La sclérose en plaque est une maladie qui fait peur et reste en partie méconnue. À l'occasion de la journée mondiale de la sclérose en plaque, le Dr Kierzek revient sur cette maladie inflammatoire qui présente des espoirs thérapeutiques. En France 120 000 personnes vivent avec cette maladie qui est la première cause de handicap sévère non traumatique.
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00:00 On va quand même passer à la journée du 30 mai qui n'est pas n'importe quelle journée Gérald, c'est la journée mondiale de la sclérose en plaques.
00:05 C'est une maladie qui fait peur et qu'en fait on ne connaît pas si bien que ça.
00:08 Qui fait peur, on en entend beaucoup parler, il y a de l'espoir thérapeutique, donc ça c'est important aussi parce qu'on vit avec cette maladie.
00:14 Il y a 120 000 personnes en France qui vivent avec la sclérose en plaques, c'est la première cause de handicap sévère non traumatique.
00:20 Evidemment il y a des handicaps suite à un traumatisme, mais dans les handicaps non traumatiques, parce que c'est la sclérose en plaques qui arrive en numéro 1.
00:27 C'est une maladie inflammatoire, pourquoi elle s'appelle comme ça ? Sclérose en plaques, parce qu'en fait ce sont des plaques de myéline qui vont s'enlever.
00:35 La myéline c'est un peu, on a des nerfs, et les nerfs c'est comme des câbles électriques, on voit tout sur un câble électrique, il y a une gaine autour, plastique.
00:41 Et quand vous prenez le cutter et que vous enlevez, vous dénudez un peu le câble électrique, c'est exactement ce qui se passe avec la sclérose en plaques.
00:47 C'est ce qu'on voit à droite de la machine.
00:48 C'est la myéline, la gaine autour qui est un peu endommagée, comme ça le système inflammatoire, le système immunitaire va venir grignoter le câble électrique, le nerf.
00:56 Et donc on imagine tous ces symptômes-là, et c'est pour ça que ça évolue aussi par poussée, par rémission.
01:01 On a des symptômes, et puis après ça va régresser.
01:04 C'est une maladie où parfois il y a des très fortes poussées, et puis parfois il y a de longues périodes de rémission.
01:09 Et donc tout l'enjeu ça va être justement de limiter les poussées et d'augmenter les périodes de rémission avec une évolution dans le temps.
01:16 Quand on regarde la courbe, c'est vrai que souvent les poussées sont plus importantes que les rémissions.
01:20 Et donc tout l'enjeu ça va être d'aplatir cette courbe de façon à ce que ça ne progresse pas, que la maladie ne progresse pas, que les symptômes ne progressent pas trop.
01:27 Il y a plein de formes. Il y a des formes actives, il y a des formes non-actives, il y a des formes qui sont un peu en sommeil, donc ça peut durer des années.
01:34 Et ça devient quasiment une maladie chronique.
01:36 Gérald, et rappelons peut-être quels sont les symptômes précisément de l'asclérose en plaques.
01:39 Il y en a plein, parce que comme je vous le disais, c'est le câble électrique qui va se dénuder.
01:43 Donc c'est le câble électrique, c'est des plaques au niveau du cerveau, c'est des plaques au niveau de la moelle épinière, c'est des plaques au niveau des nerfs qu'on a un peu périphériques.
01:50 Donc il y a plein de symptômes au niveau de la vision, au niveau du cerveau, des troubles de la motricité.
01:55 C'est vrai que c'est une maladie qui empêche de marcher, avec une faiblesse musculaire, avec une limitation de la marche.
02:00 Et sur les formes évoluées et au bout de l'évolution de la maladie, on se retrouve parfois en fauteuil roulant à cause de l'asclérose en plaques.
02:08 C'est le système digestif, c'est aussi des troubles de la sensibilité, c'est des petits picotements, c'est une sensibilité qui est altérée.
02:14 Et puis il y a des conséquences psychiques. On sait que comme le cerveau est aussi altéré, il y a l'asclérose en plaques qui est souvent accompagnée de dépressions, de troubles psychiques.
02:23 Et puis ça concerne comme ça absolument tout l'organisme.
02:26 Mais c'est très variable. C'est très variable d'un individu à l'autre. C'est très variable dans l'évolution de la maladie.
02:31 Et j'allais dire, il n'y a rien d'inéluctable, surtout avec les progrès qui sont faits sur le plan thérapeutique.
02:36 Il n'y a pas, et c'est souvent le problème, il y a parfois des petits signes comme ça et on a du mal à faire le diagnostic.
02:41 Parce qu'il n'y a pas un examen qui permet de faire le diagnostic.
02:43 Alors bien sûr, il y a l'IRM qui permet de mettre en évidence les plaques de démiellinisation, mais il n'y a pas un examen qui signe la maladie.
02:51 C'est un faisceau d'arguments.
02:52 Vous nous parliez de l'évolution et des progrès de la médecine. Est-ce qu'il y a des traitements qui existent pour aider les malades de l'asclérose en plaques ?
02:59 On ne guérit pas de l'asclérose en plaques, mais on peut limiter les poussées, on peut augmenter les rémissions.
03:03 On peut soulager les symptômes, on peut réduire le nombre et la durée justement de l'intensité des poussées.
03:09 On va éviter les complications aussi.
03:10 Alors il y a des médicaments.
03:11 Quand il y a une poussée, il y a des flashes.
03:13 Souvent, c'est de la cortisone qui est un anti-inflammatoire.
03:15 Et avec des flashes de cortisone, on arrive vraiment à limiter la crise.
03:19 C'est quelques jours de perfusion pour pouvoir diminuer justement l'intensité.
03:24 Puis il y a des traitements de fonds et c'est ça qui permet de limiter un peu la progression de la maladie.
03:29 Quand c'est une maladie inflammatoire, les traitements de fonds vont aller moduler l'immunité.
03:33 L'idée, c'est de mettre un coup de frein sur le système immunitaire pour qu'il arrête de grignoter justement les gaines de myéline.
03:39 Alors ça peut être des immunomodulateurs, on appuie sur le frein, ou des immunosuppresseurs, on va quasiment supprimer l'immunité.
03:45 Et puis il y a des nouvelles stratégies justement d'immunothérapie qui sont en cours.
03:49 Et tout l'espoir, c'est de remyéliniser, de régénérer la myéline.
03:53 On comprend bien, si on a une gaine de myéline qui est en train de partir en petits morceaux, l'idée c'est de pouvoir la régénérer.
03:58 Il y a même des grèves de cellules myélinisantes.
04:00 Et juste sur la sclérose en plaques, parce qu'il y a encore beaucoup de fake news, d'idées reçues.
04:05 Il n'y a pas de lien entre le vaccin, en particulier le vaccin hépatite B, et l'apparition de sclérose en plaques.
04:10 Pareil, il n'y a pas de lien entre le vaccin anti-papillomavirus et l'hépatite B.
04:14 Il se trouve que c'est une maladie fréquente. Il y a parfois des concomitances, mais il n'y a pas de causalité, il n'y a pas de lien.
04:19 C'est bien de le rappeler. Merci beaucoup Docteur.