Le nombre de personnes qui veulent se produire sur scène explose ces derniers mois. Pourquoi un tel engouement pour l'humour ?
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00:00T'as peut-être une reconversion possible pour Marie Coeur de Roi, qui sait, puisque
00:08tout le monde s'y met. Demain, tous humoristes, enquête de Lorraine ce matin sur le nombre
00:13de personnes qui veulent se produire sur scène, qui explose ces derniers mois. Pourquoi un
00:18tel engouement pour l'humour ? Pour le rire, monsieur et madame tout le monde, sur scène
00:23comme Gad Elmaleh. Et oui, alors je n'avais pas pensé à toi Marie, mais j'avais pensé
00:27à Mathieu Croissant qui nous fait tous rire. Je me suis dit, tiens, je vais aller l'inscrire
00:32pour une scène ouverte. Et franchement, il serait très bon. Une scène ouverte, pourquoi
00:36pas au Fritch. Tu sais, c'est le Comédie Club de Kev Adams. Figure-toi qu'il y a deux
00:40open, on dit open mic dans le milieu, c'est les scènes ouvertes, deux crènes open mic
00:45par semaine. Jusqu'à janvier, il y avait un micro. Un an d'attente. Il y avait tellement
00:52de gens qui voulaient s'inscrire. Il y avait un an d'attente pour monter sur scène. Il
00:57y avait douze places, un an d'attente. Ils ont dû changer la manière des inscriptions
01:02et changer les modes. Donc maintenant, ils ouvrent au cas par cas par mois. On est allé
01:07voir sur place, alors pas au Fritch, mais au Joke. C'est le Comédie Club de Baptiste
01:12Le Caplin. C'était dimanche soir et vous allez voir sur scène. Je vous présente Fabrice.
01:16Fabrice, il n'est pas du tout humoriste professionnel. Je ne sais pas si on le voit quelque part.
01:23Il est prof d'histoire géo au Collège Fabrice. C'est incroyable. C'est vraiment un prof
01:28classique. En dehors des cours, le week-end, ils montent sur scène. Dimanche, ils étaient
01:33dix à être montés sur scène. Ils sont profs, architectes, chargés de développement
01:37RH. J'aimerais vous diffuser un extrait, mais je ne vais pas le faire. Pourquoi ? Parce
01:42que ces quelques minutes sur scène, c'est difficile et ils n'ont pas accepté que ce
01:45soit diffusé. C'est pour vous dire à quel point, même s'ils en ont envie, c'est compliqué.
01:51Non, ça n'a rien à voir. Soyons bienveillants, vraiment, parce que monter sur scène, se
01:57prendre des bides, ça peut être très violent. Au contraire, c'est plutôt pour se protéger.
02:01C'est des envies très fortes, mais ce n'est pas évident d'être diffusé à la télévision
02:05et ce n'est pas la même chose que de faire une blague à un dîner.
02:07C'est sûr. Il y a quand même plus tranquille comme passe-temps que de devenir humoriste.
02:11Oui, justement. Toi, tu vas faire du parachute pour avoir des sensations fortes ou du saut
02:15à l'élastique. Eux, c'est ça. Ils trouvent ça très exaltant. Ceux qui font du parachute,
02:19ils n'ont pas la peur du vide. Ils montent sur scène pour gérer la peur du vide.
02:23Exactement. Écoutez-les justement au micro de Jean-Marie Marchand.
02:26Je pense que le sentiment de quand on arrive à faire rigoler des gens, cette demi-seconde
02:31où les gens rigolent avec une blague qu'on a écrite chez nous en slip, elle est incroyable,
02:35cette demi-seconde. Et après, on devient vite accro. C'est une drogue. Donc, on veut reproduire
02:39ça, reproduire ça. Et après, c'est le jeu. Des fois, ça bide un peu. Mais bon, on ne
02:44meurt pas. Je pense que quand l'envie prend le dessus sur la peur, on y va, comme dans
02:49toute chose dans la vie.
02:50On ne meurt pas. C'est important.
02:53Ils sont de plus en plus nombreux. En plus, c'est vraiment monsieur tout le monde. C'est
02:57vous, moi, votre voisin de palier. En quatre ans, les demandes pour monter sur la scène
03:03du joke, elles ont explosé. On est passé de 40 demandes par semaine à 800 demandes
03:09par semaine. Pour vous dire à quel point il y a des bouchons. Il y a eu un boom aussi
03:13après le Covid, parce que les gens ont eu envie de se détendre, de faire rire, parfois
03:17aussi de changer de vie en se disant j'ai qu'une vie. Allons-y, je monte sur scène
03:21et j'y vais, je me teste.
03:22Mais est-ce que ça ne s'apprend pas l'humour aussi ?
03:24Eh bien, si, ça peut s'apprendre. Pas forcément l'humour, mais désormais, il y a de plus
03:28en plus aussi d'écoles du rire qui vont avec cette tendance. Vous allez voir ce schéma
03:32de Julie Ponsette. Ce n'est pas l'humour qui s'apprend. C'est une école qui est née
03:36en 2021. On n'apprend pas l'humour, Christophe. Mais en fait, ça se travaille. Ça se travaille.
03:41On se professionnalise en quelque sorte. Et donc, tu as cette école notamment. Là,
03:45tu vois une séance d'écriture avec un intervenant pour apprendre à se trouver soi-même dans
03:48l'humour. Parce que faire des blagues, c'est une chose, mais il faut trouver ton personnage.
03:52Il faut trouver ta patte, ta personnalité, ton clown un peu en quelque sorte dans l'univers
03:57du théâtre, celui qui va te permettre de t'exprimer. Il faut affirmer son style, développer
04:01son savoir-faire. Et là, c'est un an de formation avec des professionnels. On a assisté
04:05aux auditions. Il y a beaucoup d'hommes, moi, je trouve aussi, qui prouvent aussi
04:08encore que l'humour, c'est le contre-exemple, mais c'était la seule. Il y avait 48 personnes
04:14aux auditions. Les années précédentes, ça tourne autour de 20 personnes. Incroyable.
04:18Et dans une promo, il y a seulement 12 personnes. On écoute un extrait des auditions des jeunes
04:23prétendants qui ont accepté, eux.
04:25Tout le monde voit ce que c'est, interprète en langue des signes. Le petit bonhomme qui
04:29gigote à la télé dans un petit carré en bas à droite, à l'Assemblée nationale
04:32ou sur Télématin, c'est moi. L'écologie, moi, ça fait 10 ans que je suis passé du
04:36côté bouleverse de la force. Au début, je vais pas vous mentir, je pensais que c'était
04:40un truc de chômeur. Et maintenant, ça fait 10 ans que je suis dedans, je vous le disais,
04:43je peux vous le confirmer. C'est un truc de chômeur.
04:46Et voilà. Et alors, à la suite de ces auditions, il y aura 12 personnes seulement qui seront
04:50prises. Et eux, ils ont des métiers aussi différents, mais ils ont eu envie de faire
04:55cette formation. Et donc, écoutez-les, ils n'ont pas peur de la concurrence. Pour eux,
04:59c'est vraiment un tremplin.
05:00C'est un truc que je kiffe depuis que je suis tout petit. Je ne voyais pas en faire
05:03mon métier, mais là, c'est d'un coup, en France, on peut juste faire ça et c'est
05:06cool. Chacun son destin, entre guillemets. Je fais ce que j'ai à faire. Si ça marche
05:11trop bien, si ça marche pas, c'est pas grave. On est là pour tester.
05:14En tout cas, aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qui font de l'humour.
05:16Il y a un peu une mode de l'humour. Ce qui fait qu'en étant débutant ou débutante,
05:19on a du mal, des fois, à trouver des endroits où jouer, des opportunités. Il y a pas mal
05:23d'événements d'humour, mais il y a aussi beaucoup de gens qui candidatent. Donc, ça
05:26fait qu'il faut prendre son mal en patience et il faut savoir se créer des opportunités,
05:30qu'avec les bonnes personnes, discuter, découvrir le milieu.