.

Elle a fondé l’association Carl, qui a pour but de lutter contre les v*olences intrafamiliales et les v*olences s*xuelles faites aux enfants.

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Transcription
00:00 J'ai subi des violences sexuelles de la part de mon père,
00:02 dont également l'un de mes petits frères a été victime.
00:07 Et le spécimen qu'il est a conduit au suicide de ma mère et de mon plus jeune frère.
00:12 Depuis, je lutte contre les violences intrafamiliales sous toutes leurs formes en France
00:17 pour faire en sorte que ce que j'ai pu vivre, directement ou indirectement, n'arrive plus.
00:21 - C'est comment la violence ?
00:22 - Moi, je dirais que je me souviens de mon enfance à partir de 5-6 ans, par flash.
00:27 Et mes plus petits souvenirs à aujourd'hui, c'est que mon père a toujours été violent,
00:33 mais il était moins violent que ma maman, c'est-à-dire qu'il frappait moins souvent, simplement beaucoup plus fort.
00:38 Mais c'est pas ce qui m'a le plus traumatisé, moi, c'était le côté incestueux,
00:42 donc les attouchements, et plus, puisque moi, à l'âge de 11 ans, j'ai parlé à ma mère en 2008.
00:50 Je suis allée la voir et je lui ai révélé ce que mon père me faisait,
00:54 et le viol que j'ai dénoncé, donc j'avais 11 ans.
00:57 - Et comment ta mère a réagi ?
00:59 - Alors, il faut savoir que c'est compliqué, parce que mes parents, à cette époque-là, étaient ensemble, mariés,
01:03 j'aivais sous le même toit, j'avais trois petits frères,
01:06 enfin pas encore, puisque ma mère était enceinte du petit dernier, à ce moment-là.
01:09 Elle a réagi comme quelqu'un de sonné, d'anéanti, et en même temps,
01:13 elle a immédiatement souhaité parler avec notre père, puisque c'était le soir, c'était la nuit, en fait,
01:18 quand je suis allée la voir, et moi, j'ai pas compris.
01:21 Après, elle a exigé que je parle avec mon père, qu'on ait une explication,
01:25 et après, tous deux ont exigé que je me taise.
01:30 - Donc t'as confondé ton père ?
01:32 - En fait, le but, c'était pas de nous confronter, parce qu'a priori, quand ma mère lui a parlé, il a pas nié.
01:36 Lui, il a jamais vraiment nié avoir eu des gestes déplacés,
01:40 il minimise juste le nombre de fois et la réalité des faits,
01:43 c'est-à-dire que si tu prends le code pénal français, on distingue les délits des crimes,
01:48 et en matière d'inceste, on va distinguer les agressions sexuelles, les viols.
01:53 Un viol, c'est tout un truc de pénétration, donc lui, il a toujours nié la question du viol.
01:57 Pour lui, il est question que d'avoir dérapé, d'avoir frôlé deux secondes, une fois.
02:02 Mais il a pas nié avoir quand même dérapé.
02:04 - Ouais, mais deux secondes, une fois, c'était quoi, la vérité ?
02:08 - La vérité, c'était de très nombreuses fois, jusqu'au viol,
02:11 puisque moi, j'ai dénoncé à ma mère cette question de pénétration,
02:15 et elle a toujours nié parce qu'il connaissait le code pénal
02:18 et était toujours dans cette idée de calcul et de se protéger lui-même.
02:21 Mais ce soir-là, il était donc pas question de débat des faits,
02:24 et en fait, lui comme elle avait juste pour idée de me contraindre au silence
02:28 en m'expliquant que, parce que c'était la particularité de notre famille,
02:31 mon frère cadet, qui avait un emmantement à l'époque, donc il avait 10 ans,
02:35 Peter se suiciderait parce qu'il serait trop fragile,
02:38 il supporterait pas de voir son père incarcéré, etc.
02:40 Mon frère Tim, donc, qui était de 3 ans et demi, mon cadet,
02:44 eh bien lui serait placé en hôpital ou en centre,
02:48 puisqu'il était gravement malade, donc polyhandicapé, épileptique, pharmacoresistant,
02:52 donc il nécessitait une prise en charge H24.
02:56 Et selon ce placement, il aurait pas tenu, puisqu'il aurait une prise en charge moindre.
03:02 Et ma mère, à ce moment-là, enceinte, aurait fait une fausse couche.
03:05 Voilà le discours qu'on m'a tenu.
03:07 Donc, en gros, Stéphie, il faut que tu te taises,
03:09 sinon la famille va éclater et puis tout le monde va mourir.
03:12 Ah ouais, donc t'as la responsabilité de toute la famille.
03:17 Mais ta mère, elle a pas essayé de te défendre.
03:22 Non. En fait, j'ai pas réussi à mettre des mots, tu sais, t'as 11 ans, t'as pas le vocabulaire.
03:27 En plus, j'ai été déscolarisée, enfin j'ai été une partie en primaire,
03:31 puis par la suite après, ils ont réitéré,
03:33 et donc j'étais assez préservée de plein de choses,
03:36 donc j'étais incapable de mettre des mots là-dessus.
03:38 C'est compliqué, compliqué de les dire aussi, quand même, je les aurais eus.
03:42 Et tout ce que j'ai réussi à lui dire, c'est "Maman, c'est papa".
03:45 C'est papa. Elle a compris immédiatement, elle s'est effondrée, mais ça a pas duré, en fait.
03:48 Très vite, elle a remis le masque, je le connaissais,
03:50 puisque ma mère était assez dure d'apparence,
03:52 pas du tout démonstrative ni affectueuse,
03:54 et ça a été une ligne droite où il fallait suivre.
03:59 Et après, il a continué, ton père ?
04:01 Alors, pas vraiment. C'était sa promesse, en fait.
04:04 Elle m'a dit, en revanche, "Voilà, je te promets que tu seras plus jamais seule avec lui."
04:07 Ce qu'elle a pas vraiment tenu, puisque moi, je faisais du loncel à haut niveau,
04:10 et étant sainte, elle pouvait soi-disant pas m'amener à mon concours du loncel,
04:14 donc il a fallu que ce soit mon père qui m'amène très loin,
04:17 parce que c'était à Clermont, donc ça faisait une longue route.
04:19 Donc il avait des gestes ambiguës, déplacés, des paroles pas adaptées du tout.
04:23 Exemple, une fois, il fallait qu'il m'amène je ne sais où,
04:26 je devais avoir un T-shirt, et il a pointé mes seins en me disant
04:28 "T'as la tête qui pousse", enfin plein de petites choses comme ça d'allusion.
04:31 Donc il a pu remercier la main dans ma culotte, à proprement dit,
04:34 mais toute son attitude était super incestueuse,
04:37 tout au long, jusqu'à l'âge de 13 ans.

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