• il y a 7 mois
Encore plus de reportages à retrouver sur myCANAL : https://can.al/CanalSports

Abonnez-vous pour suivre toute l’actu sport de CANAL+ !

CANAL+SPORT sur les réseaux :
▸ Twitter : https://twitter.com/CanalPlusSport
▸ Facebook : https://facebook.com/canalplussport

▸ Instagram : https://instagram.com/canalplussport/ 
▸ TikTok : https://tiktok.com/@canalplussport
▸ Twitch : https://twitch.tv/canalplus_sport


#Sport 

Category

📺
TV
Transcription
00:00 Le football français s'engage. Comme ici à Toulouse, la dernière journée de Ligue 1 est dédiée à la lutte contre l'homophobie.
00:13 Des patchs arc-en-ciel sur les maillots, des slogans affichés en grand sur les terrains et sur le torse ou la manche de tous les joueurs.
00:25 Enfin presque, car Mohamed Kamara, le joueur de la A.S. Monaco, a provoqué la polémique en masquant l'initiative de la LFP par destrap.
00:45 Par conviction religieuse, il ne souhaitait pas être associé à l'opération, comme Mostefa Mohamed, l'attaquant égyptien de Nantes, qui a demandé, comme la saison dernière, de ne pas jouer sur cette journée de lutte contre l'homophobie.
00:57 Alors l'homosexualité est-elle toujours taboue dans le foot ?
01:01 Non, c'est pas tabou, ça évolue. Il y a des opérations comme ça qui sont mises en place. Franchement, moi je trouve que c'est positif.
01:07 J'espère qu'en tout cas en 2024, c'est plus un sujet et il ne faut plus que ça soit un sujet.
01:13 Pourtant en France, dans l'histoire, aucun coming out d'un joueur en activité. Mais comment réagirait la Ligue 1 si l'un de ses footballeurs révélait son homosexualité ?
01:22 Aujourd'hui, nous avons une autre mentalité. Tous les joueurs acceptent la différence, l'option sexuelle d'autres personnes. Et c'est très positif, non ?
01:34 De nos jours, maintenant, il y a des interventions qui sont faites par des personnes dans les centres de formation et c'est ce qui nous permet d'être plus compréhensifs.
01:40 Depuis 2019, la Ligue a mis en place des ateliers de sensibilisation pour lutter contre l'homophobie dans les clubs.
01:47 Eh bien voilà, je viens auprès des jeunes comme vous pour parler de ce sujet.
01:51 Ces formations non obligatoires sont gérées par des associations comme ce jour-là au centre de formation d'Amiens.
01:57 Quelle est votre réaction si un de vos coéquipiers annonce qu'il est homo ? Ah, quelle est votre réaction ?
02:06 Moi, personnellement, je soutiens son combat. Ah, ben c'est bien.
02:10 Parce que c'est pas facile d'être homosexuel. Et pourquoi c'est pas facile ?
02:14 Parce qu'il y a plein de personnes qui sont contre. Il y aura des moqueries et tout, mais moi je me soutiens.
02:18 Personnellement, je parle de mes distances. Donc tu…
02:20 Je parle de mes distances. C'est-à-dire ?
02:23 Que tout ce qui est contre être physique ou quoi, je le fais pas.
02:27 Faut pas se mentir, il y a quand même beaucoup de gamins qui estiment que l'homosexualité, c'est pas quelque chose de normal, c'est contre nature.
02:33 Que ça devrait même pas exister, que ça poserait problème d'avoir un coéquipier gay.
02:38 Donc ça, on l'entend toujours et je pense que… Je suis pas convaincu qu'on l'entende de moins en moins.
02:46 Ces clichés enferment les joueurs gays dans le silence.
02:49 Wissem Belghassem a attendu de sortir du centre de formation de Toulouse pour révéler son homosexualité.
02:55 Il raconte ses retrouvailles avec son ancien coach dans son livre "Adieu ma honte".
03:00 D'habitude, les coachs sont au courant de tout.
03:03 Une fois l'étonnement passé, ils me livrent le fond de sa pensée.
03:06 T'as bien fait de pas le dire. Dans cet environnement, c'était la meilleure chose à faire.
03:10 C'était la seule option si tu voulais continuer le foot.
03:12 Si tu l'avais dit, le club se serait débrouillé pour te faire sortir.
03:16 Souffrir était donc ma seule option.
03:19 J'ai eu des athlètes, des footballeurs.
03:21 Moi, il y a quelques footballeurs qui m'ont contacté, qui m'ont avoué un peu leurs secrets.
03:27 Sans donner de nom, j'ai eu des feedbacks de gens qui jouent en Ligue 1, en Ligue 2.
03:32 Notamment un qui m'a dit que dans le football, il y a des choses qu'on ne peut pas dire, des choses qu'on ne peut pas être.
03:36 Et j'ai peur que si tout le monde n'est pas OK avec ça, ça va créer des tensions et des frustrations dans le vestiaire.
03:45 Lui a choisi de s'assumer.
03:51 En février 2023, le Tchèque Jakub Jankto est devenu le premier international en activité à faire son coming out.
03:58 Je suis homosexuel et je ne veux plus me cacher.
04:03 Si je peux le faire encore, je le ferai.
04:07 Parce que ça m'a aidé.
04:09 Il faut vivre comme tu veux, comme je veux.
04:12 C'était fondamental pour moi.
04:14 Depuis son transfert à Cagliari en Italie l'été dernier,
04:18 il est même le premier homosexuel déclaré à évoluer dans les cinq grands championnats européens.
04:23 Quand je commence à jouer en Italie,
04:29 peut-être que quelqu'un va me faire un bruit,
04:34 mais personne, juste personne.
04:37 Et avec les gars, on ne parle pas de ça.
04:40 Comme pour moi, c'est un exemple très positif.
04:45 Je suis heureux pour eux.
04:47 D'autres ont préféré vivre cachés avant d'assumer une fois leur carrière terminée,
04:51 comme l'ancien international français Olivier Rouillet.
04:54 J'en ai même été surpris.
04:56 Je n'ai reçu que des messages de soutien, des messages vraiment sympas.
05:00 Et je vous dis, moi ce qui me fait le plus plaisir, c'est les gens dans les stades.
05:05 Et ça, je me suis dit, tiens, t'as bien fait.
05:07 T'aurais dû le faire avant.
05:08 34 ans après la fin de sa carrière,
05:13 il reste le seul exemple de coming out dans le football professionnel français.
05:17 Je suis sollicité à chaque fois qu'il y a un problème sur l'homosexualité.
05:20 Alors ça ne me gêne pas, sauf qu'à un moment, on a l'impression d'être redondant.
05:23 On a l'impression de dire toujours la même chose.
05:25 Donc ça, ça peut user.
05:26 Ça peut dire, oui, celui-là, il nous casse les burnes.
05:28 Ça ne m'intéresse plus ce qu'il dit.
05:30 C'est malheureux, mais...
05:32 Mais...
05:33 Mais...
05:36 J'espère que ça changera.
05:39 [Applaudissements]
05:41 [Silence]