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Nouvelle-Calédonie : «Les violences sur l'archipel étaient largement évitables», juge Manuel Bompard
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NewsTranscription
00:00 Est-ce qu'on est aujourd'hui en Calédonie, en Nouvelle-Calédonie, dans une situation coloniale, un processus de décolonisation ?
00:06 Bien sûr. Écoutez, ça c'est l'histoire. La Nouvelle-Calédonie a été une colonie de peuplement.
00:13 Il y a eu un peuple premier et puis il y a d'autres populations qui sont arrivées ensuite.
00:17 Et le choix qui a été fait, c'est d'engager un processus de décolonisation. Ça c'est une évidence.
00:23 Ça doit aboutir à l'indépendance si vous êtes cohérents.
00:25 Ça doit aboutir à l'émancipation. C'est le terme, encore une fois, qui sont utilisés dans les accords de Nouméa et l'émancipation ça peut être l'indépendance.
00:31 Mais vous-même, Emmanuel Bompard, quelle différence sémantique faites-vous entre ces deux termes ?
00:34 En fait, le problème, si vous voulez, c'est que ce n'est pas à moi de...
00:36 Parce qu'il y a l'interprétation derrière.
00:38 Mais bien sûr, mais vous comprenez...
00:39 On vous trouve bien tendre là.
00:40 Mais non, je ne suis pas du tout tendre. Mais je pense qu'on parle de... Il faut quand même se rappeler dans quel contexte on est en train de parler.
00:46 On parle d'un sujet qui est extrêmement sensible. Et moi, je suis...
00:49 Bien sûr.
00:50 On ne peut pas avoir que des paroles qui permettent de renouer, de retisser du lien pour qu'il y ait un chemin qui soit un chemin commun pour tout le monde.
00:56 Et pas que ça se termine par une guerre civile.
00:58 Et hier encore, des indépendantistes disaient qu'ils étaient sous occupation. Vous vous rendez compte ?
01:02 Mais c'est normal qu'ils le pensent.
01:04 Non, non, mais des indépendantistes. Donc à partir de ce moment-là, eux, ils veulent l'indépendance.
01:07 Est-ce que vivre ensemble est encore possible en Calédonie, en Nouvelle-Calédonie ?
01:10 Ben oui, si on retrouve l'esprit. Ça a été une construction qui a été une construction difficile.
01:16 L'accord de Nouméa et de Matignon dans les années 80, quand on y a abouti, quand on y est arrivé, ça a été des trésors de diplomatie et de négociation.
01:23 Et ça a été parce qu'il y a eu un leader indépendantiste en particulier à l'époque, monsieur Chibaho,
01:28 qui a fait preuve d'un courage qui était un courage extraordinaire et exemplaire.
01:32 Donc je pense que c'est totalement fou d'avoir détruit tout ça par l'entêtement du président de la République et de son passage en force.
01:39 Qu'est-ce qu'il croit ? Qu'il va aller sur place et que tout va être réglé ? Qu'est-ce que c'est que cet histoire ?
01:43 Mais ils sont plusieurs depuis le début des violences, c'est-à-dire, dans votre camp notamment, ces violences,
01:49 nous les condamnons évidemment, mais nous les comprenons. En tout cas, nous comprenons l'explosion.
01:52 Vous êtes dans une position semblable ?
01:54 Mais bien évidemment que personne ne souhaite qu'il y ait des violences.
01:57 Mais à un moment, la question qui nous est posée, c'est qu'est-ce qui a produit cette situation ?
02:00 Elles étaient évitables, les violences ?
02:01 Bien sûr qu'elles étaient évitables. Bien évidemment qu'elles étaient évitables.
02:04 Il suffisait d'écouter nos alertes, nos alertes à nous, depuis des années et des années.
02:09 Et donc ne rien faire ?
02:10 Non, pas ne rien faire. Pas ne rien faire. Il y a un accord. Attendez, il faut savoir de quoi on parle.
02:15 Il y a des accords de Nouméa.
02:16 Les accords de Nouméa, ils prévoyaient trois référendums. Déjà le troisième référendum, je l'ai dit, il ne fallait pas passer en force.
02:21 Et ensuite, les accords de Nouméa, ils disent nos accords sont en vigueur tant qu'il n'y a pas un nouvel accord global.
02:27 Donc laisser les parties prenantes discuter.
02:29 Et faire en sorte que ça aboutisse à un nouvel accord global.
02:32 Donc on garde le gel du corps électoral jusqu'à peut-être des années, des décennies ?
02:36 Mais pas du tout, parce que si vous écoutez avec attention ce que disent, y compris la partie indépendantiste,
02:42 elle dit qu'elle n'est pas hostile à une évolution du corps électoral.
02:46 Mais à partir du moment où ça s'inscrit dans un accord global.
02:49 Pourquoi on a fait le gel du corps électoral ?
02:52 J'entends des gens aujourd'hui me dire "oui, c'est pas démocratique", etc.
02:55 Mais si on parle de dégel du corps électoral, c'est bien parce qu'à un moment, on a décidé du gel du corps électoral.
03:00 Et à l'époque, ça s'est fait avec l'accord de toutes les familles politiques qui ont dit
03:05 "puisqu'il faut qu'on trouve un chemin commun, il va y avoir différents référendums,
03:09 et puis on va faire en sorte qu'il y ait un équilibre dans le corps électoral,
03:12 pour que le peuple premier soit respecté dans ses droits".
03:15 Voilà la logique qui a été celle qui a présidé au gel du corps électoral.
03:18 Donc il ne faut pas démonter toute cette logique comme ça d'un coup d'un seul.
03:22 Il faut discuter, il faut faire évoluer les choses patiemment et au consensus.