• l’année dernière
C’est sur le mode avorté qu’il faut prendre en vrac la journée française de lundi sur ces championnats du monde émiratis. De la frustration à revendre du côté des Daikii Bouba, Faiza Mokdar et Priscilla Gneto, tandis que les deux olympiens du jour, Joan-Benjamin Gaba et Walide Khyar, ont pu faire un point d'étape précis sur leur judo du moment, particulièrement utile à dix semaines des Jeux où il faudra arriver au top. Pas de médaille au bout du compte pour les Bleus, mais de belles histoires à raconter tout de même, entre le dénouement de la lutte des reines canadiennes Christa Deguchi et Jessica Klimkait, l'avènement attendu de l'Azerbaïdjanais Hidayat Heydarov et celui, plus surprenant, de la Sud-Coréenne Mimi Huh, sans oublier le réveil de la relève japonaise. Il y a encore de quoi faire dans ce deuxième épisode des Leçons d'Abou Dhabi, dernière série en cours du podcast Hajime de L'Esprit du Judo.

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Transcription
00:00Professeur, entraîneur, expert, champion d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judoka
00:09anonyme.
00:10Le podcast de l'esprit du judo, c'est maintenant.
00:13Hajime.
00:14Après deux combats, tout était écrit, nous étions partis ce lundi pour un total
00:19booba show.
00:20C'est de Daiki Booba dont il est question, cet arrivé de la dernière heure ou presque
00:24en moins de 66kg dans les rangs français.
00:28Classement à la ranking mondiale 22ème, souvenir lointain d'une impressionnante finale
00:32au Master 2022 et d'une beaucoup plus récente au Grand Chelem de Bakou cette année.
00:37Sur le premier combat, il expédiait le Canadien Fras Kador sur un mouvement d'ouverture
00:41de balle, un Izaguruma en confusion magistrale.
00:45Sur le second, il faisait face à rien de moins que le numéro 1 mondial, l'habile
00:50moldave Denis Vieirou, un sacré morceau.
00:53Coaché par le patron des équipes masculines Baptiste Leroy, il faisait contre lui un combat
00:57remarquable dans l'intensité comme dans les intentions, parvenant à déjouer les
01:02rourris tactiques du grand moldave qui tentait tout pour se débarrasser du nouveau venu
01:06à peu de frais.
01:07Mais c'est finalement lui qui faisait la faute et se retrouvait contré sur une tentative
01:11de Kouchigari.
01:12Le championnat de booba était lancé et l'exploit s'annonçait, le tableau s'était ouvert
01:18après la défaite de Vieirou, tout devenait possible.
01:20Le prochain tour, celui qui qualifiait pour le quart de finale était d'ailleurs tout
01:23à fait accessible avec en adversaire un Finlandais en vadrouille, Lukas Saha.
01:29Pas n'importe qui ce Finlandais tout de même, septième des championnats d'Europe
01:332023, il écume depuis deux ans le circuit senior avec son mentor, l'entraîneur de
01:38l'année rock Traksic, un ancien de l'équipe slovène, dur au mal, toujours en action et
01:43fort tactiquement, qui avait emporté un titre européen sur ses points forts.
01:47Pas de quoi émouvoir le français qui commençait par le prendre sur un balayage en cuillère
01:51sans contrôle, qui le jetait au sol, mais ce Finlandais sans élégance et même maladroit
01:55en apparence, a aiguisé ses séquences et raffermi au fil des mois ses positions.
01:59Dans la prise de garde suivante, il décalait, amenait booba à genoux, le laissait se relever
02:05avant de tenter de le ramener au sol avec un sumi-gaeshi.
02:07Droit sur ses appuis, le français jugeait la situation en une fraction de seconde et
02:11accompagnait le mouvement pour tâcher de le reprendre à son profit en plaquant Saha
02:16sur le dos.
02:17Celui-ci, toujours prêt à pousser les actions jusqu'au bout, s'accrochait à son col,
02:21lançait la jambe au petit bonheur et se voyait récompensé en faisant basculer à l'arrache
02:25le français sur le côté.
02:26Il ne fut pas immédiatement clair sur le bras de l'arbitre Brandy à la transversale
02:32ce qu'ils avaient décidé de voir.
02:33Mais c'était bien le protégé de Traksic qui avait profité du contre du contre en
02:38quelque sorte et le show booba allait s'arrêter là.
02:41J'avais réussi à prendre cette compétition comme une compétition comme une autre, je
02:49pense que je ne me suis pas fait des films parce que je ne suis pas du monde, parce que
02:53je prenais l'union mondiale, après parce que je l'ai battu, je me suis dit que c'est
02:58un combat après l'autre, au final sur ce combat sur le Finlandais, je n'ai pas vraiment
03:06réussi à mettre la tactique que j'avais prévue de mettre en place.
03:12Après le combat il s'est emballé sur une action, pour moi ce n'est même pas litigieuse,
03:20mais sur une action pour les arbitres qui paraissent litigieuses, c'est ça qui fait
03:25le tournoi du match.
03:26Je me sentais super bien, je me sentais de la même manière que sur les compétitions
03:32où j'ai perclé.
03:33Il y a des fois, mentalement, je sens que je ne suis pas dedans, que je suis endormi,
03:38que j'ai trop d'énergie qui est mal dirigée.
03:43Là j'étais bien, j'étais au focus sur les combats, je n'étais pas trop stressé.
03:49Il fut en effet impossible de remettre la main sur le glaçon finlandais ni d'obtenir
03:54la dernière pénalité contre lui malgré ses fausses attaques flagrantes, dont la dernière
03:59parut si évidente que même l'arbitre central fut tenté de réagir.
04:03Dissuadé dans l'oreille, il laissa le combat se finir et s'en était fait, désespoir
04:08de Daikibuba.
04:09Comme dans un cauchemar ou un autre, prendrait notre place, c'est le petit Finlandais qui
04:14se retrouvait en quart, puis en repêchage, en gagnant le premier tour par forfait et
04:18la médaille contre un adversaire qui semblait diminué par des crampes aux doigts.
04:22A la fin de la journée, Lucas a été médaillé mondial, exploit qui n'avait plus été réalisé
04:27depuis les années 90.
04:28Du showbouba, il ne restait que la potentialité, un moment entrevue, d'une entrée fantastique
04:33dans la cour des grands et la colère à peine digérée de l'entraîneur Baptiste Leroy.
04:37Je reste persuadé que l'arbitrage aurait pu être différent.
04:40Il y a une action où il relève le mec, il le plaque, donc l'autre au moment où il
04:44est plaqué, il a la jambe au milieu, il se jette en sacrifice et sur tous les séminaires
04:48d'arbitrage, ils nous disent la règle du premier impact, du premier impact, là il
04:52le voit pas.
04:53Moi je suis à 3 mètres, je le vois, alors après c'est vrai quand on regarde les images
04:57mais en un instant réel, en plus quand on connaît le judo de Daiki, c'est lui qui
05:00le relève, main dans le dos, il le plaque, donc j'allais dire pour ne pas faire d'erreur,
05:05ils mettent une action simultanée et tout le monde, voilà, et bon derrière après
05:09Daiki fait, j'allais dire, il reste trop sur un faux rythme pour remonter, il a mis
05:14trop de temps à démarrer, mais finalement dans la dernière minute il démarre, c'était
05:19quoi, c'était un Finlandais, il se jette, il se jette, il se jette à genoux, à 3 secondes
05:24de la fin, il se jette, Amandine Bouchard hier elle prend le Shido, aujourd'hui le
05:27Finlandais il le prend pas, il faut pas, enfin voilà, je sais qu'il y a des remédiations
05:33technico-tactiques, mentales à faire, après on n'a pas encore, j'allais dire, le niveau
05:39des Japonais pour avoir un écart suffisant pour être au-dessus des arbitres, donc forcément
05:48comme les combattants sont, ils sont au niveau, on l'a vu, puisqu'ils battent des athlètes
05:54comme Vieroux, mais quand c'est très très litigeux, un Shido d'un côté ou de l'autre,
06:00après il y a, donc Daiki, pas grand chose à lui reprocher, si ce n'est qu'il a quand
06:05même battu Vieroux, c'est un peu litigeux son match sur le Finlandais, derrière il
06:09était en quart, donc il jouait la médaille.
06:11C'est sur le mode avorté qu'il faut prendre en vrac la journée française aujourd'hui.
06:15Le patron des moins de 66 kilos français, Walid Kiar, était venu se rassurer après
06:20les deux premiers tours secs des grands chelèmes d'Astana et de Dushanbe.
06:24Il faisait mieux cette fois avec deux victoires un peu stressantes contre un Kazakh de 21
06:28ans classé au-delà de la 50e place mondiale et contre le Marocain Bouchita, 26e mondial.
06:34Mais arrivé au pied du mur, le vainqueur du grand chelème de Tashkent, second à Antalya,
06:39le Tadjik et Montmaly, membre du top 10 mondial, Walid Kiar allait faire l'erreur d'oublier
06:44la leçon cruciale de leur première rencontre un an plus tôt, c'était à Tashkent.
06:48Sur une tentative d'arracher en haut Ranagé, dont le français est friand, le Tadjik avait
06:53su laisser traîner la jambe en Kochigari et prendre le point à son compte.
06:57Et c'est exactement la même configuration du premier Ouazahari concédé par Walid.
07:01Répondant à une forte montée de main de Nourali et Montmaly, il tentait le haut Ran
07:05et se faisait prendre sur le même crochetage.
07:08Une minute plus tard, alors qu'il cherchait à emballer le combat, le français voyait
07:12à nouveau l'ouverture et tombait une nouvelle fois dans le pièce de la jambe qui traîne.
07:16Agaçante coïncidence venu souligner la répétition malvenue de l'erreur, les deux combats s'étaient
07:22conclus à un an d'intervalle, en 3 minutes et 13 secondes exactement.
07:27Une carrière de haut niveau c'est des hauts et des bas, si y avait que des hauts on serait
07:30tous des champions.
07:31Il y a eu beaucoup de bas dernièrement, mais moi je continue de travailler, je sais les
07:38enjeux qu'il y a, je sais les objectifs que je me suis fixés et je continue d'avancer
07:42vers cet objectif c'est tout.
07:43Je suis venu pour gagner un titre, malheureusement ça ne l'a pas fait, j'ai pas grand chose
07:48à dire.
07:49C'est de la préparation, les jeux qui comptent, je n'ai pas grand chose à dire, j'ai enchaîné
07:55plusieurs compétitions dernièrement, je me suis un peu blessé à la côte la semaine
07:58dernière, je suis venu sur ce championnat un petit peu blessé.
08:04Sur le dernier combat, la première action, j'ai senti une douleur et quand on sent une
08:08douleur pendant un combat, on n'a pas envie de prendre de risques, on a dans un coin de
08:12sa tête, on se dit qu'il y a les jeux et qu'on n'a pas trop envie de tirer dessus
08:15même si les médecins m'ont plutôt rassuré en me disant que ça ne pouvait pas s'empirer
08:19mais c'était assez adouloureux sur le coup.
08:22Ça me donne des axes de travail, s'il y a des erreurs à faire, autant les faire
08:26maintenant et pas au jeu, je continue d'avancer, il y en a tellement qui ont tout gagné avant
08:32les jeux et qui arrivent au jeu et qui font premier tour, moi si je peux tout perdre avant
08:35et gagner les jeux, ça me va.
08:37Une conclusion à l'image du personnage volontariste et positive, mais y a-t-il tout de même quelque
08:42chose à sauver de ce championnat du monde 2024 pour Walid Kha ? Le discret et laconique
08:47entraîneur Daniel Fernandez pense que c'est le cas.
08:50Il a traversé une période un peu difficile avant ce championnat avec des contre-performances
08:56au tournoi, donc moi la priorité c'était un, qu'il ne se blesse pas, comme pour tous,
09:01un qu'il ne se blesse pas et la deuxième c'est qu'il reprenne certaines marques,
09:04certains automatismes en compétition, de manière à travailler plus sereinement et
09:09qu'il soit rassuré aussi sur sa capacité.
09:11En tout cas, il a appréhendé le championnat de manière vachement plus positive que ses
09:16deux derniers tournois.
09:17Les tournois et les championnats ça reste différent, mais moi j'ai trouvé ça mieux,
09:22j'ai trouvé ça mieux sur la prise d'initiative, j'ai trouvé ça mieux sur sa capacité à
09:26faire tomber, sa capacité à mettre de l'impact sur ses matchs.
09:29Voilà, visiblement pas assez puisque sur le Tadjik ça passe pas, mais en tout cas ça
09:33va dans le bon sens et je préfère travailler avec des bases comme ça sur la dernière
09:37ligne droite que sur deux non-matchs sur les deux tournois qu'il a fait.
09:42Si elles ont sauvé la médaille hier avec Amandine Bouchard, les féminines françaises
09:46ne brillent pas aujourd'hui au firmament d'Abu Dhabi.
09:48Deux combattantes engagées, deux beaux espoirs dont le premier était avorté, là encore,
09:53par un diving d'enthousiasme de Feyza Mokdar, la championne de France et médaillée d'or
09:58à Paris.
09:59Tout en jus et en sautillement pour son premier combat face à la modeste Panaméenne Jiménez,
10:04elle partait dans l'élan d'une opportunité qui s'ouvrait, s'engouffrant avec l'énergie
10:08et le sens du judo de ses 22 ans dans un fort ultimatum.
10:11Un peu vite, un peu trop, et voilà qu'elle sortait de son championnat avant même d'y
10:16être entrée.
10:17La parole à l'accusée de mise en danger de son intégrité physique.
10:21En fait, il n'y a rien à dire, en vrai, je suis juste choquée, enfin, je suis frustrée
10:26et c'est dommage.
10:27Je ne me suis pas fait mal, mais ma tête la touche, il y a ma tête et c'est la règle,
10:31c'est la règle.
10:32Je ne peux rien y faire.
10:33Là, je n'ai pas pu m'exprimer.
10:34Je ne sais même pas ça a duré combien de temps, je pense que ça n'a même pas duré
10:37dix secondes.
10:39Donc, là, c'est très frustrant.
10:41Elle n'était pas la seule à avoir été sacrifiée sur l'autel sécuritaire, nouvelle
10:45idole de la Fédération Internationale, avec aussi dans le viseur les clés à partir de
10:49la position debout.
10:50Les arbitres, traquants désormais, comme des hommes d'église, des démons, tout appuient
10:55sur la tête, en attaque comme en défense.
10:57Après la médaillée mondiale Wakana Koga hier, les deux Russes aujourd'hui, Aboulazé,
11:02champion du monde, et Chopanoff, vainqueur d'un grand chelème et magnifique combattant,
11:07mais aussi le champion du monde coréen Hanbol, pour ne citer que quelques-uns de ces sacrifiés
11:11pour leur bien et pour l'exemple, dans cette grande croisade engagée par la Fédération
11:16contre un danger jusque-là bien caché.
11:18Et tant pis, si ce faisant, elle brime le judo et le spectacle, on ne fait pas d'omelette
11:23sans casser d'oeufs.
11:24Il restait pour la France, l'autre moins de 57 kg engagée, l'expérimentée Priscila
11:29Nieto.
11:30Elle partait fort avec son kakujime en quelques secondes sur l'américaine Olguin.
11:34Elle était arrêtée nette par la mongole Khakva Togo, une combattante médaillée sur
11:38les deux derniers championnats du monde et championne d'Asie en titre, sans commentaire
11:42ou plutôt celui de l'intéresser, aux premières loges d'un combat qu'elle a vu lui échapper
11:47et sur lequel elle a subi tout du long le féroce impact physique d'une mongole au pic de sa
11:52forme.
11:53La première pénalité que je prends également, qui change la physionomie du match, parce
11:56qu'après, je n'ai pas le droit à l'erreur quand on se retrouve deux pénalités à une,
12:01et puis je sentais qu'elle voulait chercher les deux pénalités, une pénalité à chacune.
12:06Et en fait, pour ne pas rentrer dans ce schéma-là, j'étais obligée de lancer des attaques en
12:10reprise de garde.
12:11Et c'est un registre que j'aime bien, mais qu'on ne peut pas tenir tout un match.
12:15Donc, c'était très frustrant, beaucoup de frustration, parce que je n'ai pas réussi
12:20à installer, à imposer mon judo et j'ai couru tout le temps après.
12:23Donc, derrière, ça ne paye pas.
12:26C'est le judo mongole qui est vraiment très, très, très physique.
12:29Après, physique, je le suis aussi, donc je m'étais préparée à ça.
12:35Après, c'est sûr que de l'extérieur, je ne sais pas ce que ça a donné, mais de l'intérieur,
12:38j'ai senti beaucoup d'impact et puis c'était à moi de contrer ça et je n'ai pas réussi
12:42à le faire.
12:43On avait salué hier la performance tout en fraîcheur de la jeune suédoise Baboul Fatl.
12:48Le nord est à la mode cette année avec une médaille de bronze pour la Finlande et son
12:52léger Lucas Saar, lequel gagne au passage, en plus d'une médaille historique, une qualification
12:56olympique tout à fait inattendue pour lui.
12:59La Finlande, comme la Suède, pourrait même en ajouter encore une avec le poids lourd
13:02finlandais Pumalainen ou le moins de 90 kg suédois Markus Nyman.
13:07La grande affaire du jour était cependant ailleurs, avec le duel sempiternel des deux
13:12grandes dames du judo canadien, coincées toutes les deux dans la même catégorie,
13:17Krista Deguchi et Jessica Klimkate.
13:19Après les cartons réalisés en tournoi par la nippo canadienne, la blonde Klimkate n'avait
13:24qu'une option pour espérer décrocher sa seconde participation olympique, gagner la
13:28compétition et espérer que Deguchi ne soit pas avec elle en finale.
13:32C'est donc en demi avec Deguchi contre la japonaise Momo Tamaoki que tout se jouait.
13:37Les souvenirs n'ont pas dû aider, car c'est contre elle que la canadienne avait déjà
13:41perdu en demi-finale des championnats du monde 2021 à Budapest, exactement dans la
13:46même situation de rivalité avec Klimkate, permettant à cette dernière de prendre le
13:50titre mondial, la sélection et une médaille de bronze olympique en prime.
13:54Et c'est aussi contre Tamaoki qu'elle avait perdu en finale des championnats du
13:58monde junior 2014, alors qu'elle était encore japonaise et qu'elle s'était vu rayer
14:03des tablettes du bord de Nippon à cette occasion.
14:06Mais de suspense, il n'y en eut pas vraiment.
14:08Tranchante depuis le début de la journée, elle contrôlait les deux premières minutes
14:11avant de tourner judicieusement le dos pour un petit mouvement de hanche malin et un waza-ari
14:16suffisant.
14:25Il y a eu un trauma, mais je n'essaie pas de penser à ça, parce que la dernière fois
14:34j'ai pensé à gagner trop et mon corps est allé trop fort et lent, alors je n'essaie
14:40pas de penser à rien aujourd'hui, je me concentre juste sur un match chacun, et j'étais
14:47à la finale, donc je n'ai pas pensé à rien.
14:51Je ne dirai pas que si je n'ai pas ressenti rien, ce serait comme une blague, mais j'essaie
14:56d'être patiente et de me concentrer sur ce que je peux faire.
15:02Je n'ai pas pensé à gagner aujourd'hui, je n'étais pas préparée pour ça, et je
15:08pensais que je n'allais pas pleurer, mais j'ai pleuré un peu, et c'était un moment
15:13un peu triste, mais j'étais heureuse, très heureuse, c'est quelque chose que je n'ai
15:18jamais ressenti, une sorte d'émotion.
15:44Elle allait se montrer infernale, s'acharnant à arracher avec les ongles une opportunité
15:48qui ne voulait pas s'offrir, en livrant notamment en finale un combat à la fois courageux et
15:53scandaleux à la technicienne canadienne.
15:56Adossée rapidement à la double pénalité de part et d'autre, une circonstance qui
15:59a tendance à geler la mécanique de distribution, elle passait son temps en attaque à plat
16:04ventre, méritant cent fois la troisième, mais finissant par inciter un arbitrage dépassé
16:09à donner plutôt la non-combativité à la canadienne, qui ne sera donc pas à cette
16:14occasion trois fois championne du monde.
16:16L'entraîneur Antoine Valois-Fortier, frustré, mais ancien compétiteur, comprenait bien
16:21les enjeux.
16:22Je vais utiliser l'expression en anglais « Don't hate the player, hate the game ». On ne peut
16:25pas en vouloir aux athlètes, et c'est la manière que la chose est construite.
16:30Les athlètes, ils veulent gagner, ils s'adaptent pour gagner, ils travaillent fort, ils réfléchissent
16:34fort à comment trouver, ils sont à la constante recherche de solutions pour sortir vainqueur.
16:39Dernière leçon du jour, ne jamais enterrer le Japon, même quand il vient avec le second
16:43voire le troisième couteau du tiroir, il reste aussi aiguisé qu'un rasoir.
16:47Si les féminines japonaises sont très loin de leurs résultats habituels, les garçons
16:51du jour se sont tout simplement hissés tous les trois en finale.
16:55Trois jeunes en pleine ascension, dans l'ombre des Abe, Maruyama et autres Hashimoto, qui
17:01se sont montrés très à l'aise en pleine lumière.
17:03Le champion du monde des moins de 66 kg s'appelle désormais Ryoma Tanaka, et il est vraiment
17:08fort.
17:09Il arrive après six années de chasse et croisée entre Abe et Maruyama, la roue tourne
17:14mais toujours dans la direction du Japon.
17:15Quant à l'excellent Tatsuki Ishihara en moins de 73 kg, il a enchanté la Mubadala
17:20Arena avec ses serenaguiers debout, et il menait même en finale contre l'Azerbaïdjanais
17:24Eydarov d'un Wazaari, avant d'être repris d'un Kataguruma de serpent dans les dix
17:29dernières secondes, finalement comptabilisé ypon.
17:31Après avoir patienté longtemps derrière son leader Orujov, Hidayat Eydarov est enfin
17:37champion du monde, le second de l'histoire de son pays, et il s'affiche aussi en dangereux
17:42favoris pour les Jeux de Paris.
17:44Des médailles, on en attend pour la France ce mardi.
17:47Deux catégories en lice, celle des moins de 81 kg avec Alpha ou Mardi à l'eau, celle
17:52des moins de 63 kg où Clarisse Akbenienou visera rien de moins que son septième titre
17:58mondial et sa neuvième finale, ce qui l'amènerait en deuxième position, hommes et femmes confondus,
18:04de toute l'histoire du judo derrière un certain Teddy Riner.
18:08Ce mardi, l'histoire est en marche et c'est la nôtre.

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