Naïma M’Faddel : «Le président de la République pense apaiser, mais il n’y aura qu’un regain de tensions avec sa venue»

  • il y a 5 mois
La chargée de mission politique de la ville et essayiste, Naïma M’Faddel, était l’invitée de Midi News, ce mardi 21 mai, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur la situation chaotique en Nouvelle-Calédonie : «Le président de la République pense apaiser, mais il n’y aura qu’un regain de tensions avec sa venue».

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Transcription
00:00 Je crois qu'on assiste vraiment à un gâchis, un terrible gâchis,
00:02 parce que vous avez cité Thomas, en 1985,
00:05 on peut parler aussi des événements de la crise en 1988 sur l'archipel.
00:10 Ça n'a aucune commune mesure avec ce qui se passe aujourd'hui,
00:12 où l'archipel est dévasté.
00:14 Le Nouméa et le Grand Nouméa, c'est dévasté.
00:16 90% de l'économie est à plat.
00:19 Donc ça n'a aucune commune mesure.
00:21 D'autant plus que le président de la République
00:23 avait tous les signaux en alerte bien avant le début de cette guerre IA urbaine,
00:28 parce qu'il faut bien la nommer guérilla urbaine.
00:31 Il avait été alerté par M. Lefranc, le haut commissaire de la République en Nivelle-Calédonie,
00:37 par rapport aux manifestations qui ont eu lieu.
00:40 Les manifestations se sont déroulées dans le calme,
00:42 et justement les manifestants ne voulaient pas de l'élargissement du corps électoral.
00:49 D'autant plus qu'il faut avoir une lecture,
00:51 c'est-à-dire que ce n'est pas que les Cana qui ne voulaient pas cet élargissement.
00:54 C'est aussi les Kaldoch qui sont arrivés il y a très longtemps,
00:59 qui sont 4, 5, 6 générations.
01:00 Et donc aujourd'hui on se trouve dans une situation
01:03 où le président de la République aurait pu justement éteindre le feu
01:07 en y allant à ce moment-là, et en appelant justement au calme,
01:11 et en essayant de trouver des moyens de ramener du dialogue,
01:15 parce que c'est une culture des Canaques,
01:17 la Nouvelle-Calédonie dans son entièreté a une culture du consensus, de la palabre.
01:22 C'est connu, on peut palabrer des heures et des heures.
01:25 Donc effectivement aujourd'hui on se retrouve dans une situation
01:27 où le président de la République, en pensant y aller, pense éteindre le feu.
01:31 Moi je ne suis pas certaine.
01:32 Je pense qu'on risque encore plus un regain de tension,
01:35 d'autant plus qu'aujourd'hui ce qui se passe c'est que
01:38 on va passer peut-être à une contagion du Grand Nouméa,
01:41 de Nouméa, au nord de l'archipel, c'est-à-dire sur le territoire canaque.
01:46 [Musique]
01:50 [SILENCE]

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