• il y a 7 mois
Après une longue gestation, le projet de loi sur la fin de vie arrive en première lecture dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale ce lundi, pour deux semaines. Un projet qui suscite inquiétudes et divisions dans la majorité mais aussi auprès des responsables religieux et chez les soignants. Mais selon Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, «on a ouvert une boîte de Pandore qui est dangereuse» avec le projet de loi sur la fin de vie.

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Transcription
00:00Je vais vous dire deux choses. D'abord, je vais répondre très clairement à votre question.
00:02Le texte tel qu'il est sorti de la commission, s'il était maintenu
00:05durant l'examen en séance, en hémicycle à l'Assemblée nationale,
00:09je ne le voterais pas. Je ne le voterais pas.
00:11Ça, c'est la première chose.
00:12Pourquoi vous ne le voteriez pas ?
00:13Je ne le voterais pas parce que je ne suis pas opposée à ce texte par principe.
00:19Je considère qu'on peut avoir de réels progrès, de réels avancées
00:23et que le texte initial, issu de la proposition du gouvernement,
00:27était un texte équilibré parce qu'encore une fois, il y avait des garde-fous.
00:31Lors du passage en commission, un terme important a été changé.
00:37Initialement, dans le texte, je vais lire pour être très précise,
00:40il était mentionné que ce sont des patients qui étaient atteints
00:44d'une maladie grave et incurable avec un pronostic vital engagé.
00:48À court ou moyen terme.
00:49À court ou moyen terme.
00:50La notion de pronostic vital engagé a été retirée de ce texte,
00:55ce qui pourrait ouvrir la possibilité d'une aide à mourir pour des maladies
00:59qui ne seraient pas des maladies mortelles.
01:03Donc là, on est dans ce qui, pour moi, est une dérive par rapport à la philosophie initiale du texte.
01:08C'est pourquoi je ne voterais pas le texte s'il reste tel qu'issu de la commission.
01:13Je dirais un dernier mot en disant néanmoins que je pense que là-dessus,
01:16il faut vraiment respecter les avis et les convictions de chacun
01:18parce que c'est un sujet qui touche à l'intime, aux convictions, aux croyances,
01:22aux croyances parfois religieuses, au vécu personnel, familial.
01:27Et j'espère qu'on pourra avoir en séance un débat respectueux, apaisé et digne.
01:33Absolument, c'est important.
01:34Mais c'est une rupture anthropologique et j'imagine que vos électeurs en circonscription
01:38vous l'ont dit, à vous les députés de la majorité.
01:40Oui, alors...
01:41Attention à ce que vous allez faire, à ce que vous allez voter.
01:43Je vais vous dire qu'il y a un paradoxe, c'est que dans ma circonscription,
01:46et je m'en souviens très bien notamment durant ma campagne législative,
01:49j'avais été beaucoup interpellée sur cette question.
01:52Et interpellée favorablement dans le sens...
01:55Sur le premier texte.
01:56Du premier texte, voilà.
01:57Parce que je crois qu'il y a, encore une fois, une attente d'un progrès sociétal sur le sujet.
02:02Je pense que, par ailleurs, c'est très sain qu'on puisse aborder la question de la fin de vie,
02:07qui est parfois un tabou en France.
02:09Pour autant, attention à ce qu'on ouvre ou pas comme possibilité.
02:14Là, je pense qu'on a ouvert une boîte de Pandore qui est dangereuse.
02:16J'espère qu'on aura une majorité pour revenir sur la version initiale lors de la séance à l'Assemblée nationale.

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