• il y a 7 mois
Ce 26 février à 14 heures, une détonation retentit au troisième étage du bâtiment 4. Partout dans l’usine, sous la grande halle de production comme dans les étages administratifs, les employés se figent. Qu’est-ce que c’était ?

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Transcription
00:00 Bienvenue dans les enquêtes du nouveau détective.
00:04 Le nouveau détective, premier magazine d'enquête sur les grands faits divers et Engel présente
00:10 Turie de masse, un assassin si tranquille, une enquête du nouveau détective.
00:16 Le long des tapis roulants, les bouteilles de verre s'entrechoquent.
00:22 Il y en a des dizaines de milliers, alignés en une interminable procession en forme de serpent géant.
00:28 Ici, une machine colle les étiquettes, là, une autre met en place les capsules.
00:34 A la brasserie Miller de Milwaukee, un des plus célèbres fabricants de bières américains, c'est une journée ordinaire, ou presque.
00:42 A 13h tapante, les équipes de l'après-midi viennent remplacer celles du matin.
00:48 Sous la grande halle, on se salue, on se tape sur l'épaule.
00:52 Forte de ses 165 années d'histoire, la brasserie Miller est réputée pour l'esprit famille qui règne entre ses murs de briques.
01:00 La colossale usine, repérable à des kilomètres grâce à son immense enseigne rouge et blanche, est un phare pour toute la région.
01:08 On y use son bleu de travail de père en fils. Ce qui n'empêche pas parfois quelques tensions,
01:14 comme dans le local des électriciens, ce 26 février 2020.
01:18 Ils sont 6 à travailler au 3ème étage du bâtiment 4.
01:22 Anthony Ferrile, employé depuis 17 ans, passe pour le plus sympa.
01:27 Il se flatte de connaître toutes les machines-outils.
01:30 Si un ventilateur ou une imprimante tombe en panne, c'est à lui qu'il faut s'adresser.
01:35 Un sourire, 5 minutes pour re-sculpter la machine, et l'engin repart, comme neuf.
01:41 Enfin, c'était avant. Parce que depuis plusieurs semaines, quelque chose ne tourne plus rond dans la tête d'Anthony Ferrile.
01:49 Ça a commencé par un coup de colère. Il est persuadé qu'en son absence, quelqu'un fouille dans son ordinateur et dans ses tiroirs de bureau.
01:58 Dana, Ressus, Gennady, Dale et Trevor, ses 5 collègues électriciens, lui ont juré que non.
02:05 Mais il n'en démord pas.
02:07 Plus grave, on viendrait l'espionner chez lui.
02:11 Il se passe vraiment des trucs bizarres. Tu veux savoir ?
02:14 Quand je rentre chez moi, j'ai remarqué que les chaises ne sont plus à la même place.
02:19 Tu trouves ça normal ? Je suis sûr que quelqu'un m'en veut.
02:22 Écoute bien, la dernière fois, le contre-maître m'a dit que je n'avais pas regardé un film sur mon téléphone pendant que je bossais.
02:28 Comment il le savait ? Quelqu'un m'a balancé ?
02:30 Tu te fais des idées, Anthony. C'est pas compliqué de savoir si tu regardes ou si tu regardes pas des films sur ton téléphone.
02:35 Il n'y a pas besoin d'une balance pour le voir.
02:38 Je ne suis pas d'accord. Je suis sûr que quelqu'un veut ma peau.
02:41 Et c'est forcément une personne qui travaille avec moi tous les jours.
02:44 À la cantine de l'usine, où il raconte ses craintes, ses collègues l'écoutent à peine.
02:50 Anthony ne serait pas en train de virer parano.
02:53 Il a été jusqu'à imaginer que la direction lui avait refusé une promotion parce qu'il était noir.
02:59 Pour ses amis, ce sont ces saloperies de médicaments qui lui tapent sur le système.
03:04 Depuis l'accident de travail qui lui a bousillé le dos, il se gave d'opioïdes et ça le fait dérailler.
03:10 Rien de grave, juste un petit passage avide.
03:13 À la brasserie Miller, l'esprit de camaraderie finit toujours par reprendre le dessus.
03:18 Ce 26 février 2020 à 14h, une détonation retentit au troisième étage du bâtiment 4.
03:27 Partout dans l'usine, sous la grande halle de production comme dans les étages administratifs,
03:32 les employés se figent. Qu'est-ce que c'était ?
03:36 La réponse ne fait plus de doute quand un deuxième coup de feu retentit, puis un troisième et un quatrième.
03:44 D'un poste de travail à l'autre, les membres de la grande famille Miller se fixent dans le blanc des yeux.
03:51 Quand soudain, tous les téléphones portables vibrent simultanément.
03:55 Un SMS de la direction.
03:58 Ordre à tout le monde de se barricader dans la première pièce disponible et de n'en sortir sous aucun prétexte.
04:04 Certains se précipitent vers les serrures, d'autres rampent sous leur bureau.
04:09 Dans la halle de production, on en voit se glisser à quatre pattes sous les tapis roulants.
04:14 Bientôt, une première sirène de police retentit, suivie par d'autres.
04:21 Sur le grand parking, des portières claquent.
04:25 Il y a des bruits de pas dans le couloir.
04:28 Des mots terribles résonnent dans les talkie-walkies.
04:31 "39-39, West Island Boulevard, Brassley-Miller. Tireur en action, je répète, tireur en action."
04:36 L'information arrive à l'hôpital voisin.
04:39 Le docteur Mark DeMoya, qui dirige les urgences, lance la mobilisation.
04:44 Milwaukee n'a encore jamais connu de tuerie de masse,
04:47 mais ça fait un moment que les équipes médicales se préparent à cette éventualité fréquente aux États-Unis.
04:52 Et c'est maintenant.
04:54 Partout, on dispose des brancards et on empile des poches de sang.
04:58 Le docteur DeMoya regarde sa montre.
05:01 Dans moins de dix minutes, les premières victimes vont arriver.
05:05 Pendant ce temps, à la brasserie, les policiers se répartissent dans les étages.
05:11 Lorsqu'une nouvelle information tombe...
05:13 "Un homme au sol, un homme au sol !"
05:15 ...débite une voix hors d'haleine.
05:17 "Attendez, il y en a un deuxième. Il y a du mouvement. Tireur toujours actif, je répète, tireur toujours actif."
05:23 Un nouveau coup de feu résonne dans l'immense bâtiment.
05:27 Et puis, plus rien. Un lourd silence retombe.
05:32 Partout, sur le site industriel, les ouvriers demeurent un long moment calfeutrés dans leur cachette.
05:38 Les minutes passent.
05:41 Puis, les premières têtes émergent dessous les bureaux.
05:44 Les premières portes s'entrouvrent.
05:46 "Ne bougez pas ! Ne bougez pas !"
05:48 ...crient des policiers dans les couloirs.
05:50 "On attend et on ne bouge pas !"
05:52 Une heure s'écoule encore.
05:54 Puis, un ordre au porte-voix résonne sur le parking, suffisamment fort pour que tout le monde entende.
05:59 "Évacuation du bâtiment. À tous les employés, sortez dans le calme.
06:03 Suivez la direction que vous indiqueront les agents stationnés dans les étages.
06:07 Gardez votre calme. Nous vous demandons de garder votre calme. Merci."
06:11 Une longue file d'attente se forme au niveau de l'entrée principale,
06:14 tandis que des policiers et un médecin examinent tous les employés sortant.
06:18 Après le contrôle, ils se rassemblent un peu plus loin par petites grappes et échangent à voix basse.
06:24 À l'hôpital, le docteur Demoya et ses équipes attendent les blessés de pied ferme.
06:31 Mais la grande salle constellée de brancards est vide et il n'y a aucune ambulance en vue.
06:37 En fait, il n'y en aura pas.
06:40 Toutes les victimes sont mortes.
06:42 Six au total.
06:44 Toutes dans le local des électriciens du bâtiment 4 au troisième étage.
06:49 Ce funeste 26 février, Anthony Ferrile, le plus aimé de tous les collègues,
06:57 est venu au travail avec deux pistolets, dont un a silencieux.
07:01 Il les a sortis en rentrant de la cantine et a abattu tous ses collègues.
07:07 Dana, Ressus, Gennady, Dale et Trevor, sans leur laisser la moindre chance.
07:14 Les policiers l'ont surpris debout, immobile, en train de contempler son œuvre.
07:20 En les voyant arriver, Anthony a porté un pistolet à sa bouche.
07:25 Et il a clos la séquence en se faisant sauter la cervelle.
07:29 Aucun blessé, aucune lettre d'explication.
07:33 Juste six morts.
07:36 La ville de Milwaukee a vécu ce qu'elle redoutait le plus, une tuerie de masse.
07:42 Mais ce qui laisse la population abasourdie, c'est la personnalité du tueur.
07:47 Lors d'un reportage à la télé, ses amis témoignent.
07:51 - Vous connaissiez Anthony Ferrile ?
07:53 - Oui, c'était un ami.
07:54 - Vous pouvez me dire quel type d'homme c'était ?
07:57 - Anthony c'était un type doux et gentil.
07:59 Dès qu'on avait un problème, un truc qui fonctionnait pas dans la maison,
08:03 il se portait toujours volontaire pour venir nous aider.
08:06 Il venait avec sa caisse à outils, il était super équipé.
08:09 Il réparait tout en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
08:12 - Et est-ce qu'il avait des addictions ? Un comportement déviant ?
08:15 - Non, il avait aucune addiction, ni aux jeux violents, ni à l'alcool, et encore moins à la drogue.
08:20 Il n'appartenait à aucune mouvance civile ou religieuse radicale.
08:23 Il était à mille lieux du profil standard du tueur de masse.
08:26 Anthony n'avait jamais commis le moindre délit, et encore moins frappé quiconque.
08:30 - Mais alors, comment justifier cet accès de violence ?
08:33 - C'est ses médicaments. C'est forcément ses médicaments, sinon quoi ?
08:37 Ça voudrait dire qu'on peut jamais faire confiance à personne ?
08:40 C'est un peu ce que l'on retient de cette histoire en effet.
08:43 Le pire peut venir de n'importe où.
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08:59 Si l'affaire n'a pas encore été jugée ou venait à passer en appel,
09:03 nous rappelons que les protagonistes bénéficient toujours de la présomption d'innocence.
09:07 Les noms et prénoms de certains personnages sont susceptibles d'avoir été modifiés.
09:11 et prénoms de certains personnages sont susceptibles d'avoir été modifiés.

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