Sonia Lagarde : «Il va pouvoir se faire une idée de cette radicalité qui est la nôtre aujourd’hui»

  • il y a 4 mois
La maire Renaissance de Nouméa, Sonia Lagarde, était l’invitée de La Matinale, ce mercredi 22 mai, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur la venue d’Emmanuel Macron sur l’île : «Il va pouvoir se faire une idée de cette radicalité qui est la nôtre aujourd’hui. On attend que le président de la République prenne une décision pour une pause concernant le Congrès à Versailles».

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Transcript
00:00 Je crois que c'est une sage décision pour le président de la République,
00:04 consacrée du temps à la Nouvelle-Calédonie,
00:06 dans un agenda que l'on peut imaginer extrêmement chargé.
00:10 Mais nous attendons sa visite avec beaucoup d'impatience.
00:15 Il va consulter très largement demain.
00:19 Il va prendre la température, réunir tout le monde,
00:23 réunir les élus, réunir aussi la société civile, le monde économique.
00:27 Donc il va pouvoir se faire une idée de cette radicalité
00:33 qui est la nôtre aujourd'hui.
00:36 Et qu'on appelle aujourd'hui, enfin pour un certain nombre,
00:40 on appelle de nos voeux que le président de la République
00:42 prenne une décision concernant une pause au niveau du congrès à Versailles.
00:48 Et que tout le monde se retrouve autour d'une table
00:51 et qu'on arrive à chercher le consensus pour construire ensemble l'avenir.
00:54 On va aller sur la situation politique évidemment, Mme le maire.
00:57 Déjà sur la situation sécuritaire,
01:00 dans quel état va-t-il trouver la Nouvelle-Calédonie ?
01:02 Et est-ce que ce n'est pas un petit peu trop tôt
01:04 d'arriver là dans les prochaines heures ?
01:07 Est-ce qu'il y a assez de membres des forces de l'ordre ?
01:09 J'imagine que oui, mais pour le protéger ?
01:14 Alors, je pense qu'il sera bien évidemment protégé.
01:17 C'est tous les présidents de la République qui sont protégés.
01:21 Il va arriver à Tantouta, il ira directement sur Nouméa,
01:25 j'imagine en hélicoptère.
01:28 Et ensuite, il va consulter au sein du Hossaria.
01:33 Il se déplacera peut-être un petit peu,
01:35 mais en tout cas, les forces de l'ordre ne seront pas totalement mobilisées,
01:39 d'après ce que je peux comprendre de certains médias.
01:42 Les forces de l'ordre seraient mobilisées autour du président.
01:45 Je crois qu'il y en a suffisamment aujourd'hui pour être sur le terrain.
01:48 Le travail est très difficile pour eux parce que les barrages
01:52 qui sont levés sont reconstruits systématiquement après.
01:56 Et même si on peut dire que la nuit dernière a été dans les rues relativement calme,
02:02 je peux vous dire au moment où je vous parle,
02:04 que nous avons deux entreprises qui brûlent sur du coste,
02:08 des grosses entreprises, que la nuit n'a pas été aussi calme que ça
02:11 parce que nous avons eu, nous, en mairie, deux écoles qui ont brûlé,
02:15 une qui a été saccagée, le doc de chez Renault, le concessionnaire,
02:20 qui a eu 300 véhicules brûlés.
02:23 Donc vous voyez que les incendies continuent, les jours se suivent,
02:26 et les nuits, les incendies et même la journée,
02:30 puisqu'en ce moment, il y a un doc, un très gros doc,
02:33 sur la zone industrielle du coste qui est en train de brûler.
02:36 Oui, on montrait les images dès le début de cette demi-heure à 7 heures
02:41 avec Régine Delfour et Thibault Marcheteau, nos envoyés spéciaux.
02:45 Vous, vous l'avez dit il y a quelques instants,
02:48 vous plaidez pour le report de la réunion du Congrès.
02:51 En clair, vous dites, il faut faire une pause
02:54 et il faut reporter le Congrès, le Congrès qui devait voter la réforme électorale
02:59 qui est contestée par les indépendantistes.
03:03 Est-ce que ce n'est pas antidémocratique ?
03:05 Ça a été voté par les députés, par les sénateurs.
03:09 Il y a eu de nombreux référendums, on en a beaucoup parlé, des trois référendums.
03:14 Pourquoi s'arrêter ? Ce n'est pas donner raison à ceux qui cassent ?
03:18 Non, pas du tout.
03:20 Pas du tout.
03:21 Il n'y a aucune précipitation à avoir,
03:23 sauf pour certains à dire qu'il faut y aller au plus vite.
03:26 Et derrière tout ça, il faut savoir que le temps qui avait été donné
03:32 était celui de trouver un accord.
03:34 La situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui,
03:36 je ne pense pas qu'on ait la possibilité de se mettre tout de suite autour d'une table.
03:40 En tout cas, ça va être long.
03:42 Et donc, il faut se donner du temps afin d'essayer de remettre les antagonismes,
03:48 ceux qui sont radicalement opposés autour d'une table.
03:51 Et ça ne peut pas se faire d'un coup de cuillère à peau.
03:53 Donc, quand on dit qu'il faut faire une pause,
03:56 rien n'oblige le président de la République à déclencher le Congrès.
03:59 Vous l'avez dit, c'est passé par l'Assemblée nationale, par le Sénat d'abord.
04:03 Et donc, aujourd'hui, il n'y a aucune précipitation à avoir,
04:06 sinon que de proposer une solution, de faire une pause.
04:09 Et cette pause, elle est indispensable pour remettre les gens autour d'une table.
04:14 La position des uns et des autres,
04:16 que ce soit les loyalistes, les indépendantistes,
04:18 ça s'est fortement radicalisé.
04:20 La situation aujourd'hui n'est pas suffisamment rétablie.
04:24 Les esprits sont tendus, la situation est tendue et il faut détendre tout ça.
04:29 Alors, comment on fait pour détendre ?
04:30 Eh bien, en détendant, en faisant une pause
04:33 et puis en essayant de trouver le consensus nécessaire à la discussion.
04:36 Donc, c'est ce que vous allez dire au président de la République ?
04:39 Oui, absolument.
04:41 J'espère que je serai entendue parce que ça fait quand même des semaines maintenant
04:45 que je dis qu'il ne faut pas passer en force, il faut se donner du temps.
04:50 Ici, vous savez, il y a aussi un temps océanien.
04:53 Et donc, il faut savoir le prendre aussi un peu en considération.
04:56 Je ne dis pas que ça soit un temps très long,
05:00 mais il faut que ce temps soit limité, mais il faut aussi savoir l'accepter.
05:05 Qu'est-ce que vous dites de la proposition de Marine Le Pen,
05:09 qui sera l'invité de la matinale dans une heure avec Laurence Ferrari,
05:14 d'organiser un quatrième référendum dans les 40 prochaines années ?
05:20 Alors, écoutez, Marine Le Pen, elle est peut-être en campagne,
05:23 elle fait une proposition.
05:25 Moi, je pense qu'il faut laisser les gens ici discuter
05:29 et décider s'il faut un référendum dans 40 ans.
05:34 Est-ce qu'un référendum dans 40 ans,
05:36 on va poser la question aux indépendantistes,
05:39 celles qui sont d'accord là-dessus.
05:40 Moi, je pense que Mme Le Pen devrait d'abord s'adresser aux indépendantistes
05:43 pour nous dire à ce que vous semblez.
05:45 Est-ce que ça vous semble tout à fait acceptable, un référendum dans 40 ans ?
05:50 Je crois que Mme Le Pen doit un peu se calmer et puis laisser les gens d'ici décider.
05:55 Et d'autre part, dans décider, je crois que ramener les fils du dialogue aussi,
05:59 c'est ce que propose le président de la République,
06:01 c'est d'avoir une mission avec des gens avec une certaine impartialité politique,
06:06 je devrais dire, des gens qui n'ont pas de mandat politique
06:09 pour essayer de renouer les fils du dialogue.
06:11 Il faut remettre de l'huile dans les rouages
06:14 parce qu'il n'y en a plus beaucoup aujourd'hui.
06:16 [Musique]
06:20 [SILENCE]

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